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Ligue des droits de l'Homme

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Archives du tag : Santé

10 novembre 2025 – Tribune collective « Restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les comptes publics, mais fragilise la société » publiée dans Ouest-France 11 novembre, 2025

10 novembre 2025 – Tribune collective « Restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les comptes publics, mais fragilise la société » publiée dans Ouest-France
10 novembre 2025 – Tribune collective « Restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les comptes publics, mais fragilise la société » publiée dans Ouest-France
10 novembre 2025 – Tribune collective « Restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les comptes publics, mais fragilise la société » publiée dans Ouest-France

Tribune collective dont Nathalie Tehio est signataire

Lire la tribune sur Ouest-France

Franchises, ALD, AME : restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les comptes publics, cela fragilise la société tout entière

Une vingtaine de responsables d’associations engagées dans le travail médico-social, – parmi lesquelles Médecins du Monde, le Secours Catholique, Médecins sans Frontières, Emmaüs, AIDES – s’unissent pour lancer un cri d’alarme face aux différentes mesures envisagées dans le cadre des actuelles discussions budgétaires : augmentation des franchises médicales, durcissement des conditions d’accès à l’Aide médicale d’Etat (AME)…

Nous assistons à une offensive sans précédent du gouvernement contre l’accès aux soins des personnes malades et précaires. Le doublement des franchises médicales, la restriction de l’aide médicale de l’État (AME) et la remise en cause du régime des affections longue durée (ALD) s’inscrivent dans une même logique : faire payer davantage les malades et exclure les plus vulnérables. Ces mesures marquent une dérive inquiétante : qu’elles soient françaises ou étrangères, avec ou sans papiers, ce sont les personnes déjà victimes d’un système de santé en crise qui s’en retrouvent aujourd’hui désignées comme boucs émissaires.

Restreindre l’accès à la santé ne redresse pas les finances publiques : cela affaiblit la société dans son ensemble.

Franchises médicales et ALD : une pénalisation injuste des malades

Le doublement des franchises médicales, que le gouvernement prévoit d’adopter par décret, ferait payer davantage les personnes malades. Chaque boîte de médicaments, acte médical ou transport sanitaire entraîne déjà une franchise. Leur hausse frapperait de plein fouet les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées ou en situation de handicap.

Dans le même temps, la révision du régime des affections de longue durée (ALD), en discussion dans le cadre du PLFSS, suscite de vives inquiétudes. Aujourd’hui, les personnes reconnues en ALD sont dispensées du ticket modérateur uniquement pour les soins liés à cette affection, ce qui est remis en cause par des projets de décrets concernant certains médicaments et les cures thermales, et restent redevables des franchises, forfaits hospitaliers, dépassements d’honoraires ainsi que de l’ensemble des frais non recensés par les comptes publics. Ces patients, souvent âgés ou en précarité, sont déjà parmi celles ceux qui accusent le plus de reste à charge. Ce dispositif protecteur constitue un rempart essentiel contre les inégalités sociales de santé.

Ces restrictions creuseraient encore ces inégalités de santé, menaceraient l’accès aux traitements et entraîneraient des retards de prise en charge lourds de conséquences. Les économies espérées sont illusoires : en réalité, ces mesures renchérissent les coûts pour l’ensemble du système de santé.

Décret AME : des milliers de personnes privées d’accès aux soins

Le gouvernement a de nouveau saisi la CNAM d’un projet de décret visant l’Aide médicale de l’État (AME). Reprenant les dispositions déjà présentées par le précédent gouvernement début septembre, ce texte prévoit de limiter les justificatifs d’identité acceptés aux seuls documents avec photo.

Une telle mesure exclurait de fait des milliers des personnes pourtant éligibles, parmi lesquelles nombre de personnes exilées ayant fui sans papiers, les ayant perdus, volés ou confisqués, ou vivant dans des conditions où il est impossible de les conserver. Les démarches consulaires pour les renouveler peuvent prendre jusqu’à 18 mois – quand elles ne sont pas tout simplement impossibles.

Selon les données de Médecins du Monde, plus d’une personne sur trois accompagnée par l’association est dans l’incapacité de produire un document d’identité avec photo. Cette réalité de terrain contredit frontalement l’idée qu’il s’agirait d’une mesure « technique » : elle exclurait massivement des personnes déjà fragilisées.

L’AME soufre déjà d’un non-recours massif : près d’une personne sur deux qui y aurait droit n’a pas ses droits ouverts (enquête Premiers Pas, IRDES). Restreindre encore l’accès reviendrait à aggraver ce non-recours et à priver de soins des personnes déjà vulnérables, malades ou en attente de régularisation, au nom d’une fraude quasi inexistante (0,026% des dossiers selon la CNAM). Un tel décret serait un non-sens de santé publique et une aberration économique, dans un système déjà à bout de souffle.

Nous refusons que l’AME soit instrumentalisée à des fins politiques, pour opposer les personnes françaises et étrangères, avec ou sans papiers, malades ou les bien portantes. Soigner tout le monde, c’est protéger tout le monde.

Un choix de société

Nous interpellons solennellement le gouvernement. En ce début de mandat, vous avez l’occasion d’envoyer un signal fort : protéger plutôt qu’exclure,  soigner plutôt que stigmatiser.

Nous demandons expressément :

–        de renoncer au doublement des franchises médicales ;

–        de mettre un terme aux projets de restriction du régime ALD ;

–        d’abandonner toute réforme restrictive de l’aide médicale de l’État ;

–        de réaffirmer que la santé est un droit fondamental, garanti pour toutes et tous, sans discrimination.

Il ne s’agit pas seulement de défendre les personnes les plus vulnérables : il s’agit de préserver un système de santé qui, depuis 80 ans, constitue l’un des socles les plus précieux de notre République : un système solidaire, universel et protecteur.

Nous ne pouvons pas accepter que la France recule sur ce droit essentiel.

(*) SIGNATAIRES : Dr Samah Chaaban, présidente de la Case de santé ; Cathy Claverie, présidente de Dom’Asile ; Jean-François Corty, président de Médecins du Monde ; Dr Isabelle Defourny, présidente de Médecins Sans Frontières ; Didier Duriez, président du Secours Catholique – Caritas France ; Sarah Durocher, présidente du Mouvement pour le Planning familial ; Gwenaëlle Ferré, Mélanie Lagrange, Camille Picard, administratrices membres de la collégiale du Réseau des Centres de Santé Communautaire (1) ; Daniel Goldberg, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux ; Monique Guyot-Berni, présidente de La Cimade ; Dr Martine Lalande, membre du Collectif des Médecins généralistes pour l’accès aux soins (CoMeGAS) ; Dr Hélène Leroy, directrice médicale du Réseau Louis Guilloux ; Sarah Mc Grath, directrice générale de Women for Women France ; Pascal Mélin, président de la Fédération SOS hépatites & maladies du foie ; Bruno Morel, président d’Emmaüs France ; Gérard Raymond, Président de France Assos Santé ; Vanina Rochiccioli, co-présidente du Gisti ; Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte ; Christine Rouzioux, présidente d’Arcat et Checkpoint ; Camille Spire, présidente intérimaire du TRT5-CHV ; Camille Spire, présidente de AIDES ; Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Florence Thune, directrice générale de Sidaction ; Arnaud Veïsse, directeur général du Comede ; L’Observatoire du droit à la santé des étranger.es (ODSE) (2).

1) Le Réseau des Centres de Santé Communautaire est composé de dix centres adhérents :  CCSBE – La Place Santé, La Case de Santé, Le Village 2 Santé, Le Château en Santé, Santé Commune, Human Santé, Stétho’Scop, Centre de santé communautaire du Blosne, Centre de santé communautaire et planétaire Le Jardin, MaRePoSa

2) L’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) est composé de : Act Up Paris, Association des familles victimes du saturnisme (AFVS), AIDES, Arcat, Case de Santé, Centre Primo Lévi, Cimade, Comede, CoMeGAS, Créteil-Solidarité, Dom’Asile. Droits d’Urgence, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Migrations Santé Alsace, Mouvement français pour le Planning Familial, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Réseau Louis Guilloux, Sidaction, Sida info service, Réseau Solipam, Solidarité Sida, Fédération SOS hépatites & maladies du foie

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Appel Cannaparade 2025 « Stop ! 100 ans de prohibition » 6 mai, 2025

Appel à manifestation, dont la LDH est signataire, le samedi 24 mai 2025, à 14h, place de la République à Paris

Alors que le gouvernement s’enfonce dans sa logique de répression visant les personnes consommant des stupéfiants, notamment le cannabis, il devient urgent de manifester notre opposition à cette politique en échec et criminogène. Par exemple, pour en finir avec la surpopulation carcérale, il faut abroger les sanctions pénales pour le simple usage-détention de stupéfiants.

La Cannaparade 2025 s’inscrit dans le contexte d’un débat public exacerbé par l’adoption de la loi pour “sortir la France du piège du narcotrafic”, donnant lieu en opposition, à des prises de positions favorables à la sortie du statu quo législatif et mettant en cause une politique de répression coûteuse et contreproductive. Aussi, parce qu’il s’agit de commémorer le centenaire de la classification du Cannabis sativa L. dans la Convention de Genève sur l’Opium, ainsi que l’introduction du cannabis dans les registres de la pharmacopée internationale à Bruxelles en 1925.

 Une autre politique “drogues” est possible et souhaitable. Par la définition d’un cadre légal équitable pour l’accès aux produits du cannabis, autorisant l’autoproduction et mettant en place une taxation juste, via une régulation intelligente et responsable, notamment par la dépénalisation de l’usage des stupéfiants, puis la légalisation de la production et de la distribution de cannabis, il sera plus facile de lutter contre l’impact du marché illicite sur la société, tout en protégeant la jeunesse par une prévention plus efficace.

Il est nécessaire de retirer une part significative des ressources des narcotrafiquants, de soutenir l’agriculture française et de repenser le statut du Cannabis sativa L., le chanvre, la Marie Jeanne. Car la prohibition n’est pas une solution viable pour créer une société plus juste pour les générations futures.

Ensemble, nous revendiquons la Dépénalisation de l’usage – Débat public national – Cannabis thérapeutique – Prévention sans stigmatisation – Autoproduction & Cannabis Social Clubs. Pour la réforme française et européenne de la politique en matière de drogues licites et illicites.

Signataires : Act Up, Aides, ASUD, Cannabis Sans Frontières, Circ, Fédération Addiction, LDH (Ligue des droits de l’Homme), NORML France

Pour en savoir plus

Source: Appel Cannaparade 2025 « Stop ! 100 ans de prohibition »

Marche mondiale du cannabis 12 avril, 2025

Appel à rassemblement le samedi 3 mai 2025, à Paris, signé par la LDH

Une mobilisation inédite contre l’échec criminogène de la prohibition

Le samedi 3 mai 2025, à l’occasion de la Marche mondiale du cannabis, un rassemblement statique aura lieu, de 14h à 18h, place de la République à Paris, pour dénoncer les ravages de la politique prohibitionniste et appeler à une légalisation régulée, pragmatique et respectueuse des droits humains.

Une première en France : un front uni
Pour la première fois, plus d’une vingtaine de structures partenaires (associations d’usagers, de réduction des risques, médias spécialisés, collectifs citoyens…) coorganisent cette mobilisation. Un village militant accueillera le public avec stands d’information, réduction des risques (RdR), prises de parole et débats.

Un happening marquant : les cercueils de la prohibition
Un moment fort ponctuera cette journée : une action symbolique puissante avec des cercueils en carton représentant les victimes de la guerre aux drogues en France. Ces cercueils rendront hommage à :
• celles et ceux tombé·es dans les règlements de compte liés au trafic ;
• les victimes collatérales de cette guerre absurde ;
• les forces de l’ordre, prises dans un engrenage aussi violent que inefficace.

Pour une politique cohérente, humaine et efficace
Alors que la prohibition continue d’alimenter les réseaux criminels, les violences et les discriminations, la société civile appelle à une légalisation du cannabis : assèchement du trafic , prévention, réduction des risques et le respect des libertés individuelles.

Rendez-vous le samedi 3 mai 2025, à Paris !
Consommateurs ou non, citoyens, professionnels de la santé, élus, militants, ou simples observateurs d’un système à bout de souffle : faites entendre une autre voix.

Rassemblement statique le samedi 3 mai 2025 , de 14h à 18h, place de la République à Paris.

Paris, le 10 avril 2025

Télécharger le communiqué « Marche Mondiale du Cannabis – 3 mai 2025 à Paris » en pdf

Source: Marche mondiale du cannabis

Appel à une mobilisation citoyenne pour le droit à la santé pour toutes et tous 7 mai, 2024

Communiqué du Tour de France de la santé, dont la LDH est signataire

Face à la dégradation générale du système de santé et à sa marchandisation, nous dénonçons l’aggravation d’une médecine à plusieurs vitesses.

En 2000, l’OMS* considérait que la France avait le meilleur système de santé du monde. Il est en cours d’effondrement.

6700 lits d’hospitalisation ont encore été fermés en 2022. 150 à 200 000 infirmier-ère-s ont quitté le métier. 7 millions de personnes n’ont plus de médecin traitant. Et le Covid a été le révélateur de l’abandon d’une politique de santé publique. La santé est un bien commun qui doit être accessible à toutes et tous sans condition et sortir du marché lucratif.

Les politiques de santé doivent prendre en compte tous les déterminants de santé. Elles doivent répondre aux besoins des personnes, individuellement et collectivement, tant au niveau de la prévention que du soin, et intégrer la participation des usager-ère-s.

Pour stopper la politique destructrice du gouvernement, nous lançons une campagne de mobilisation

• Pour l’hôpital public

Bien mal en point avec ses services d’urgences saturés, les patient-e-s dans les couloirs et des décès évitables, les fermetures de lits à répétition, la psychiatrie totalement sinistrée… C’est tout l’hôpital qui est en crise.

Il est étranglé par la tarification à l’activité et subit la concurrence des établissements de santé privés à but lucratif qui sélectionnent les patient.e.s et les pathologies rentables, qui débauchent des soignant-e-s hospitaliers du secteur public.

La psychiatrie cesse d’être à l’écoute de l’humain, se réduit au neurologique, aux médicaments, utilise de plus en plus la contention. La pédopsychiatrie se réduit au seul traitement médicamenteux des « troubles » du comportement.

L’hôpital a un besoin urgent d’une modification de son mode de financement et de réouverture de lits.

L’hôpital a un besoin urgent d’un plan massif de formations et d’embauches de personnel-le-s qualifié-e-s et mieux rémunéré-e-s, d’ un nombre de soignant-e-s défini démocratiquement dans chaque service.

• Pour un accès à la santé égal pour toutes et tous partout

La pénurie de professionnel-le-s de santé et l’inégalité territoriale de leur répartition est une inégalité sociale absolue.

Face à l’extension continue des déserts sanitaires, les réponses ne peuvent être que multiples et méritent débat. Cela passe entre autres par un service public de santé de premier recours sur tout le territoire avec ouverture de centres de santé pluriprofessionnels, acteurs de soins et de prévention, coordonnés avec l’hôpital public et l’ensemble des professionnel-le-s, pour répondre aux besoins de santé du territoire définis avec les habitant-e-s.

• Pour la suppression des restes à charges

2,7 millions de personnes n’ont pas de complémentaire santé.

Les restes à charges s’additionnent alors que la fin du mois est problématique pour des millions de personnes. Aux dépassements d’honoraires, à l’activité privée à l’hôpital public, à l’augmentation des tarifs des mutuelles, s’est ajouté à partir de fin mars le doublement des franchises médicales et des forfaits, sans compter les parkings payants des hôpitaux et le coût des transports pour consulter de plus en plus loin de chez soi.

Non, nous ne nous soignons pas pour le plaisir. Non, la santé n’est pas un bien de consommation.

Non, la santé n’est pas « quasi gratuite » Mr Le Maire. Nous finançons la sécurité sociale par nos cotisations sociales qui sont du salaire et par des impôts injustes comme la TVA ou la CSG.

Ces restes à charge pénalisent et culpabilisent encore plus les patient-e-s les plus malades, notamment ceux en affection longue durée (ALD).

Nous demandons la suppression de tous les restes à charge, franchises, dépassements d’honoraires, tickets modérateurs…

Nous refusons toute remise en cause de la prise en charge des ALD et toute augmentation du nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie.

• Pour une sécurité sociale solidaire et universelle, prenant en charge intégralement à 100% les frais de santé dans un périmètre étendu et défini selon les besoins des populations

La sécurité sociale est malade de ses recettes et non de ses dépenses. Ce déficit résulte de choix politiques assumés : exonérations et exemptions de 88 milliards de cotisations sociales en 2024,
tolérance vis-à-vis des fraudes aux Urssaf, des dettes patronales…

La sécurité sociale est malade de la volonté du gouvernement et du Medef de privatiser tout ce qui est rentabilisable, de baisser le « coût du travail ».

Nous n’acceptons pas les nouvelles coupes budgétaires massives sur le PLFSS** 2025, budget de la Santé, avec des conséquences gravissimes.

Un autre financement est possible : suppression des exonérations et exemptions des cotisations patronales, hausse des salaires, égalité salariale homme-femme…

Dans ces conditions, il faut une sécurité sociale solidaire et universelle, prenant en charge intégralement à 100% les frais de santé dans un périmètre étendu et défini selon les besoins des
populations, sans aucune condition ni discrimination, intégrant en son sein l’AME*** actuellement menacée, sans aucun reste à charge. C’est une mesure urgente pour que chaque
personne sur le territoire puisse avoir un accès égal aux soins et à la prévention.

Notre système de santé, notre sécurité sociale sont nos biens communs. Usager-ère-s, citoyen-ne-s, professionnel-le-s, mobilisons-nous pour une santé humaine, de qualité, accessible à toutes et tous partout.

* OMS Organisation mondiale de la santé
**PLFSS Projet de loi de financement de la sécurité sociale
*** AME Aide médicale d’Etat

Les signataires :

Syndicats : Fédération Sud Santé Sociaux, Fédération Syndicale Unitaire, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes, Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Syndicat National Unitaire des Assistants Sociaux de la Fonction Publique-FSU, Union Fédérale Médecins Ingénieurs Cadres et Techniciens-CGT, Union Syndicale de la Psychiatrie, Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé, Union syndicale Solidaires

Mutuelles : Alternative Mutualiste, Fédération des Mutuelles de France, Mutuelle Mutami, Mutuelle des Pays de Vaucluse, Union des Mutuelles de Vaucluse

Associations, collectifs : Act Up Sud-Ouest, Appel des Appels, ATTAC, Cerises La coopérative, Collectif Inter-Hôpitaux, Collectif Inter-Urgences, Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux soins, Collectif National pour le Droit des Femmes, Conseil National de la Nouvelle Résistance, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique, Femmes égalité, Fondation Copernic, Le Fil Conducteur Psy, Les Essentiel.le.s du Lien et du Soin, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Médecins du Monde, Médicament Bien Commun, Notre Santé en Danger, Pratiques les cahiers de la médecine utopique, Printemps de la Psychiatrie, Réseau des Centres de Santé Communautaires, Résistance sociale, Stop Précarité

Organisations locales et régionales : Collectif de Défense de la Santé du Doubs, Collectif de défense des services publics Sud Luberon, Collectif 37 Notre Santé en Danger, Collectif Sauvons l’hôpital de Chinon, Collectif Tenon pour l’IVG, Comité de défense de l’hôpital de Concarneau, Comité de défense de l’hôpital de Toul, Comité de défense des hôpitaux du Nord Essonne, Comité ivryen pour la Santé et l’Hôpital public, Comité de Vigilance des Services publics de Haute-Saône, Le Manifeste Comité St Affrique-Millau, Sud Santé Sociaux Finistère, Sud sante sociaux Moselle, Union des syndicats CGT du Bassin Villeneuvois (94)

Organisations politiques : ENSEMBLE !, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Ecosocialiste, Génération.s, La France Insoumise, Les Ecologistes-EELV, Nouvelle Gauche Socialiste , Nouvelle Donne, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, Rassemblement du peuple souverain pour une France indépendante et une république sociale

Contact : tour-france-sante-plfss@mailo.com

Paris, le 6 mai 2024

Lire le communiqué en format PDF

Source: Appel à une mobilisation citoyenne pour le droit à la santé pour toutes et tous

Urgence absolue à restaurer un service public de santé d’égale qualité partout pour toutes et tous ! 16 septembre, 2023

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a pris l’initiative, début juillet 2022, de lancer en ce sens un appel précis et argumenté, cosigné par cinquante-sept associations et collectifs concernés directement par les questions de santé, incluant des préconisations portant aussi sur l’amont du soin, en particulier la santé environnementale et les inégalités sociales de santé.

Un an et un ministre plus tard, au-delà de l’appellation « prévention » ajoutée au nom du ministère, de la reconnaissance officielle de l’ampleur des déserts médicaux (contestée auparavant) et de quelques belles promesses, la crise sanitaire a perduré et la pénurie de professionnels de santé épuisés et découragés n’a pas été enrayée.

Pire, il ne s’est pas passé de semaine sans fermetures partielles ou totales de services dans des hôpitaux publics, seuls garants de l’égalité d’accès aux soins, tandis que se multipliaient les ouvertures d’établissements privés à but lucratif par de grands groupes financiers multinationaux, et que se poursuivait l’externalisation vers le privé lucratif de pans entiers des services publics de santé, le tout générant des surcoûts pour la Sécurité sociale.

Stopper les dégradations en cours et envisagées

Alors qu’aurait été pleinement justifié un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 rectificatif pour inciter au retour des soignants démissionnaires et stopper la détérioration du service public de santé, les premières informations sur le futur PLFSS 2024 laissent craindre de nouvelles dégradations qui pourraient encore accroître les inégalités sociales et territoriales, en particulier par de nouvelles limitations de remboursement des dépenses par la Sécurité sociale, dont les budgets sont par ailleurs grevés par les exigences de rendement financiers des actionnaires de multinationales qui s’accaparent le monde de la santé.

Dans ce contexte, la LDH appelle à soutenir le « Tour de France pour la santé[1] », qui encourage des initiatives citoyennes diversifiées sur les différents territoires sous la responsabilité des organisations pouvant s’impliquer localement. La LDH souhaite que cela puisse amplifier l’indispensable débat public sur la santé dans lequel elle porte depuis plusieurs années les grands principes suivants :

– la santé n’est pas un commerce, sa protection est un droit fondamental ;

– la démocratie en santé est une nécessité à dynamiser ;

– l’acte de soin, l’accompagnement des patientes et patients, est une relation humaine et un enjeu de lien social à valoriser ;

– la dignité de la personne doit être respectée tout au long de son parcours de santé comme dans sa fin de vie.

Pour leur concrétisation et l’effectivité des droits, la LDH réaffirme la nécessité de priorités pour l’action publique :

– réduire les inégalités en matière de santé et d’accès aux soins ;

– garantir l’accès à un service public hospitalier de qualité pour toutes et tous ;

– préserver et développer la solidarité en matière de prise en charge des soins ;

– garantir l’égalité territoriale en santé ;

– développer une politique de prévention publique agissant mieux sur l’ensemble des déterminants de santé ;

– assurer les ressources publiques permettant la liberté, l’indépendance et l’essor de la recherche menée dans le respect des règles éthiques ;

– amplifier la vigilance pour le respect de la vie privée et la protection des données personnelles de santé.

Paris, le 15 septembre 2023

Télécharger le communiqué “Urgence absolue à restaurer un service public de santé d’égale qualité partout pour toutes et tous !” en format PDF

[1] Cartographie des événements du Tour de France de la santé

Source: Urgence absolue à restaurer un service public de santé d’égale qualité partout pour toutes et tous !

Pour l’accès de toutes et tous à des soins d’égale qualité, partout ! 5 avril, 2022

Communiqué LDH

Par une logique de rentabilité financière poussée à l’extrême et imposée depuis plus de 20 ans, l’hôpital public se désintègre. Suppressions de lits, fermetures de services et externalisations ont conduit à une dégradation constante du service public hospitalier. Privés des moyens d’exercer pleinement leurs missions, avec un management inspiré de la gestion marchande de la santé, les personnels hospitaliers, épuisés, refusent d’être maltraitants. Beaucoup quittent leurs fonctions, ce qui détériore encore les conditions de soins et d’exercice.

Parallèlement les pouvoirs publics nationaux et locaux n’ont pas été en capacité de mettre en place les structures publiques de santé indispensables au suivi médical de proximité sur tous les territoires, laissant perdurer des « déserts médicaux » faute de médecins en nombre suffisant. Dix millions de Français vivent ainsi dans des zones où la qualité d’accès aux soins est très dégradée.

Les inégalités sociales en santé sont de plus en plus fortes, dans l’accès aux soins comme dans les déterminants sociaux de santé (emploi, logement, éducation, environnement…). La crise de la Covid-19 et sa gestion autoritaire ont encore creusé ces écarts.

A l’occasion de la Journée mondiale de la santé, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) rappelle que le droit à des soins d’égale qualité doit être garanti pour toutes et tous, adultes et enfants, sans discrimination, sur tous les territoires.

Elle demande :

  • un plan d’urgence pour l’hôpital public, avec notamment :
    – l’abandon d’une logique de rentabilité financière ;
    – l’arrêt des fermetures d’hôpitaux, maternités de proximité, services publics hospitaliers, notamment d’urgences, et des réouvertures selon les besoins ;
    – le renforcement significatif des moyens financiers des établissements ;
    – l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des personnels hospitaliers ;
    – la démocratisation de la gouvernance hospitalière, associant usagers et soignants ;
  • un plan de recrutement et de formation pluridisciplinaire de professionnels de santé ;
  • des mesures réelles garantissant l’égalité d’accès et de prise en charge pour la population sur tout le territoire ;
  • l’amélioration de la protection sociale, avec la réduction des restes à charge et des dépassements d’honoraires ;
  • des mesures garantissant l’effectivité des droits, y compris des personnes subissant des inégalités sociales de santé : travailleurs les plus pauvres et les plus exposés à la toxicité au travail, personnes à très faibles ressources (âgées isolées, personnes en situation de handicap), en recherche d’emploi, personnes exilées… ;
  • la prise en compte de la santé dans toutes les politiques publiques (logement, éducation, transports, entreprises…) ;
  • l’établissement d’une véritable démocratie en santé unissant personnels et usagers-citoyens.

Enfin, la LDH appelle à la levée des brevets sur les vaccins et traitements de la Covid-19, qui doivent devenir des biens communs, rapidement accessibles à chacune et chacun partout dans le monde. Elle invite à signer l’initiative citoyenne européenne (ICE) « Pas de profit sur la pandémie http://www.noprofitonpandemic.eu/fr ».

La LDH appelle à soutenir les actions organisées dans de nombreuses villes lors de la Journée mondiale de la santé du jeudi 7 avril 2022.

Paris, le 4 avril 2022

Télécharger le communiqué “Pour l’accès de toutes et tous à des soins d’égale qualité, partout !” en format PDF

Source: Pour l’accès de toutes et tous à des soins d’égale qualité, partout !

L’extension du domaine de l’amende forfaitaire délictuelle, une bascule irresponsable et des plus dangereuses 26 janvier, 2022

Communiqué commun dont la LDH est signataire

A Nice, dans un contexte de surenchère sécuritaire et populiste, Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, a présenté ses propositions sur la sécurité.

Parmi elles, figure la généralisation des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines inférieures à un an de prison.

Pourtant, les remontées des pratiques du recours à l’AFD démentent l’idée de simplicité et bafouent l’objectif de bonne administration de la justice que lui avait assigné le Conseil constitutionnel. Ainsi,

  • Le conseil des ministres du 13 janvier s’est réjoui de la délivrance en 2021 de 106 000 AFD (plus de 97% concernent le cannabis) pour usage de stupéfiants sans aucun examen de l’impact réel sur le phénomène social et sanitaire de l’usage des drogues. La France est le pays européen où la consommation de stupéfiants est la plus sévèrement réprimée et où le nombre de jeunes consommateurs est le plus élevé.
  • Après la généralisation de l’AFD pour l’usage de stupéfiants et les expérimentations en cours, pénalisant les occupations des parties communes d’immeuble et l’installation illicite de terrains par les Gens du voyage, d’autres infractions pourront faire l’objet de cette procédure. Le gouvernement vient même d’obtenir l’extension de cette AFD aux vols d’objets d’une valeur de moins de 300 euros[1]! Le choix de ce système centralisé et technocratique permet surtout de réprimer et de cibler toujours plus les publics des quartiers populaires, et plus généralement les personnes les plus vulnérabilisées.
  • La volonté affichée de multiplier les peines d’amendes prononcées continue à servir une « gouvernance par les nombres » en fixant des objectifs chiffrés aux forces de l’ordre, pour ensuite se glorifier de statistiques favorables avec un fort taux d’élucidation.
  • Sous couvert de simplification, on transfère les pouvoirs judiciaires entre les mains de la police et de la gendarmerie, ce qui comporte un risque de sanction arbitraire. C’est un acte de défiance envers l’autorité judiciaire, attentatoire à la séparation des pouvoirs et à l’état de droit, pour faire une politique du tout répressif.

Finalement, ce nouveau prototype d’une pénalisation automatique, sans contact humain, sans recours effectif à un juge, sans accès à la défense produit une érosion supplémentaire du sens de la justice et un sentiment d’injustice aux personnes ainsi réprimées.

Cela contribue d’autant plus à détériorer les relations entre la police et la population ainsi que la confiance dans les institutions de la République.

L’effet d’annonce flatte incontestablement un certain électorat mais il révèle une conception irresponsable d’une politique pénale tout autant que celle en matière d’usage de drogues ou d’accueil des Gens du voyage.

Nos organisations demandent, au contraire, que ces politiques soient réfléchies sereinement et tiennent compte de toutes les études scientifiques, sociologiques et criminologiques sérieuses. Elles doivent aussi prendre en compte les droits des personnes concernées, comme le droit à la santé, ou à l’accueil digne et à l’habitat adapté pour les Gens du voyage…

Elles demandent la suppression de cette procédure inéquitable et arbitraire.

Paris, le 24 janvier 2022

Signataires : Association guyanaise de réduction des risques (AGRRR), AIDES, Association nationale des Gens du voyages citoyens (ANGVC), Association sociale nationale internationale des Tziganes (Asnit), Asud, Fnasat-Gens du voyage, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Médecins du monde, Police contre la prohibition, Principes actifs, SOS addictions, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union syndicale Solidaires.

 

[1] Loi Responsabilité pénale et sécurité intérieure. La saisine du Conseil constitutionnel était limitée et le CC n’a pas censuré la loi sur ce point. Décision n° 2021-834 DC du 20 janvier 2022 | Conseil constitutionnel (conseil-constitutionnel.fr) Alors que de nombreux vols simples sont de subsistance et que selon l’infostat justice n°74 consacré à la répression du vol simple depuis 1984 « La décision la plus fréquente est le classement sans suite (52,1%), principalement pour préjudice peu important », des policiers vont avoir le pouvoir de décider des poursuites à travers la procédure d’amende forfaitaire délictuelle Pour une analyse détaillée, voir la contribution extérieure du SAF-SM-LDH-QdN : Contributions extérieures – Décision n° 2021-834 DC du 20 janvier 2022 [Loi relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure] (conseil-constitutionnel.fr).

 

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Passe vaccinal, une mauvaise solution 22 décembre, 2021

Communiqué LDH

Dans le contexte de la 5e vague épidémique et alors qu’un nouveau variant se répand, le Premier ministre a annoncé l’intention du gouvernement de remplacer début 2022 le passe sanitaire par un passe vaccinal. Une telle mesure, qui nécessitera l’adoption d’une loi, est particulièrement inquiétante pour les libertés et droits fondamentaux.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) alerte contre une décision dont l’effet immédiat sera de priver toute personne n’ayant pas un schéma vaccinal complet d’activités sociales quotidiennes (l’accès aux lieux ouverts au public tels que les restaurants, salles de spectacles, les transports longue distance). Parallèlement des négociations ont lieu entre les partenaires sociaux sur l’extension du passe sanitaire actuel à l’ensemble des salariés. La problématique de la suspension du contrat de travail risque donc de s’étendre à toutes les professions. La privatisation des contrôles du passe sanitaire entraîne son lot d’abus et de tensions, avec des atteintes au secret médical. Au terme des évolutions envisagées, les droits les plus fondamentaux de nombreux citoyens seraient ainsi entravés.

La LDH rappelle que les institutions publiques ont pourtant la responsabilité première d’assurer à chacune et chacun, à tout moment, en toute circonstance, la jouissance effective de ses droits fondamentaux.

La lutte contre la maladie est une nécessité. Convaincue que son éradication passera par l’adhésion de l’ensemble de la population et la combinaison de tous les outils de prévention désormais à notre disposition, la LDH invite le gouvernement à :

–      intensifier sa campagne d’information sur ces outils, au premier rang desquels figurent le vaccin, le port du masque et l’aération des lieux clos, en s’appuyant sur les acteurs de terrain et de la société civile, pour développer ces comportements du quotidien ;

–      mettre en place les politiques adaptées (qui ont fait leur preuve notamment en Espagne ou au Portugal) qui « vont vers » les personnes non vaccinées, en particulier les plus de 80 ans « isolés » et les personnes en situation de précarité, dont la couverture vaccinale est insuffisante au regard des risques ;

–      revenir à la prise en charge intégrale des tests hors prescription médicale pour toutes et tous, dans un souci d’égalité de traitement et de dépistage massif, pour aider à endiguer la propagation du virus.

Elle exhorte également l’exécutif à œuvrer en faveur de la levée des brevets sur les vaccins afin que la vaccination soit accessible à toute la population mondiale, seul moyen d’éviter l’émergence de nouveaux variants.

La LDH rappelle enfin que la saturation des services d’urgence et de réanimation des hôpitaux publics n’est pas tant le résultat de cette crise sanitaire que la conséquence la plus visible d’une gestion de l’hôpital guidée depuis des décennies par la rentabilité financière. Face au risque d’effondrement imminent du système public hospitalier, et plus largement de notre système de santé, la LDH appelle une nouvelle fois le gouvernement à adopter un plan d’urgence pour l’hôpital, assorti des moyens, humains, matériels et financiers à la hauteur des enjeux.

Paris, le 21 décembre 2021

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l’accès au vaccin pour toutes et tous passe aussi par la suspension des brevets 12 mai, 2021

Communiqué LDH

Après de nombreux mois de mobilisation citoyenne pour l’accès universel effectif aux vaccins, l’annonce de l’administration américaine d’un soutien à la suspension des droits de propriété pour ceux contre le Covid-19 est un premier succès. Mais ce succès est partiel et fragile face à l’opposition de l’Union européenne, du Japon et du Royaume-Uni. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) souhaite alerter sur les termes actuels du débat.

Depuis l’annonce des Etats-Unis, l’Allemagne et la Commission européenne argumentent contre la suspension. La France, sans le dire explicitement, les rejoint.

Passer de la suspension des brevets à un accroissement de la production pour faire face aux besoins prendra du temps, avancent-elles. Effectivement. Mais c’est dire que le refus de cette suspension nous a fait perdre des mois. Et qu’il n’est pas trop tard pour engager les transferts de savoir-faire indispensables pour produire la nouvelle génération de vaccins, dont le monde aura durablement besoin.

D’autre part, selon Mme Merkel, suspendre les droits de propriété découragera l’innovation, compromettant les bénéfices à en attendre. S’exprime ici un modèle de société où le bien public reposerait sur l’initiative privée et sur l’intérêt privé d’investisseurs. C’est nier la réalité : dans les faits, les financements publics de la recherche jouent un rôle premier, le secteur privé se l’appropriant pour générer des profits.

Un troisième argument, visant à dénigrer la décision des Etats-Unis, est porté par le Président de la République Emmanuel Macron et par la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L’Union européenne, font-ils valoir, exporte une partie de la production de vaccins faite sur son territoire, alors que les États-Unis la gardent intégralement. Mais l’exportation européenne reste faible. Et il n’y a pas de raison d’opposer ainsi exportations et suspension des brevets, les deux contribuant à l’accès aux vaccins.

Quant à la demande, largement défendue par la société civile, que la vaccination ne génère pas de profits privatisés, elle reste ignorée par les dirigeants des pays développés, alors que l’accès universel aux vaccins est l’expression d’un bien commun.

Faut-il rappeler que l’accès à la santé est un droit pour toutes et tous. À cela s’ajoute qu’avec le Covid-19, l’humanité est confrontée à une pandémie globale, à laquelle on ne répondra que globalement, personne n’étant en sécurité tant que tout le monde n’a pas accès à des traitements et des vaccins sûrs et efficaces. Les vaccins sont un bien commun et doivent être gérés comme tels.

L’accès universel rapide aux vaccins suppose de prendre dans la durée un ensemble cohérent de décisions et de pratiques. Cela passe par la suspension des brevets, le développement de la production, la diffusion des outils et savoir-faire, par une production qui soit partout de qualité, et le financement public d’un bien public. Cette approche globale passe aussi par l’absence de profits privatisés. Elle implique une juste rémunération de celles et ceux qui contribuent à la disponibilité des vaccins, de la recherche fondamentale à la vaccination.

La France et les institutions européennes doivent être à la hauteur des enjeux.

Paris, le 10 mai 2021

Signez la pétition www.noprofitonpandemic.eu/fr


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