Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Roms

ASSEZ D’EXPULSIONS-EVACUATIONS SANS SOLUTIONS ALTERNATIVES D’HEBERGEMENT 18 juin 2013

Marseille le 14 juin 2013

Assez d’expulsions-évacuations sans solutions alternatives d’hébergement !

Hier avenue des Olives dans le 13e arrdt de Marseille, sous le faux prétexte « d’arrêté de péril » pris par la municipalité, le Préfet a prêté le concours de la force publique pour « évacuer » une cinquantaine de personnes qui se sont retrouvées sur les trottoirs. Si la Municipalité et le Préfet pensaient que ces familles couraient un danger, alors ils auraient dû leur trouver un lieu d’hébergement sécurisé conformément à la loi.

D’autres expulsions-évacuations sans solutions alternatives d’hébergement ou de relogement sont programmées : Saint-Antoine, l’ancienne caserne Cardot 91 bd de Plombières, les bidonvilles de la Capelette, La Parette, etc et bien d’autres lieux sur le territoire du département, représentant plus d’un millier d’enfants et d’adultes voués au désespoir de l’errance.

Ces expulsions-évacuation de citoyens européens sont faites au mépris des lois, notamment sur l’obligation d’hébergement de toute personne démunie se trouvant à la rue, mais aussi des engagements dans les conventions internationales comme la convention internationale des droits de l’Enfant ou la convention européenne des droits de l’Homme. Rappelons que la France a été condamnée par le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) pour la quatrième fois, le 21 janvier 2013, pour ses « violations manifestes de droits et d’accès aux droits des populations Rroms ».

La Ligue des Droits de l’Homme s’insurge contre cette politique qui revient à traiter des êtres humains comme des « animaux indésirables » que l’on fait déplacer d’un lieu insalubre à un autre pour ne plus voir « la misère ».

La LDH dénonce la politique de bouc-émissaire que les autorités font jouer à ces familles au moment où les idées d’extrême droite, racistes, xénophobes, s’étalent sans complexe et gagnent une grande partie de nos concitoyens, jusqu’aux appels à la haine raciale.

La LDH demande aux collectivités locales, aux représentants de l’Etat, l’application pour tous, de tous les droits, individuels, économiques, sociaux et culturels, notamment des populations Rroms en trouvant rapidement des solutions alternatives aux expulsions des lieux de survie.

ROMS – NOUVELLE INTERPELLATION DES POUVOIRS PUBLICS 4 février 2013

Le Collectif Roms de Gardanne
et communes voisines
invite à une
Conférence de Presse du mardi 5 février à 11 heures
Devant la Sous-Préfecture – 24 rue Mignet – Aix-en-Provence

Début septembre dernier, le Maire de Gardanne a accepté d’accueillir sur le territoire de la Commune 11 familles Roms, représentant 62 personnes. Cet accueil s’est fait sur le « carreau » d’un ancien puits de mine, le « Puits Z », que le Maire avait préalablement fait sécuriser en urgence, et sur lequel les familles disposent du minimum décent : eau et électricité. Des « habitats mobiles » (caravanes et mobile-homes) ont plus tard été installés, grâce au concours de la Fondation Abbé Pierre.

Le Maire de Gardanne, faisant ainsi preuve d’une humanité et d’un courage politique demeurés à ce jour uniques dans le département des Bouches du Rhône, a dès ce moment indiqué clairement que le nombre de familles accueillies serait limité, même s’il a par la suite accepté d’accueillir quelques personnes supplémentaires étroitement liées aux précédentes, portant cet effectif à 80 personnes environ.

Dès l’automne, de nombreuses associations, dont celles qui étaient à l’origine de la demande d’accueil adressée au Maire de Gardanne, se sont constituées en collectif, et ont entrepris un considérable et constant travail avec les familles du Puits Z : alphabétisation et scolarisation des enfants, suivi sanitaire et social, aide matérielle (vêtements, nutrition), …

Tout ceci s’est fait en liaison étroite et en parfaite intelligence avec les services de la Mairie (CCAS, Police Municipale, Service Jeunesse), de l’Éducation Nationale (dont les membres ont accompli un travail exemplaire), des structures hospitalières et services médico-sociaux des environs, et de divers organismes caritatifs qui ont tous pris une part importante à ces actions.

Des personnes surnuméraires ont afflué au Puits Z, modestement d’abord, puis de façon plus importante récemment, suite à diverses « évacuations » sans solutions opérées dans le département, en des lieux très proches ou un peu plus lointains. Face à cette situation qu’il considérait comme « ingérable », le Maire de Gardanne a entamé une procédure en référé auprès du TGI d’Aix en Provence, lequel a rendu le 29 janvier une ordonnance accordant aux familles concernées, pour quitter le Puits Z, un délai de deux mois.

Puis, devant cette ordonnance du Tribunal, le Maire a pris le 31 janvier un arrêté municipal enjoignant aux familles Roms « surnuméraires » de quitter les lieux sous 24 heures, avec recours à la force publique si nécessaire. La Gendarmerie Nationale et la Police Municipale se sont rendues au Puits Z le 1er février pour appuyer cette injonction et, sans doute, en préparer l’exécution.

Le Collectif Roms de Gardanne n’a jamais contesté sur le fond ni le courage du Maire de Gardanne, ni la légitimité de sa volonté, clairement affichée dès le début, de limiter le nombre de personnes accueillies à Gardanne.

Le Collectif, cependant, ne peut accepter que ne soit pas appliqué en l’occurrence le principe « Pas d’expulsions sans solutions », selon une formule du candidat Hollande, aujourd’hui Président de la République.

Cette formule semble très clairement validée dans son principe général, mais aussi de façon circonstanciée, par la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui stipule notamment dans ses titres 2 et 3 que doivent être opéré un « diagnostic », comme le « repérage des personnes fragiles (personnes malades, jeunes enfants) » et prises des mesures telles que « préalablement à l’évacuation, le recours à l’hébergement d’urgence », « l’aménagement d’un site d’accueil provisoire » etc.

Nous rappelons en outre que, dans sa décision rendue publique le 21 janvier 2013, le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) du Conseil de l’Europe condamne fermement la France, et pour la quatrième fois, pour « violations manifestes de droits et d’accès aux droits des populations Roms ». Le gouvernement français et plus largement toutes les autorités concernées devraient donc enfin prendre des mesures concrètes et effectives pour lutter contre l’exclusion sociale des Roms et leur garantir les mêmes droits qu’à tous.

Dès la fin du mois de novembre, le Collectif Roms de Gardanne s’est adressé aux Maires de 25 communes environnantes et à divers élus locaux et nationaux, dans l’espoir que des solutions soient trouvées. Le Collectif a réitéré sa démarche avec plus d’insistance début janvier, s’adressant aux mêmes, puis à nouveau il y a quelques jours, s’adressant également au Préfet de Région et au Sous-Préfet d’Aix. Les très rares réponses que le Collectif a reçues à ce jour étaient hors sujet.

Est-il besoin de rappeler que si quelques communes des Bouches-du-Rhône acceptaient d’accueillir sur leur territoire ne serait-ce que quelques personnes, une famille, ce qui ne nécessite pas de bien grands moyens, le « problème » ne se poserait plus ?

Les familles concernées vont-elles se retrouver expulsées, comme c’est le cas général, errant dans des conditions de dénuement extrême de lieu précaire en trottoir d’où elles se feront « éjecter » sans sommation, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, avec peut-être les violences auxquelles nous n’avons que trop souvent assisté impuissants ?

Nous avons tenté d’attirer l’attention du Préfet sur ce qui pourrait découler d’une expulsion intervenant dans d’aussi brefs délais, particulièrement en ce qui concerne l’accompagnement sanitaire d’un certain nombre de personnes, notamment enfants en bas âge, dont certains présentant des pathologies graves, et que notre collectif a pris en charge en les accompagnant régulièrement dans les structures hospitalières d’Aix et de Marseille où ils sont suivis.

Tout le travail concernant la scolarisation des enfants, que nous avons effectué depuis des mois, chaque semaine au puits Z, se retrouverait ainsi, également, totalement annihilé.

C’est pourquoi le Collectif Roms de Gardanne interpelle une fois de plus les autorités de la République, et plus largement l’ensemble des pouvoirs publics, des collectivités locales à l’Union Européenne, pour que soit mis fin
- à des discriminations d’ordre racial et culturel,
- à des situations de misère indigne et sans issue,
- à des traitements humainement inacceptables

et que soient enfin appliqués aux Roms les principes relevant « du droit commun », notion fondamentale en démocratie, et de l’égalité républicaine, particulièrement s’agissant de ressortissants de l’Union Européenne.

Quelles solutions l’État a-t-il prévues pour l’accueil des familles qui vont quitter le Puits Z de Gardanne et, plus généralement, des populations Roms expulsées de divers lieux du département ? Quand l’État se décidera-t-il à proposer des solutions pérennes à un problème qui, pour l’essentiel, est de son ressort ?

Le Collectif demandera une entrevue à Monsieur le Sous-Préfet d’Aix en Provence, et lui remettra à cette occasion un nouveau courrier.

Gardanne, le 3 février 2013

3 mois de sursis pour les Roms de Velaux : avançons vers des solutions durables ! 6 septembre 2012

Le Collectif aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-papiers (CADDRIS) prend acte de la décision du juge des référés du TGI d’Aix-en-Provence rendue le 04/09/2012 concernant les Roms installés à Velaux et à Vitrolles suite à leur expulsion et à la destruction de leur campement de l’Arbois.

Il note que le délai d’expulsion de trois mois, accordé sur le site de Velaux, va permettre de mieux s’organiser pour faire face aux besoins des personnes présentes sur le site. Il se félicite que le tribunal se soit déclaré incompétent pour la demande formulée par la Ville de Vitrolles.

Il demande aux collectivités territoriales, en l’absence de toute alternative, de ne pas lancer de procédure d’expulsion contre les campements de fortune. S’ils ne constituent en rien une alternative crédible ils sont aussi et hélas, pour les miséreux qui y trouvent refuge, le seul abri possible.

Le CADDRIS interpelle l’Etat, garant de la solidarité et de la cohésion sociale pour que soit organisé, au plus tôt, un dialogue concret qui aboutisse rapidement. Il appelle les conseillers Généraux et Régionaux concernés, le Député Maire de Velaux, les communes de Marseille et d’Aix-en-Provence, à l’origine de ces procédures d’expulsion autant inefficaces qu’inhumaines, à s’asseoir à la table des négociations et à concrétiser les attentes.

Il est urgent, avant l’hiver et en cette période de rentrée scolaire, de trouver un lieu qui permette de donner un vrai sens à l’accueil et l’insertion. L’expulsion des campements ne fait pas disparaître les personnes présentes. Elle les contraint simplement à trouver un nouveau refuge dans des conditions toujours plus précaires.

Il est temps de tourner le dos à des pratiques sans lendemain et travailler sur le long terme. Les associations, les travailleurs sociaux, les bénévoles sont prêts. Il appartient à l’Etat, à l’Europe et aux collectivités de leur donner les moyens d’avancer vers des solutions enfin durables.

Les Roms du bidonville de Vasarély ont été expulsés par la force publique ce 26 juin au matin. 26 juin 2012

Le recours à la force pour expulsion, rendu possible par la décision du juge des référés, a été mis en place ce jour. Même si la police a traité les populations présentes avec humanité le CADDRIS condamne, très fermement, cette opération.

Personne n’avait de solution pour les populations présentes qui demandaient désespérément un endroit pour se réfugier. Personne ne savait quoi répondre à ses mères qui réclamaient un abri pour leurs enfants et leurs bébés. Rien n’a été prévu pour la centaine de personnes qui depuis ce matin, sept heures, déambulent désespérées à quelques mètres de leur campement que des pelleteuses ont mécaniquement détruit. Le CADDRIS a tout fait pour éviter une telle impasse.

Il lance maintenant un appel pour que le même scénario soit évité sur l’Arbois. Le campement de l’Arbois est au moins trois fois plus important que celui de Vasarély, 300 personnes, environ, sont concernées. Les conditions d’évacuation à proximité d’une voie rapide, pour un nombre si conséquent d’individus, sont tout particulièrement périlleuses.

Avec une intervention policière, dans la droite ligne d’un discours de Grenoble que l’on avait cru révolu, et un soutien, de fait, aux errances politiques de la municipalité JOISSAINS « qui ne veut plus un seul Rom sur sa commune » le nouveau pouvoir ne sort pas grandi. Le CADDRIS demande néanmoins à l’État et au Conseil Général des Bouches-du-Rhône (en partie propriétaire des terrains de l’Arbois), de créer une solution d’accueil digne avec de l’eau, de l’électricité et des sanitaires.

A un mois de l’échéance d’expulsion de l’Arbois, prévue autour du 23 Juillet, il est temps de retrouver le sens commun. Plus que jamais les pouvoirs publics (ville, conseils général et régional, État, Europe) doivent coopérer et arrêter des solutions durables.

En matière de solidarité, il est vraiment urgent de changer. Ce matin nous avons vu ces mêmes pelleteuses qui en Août 2010 ont détruit, une première fois et pour rien, le campement de Vasarély. Nous ne voulons plus jamais les revoir !

Collectif Aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS)

Claudie Hubert – Philippe Chouard – Hervé Guerrera – Philippe Sénégas – Marc Durand

Photos Didier Bonnel

Pièces jointes

Campements Roms de l’Arbois et de Vasarely : mêmes sanctions, mêmes combats ! 20 juin 2012

20 juin 2012 – Le jugement dans l’affaire du référé d’expulsion des Roms présents sur les campements de l’Arbois vient de tomber. Le juge, comme il l’a fait pour Vasarély, ordonne l’expulsion dans un délai d’un mois et ouvre le recours à la force publique.

Le jugement note pourtant explicitement un certain nombre de points qui laissent à penser que la situation est parfaitement bien comprise. Ainsi il est reconnu que les expulsions risquent d’aggraver une situation de précarité, que le droit au logement garanti, prévu par la loi, n’est pas respecté. Ou plus loin il est fait état des questions de discriminations envers les minorités, de non respect des conventions internationales signées par la France, d’atteintes à l’intérêt supérieur de l’enfant.

Mais tous ces arguments, ces très graves manquements aux obligations légales, françaises et européennes, ne pèsent pas lourds face au trouble à l’ordre public invoqué par la Mairie.

Et même s’il n’existe aucun dispositif d’hébergement d’urgence et que l’occupation des lieux est ancienne, ce que reconnaît aussi explicitement le jugement, l’expulsion est prononcée.

Peu importe ce que deviendront ces gens, y compris les enfants scolarisés ce n’est visiblement pas le souci de la justice qui dit, sans doute, le droit mais se révèle d’une grande inhumanité et s’exonère de tout un contexte. Notamment des déclarations d’une ex députée qui, dans une logique désormais sanctionnée de rapprochement avec l’extrême droite, ne voulait plus voir un seul ROM sur SA commune et a multiplié les procédures pour atteindre ce but.

Au delà de ce jugement, qui ne règle rien au fond, nous ne pouvons accepter la seule logique de répression dans laquelle s’enferment les pouvoirs locaux.

D’ores et déjà le CADDRIS s’organise pour faire face à une éventuelle intervention policière sur Vasarély.

Nous en appelons à l’Etat, dont la responsabilité est explicitement relevée, afin qu’il refuse le recours à la force publique. La table ronde, qu’il annonce au niveau départemental doit permettre de mettre rapidement en œuvre – avec le soutien des associations, des collectivités, des travailleurs sociaux et des populations concernées – des solutions d’accueil et d’insertion dignes et durables.

En matière de solidarité aussi il est urgent de changer !

Le Collectif Aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS) : Aix écologie, Aix-Solidarité, Alternatifs 13, Amnesty groupe 133 d’Aix en Provence, Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés, Association des Travailleurs, Maghrébins de France, ATTAC Pays d’Aix, CFDT du Pays d’Aix, EMMAUS Cabriès, Europe Ecologie Les Verts Pays d’Aix, Féminin(s) Pluriel(s) en Pays d’Aix, Jeunesse Communiste d’Aix-en-Provence, Les Jeunes Ecologistes Aix-Marseille, Ligue des Droits de l’Homme, MAIS International, MRAP Aix, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français – Aix, Parti de Gauche, Partit Occitan, Parti Socialiste, Rencontres Tsiganes, Réseau Education Sans Frontières 13, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Tous Ensemble Pour Aix, Union des Étudiants Communistes, Union Pour Aix, Union locale de la Confédération Nationale du Logement du Pays d’Aix, Unis pour un Monde Solidaire…

Pièces jointes

pdf/Comm_CADDRIS_ARBOIS_VASA1_3_-2.pdf Télécharger

Bidonvilles aixois – La violence n’est pas la solution ! 20 mai 2012

Depuis maintenant plusieurs mois le Collectif Aixois pour la Dignité et les Droits des Roms des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS) appelle au dialogue et à la co construction de solutions face aux bidonvilles qui ont ressurgi en Pays d’Aix. Personne ne devrait avoir à subir les bidonvilles ni les riverains, ni les miséreux qui ont trouvé là un abri plus que précaire. C’est la misère qu’il faut combattre, pas celles et ceux qui la subissent.

C’est pourtant bien, hélas, ce que fait la Mairie d’Aix-en-Provence en recourant au concours de la force publique à l’encontre des habitants des bidonvilles. Ainsi après la destruction des baraquements de Luynes et des 3 Sautets, l’assignation des ROMS de Vasarély, ce sont maintenant les habitants du campement de l’Arbois qui sont convoqués au Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence.

Ce bidonville, qui n’a aucun vis-à-vis, n’entraîne pourtant pas de trouble à l’ordre public. Les personnes s’y trouvant ne sont en aucune manière agressives. Elles saluent volontiers les visiteurs et engagent la conversation. Certaines d’entre elles maîtrisent parfaitement le français et avec les autres la compréhension est aisée du fait de la romanité des langues employées. Plusieurs enfants et adolescents sont scolarisés dans les écoles et collèges à proximité. Les adultes souhaitent comme nombre d’immigrés pouvoir travailler.

Il n’existe actuellement aucune solution alternative car nos appels au dialogue sont restés vains. Pire avec une brutalité, due à une période électorale compliquée pour elle, le Maire, qui ne reconnait pas un Président pourtant démocratiquement élu, n’en finit plus de courir derrière l’extrême droite. Sans humanité aucune Maryse JOISSAINS et ses représentants s’enferment dans une logique du tout répressif et chassent purement et simplement les plus miséreux d’entre nous. Rappelons qu’elle a déclaré qu’elle ne voulait plus un seul ROM sur le territoire aixois. Ne touchons-nous pas là au pire de la discrimination et de l’exclusion ?

D’éventuelles nouvelles expulsions seraient injustes humainement pour des résidents dont certains sont là depuis plusieurs années. Elles seraient également aussi coûteuses qu’inefficaces. Elles seraient enfin illégales au regard du droit européen. Nous refusons le recours à la force et appelons l’Etat, comme la Mairie, qui seraient alors soutenus par le Département, la Région et l’Europe, à construire des alternatives durables aux bidonvilles aixois.

EN MATIÈRE DE SOLIDARITÉ AUSSI, C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT CHANGER ! TOUS ENSEMBLE, DISONS NON AUX EXPULSIONS !

LE CADDRIS APPELLE LES AIXOISES ET LES AIXOIS A MANIFESTER LEUR SOLIDARITÉ EN ÉTANT MASSIVEMENT PRÉSENTS À L’AUDIENCE DU TRIBUNAL LE MARDI 29 MAI À PARTIR DE 09 H 00 AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE D’AIX-EN-PROVENCE, IMPASSE DES FRÈRES PRATESI, AU JAS DE BOUFFAN.

Les adhérents du CADDRIS : Aix écologie, Aix-Solidarité, Alternatifs 13, Amnesty groupe 133 d’Aix en Provence, Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés, Association des Travailleurs, Maghrébins de France, ATTAC Pays d’Aix, CFDT du Pays d’Aix, EMMAUS Cabriès, Europe Ecologie Les Verts Pays d’Aix, Féminin(s) Pluriel(s) en Pays d’Aix, Jeunesse Communiste d’Aix-en-Provence, Les Jeunes Ecologistes Aix-Marseille, Ligue des Droits de l’Homme, MAIS International, MRAP Aix, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français – Aix, Parti de Gauche, Partit Occitan, Parti Socialiste, Rencontres Tsiganes, Réseau Education Sans Frontières 13, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Tous Ensemble Pour Aix, Union des Étudiants Communistes, Union Pour Aix, Union locale de la Confédération Nationale du Logement du Pays d’Aix, Unis pour un Monde Solidaire…

Pièces jointes

pdf/Tract_CADDRIS_Arbois_4_.pdf Télécharger

BIDONVILLES AIXOIS – L’EXPULSION N’EST PAS LA SOLUTION ! 18 avril 2012

Depuis maintenant plusieurs mois le Collectif Aixois pour la Dignité et les Droits
des Roms des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS) appelle au dialogue et
à la co construction de solutions face aux bidonvilles qui ont ressurgi en Pays d’Aix.
Mais si nous ne voulons plus voir ces campements de fortune c’est justement au
nom du fait qu’il faut mener une lutte implacable contre la misère. Oui il faut
s’attaquer à la précarité, au dénuement et pas à celles et ceux qui en sont victimes.
C’est pourtant bien, hélas, ce que fait la Mairie d’Aix-en-Provence en recourant, par référés, au concours de la force publique à l’encontre les habitants des bidonvilles.
Ainsi les habitants du campement de Vasarély sont convoqués au Tribunal
de Grande Instance d’Aix-en-Provence.
Ce bidonville n’entraîne pourtant pas de trouble à l’ordre public. Les personnes s’y trouvant ne sont en aucune manière agressives. Elles saluent volontiers les
visiteurs et engagent la conversation. Certaines d’entre elles maîtrisent
parfaitement le français et avec les autres la compréhension est aisée du fait de la romanité des langues employées.
Il n’existe actuellement aucune solution alternative car nos appels au dialogue sont restés vains. Les seules réponses avancées par la Mairie sont uniquement basées sur la répression et l’Etat ne fait pas face à ses missions de cohésion sociale.
Rappelons que les expulsions d’Août 2010, sur ce même campement n’ont
strictement rien changé à une situation qui actuellement se dégrade. L’action des
travailleurs sociaux et des bénévoles est en effet lourdement handicapée par le
climat d’angoisse que font régner ces recours à la force publique.
D’éventuelles nouvelles expulsions seraient injustes humainement pour des
résidents dont certains sont là depuis plusieurs années. Elles seraient également
aussi coûteuses qu’inefficaces. Elles seraient enfin illégales au regard du droit
européen. Dans une décision du 29 Mars 2012 le Parlement Européen a rappelé
aux Etats qui pratiquent des restrictions sur l’accès au travail et la circulation à
faciliter l’intégration des communautés ROMS, en leur reconnaissant les mêmes
droits et devoirs qu’aux autres citoyens de l’Union européenne.
Nous refusons le recours à la force et appelons l’Etat comme la Mairie, qui seraient alors soutenues par le Département, la Région et l’Europe, à construire des alternatives durables aux bidonvilles aixois.
TOUS ENSEMBLE, DISONS NON AUX EXPULSIONS !
LE CADDRIS APPELE LES AIXOISES ET LES AIXOIS A MANIFESTER LEUR
SOLIDARITÉ EN ÉTANT MASSIVEMENT PRÉSENTS À L’AUDIENCE DU
TRIBUNAL LE MARDI 24 AVRIL À PARTIR DE 09 H 00 AU TRIBUNAL DE
GRANDE INSTANCE D’AIX-EN-PROVENCE, IMPASSE DES FRÈRES PRATESI,
AU JAS DE BOUFFAN

Claudie Hubert – Philippe Chouard – Hervé Guerrera – Philippe Sénégas – Marc Durand

Pour le Collectif Aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS)

Pièces jointes

Bidonvilles aixois : la municipalité doit changer de cap ! 29 mars 2012

Constitué pour proposer des solutions concrètes à l’accueil et à l’insertion des nouveaux arrivants, le Collectif Aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS) demande, depuis sa constitution en septembre 2011, la tenue d’une table ronde. Convoquée sous l’égide de l’Etat cette instance, réunie pour en finir avec ces bidonvilles d’un autre temps et rechercher des solutions dignes d’hébergement et d’insertion, rassemblerait tous les partenaires institutionnels et associatifs d’Aix et du Pays d’Aix.

Afin d’expliciter et de soutenir cette démarche, le collectif a demandé à être reçu par les autorités concernées. Si la Sous-Préfecture, les Conseils Général et Régional ont répondu à cette attente en recevant des délégations, nous ne pouvons aujourd’hui que regretter le mutisme de la Ville d’Aix-en-Provence et de la CPA.

Deux courriers dont un recommandé et un remis en mains propres, d’innombrables appels téléphoniques, l’engagement public, pris par Madame le Député Maire et Présidente de la Communauté du Pays d’Aix lors du Conseil Municipal de Janvier, de recevoir le CADDRIS n’auront pas suffi. Aucune entrevue n’est encore prévue à ce jour.

Mais il y a hélas pire, la désinformation et les interpellations publiques dont les Roms font aujourd’hui l’objet. Dans ses prises de parole la ville d’Aix a fait savoir qu’elle renforçait ses aires d’accueil de gens du voyage à destination des Roms. Comme l’a très clairement indiqué le Sous Préfet, ces aires sont exclusivement réservées aux personnes “qui vivent et se déplacent en habitat mobile ou susceptible de l’être pendant tout ou partie de l’année, c’est à

dire les nomades et sédentaires qui se réclament du voyage” (loi n°200-614 du 5 juillet 2000). Ce qui n’est pas le cas des Roms qui sont des citoyens roumains, donc ressortissants européens et n’ont pas droit au carnet de circulation nécessaire pour accéder aux aires d’accueil.

Autre important sujet de préoccupation, la très surprenante réunion organisée hier par la Mairie de Luynes à propos des Roms récemment installés en bordure du village. On aurait voulu attiser les haines qu’on ne s’y serait pas pris autrement : Pas la moindre proposition, aucune volonté de dialogue. Il s’est agit purement et simplement de stigmatiser et déplacer les Roms.

Enfin l’ouverture du futur chantier, entre la fondation Vasarely et l’auberge de jeunesse, de l’école d’Art du Jas de Bouffan, à quelques mètres d’un important campement ne va pas sans nous inquiéter. Les premiers coups de pelles seraient prévus en Août 2012. A la même période que les sinistres coups de pelleteuse, applications concrètes du belliqueux discours de Grenoble d’un Nicolas Sarkozy qui exigeait de « mettre un terme aux implantations sauvages de campements Roms », qui ont détruit le premier bidonville de Vasarely.

Aucune solution concrète, pas de main tendue et encore moins d’échange, une action en rupture avec la tradition d’accueil et d’humanisme de la Provence et de la France voilà ce qui est hélas aujourd’hui la réalité de la politique de cette ville. Au contraire la ville, si l’on en croit la maire de Luynes, a fait établir par huissier un recensement complet des Roms installés sur le territoire de la CPA. Mais à quel titre, selon quel droit, voudrait-on tout simplement préparer leur éviction ?

Le CADDRISS ne peut que déplorer et dénoncer une attitude qui n’honore personne. Nous en appelons au contraire à un véritable sursaut citoyen pour imposer une table ronde. Des solutions existent et sont rapidement réalisables y compris à moindre frais. Si les collectivités territoriales en font la demande des fonds européens sont mobilisables. Ils nous permettraient d’élaborer des solutions d’hébergement dignes de ce nom. Non l’insertion, pour peu que nous nous en donnions les moyens, n’est pas un vain mot. Elle peut être, dès demain, une réalité concrète profitable à tous. Mais pour engager ces initiatives, nous avons besoin de l’adhésion de tous.

Aussi plus que jamais, le CADDRISS réitère sa demande à la ville d’Aix, comme aux utres partenaires. Il est urgent de travailler, au plus vite, à des solutions dignes, humaines et durables propres à éliminer les bidonvilles et à lutter efficacement contre la misère que subissent les populations concernées.

Claudie HUBERT Aix-Solidarité, Philippe CHOUARD Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés, Hervé GUERRERA Conseiller Municipal

Conseiller Régional, Philippe SÉNÉGAS Ligue des Droits de l’Homme

Une illustration du racisme ordinaire 29 mars 2012

La Maire de Luynes, Madame Danielle Brunet, a organisé une réunion publique sur la question des Roms installés dans le contrebas d’une route, sur la commune. Il y a foule, probablement 150 personnes. La maire qui préside la séance, assistée de la suppléante du député du secteur , commence par décrire son action auprès des Roms et des questions annexes depuis leur arrivée en janvier. Ces Roms roumains ont été expulsés de Marseille et sont arrivés en deux fois, d’abord environ cinq familles, puis, assez récemment trois ou quatre familles apparentées. Voici sa description des faits et ses commentaires.

Dès leur arrivée elle s’est rendue sur le terrain accompagnée de deux policiers municipaux, pour inviter ce groupe à quitter les lieux. Elle leur a donné une semaine, et ils ont acquiescé, dit-elle. Elle y est retourné parce qu’ils « n’ont pas respecté leur parole » (elle insistera à plusieurs reprises sur cela), elle a demandé que les services d’hygiène vérifient l’état des lieux puis leur a envoyé SOS médecins (?) : là-dessus elle garantit que donc les vaccinations des enfants sont maintenant en règle. Elle est retournée encore sur le terrain, accompagnée de 5 policiers pour leur demander de partir. Elle leur reproche de ne pas tenir parole et regrette qu’ils soient sur un terrain privé dont le propriétaire, qui habite en Ukraine, ne l’ait pas autorisée à se substituer à lui pour faire l’expulsion. Elle se trouve donc démunie. Elle regrette vivement que « contrairement aux précédents en 2008 » ceux-ci, « déjà habitués à leur situation à Marseille », semblent plus au courant des règlements et lois et n’obtempèrent donc pas à ses injonctions. Ils devraient quitter Luynes, et s’ils le veulent dit-elle, se rendre sur l’aire d’accueil des Gens du Voyage du Realtor, où ils bénéficieraient de l’eau et de l’électricité. Cette aire leur est destinée, mais le responsable des Gens du Voyage à la CPA l’a informée que les Roms refusent de s’y rendre parce qu’ils devraient payer le courant électrique qu’ils préfèrent voler.

Apportons quelques précisions : Il ne s’agit pas de SOS médecins, la maire s’embrouillera sur le sujet, mais de Médecins du Monde, c’est-à-dire qu’elle « a envoyé » des bénévoles pour faire le boulot ! Elle a certainement peu suivi les choses, les enfants n’ont pas toutes les vaccinations nécessaires, simplement elle est couverte puisqu’elle  » a envoyé » le corps médical. Pour ce qui est de l’aire du Realtor, elle ment effrontément, tout comme Madame Joissains à chaque fois sur ce sujet. Cette aire est interdite aux Roms roumains, réservée de par la loi aux « Gens du Voyage » dûment recensés comme tels et munis des documents adéquats, statut que les Roumains ne peuvent obtenir, et d’ailleurs ces Roumains ne sont pas des « Voyageurs » mais des sédentaires. Madame Brunet a déjà expédié ceux de 2008 (qui ne connaissaient pas trop la réglementation, se félicite-t-elle) en leur promettant l’accueil sur cette aire qu’ils se sont vus évidemment refuser, ils se trouvent depuis sur un terrain aux alentours, sans eau ni électricité, mais bien plus loin de la ville. Mais cela elle le nie, s’appuyant sur les dires du responsable de la CPA. Ou ce monsieur, Monsieur Angelo Bassi, lui a menti, ou c’est elle qui ment. Monsieur Bassi sait tellement bien que l’aire est interdite aux Roumains qu’il a signifié voici quelques mois que même le local de l’aire dévolu à la PMI pour les consultations était interdit d’accès à cette population, il faut actuellement faire venir un camion sanitaire de Médecins du Monde de Marseille pour parer au plus pressé. Et si c’est Monsieur Bassi qui a menti, ce qui serait étonnant, il connait son affaire et n’a aucune raison de tromper les élus, elle est bien légère de ne pas s’informer mieux : quand on prend une décision aussi lourde que l’expulsion de familles (avec de plus écrasement au bulldozer des abris), il semble grave de ne pas se mettre au courant de la législation (à moins que l’expulsion de familles Roms soit un acte sans importance). Au mépris des populations s’ajoute une incompétence notoire. Pour ce qui est de l’électricité, j’ai vu tourner les moteurs des camions (bien délabrés) avec lesquels ils font de la ferraille pour allumer des ampoules au petit matin ou lors de la venue de la nuit. Ils préfèreraient probablement payer leurs kilowattheures. Enfin question de parole non tenue, il est facile de gloser dessus. Lorsqu’on arrive avec des policiers en donnant huit jours avant expulsion, que peuvent-ils répondre si ce n’est « oui-oui » ? C’est une réponse récurrente chez les Roms quand nous réclamons quelque chose, ils vivent dans l’instant, chaque jour il faut trouver sa nourriture, on ne les voit pas répondre « non-non » tant le rapport de force est en leur défaveur ! En faire une question morale comme l’a fait Madame la maire semble bien déplacé.

Ce qui est caractéristique dans ces démarches de Madame Brunet est que l’unique but est d’expulser. Luynes ne veut pas de ces gens, point. Rien n’a été dit sur une démarche humanitaire quand il faisait moins dix. Juste s’assurer qu’ils ne « volent » pas l’électricité ! On aurait pu imaginer qu’elle se préoccupe des résultats sanitaires après le passage de médecins du Monde. On aurait pu imaginer qu’elle aurait pu être préoccupée par la scolarisation des enfants, quelque désir qu’elle ait qu’ils s’en aillent. Plusieurs fois elle a dit combien l’état de ces enfants lui brisait le cœur, cela n’est pas allé jusqu’à ces quelques démarches « humaines », mot seriné plusieurs fois, qui auraient montré qu’il s’agissait pour elle de personnes, tout simplement. On aurait pu même imaginer le passage d’une assistante sociale pour aider ces familles à voir ce qu’elles pouvaient devenir. Non, on les chasse, et surtout on ne veut pas savoir où, en voulant faire croire que s’ils se retrouvent sur un terrain aussi insalubre, c’est de leur volonté.

Et la salle ? Bien sûr les personnes présentes étaient venues pour apprendre comment faire partir ces Roms. Vue la réputation qu’on leur fait, et que la maire et ses comparses entretient parfaitement, on comprend les inquiétudes des habitants. La misère est toujours désagréable à considérer, à voir, encore plus à trouver chez soi. Déjà « on » n’aime pas les HLM, alors ! Des inquiétudes, il y en a. On parle d’agressions, le boucher a du en surveiller dans sa boutique avec son commis pendant une demi-heure (là, je pense qu’il exagère), parce qu’ils étaient évidemment là pour voler, un autre en a rencontré en ballade sur un chemin, évidemment ils étaient là pour repérer les casses envisageables, quant à l’agression, on apprendra que c’était avant leur arrivée à Luynes. Une autre personne est ennuyée parce qu’elle « doit » maintenant fermer ses volets. Restait une personne qui a déposé plainte, mais on ne saura ni le motif, ni contre qui…

Que ces inquiétudes soient réelles, cela est évident et désagréable pour la population, et l’inquiétude d’une population doit être respectée. La façon de respecter les inquiétudes de la population par Madame Brunet est de les encourager pour montrer qu’elle sait taper quand il le faut, c’est un mépris total de la population. Et pour la salle, cela nécessite une expulsion immédiate, ce n’est pas leur problème de savoir où ces gens se retrouveraient, ce sont des nocifs. Quand nous avons pris la parole au nom de Rencontres Tsiganes, puis de la LDH, c’est sous les huées que nous avons parlé pour simplement dire (nous avons été incapables d’aller plus loin) qu’il faudrait voir plus loin qu’une expulsion, que peut-être il y aurait au-delà de l’expulsion d’autres solutions pour ces gens et que pour cela il faudrait pouvoir rencontrer les pouvoirs publics. Y avait-il des opposants à la maire sur le sujet ? Oui, ceux qui trouvaient qu’elle se laissait mener en bateau et qu’elle devrait être plus radicale…La seule personne qui a osé demander qui, concrètement, avait été agressé ou volé, s’est vue rabrouer vertement…sans réponse. A la fin, mais nous n’étions plus là, la représentante du Secours Catholique a pu intervenir, mais si la salle est polie envers une telle institution, cela n’a pas été plus entendu.

Il est inquiétant de voir une élue, maire adjoint d’Aix et maire d’un quartier qui est un vrai village, n’avoir aucun intérêt pour les suites de ses actes. On expulse, et comme elle l’a dit, ce sont d’autres qui se débrouilleront. On peut être pour ou contre les Roms, ce qui d’ailleurs ne signifie rien, mais cette politique de gribouille est consternante. Alors quel était le sens de cette assemblée ? Attiser la haine des Roms ? C’était une conséquence assumée, même si le but semblait surtout de montrer aux électeurs qu’on est à leur service pour chasser les indésirables. En les présentant comme des menteurs, sans parole, voleurs d’électricité et refusant les solutions « humaines » proposées (l’aire d’accueil) par avarice, voleurs et agresseurs potentiels, porteurs de tous les risques sanitaires et sans hygiène (demander l’hygiène quand il n’y a pas d’eau ni de toilettes, demander de ne pas salir quand on vous laisse dans de telles conditions !) on pousse les gens à la haine, pas à l’humanisme dont on se targue.

Finalement, alors que tout criminel a droit à un jugement en sa présence avec la liberté de parole pour sa défense, cette fois-ci la condamnation était déjà faite et le procès, en l’absence des poursuivis et avec interdiction de toute parole qui ne serait pas directement condamnatrice, consistait à évoquer les meilleurs moyens d’appliquer la sentence dans les meilleurs délais et avec la plus grande fermeté. Quand j’ai des rats dans ma maison, je cherche comment les chasser au plus vite, je ne me préoccupe pas de ce qu’ils ressentiront.

C’était une illustration du racisme ordinaire orchestré par une élue qui ne voulait pas se faire distancer sur ce sujet.

Marc Durand

29 mars 2012

Pièces jointes

pdf/Pro_Je_vais_faire_partir_les_ROMS.pdf Télécharger

C’est la misère qu’il faut combattre, pas ceux qui la subissent ! 23 février 2012

Voilà le titre du dernier communiqué (joint) du Collectif aixois pour les droits et la dignité des Roms, des immigrés et des sans-papiers (CADDRIS) suite aux déclarations à la presse (article de La Provence joint) du Préfet de police quand il a « visité » (le 21 février) les camps de Roms du plateau de l’Arbois.

Ce communiqué veut retenir les aspects positifs de l’intervention du Préfet de police Alain Gardère et privilégier ce qu’il dit sur la nécessité de mobiliser les collectivités territoriales pour proposer des logements décents à ces gens là. Nous voulons y voir une réponse à la demande du CADDRIS que soit organisée une table ronde avec tous les partenaires concernés, y compris bien sûr des représentants des populations de l’Arbois, afin que soient recherchées des solutions durables pour organiser leur accueil, leur accompagnement et leur insertion.

Mais nous ne sommes pas dupes du double discours auquel l’Etat malheureusement nous a habitués sur cette question. Double discours quand sur place le Préfet Gardère dit sa volonté que soient proposés des logements décents et que dans le département il ne cesse depuis plusieurs mois de supprimer des camps de Roms et d’expulser. Double discours quand il parle de logements pour les Roms et que dans le même temps, dans les salles de réunion de la préfecture, le sous-préfet indique qu’il n’y a pas de vraie solution et qu’il ne va pas distraire des crédits de la politique de la ville ou de l’ANRU car les populations présentes dans les quartiers pourraient s’estimer « lésées » ! Non, nous ne sommes pas dupes, mais nous continuerons à agir pour faire pression, pour sensibiliser le plus grand nombre à porter un regard humain et non pas de rejet sur les populations de Roms.

Nous souhaitons aussi que le Conseil général, propriétaire foncier principal des terrains où sont installés les Roms et responsable de l’action sociale, dise enfin clairement sa position et ses intentions pour sortir de cette misère ; qu’il dise au moins dans un premier temps qu’il est d’accord pour participer à la table ronde que nous appelons l’ensemble des acteurs à réunir.

Hier, 22 février, nous avons rencontré à l’Arbois IOAN (photo jointe) : se posant comme porte-parole des roumains il nous a tenu des propos dignes et volontaires. Il explique d’abord que les Roms sont pourchassés, persécutés en Roumanie, qu’on ne doit pas les critiquer de rechercher une meilleure situation. Que les Roms de l’Arbois, pour la plupart présents depuis plusieurs années, veulent travailler ; mais que c’est difficile : pour travailler les patrons, les employeurs, leur demandent un titre de séjour, mais pour avoir un titre de séjour il faut avoir une promesse d’embauche ! « Je ne demande aucun privilège pour nous, dit IOAN, seulement le droit de travailler. Que les entrepreneurs embauchent quelques-uns d’entre nous et ils verront que nous sommes de bons travailleurs ». IOAN a demandé pour lui-même une carte de séjour afin de pouvoir s’installer comme auto-entrepreneur et créer une boutique de vente de jus de fruits et de musiques tziganes ; il souhaite bénéficier des mêmes droits à l’installation que ceux qui sont prévus pour tous, sauf pour eux jusqu’à présent.

Qu’on écoute ces gens là, qu’on leur parle ! Qu’on ne vienne pas seulement regarder leur misère !

Pièces jointes

pdf/CADDRISS_COMM_22022012.pdf Télécharger