Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives par catégorie : Articles

IVG Constitutionnalisation : Réjouissons-nous d’avoir gagné cette nouvelle étape ! 1 mars 2024

Communiqué du collectif Avortement en Europe, les femmes décident, dont la LDH est membre

Bravo pour la constitutionnalisation du droit à l’IVG

Le combat continue !

L’avortement est un droit fondamental, c’est ce que nous proclamions hier 28 février à quelques encablures du Sénat. C’est ce qu’a reconnu le Sénat en votant en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Nous tenons a remercier toutes les femmes qui ont lutté pour ce droit, les parlementaires qui ont porté leurs aspirations, nos aspirations, et beaucoup d’autres. Les exemples internationaux, la progression des forces d’extrême droite en France, nous ont contraintes à nous mobiliser pour « sanctuariser » ce droit que nous avons chèrement acquis et amélioré à travers des décennies de luttes. Nous revendiquons toujours l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte Européenne des droits fondamentaux.

Nous l’avons toujours dit lors du processus conduisant à cette constitutionnalisation: nous préférons un droit face à une liberté même garantie. En outre l’énoncé même : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » nous parait susceptible d’être transformé par une loi ordinaire qui modifierait à la baisse les conditions en question. Nous saurons, dans le futur, rester vigilantes.

Nous nous battons aussi pour que les sages femmes puissent réaliser des IVG instrumentales comme le prévoit la loi Gaillot de mars 2022 et ce qu’entrave le décret d’application de cette loi publié en décembre dernier. Quatre associations et un syndicat ont déposé un recours devant le Conseil d’État contre ce décret : l’association nationale des CIVG, l’association nationale des sages femmes orthogénistes, la coordination des associations pour le droit à l’avortement contraception, le planning familial, la fédération sud santé sociaux.
Ces structures sont soutenues par le collectif Avortement en Europe les femmes décident dont elles font partie.

Nous nous battons aussi pour la réouverture des CIVG fermés, contre la double clause de conscience des médecins et du personnel paramédical par exemple. Le combat n’est pas terminé.

Collectif Avortement en Europe, les femmes décident

Paris, le 29 février 2024

Source: IVG Constitutionnalisation : Réjouissons-nous d’avoir gagné cette nouvelle étape !

Rien que l’égalité mais toute l’égalité ! 1 mars 2024

Communiqué LDH

Partout dans le monde, les femmes ont su, par leurs luttes, faire reculer les inégalités de genre et cette année encore, le 8 mars doit être l’occasion de le rappeler.

Pour autant, le combat pour l’égalité est loin d’être fini. Nos sociétés, française comprise, restent porteuses dans les rapports sociaux, le langage et les pratiques quotidiennes, de l’héritage millénaire d’une vision patriarcale et genrée des rôles masculins et féminins. Partout, dans tous les milieux, des femmes continuent d’être confrontées à des injustices et à des discriminations, à subir des violences, à ne pas être traitées à l’égal de l’homme au sein de leur famille et dans l’emploi, à ne pas avoir le même accès aux ressources naturelles et économiques, aux fonctions de pouvoir. De tels constats n’empêchent pourtant pas certains courants conservateurs, le plus souvent proches de l’extrême droite, de continuer leurs croisades pour faire obstacle à toute avancée en matière d’égalité femmes-hommes.

En ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes, les derniers mois resteront incontestablement marqués par l’impact du mouvement #Metoo et la façon dont celui-ci a mis en lumière les violences physiques et psychiques dont des femmes, des jeunes filles, parfois même des fillettes, ont pu faire l’objet. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue le courage de toutes celles qui se sont élevées pour dénoncer l’omerta dont leurs agresseurs ont trop souvent bénéficié. L’ampleur du phénomène montre que seule une mobilisation de la société tout entière permettra que le corps des femmes cesse d’être maltraité, nié, exploité. L’école et l’ensemble des structures éducatives et sociales ont un rôle essentiel à jouer. Ce sont la prévention et l’éducation dès le plus jeune âge qui sont les meilleurs atouts pour changer les choses. Il faut en particulier promouvoir et rendre effectives la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef ou Cedaw) adoptée en 1979 et la Convention n° 210 du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, adoptée en 2011.

De même, il faut que l’ensemble des droits qui, en France, permettent l’égalité entre les femmes et les hommes soient rendus effectifs. Il est inadmissible qu’aujourd’hui encore les inégalités salariales persistent, que les femmes soient massivement présentes dans les secteurs les moins rémunérés, constituent la majorité des travailleuses à temps partiel et pauvres. Il revient aux pouvoirs publics de veiller à ce que les lois garantissant l’égalité professionnelle soient réellement appliquées et de conditionner, à cet effet, les aides publiques aux entreprises à un comportement vertueux en matière d’égalité.

Au moment où l’avortement est menacé dans de nombreux pays, y compris parmi les plus riches ou ceux qui se revendiquent comme des démocraties, la LDH se félicite de voir inscrite dans la Constitution la garantie de la liberté de recourir à l’avortement. Elle estime toutefois que cela implique nécessairement l’octroi de moyens ad hoc pour permettre à toutes les femmes qui le souhaitent d’avoir accès à l’IVG.

Parce qu’elle défend une société mixte dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux en droits et que ceux-ci sont indivisibles et universels, quel que soit le genre, la LDH appelle ses adhérentes et adhérents à participer massivement aux différentes initiatives qui auront lieu le 8 mars.

Paris, le 1er mars 2024

Télécharger le communiqué “Rien que l’égalité mais toute l’égalité !” en format PDF

Source: Rien que l’égalité mais toute l’égalité !

Comparaison d’une population à une maladie mortelle par un député 26 février 2024

Pour le député de la huitième circonscription des Français établis hors de France, Meyer Habib, alors invité de « Radio J » le 20 octobre 2023, la population palestinienne est un « cancer ».

Interrogé sur le plateau de Radio J sur la réponse militaire qui devrait être apportée par Israël suite à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 ainsi que sur l’accueil de la population palestinienne, le député habitué des propos polémiques a qualifié la population palestinienne de « cancer » et a tenu un discours alarmiste, hostile, invitant au rejet et à la haine de cette population.

Pour ces propos, pris distinctement, la LDH a porté plainte le 2 février 2024 pour injure publique aggravée et incitation à la haine à raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une nation, ou une race.

Source: Comparaison d’une population à une maladie mortelle par un député

Attaque contre la LDH suite à l’organisation d’une conférence-débat à Orléans 26 février 2024

La LDH et les autres associations qui organisaient une conférence-débat à Orléans sur la situation de la Palestine ont été visées par un communiqué de presse particulièrement abject.

Diverses organisations, dont la LDH, invitaient le public à débattre au cours d’une réunion publique autour de questions soulevées par le conflit israélo-palestinien (cessez-le-feu, libération des otages, levée du blocus de Gaza…).

Par des communiqués publiés les 24 et 25 janvier 2024, le Crif centre et la Licra Loiret ont dénoncé la tenue de cette réunion publique en affirmant que « les associations organisatrices de cette conférence sont complices des tueurs coupables du pogrom du 7 octobre 2023, des massacres et des prises d’otages, en Israël, de femmes, d’hommes, d’enfants, de bébés ».

L’imputation de crimes d’une telle gravité, sans nuance aucune, porte atteinte à l’honneur des associations visées dans les communiqués litigieux. La LDH a porté plainte le 8 février 2024 en son nom propre pour diffamation publique.

Source: Attaque contre la LDH suite à l’organisation d’une conférence-débat à Orléans

Immigration à Mayotte : recrudescence de la xénophobie 26 février 2024

Par des propos largement diffusés, Monsieur Madi Hamada a invité les mahorais à se mobiliser violemment contre la présence des étrangers en situation irrégulière à Mayotte.

Invité le 10 janvier 2024 sur le plateau de la chaîne télévisée KWEZI TV, retransmise sur YouTube, Madi Hamada a appelé tous les habitants réguliers de Mayotte à se saisir personnellement, sans attendre l’action des pouvoirs publics, de la situation de l’immigration illégale, et les a ainsi invité à expulser eux-mêmes les étrangers en situation irrégulière.

La LDH a porté plainte le 23 janvier 2024 pour incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination aggravée.

Source: Immigration à Mayotte : recrudescence de la xénophobie

Dix de Nice 26 février 2024

La fin d’une saga niçoise où les rassemblements prévus chaque semaine en soutien au peuple palestinien étaient systématiquement interdits.

Depuis le 27 octobre 2023, le préfet des Alpes-Maritimes nous a livré une véritable saga niçoise, prenant chaque semaine inlassablement des arrêtés visant à l’interdiction de rassemblement prévu chaque fin de semaine, organisé par le collectif 06 pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens. Suite aux référés-libertés introduits par la LDH, tous ont été systématiquement censurés par la juridiction administrative au regard de l’atteinte grave et manifestement illégale portée aux libertés fondamentales d’expression et de réunion, jusqu’au dixième et dernier, pris le 27 décembre et suspendu le 30 décembre dernier.

Source: Dix de Nice

Aucune impunité pour la provocation à la haine raciale 26 février 2024

Communiqué LDH

La Cour d’appel de Paris a reconnu Eric Zemmour coupable d’injures publiques en raison de l’origine, l’ethnie, la Nation, la race ou la religion, ainsi que de provocation à la haine raciale, concernant ses propos relatifs à l’immigration et à l’islam tenus lors de la Convention de la droite en 2019, organisée par des proches de Marion Maréchal.

Retenant des propos constitutifs d’un discours de haine dépassant les limites admissibles de la liberté d’expression, la Cour d’appel condamne Eric Zemmour à 15 000 euros d’amende.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) est particulièrement satisfaite de cette décision dans une action en justice où elle s’était portée partie civile, avec d’autres organisations antiracistes, et poursuivra sans relâche son combat contre le racisme, l’antisémitisme et la haine.

Paris, le 22 février 2024

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Aucune impunité pour la provocation à la haine raciale

Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon : la LDH salue la reconnaissance de la contribution des étrangers à la résistance 20 février 2024

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) se félicite de la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de procéder, ce 21 février 2024, au transfert au Panthéon des cendres du résistant Missak Manouchian, en compagnie de celles de sa femme Mélinée.

Cette « panthéonisation », demandée depuis plusieurs années par de nombreuses et nombreux citoyens et historiens, dont des membres de la LDH, sera un symbole de la participation de femmes et d’hommes de diverses nationalités à la Résistance française.

Si cette décision est bienvenue, il ne peut être occulté qu’en parfaite contradiction vient d’intervenir l’adoption d’une loi sur l’asile et l’immigration, qui stigmatise les personnes étrangères vivant dans notre pays, réduit leurs droits et précarise nombre d’entre elles comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale

Le poème Strophes pour se souvenir que Louis Aragon a écrit en 1955 se termine par ces vers :

« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant ».

Avant lui, Paul Eluard, en 1949, a consacré son poème Légion à l’ensemble de ces vingt-trois résistants étrangers torturés et fusillés par les nazis, sans mettre l’un d’entre eux en exergue.

La LDH considère qu’il est important que, lors de la cérémonie, soient nommés par le président de la République les vingt-trois Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) assassinés par les nazis avec lui : l’Arménien Armenak Arpen Manoukian, l’Espagnol Celestino Alfonso, les Italiens Rino Della Negra, Spartaco Fontanot, Cesare Luccarini, Antoine Salvadori et Amedeo Usseglio, les Français Georges Cloarec, Roger Rouxel et Robert Witchitz, les Hongrois Joseph Boczov, Thomas Elek et Emeric Glasz, les Polonais Maurice Fingercwaig, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Marcel Rajman, Willy Schapiro et Wolf Wajsbrot ; ainsi que la Roumaine Olga Bancic et le Polonais Joseph Epstein, responsable des FTP parisiens, ces deux derniers ayant été assassinés peu après.

La LDH tient à saluer la mémoire des femmes et des hommes membres de ce groupe de résistance composé de militants communistes, pour l’essentiel étrangers ou apatrides, dont la plupart étaient juifs, et avec eux la mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont donné leur vie pour une certaine idée de la France et de ses valeurs.

Paris, le 20 février 2024

Télécharger le communiqué “Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon : la LDH salue la reconnaissance de la contribution des étrangers à la résistance” en format PDF

Source: Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon : la LDH salue la reconnaissance de la contribution des étrangers à la résistance

Emotion et colère après l’assassinat d’Alexeï Navalny 18 février 2024

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’associe à l’émotion et la colère qui s’expriment après l’assassinat d’Alexeï Navalny, nouvelle victime du régime poutinien après tant d’autres dont Boris Nemtsov et Anna Politkovskaïa.

La violence terroriste d’Etat qui se manifeste encore une fois est une caractéristique majeure d’un pouvoir qui a écrasé Alep sous les bombes, rasé Grozny comme Marioupol, et sème la mort partout en Ukraine.

Cette violence à répétition et le cynisme traduit par les mots du régime poutinien à chaque nouvel épisode de sa chevauchée mortifère apparaissent de plus en plus comme une composante des désordres du monde actuel, auxquels contribuent aussi les relations multiformes qui se sont établies au fil des années entre les extrêmes droites de tous pays et le régime de Poutine.

La généralisation de toutes sortes de violences mises en œuvre par des Etats, y compris se réclamant de la démocratie, participe de la spirale délétère qui entraine vers toujours davantage de barbarie, de négation des droits humains à travers le monde. Il y a urgence à penser le combat pour la défense de la démocratie comme un combat universel, qui se mène dans toutes les arènes, locales, nationales, internationales. Un combat qui porte celui de toutes les solidarités avec celles et ceux qui se battent pour l’effectivité des droits universels.

La LDH participera aux initiatives qui vont être appelées dans les prochains jours pour manifester son indignation face à l’assassinat d’Alexeï Navalny. Elle sera aux côtés des opposants au régime poutinien qui sont réfugiés en France.

Ici comme là-bas, la LDH sera avec toutes celles et ceux qui sont solidaires avec les victimes russes du régime, et tout particulièrement avec l’association Mémorial alors que s’ouvre aujourd’hui le procès d’Oleg Orlov.

Paris, le 16 février 2024

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Emotion et colère après l’assassinat d’Alexeï Navalny