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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

C’est la misère qu’il faut combattre, pas ceux qui la subissent ! 23 février 2012

Voilà le titre du dernier communiqué (joint) du Collectif aixois pour les droits et la dignité des Roms, des immigrés et des sans-papiers (CADDRIS) suite aux déclarations à la presse (article de La Provence joint) du Préfet de police quand il a « visité » (le 21 février) les camps de Roms du plateau de l’Arbois.

Ce communiqué veut retenir les aspects positifs de l’intervention du Préfet de police Alain Gardère et privilégier ce qu’il dit sur la nécessité de mobiliser les collectivités territoriales pour proposer des logements décents à ces gens là. Nous voulons y voir une réponse à la demande du CADDRIS que soit organisée une table ronde avec tous les partenaires concernés, y compris bien sûr des représentants des populations de l’Arbois, afin que soient recherchées des solutions durables pour organiser leur accueil, leur accompagnement et leur insertion.

Mais nous ne sommes pas dupes du double discours auquel l’Etat malheureusement nous a habitués sur cette question. Double discours quand sur place le Préfet Gardère dit sa volonté que soient proposés des logements décents et que dans le département il ne cesse depuis plusieurs mois de supprimer des camps de Roms et d’expulser. Double discours quand il parle de logements pour les Roms et que dans le même temps, dans les salles de réunion de la préfecture, le sous-préfet indique qu’il n’y a pas de vraie solution et qu’il ne va pas distraire des crédits de la politique de la ville ou de l’ANRU car les populations présentes dans les quartiers pourraient s’estimer « lésées » ! Non, nous ne sommes pas dupes, mais nous continuerons à agir pour faire pression, pour sensibiliser le plus grand nombre à porter un regard humain et non pas de rejet sur les populations de Roms.

Nous souhaitons aussi que le Conseil général, propriétaire foncier principal des terrains où sont installés les Roms et responsable de l’action sociale, dise enfin clairement sa position et ses intentions pour sortir de cette misère ; qu’il dise au moins dans un premier temps qu’il est d’accord pour participer à la table ronde que nous appelons l’ensemble des acteurs à réunir.

Hier, 22 février, nous avons rencontré à l’Arbois IOAN (photo jointe) : se posant comme porte-parole des roumains il nous a tenu des propos dignes et volontaires. Il explique d’abord que les Roms sont pourchassés, persécutés en Roumanie, qu’on ne doit pas les critiquer de rechercher une meilleure situation. Que les Roms de l’Arbois, pour la plupart présents depuis plusieurs années, veulent travailler ; mais que c’est difficile : pour travailler les patrons, les employeurs, leur demandent un titre de séjour, mais pour avoir un titre de séjour il faut avoir une promesse d’embauche ! « Je ne demande aucun privilège pour nous, dit IOAN, seulement le droit de travailler. Que les entrepreneurs embauchent quelques-uns d’entre nous et ils verront que nous sommes de bons travailleurs ». IOAN a demandé pour lui-même une carte de séjour afin de pouvoir s’installer comme auto-entrepreneur et créer une boutique de vente de jus de fruits et de musiques tziganes ; il souhaite bénéficier des mêmes droits à l’installation que ceux qui sont prévus pour tous, sauf pour eux jusqu’à présent.

Qu’on écoute ces gens là, qu’on leur parle ! Qu’on ne vienne pas seulement regarder leur misère !

Pièces jointes

pdf/CADDRISS_COMM_22022012.pdf Télécharger