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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Droits économiques

Rana Plaza : l’adoption de règles internationales sur le devoir de vigilance est indispensable pour prévenir de telles catastrophes 24 avril, 2019

Communiqué commun

 

Six ans après le drame du Rana Plaza au Bangladesh, la mobilisation continue pour imposer un cadre contraignant aux multinationales. Articulée autour d’une pétition européenne qui a déjà recueilli plus de 550.000 signatures en trois mois, la campagne  « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » vise à mobiliser largement les citoyens pour mettre fin au système d’arbitrage d’investissement et obtenir des avancées notables en droit international afin de pouvoir garantir l’accès à la justice pour les populations affectées par les abus des entreprises multinationales.

Le 24 avril 2013, au Bangladesh, le Rana Plaza s’effondrait. La chute de l’immeuble de 8 étages qui abritait 6 usines textiles, causait la mort de 1138 ouvrières et en blessait plus de 2000. C’est à ce jour le plus grave accident survenu dans l’industrie mondialisée du textile. Les victimes fabriquaient des vêtements pour des marques ou des distributeurs occidentaux.

Si un fonds d’indemnisation a rapidement été mis en place sous l’égide de l’OIT,  à l’initiative des ONG et des syndicats internationaux, il a fallu deux ans de mobilisation internationale pour que les multinationales concernées l’abondent. En l’absence de contrainte juridique, les contributions des entreprises étaient en effet volontaires. Et certaines d’entre elles n’ont pas souhaité y contribuer pour ne pas reconnaître leur responsabilité dans cette catastrophe.

Au final, le Rana Plaza Donors Trust Fund a atteint 30 millions de dollars, répartis entre les 3000 personnes et familles directement affectées. Mais pour obtenir réellement justice, avec des dommages et intérêts proportionnels au préjudice subi, tout reste à faire. A commencer par remonter aux maisons mères et entreprises donneuses d’ordre, une tâche impossible si l’on ne fait pas évoluer le cadre normatif international.

L’impunité ne peut plus durer, les règles doivent changer. La loi sur le devoir de vigilance, promulguée en France en 2017, devrait servir d’exemple. Ces obligations doivent désormais être inscrites dans le droit européen et international.

La campagne « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » réunit des associations, syndicats et mouvements sociaux issus de plus de 15 pays européens.

Les principaux objectifs poursuivis sont les suivants :

* Révoquer les clauses d’arbitrage entre investisseurs et États dans tous les traités de commerce et d’investissement existants, et refuser que de futurs traités insèrent des clauses d’arbitrage similaires.

* Soutenir les négociations et la ratification d’un traité onusien sur les multinationales et les droits humains, adopter une directive européenne sur le devoir de vigilance, et s’assurer que la loi française sur le devoir de vigilance soit appliquée de manière effective.

Alors que l’UE vient de décider de mettre en pause sa participation aux négociations onusiennes et qu’elle multiplie les accords de commerce et d’investissement, les organisations de la campagne interpellent les candidats aux élections européennes pour leur demander de s’engager à inverser ce mouvement une fois élus.

Le 24 avril 2019

 

Signataires : Actionaid !, Alofa Tuvalu, Les Amis de la Terre France, CADTM, CCFD Terre Solidaire, Ceras, Confédération paysanne, Collectif éthique sur étiquette, Emmaüs international, AEFJN Réseau Foi et Justice Afrique – Europe, Foodwatch, France Amérique Latine, la Ligue des droits de l’Homme, Notre affaire à tous, React, Collectif Roosevelt, Solidaires, Institut Veblen.

Télécharger le communiqué en format PDF

 

Note aux rédactions

Mettre fin à l’arbitrage investisseur- État

L’arbitrage investisseur-Etat est apparu en 1965 à l’initiative de la Banque mondiale, dans le contexte de la décolonisation, afin de protéger les grandes entreprises des anciennes puissances impériales de toute tentative de nationalisation et d’expropriation de leurs avoirs dans les anciennes colonies.

Ce mécanisme permettant aux investisseurs d’attaquer en justice des Etats par l’intermédiaire d’un système de justice parallèle a pris de l’ampleur à partir des années 1990 et son insertion dans l’ALENA. Il est aujourd’hui présent dans plus de 3300 accords internationaux dont plus de 1400 conclus par des États membres de l’Union européenne, y compris parfois entre eux (196). Le nombre de ces accords ne cesse de croître. Aucun domaine n’est épargné par les entreprises et les investisseurs dans leur capacité à attaquer les Etats. À ce jour, 904 cas d’arbitrage touchant à différents domaines comme la santé, la fiscalité, l’environnement ou le montant des salaires ont été recensés. Parfois, la simple menace d’un arbitrage dissuade les Etats de légiférer, comme ça a été le cas en France avec la loi Hulot sur les hydrocarbures, vidée de sa substance.

Responsabiliser les multinationales

Le 27 mars 2017, la France a promulgué la « loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre », dite « loi sur le devoir de vigilance ». Cette loi marque une étape historique dans la protection des droits humains et de l’environnement en imposant aux entreprises françaises de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement pouvant résulter de leurs activités et celles de leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants de par le monde. Unique au monde, la loi sur le devoir de vigilance s’insère dans un cadre juridique international en évolution rapide. A l’échelle européenne et onusienne, diverses initiatives sont en effet en cours pour rendre les multinationales redevables de leurs actes devant la justice. Ainsi, un projet de traité est en négociation depuis 2015 à l’ONU, processus soutenu par une forte mobilisation de la société civile internationale.

 

Texte de la pétition « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales »

« Aux Présidents de la Commission européenne et du Conseil de l’UE, aux représentants des Etats membres et aux parlementaires européens.

Les accords de commerce et d’investissement confèrent aujourd’hui aux entreprises multinationales des droits exorbitants et leur donnent accès à un système de justice parallèle pour les protéger.

Nous demandons à l’Union européenne et à ses Etats membres de mettre fin à ces privilèges en révoquant les clauses d’arbitrage entre investisseurs et États des accords de commerce et d’investissement en vigueur, et en s’abstenant de conclure des accords de ce type à l’avenir.

Nous demandons également à l’Union européenne et à ses Etats Membres de soutenir les négociations en cours aux Nations unies en vue de l’adoption d’un traité contraignant relatif aux entreprises multinationales et aux droits humains, mettant fin à leur impunité.

L’Union européenne et ses Etats Membres doivent inscrire dans leurs législations des obligations contraignant les entreprises multinationales à respecter les droits humains et l’environnement dans leurs activités et opérations dans le monde entier.

Les victimes de dommages et de violations dont les droits humains sont bafoués par des entreprises doivent avoir accès à la justice. »

Source: Rana Plaza : l’adoption de règles internationales sur le devoir de vigilance est indispensable pour prévenir de telles catastrophes

« Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » 22 janvier, 2019

Lancement de la campagne européenne : stop impunité !

Une coalition de plus de 150 organisations de 16 pays européens rend publique ce mardi 22 janvier une pétition pan-européenne demandant aux dirigeants européens de mettre fin au système de justice d’exception dont bénéficient les entreprises multinationales et d’introduire des régulations contraignantes pour qu’elles respectent les droits humains et l’environnement : www.stop-impunite.fr

Lancée en marge de l’ouverture du sommet de Davos, et au lendemain de la réception à Versailles de 150 dirigeants d’entreprises par Emmanuel Macron, la campagne « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales », dont la pétition n’est que le premier volet, vise à mobiliser largement les citoyens tout au long de l’année 2019 autour d’objectifs atteignables : révoquer les clauses d’arbitrage entre investisseurs et États dans les traités existants ou en cours de négociation ; appuyer les négociations et la ratification d’un traité onusien sur les multinationales et les droits humains, ainsi qu’adopter une directive européenne sur le devoir de vigilance.

Plus de quarante entreprises « partenaires industriels » du Forum économique mondial de Davos sont impliquées dans des règlements d’arbitrage investisseurs-Etats (ISDS). C’est par exemple le cas de Total contre l’Ouganda, et de Vattenfall contre l’Allemagne. Une action est organisée ce mercredi 23 janvier, dans les rues de Davos.

Plus de 3400 traités et accords protègent en effet les investissements des multinationales tandis qu’aucun texte international juridiquement contraignant ne garantit le respect des droits humains et de l’environnement par les multinationales.

Pour les organisations impliquées dans cette campagne, il est temps d’inverser cette tendance et de mettre fin à l’impunité dans laquelle ces entreprises opèrent en les rendant juridiquement responsables des impacts de leurs activités, ainsi que de ceux de leur filiales, fournisseurs et sous-traitants. Cela permettra de donner accès à la justice aux travailleur.e.s et communautés affectés dans le monde entier.

A l’échelon français, 42 organisations se sont déjà engagées dans cette campagne, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

 

Signez la pétition sur  www.stop-impunite.fr

 

Organisations signataires :

ActionAid France – Peuples solidaires, Aitec, Alofa Tuvalu, Alternatiba, Amis de la terre France, Attac France, Banana Link, Bizi, Bloom, CCFD-Terre solidaire, Cera, CGT, Collectif Ethique sur l’étiquette, Collectif Roosevelt, Comité Pauvreté et politique, Commerce équitable France, Confédération paysanne, Crid, Fédération Artisans du Monde, Fondation pour la Nature et l’Homme, Fondation Copernic, Foodwatch France, France Amérique Latine, France Libertés, France Nature Environnement, FSU, Greenpeace France, Institut Veblen, Le Mouvement, Ligue des droits de l’Homme, Notre affaire à tous, ReAct, Réseau Foi & Justice Afrique Europe antenne de France, Secours Catholique – Caritas France, Sherpa, Stop TAFTA CETA, StopTafta14, Sum of us, Syndicat de la Magistrature, Terre des Hommes France, Union syndicale Solidaires, We Move

Paris, le 22 janvier 2019

Télécharger le communiqué en format PDF

Source: « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales »

Lettre ouverte des associations de lutte contre l’exclusion au Premier Ministre 11 décembre, 2018

Lettre ouverte du collectif des associations unies, de la fédération des acteurs de la solidarité et du collectif Alerte, dont la LDH est membre

Monsieur le Premier Ministre,

Dès les premiers jours de votre gouvernement, les associations de lutte contre l’exclusion ont présenté leurs propositions concernant la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des plus précaires et des personnes mal-logées.

Les mobilisations sociales actuelles témoignent d’une forte demande de revalorisation du pouvoir d’achat des salariés modestes et des personnes en situation de précarité qui n’arrivent plus à faire face à leurs dépenses quotidiennes de logement, de transport, d’alimentation ou de loisir. En effet, des décisions prises ces derniers mois, sont venues dégrader la situation des personnes les plus précaires, mais aussi de toutes celles aujourd’hui tout juste au-dessus du seuil de pauvreté, et qui craignent un déclassement durable. Vous avez en effet décidé la désindexation des retraites, des allocations familiales et des allocations logement, qui contribuent pourtant fortement à réduire la pauvreté et son intensité. En parallèle, les possibilités d’accès au logement des ménages les plus modestes ont été réduites, par les économies réalisées dès 2018 sur les aides logement, qui se poursuivront en 2019, et par les mesures prises envers les bailleurs sociaux, qui diminuent leur capacité à entretenir le parc existant mais également à produire des logements accessibles aux ménages à bas revenu.   Aux côtés de l’augmentation des prix de l’énergie, ce sont aussi ces décisions qui nourrissent la crise sociale actuelle, tant elles diminuent la capacité de nos concitoyens les plus modestes de vivre dignement et de répondre à des besoins fondamentaux : se loger, s’alimenter, se soigner, pouvoir participer à la vie sociale mais aussi pouvoir occuper un emploi. Pour engager une véritable transition écologique et solidaire, nous pensons indispensable de renoncer aux coupes budgétaires effectuées sur les prestations visant à aider les ménages les plus pauvres. Nous demandons la revalorisation du RSA et son ouverture à 18 ans, la ré-indexation des allocations familiales et des allocations logement, ainsi que des mesures favorisant la rénovation thermique des logements, à la fois pour réduire les charges pesant sur les ménages et limiter les dépenses énergétiques.

Pour aider les ménages aux ressources modestes à accéder et se maintenir dans leur logement, nous proposons dans le budget 2019  une revalorisation des APL, un moratoire sur les coupes budgétaires affectant le logement social ainsi que la mise en œuvre de l’encadrement des loyers dans les grandes métropoles.

Dans le même temps, il faut lutter activement contre le non recours aux droits sociaux, notamment en simplifiant les démarches administratives tout en donnant un égal accès au numérique à chacun, pour éviter que des territoires mal équipés ne se voient privés d’accès aux droits.

Vous avez indiqué qu’une consultation nationale serait engagée sur la transition énergétique, le système fiscal et la dépense publique ; les associations qui luttent contre l’exclusion et la pauvreté demandent à y participer en raison de leur engagement et de leur connaissance des besoins des personnes les plus précaires. La participation de ces personnes à ce débat nous paraît d’ailleurs essentielle et elle peut être organisée à partir des instances qui les réunissent aujourd’hui, notamment les conseils régionaux des personnes accompagnées.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.

François Soulage, Président du collectif Alerte

Florent Guéguen, Directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité

Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre, pour le collectif des associations unies

Paris, le 10 décembre 2018

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Source: Lettre ouverte des associations de lutte contre l’exclusion au Premier Ministre

Lettre ouverte sur le Projet de loi « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » 28 mars, 2018

Lettre ouverte de plusieurs organisations de la société civile à quatre ministres : à Madame Muriel Pénicaud, ministre du Travail ; à Monsieur Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances ;  à Madame Nicole Belloubet,  Garde des Sceaux,  ministre de la Justice et à Monsieur Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire

 

Madame la ministre, Monsieur le ministre,

 

Le projet de loi « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » ambitionne notamment de « Repenser la place des entreprises dans la société ».

 

En confiant à Nicole Notat et à Jean-Dominique Senard la mission « Entreprise et intérêt général » vousavez déclaré collectivement que le Gouvernement souhaitait « mener une réflexion sur la relation entre entreprise et intérêt général… pour essentiel qu’il soit, le retour sur investissement des actionnaires n’épuise pas la raison d’être de l’entreprise…la société exprime à l’égard des entreprises des attentes croissantes, sous la contrainte de nouveaux défis environnementaux, sociaux et sociétaux. Il est aujourd’hui demandé à l’entreprise d’assumer des responsabilités à l’égard de ses parties prenantes, aux intérêts parfois contradictoires, mais aussi à l’égard de la société dans son ensemble ».

 

Les organisations de la société civile saluent ces objectifs du Gouvernement qui répondent effectivement aux attentes croissantes de nos concitoyens, qu’ils soient entrepreneurs, salariés, consommateurs, électeurs, enseignants, militants syndicaux ou associatifs, parents soucieux de l’avenir des générations présentes et futures.

 

Voici nos trois demandes pour la partie « objet social » de l’entreprise du projet de loi « Pacte » :

 

1)    Pour réconcilier l’entreprise avec la société, il convient d’actualiser les deux articles 1832 et 1833 du code civil.

 

  • Il ne suffit pas de reconnaître dans le discours que la raison d’être de l’entreprise ne se limite pas à la réalisation de profits ; il convient de modifier l’article 1832 qui affirme encore le contraire.

 

Proposition pour le 1832 : « La société est instituée par une ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter des biens ou leur industrie à un projet d’entreprise commune à travers la poursuite d’une activité soutenable et responsable ». 

 

  • La modification de l’article 1833 doit intégrer les parties prenantes, l’intérêt général et les impacts des activités de l’entreprise sur la société et l’environnement :

 

Proposition pour le 1833 : « Toute société doit avoir un objet licite et être gérée dans l’intérêt de ses associés et des parties prenantes de l’entreprise, dans le respect de l’intérêt général et de la préservation des biens communs, en prenant en compte les conséquences économiques, sociales, environnementales et sociétales de ses activités ».

 

  • L’intégration de la « raison d’être de l’entreprise » dans les articles 1835 du code civil et L225-35 du code de commerce présente de l’intérêt.

 

2)    L’entreprise, élément clé de la vie économique, sociale et environnementale, ne fait toujours pas l’objet d’une définition dans notre droit. Il est nécessaire de préciser les différences de nature, de mission, de gouvernance, d’organisation et de responsabilité, entre la « société » et « l’entreprise ». La loi PACTE devrait comprendre un article fixant un objectif et un délai pour présenter les réponses à ces questions relatives au droit de l’entreprise, par exemple dans le code de commerce.

 

3)    Concernant le projet de nouveau statut pour des entreprises dites « à mission », si cette proposition est retenue elle devrait préciser que les entreprises qui opteraient pour ce statut ne limitent pas leur démarche RSE aux seules missions spécifiques fixées dans leur objet social. Ce nouveau statut ne doit pas remettre en cause l’agrément d’Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) défini par la loi de juillet 2014. D’autre part, il conviendra de préciser que ce nouveau statut ne dispense pas les autres entreprises d’assumer leurs responsabilités sociales, sociétales et environnementales, ce qui serait un grave recul.

 

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous faire part de votre position à l’égard de ces attentes, pour que nous puissions tenir informés nos membres et nos sympathisants.

 

Nous tenons à votre entière disposition pour répondre à vos questions et approfondir avec vous ces sujets majeurs pour la place et l’acceptabilité de l’entreprise par la société.

 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Ministre d’État, l’expression de notre très haute considération.

 

Paris, le 22 mars 2018

 

Les organisations de la société civile signataires : Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs ;  Association 4  ; Éthique sur l’étiquette ;  France nature environnement ;  Fondation pour la nature et l’Homme ; Institut Veblen ;  Humanité et biodiversité ; Les Petits débrouillards ;  Ligue des droits de l’Homme ;  Sherpa  ;  Terre des hommes

 

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Source: Lettre ouverte sur le Projet de loi « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises »

Dossier de presse : traité ONU sur les multinationales et les droits humains 16 mars, 2018

Communiqué commun

Hier, jeudi 8 mars, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a examiné le rapport de la 3ème session du groupe intergouvernemental de travail (GTIG) chargé d’établir un instrument international juridiquement contraignant pour que les multinationales soient tenues responsables des atteintes aux droits humains et à l’environnement qu’elles commettent (1). Une nouvelle étape a été franchie qui permettra au processus de négociation de se poursuivre vers une nouvelle session en octobre 2018, avec le soutien de la société civile et d’une majorité d’États, dont la France. L’intervention de l’Union européenne était particulièrement attendue, car elle a, à plusieurs reprises, tenté d’obstruer le processus depuis 2015 (2) : elle a finalement annoncé qu’elle participerait de manière constructive.

Ce changement d’attitude de l’Union Européenne, et le rôle pro-actif de la France au sein de l’UE, font suite à une importante mobilisation de la société civile et des parlementaires français qui ont été près de 250, de divers bords politiques, à écrire au président Macron pour soutenir l’initiative de ce traité (3).

Par l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance en mars 2017, la France a été la première nation au monde à adopter une législation contraignant les multinationales au respect des droits humains et de l’environnement, y compris dans le cadre des activités de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs. Cette loi est devenue une référence internationale, comme l’a rappelé hier l’Équateur, qui préside le GTIG.

La France porte donc une responsabilité particulière pour que les négociations sur ce traité puissent aboutir. La perspective d’une 4ème session de négociation en octobre prochain doit lui permettre de renforcer son rôle au sein de l’UE et de faire des propositions concrètes de contenu, pour sortir des faux débats et soutenir un traité qui permettra réellement de faire reculer l’impunité des multinationales.

Les attentes de la société civile sont fortes. Le projet de traité qui sera présenté en juin prochain par l’Équateur devra être ambitieux et permettre l’ouverture de nouveaux droits pour les communautés affectées ainsi que des mécanismes de sanctions leur garantissant un accès à la justice et aux réparations. La coalition française pour le traité ONU et ses alliés de la société civile internationale resteront mobilisés pour veiller à ce que les négociations aboutissent dans des délais raisonnables, et que le contenu du traité ne soit pas affaibli par certains États ou par des lobbys économiques qui ont déjà exprimé maintes fois leur opposition à toute norme contraignante.

Notes :

(1)    La 3ème session s’était tenue en octobre 2017. Voir le site du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/WGTransCorp/Pages/IGWGOnTNC.aspx

(2)    En octobre dernier, elle a remis en cause la validité du mandat du groupe de travail au-delà de cette 3ème session de négociation, et en décembre, elle a tenté de supprimer les fonds alloués au groupe intergouvernemental de travail au travers d’un amendement au budget de l’ONU. Voir le communiqué : http://www.amisdelaterre.org/Traite-ONU-tentative-de-sabotage-de-l-Union-europeenne.html

(3)     Voir l’article dans Libération et la lettre des 245 parlementaires : http://www.liberation.fr/france/2017/10/26/responsabilite-sociale-des-entreprises-245-parlementaires-veulent-voir-macron-faire-bouger-l-europe_1605861. Un cercle de réflexion parlementaire a de plus été créé en février 2018 à l’initiative des député-e-s Dominique Potier, Mireille Clapot et Jean-Paul Lecoq, afin de contribuer aux débats sur le contenu du futur traité.

 

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Paris, le 9 mars 2018

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Dossier de presse

 

TRAITÉ ONU SUR LES MULTINATIONALES ET LES DROITS HUMAINS :  VRAIS ENJEUX ET FAUX DÉBATS

 

En juin 2014, un groupe de travail intergouvernemental a été créé à l’ONU, porté par une coalition d’États menée par l’Équateur, et mandaté pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant (« traité ONU ») pour réguler l’activité des entreprises transnationales et autres entreprises en matière de respect des droits humains.  Ce projet de traité constitue une opportunité historique et une source d’espoir considérable pour des millions de personnes dans le monde, victimes de violations des droits humains et de dommages environnementaux commis par les multinationales.

 

Ce dossier de presse a été élaboré par la Coalition française pour un traité ONU dont la LDH est membre avec ActionAid, Les Amis de la terre France, Attac, CCFD-Terre-solidaire, Collectif éthique sur l’étiquette, la CGT, France Amérique latine, Sherpa et Union syndicale Solidaires.

 

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Source: Dossier de presse : traité ONU sur les multinationales et les droits humains

La LDH soutient une proposition de loi pour la reconnaissance sociale des personnes aidantes familiales 6 mars, 2018

Communiqué LDH

Deux ans après les conclusions d’un projet européen sur les personnes aidantes familiales conduit par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et ses partenaires[1], une proposition de loi pour la reconnaissance sociale des aidants[2] rejoint certaines de ses préconisations :

  • reconnaître le travail gratuit et informel de quelque huit à douze millions de personnes aidantes familiales qui pallient l’absence de prise en charge collective suffisante des personnes en situation de dépendance par les pouvoirs publics ;
  • indemniser les congés auxquels les personnes aidantes familiales ont déjà droit, mais qu’ils n’utilisent pas en raison des pertes financières induites ;
  • assouplir les modalités de ces congés et notamment sans avoir besoin de l’accord de l’employeur-euse ;
  • attacher le congé à la personne aidée car il arrive souvent qu’un-e aidant-e ait à s’occuper de plusieurs personnes successivement ;
  • faire bénéficier l’aidant d’une majoration de durée d’assurance retraite (un trimestre par période de trente mois, dans la limite de huit trimestres).

Cette proposition de loi, portée par Pierre Dharréville et les député-e-s du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, a été rejetée par la Commission des affaires sociales au prétexte d’un manque d’évaluation précise des coûts induits. Or si ces coûts sont difficilement prévisibles puisqu’on ne peut pas évaluer avec certitude le nombre d’aidant-e-s qui demanderont à en bénéficier, les contributions informelles des aidant-e-s ont, elles, été évaluées en 2014 à un minimum de onze milliards d’euros par la Caisse nationale de sécurité pour l’autonomie[3].

Le 8 mars 2018, profitant de sa fenêtre parlementaire à l’Assemblée nationale, le groupe présentera cette proposition de loi au vote des député-e-s. Cette journée étant la Journée internationale des droits des femmes, et étant donné que les personnes aidantes familiales sont majoritairement des aidantes, la LDH souhaite que les député-e-s s’emparent de cette opportunité de voter en faveur d’une loi qui apportera une certaine amélioration à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Paris, le 5 mars 2018

Télécharger le communiqué

[1] https://www.ldh-france.org/projet/non-aux-discriminations-au-travail/
[2] http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0589.asp
[3] http://www.agevillagepro.com/actualite-12033-1-evaluer-la-contribution-informelle-des-aidants-temoignage_viewall.html – http://www.cnsa.fr/compensation-de-la-perte-dautonomie/soutien-aux-aidants

 

Source: La LDH soutient une proposition de loi pour la reconnaissance sociale des personnes aidantes familiales

Ressources des personnes en situation de handicap : l’Assemblée nationale vote un budget injuste ! 20 novembre, 2017

Communiqué commun

 

Les associations représentatives de personnes en situation de handicap et de personnes atteintes de maladie (AFM-Téléthon, Aides, AFSEP, APF, CFPSAA, Emmaüs, FFCM, FFAIMC, Fnath, France Alzheimer, GIHP, LDH, Santé Mentale France, Una, Unafam, Unapei et Uniopss), signataires de la pétition « AAH, pensions d’invalidité : Non au recul des droits et à l’aggravation de la précarité ! », dénoncent le vote du budget 2018 et des mesures relatives à l’AAH et aux pensions d’invalidité, par l’Assemblée nationale, qui ont pour effet une stagnation voire un recul du pouvoir d’achat pour des milliers de personnes, et notamment :

  • Les allocataires de l’AAH vivant en couple > peu ou pas de gain en pouvoir d’achat
  • Les bénéficiaires du complément de ressources > perte très significative de pouvoir d’achat !
  • Les salariés titulaires d’une pension d’invalidité > à revenu égal, perte substantielle de pouvoir d’achat !

 

Le gouvernement et la majorité des députés de l’Assemblée nationale sont restés sourds aux interpellations des associations et au mécontentement des signataires de la pétition !

En effet, si une partie non négligeable des bénéficiaires de l’AAH vont bénéficier de la revalorisation de l’allocation, de nombreuses personnes en restent exclues. Cette injustice n’est pas acceptable !

Injuste également la décision de supprimer le bénéfice de la prime d’activité pour les salariés titulaires d’une pension d’invalidité. Cette mesure crée une discrimination inacceptable par rapport aux autres personnes dans l’emploi qui, à revenu égal, bénéficieront bien de cette prime.

 

Cependant, les associations saluent la prise de position du Sénat le 14 novembre lors de l’examen du projet de loi de finances 2018, en commission des finances, prenant en compte les inquiétudes des associations. Ainsi le Sénat a notamment adopté un amendement qui revient sur l’exclusion des salariés titulaires d’une pension d’invalidité, de la prime d’activité.

Le débat n’est donc pas clôt.

Et aujourd’hui, la mobilisation doit donc se renforcer pour dire non aux reculs des droits et non à l’aggravation de la précarité !

 

Organisations signataires de la pétition :

AFM-Téléthon ; AIDES ; AFSEP ; APF ; CFPSAA ; Emmaüs ; FFCM ; FFAIMC ; FNATH ; France Alzheimer ; GIHP ; LDH ; Santé Mentale France ; Una ; Unafam ; Unapei ; UNIOPSS.

 

Télécharger le communiqué en PDF

 


Source: Ressources des personnes en situation de handicap : l’Assemblée nationale vote un budget injuste !

Fin de cavale pour les multinationales ? 20 octobre, 2017

Ce sont des millions d’injustices auxquelles nous pourrions enfin mettre un terme, si seulement les multinationales étaient tenues légalement responsables des violations aux droits humains qu’elles commettent partout dans le monde. Exploitation des travailleurs.ses, conditions de travail indignes, expulsions de populations, financement de milices, destructions environnementales et pollutions meurtrières… : quels que soient la gravité des faits et le nombre de victimes, actuellement aucun instrument juridique international ne s’applique aux entreprises multinationales !

Depuis 2015, des négociations ouvertes à l’ONU sur un traité international contraignant pourraient enfin mettre fin à cette impunité. La prochaine session aura lieu du 23 au 27 octobre à Genève, signant l’entrée de ce processus dans une phase décisive puisqu’une première proposition écrite de traité va être débattue par les États.

Or, la France a adopté début 2017 une loi pionnière en la matière : la loi sur le devoir de vigilance des multinationales. Elle a donc un rôle primordial à jouer dans les discussions à l’ONU.

Aidez-nous à faire pression sur le gouvernement français pour qu’il fasse entendre la voix de la France à l’ONU, en soutenant activement ce projet de traité, et pour qu’il pousse l’Union européenne à faire de même !

Pour ce faire, rendez-vous sur cette adresse :  http://stopimpunite.org/

 

Les 9 partenaires :

ActionAid France-Peuples Solidaires, AITEC, Amis de la Terre France, CCFD-Terre Solidaire, CGT, Collectif Ethique sur l’étiquette, France-Amérique Latine, Ligue des Droits de l’Homme, Sherpa.

 

Source: Fin de cavale pour les multinationales ?

Communiqué : « Pour une République garante des droits de l’enfant AEDE s’engage dans les débats électoraux avec un livre blanc » 27 mars, 2017

Communiqué du collectif Agir ensemble pour les droits de l’enfant (AEDE), dont la LDH est membre

Le 15 mars 2017,

A 40 jours du premier tour des élections, les organisations réunies au sein du collectif Agir ensemble pour les droits de l’enfant (AEDE) se mobilisent pour mettre les droits de l’enfant au cœur des débats électoraux dans les campagnes présidentielles et législatives à venir. Dans un livre blanc intitulé Pour une République garante des droits de l’enfant, elles émettent des recommandations à l’attention des candidats mais aussi des futurs membres des gouvernement et parlement pour faire de la France un pays plus respectueux des droits de tous les enfants. 

L’aboutissement d’un travail collectif incluant les enfants et les jeunes

Né en 2013, le collectif AEDE rassemble plus d’une cinquantaine d’organisations actives dans différents domaines de l’enfance (justice, santé, éducation, protection de l’enfance…) avec une volonté commune d’assurer l’effectivité réelle des droits de l’enfant. Travailler de manière collective n’est pas nouveau pour AEDE qui a déjà publié, en 2015, aux éditions Erès un rapport alternatif à l’occasion de l’audition de la France par le Comité des droits de l’enfant1. Le nouveau fruit de cette collaboration est un livre blanc à l’attention des candidats aux élections présidentielles et législatives intitulé Pour une République garante des droits de l’enfant.
Mais ce livre blanc n’est pas uniquement le résultat d’un travail entre organisations. En effet, il se fonde avant tout sur les résultats d‘une vaste consultation nationale initiée par AEDE en 2016 et à laquelle ont répondu plus de 730 enfants et jeunes issus de tout le territoire, y compris les collectivités d’outre-mer. Il contient de plus les réactions et recommandations concrètes issues de deux rencontres nationales du réseau d’enfants et de jeunes animé par AEDE.

Un état des lieux des droits de l’enfant en France et des préconisations concrètes d’actions

Stratégie pour une application effective de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), transition du statut d’enfant à celui d’adulte, lutte contre les discriminations et les inégalités, participation des enfants, vie familiale et protection contre les violences, accès aux soins et à des conditions de vie décentes, éducation et loisirs et respect des droits fondamentaux des enfants vulnérables : AEDE attire l’attention sur huit thématiques essentielles de la vie des enfants et formule des propositions concrètes pour s’en saisir. Le collectif fait également le choix de mettre en lumière la non-conformité de certaines propositions de candidats avec la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) avec une liste de « ce que la CIDE prohibe ». Une manière de rappeler à toutes et à tous que certaines promesses ne peuvent pas être tenues sans aller à l’encontre des normes du droit international que la France s’est engagée à respecter et qui s’imposent à elle.

Une interpellation des candidats

L’ambition de ce livre blanc consiste à faire prendre conscience aux futur-e-s décideur-e-s politiques de l’enjeu majeur du respect des droits de l’enfant pour l’avenir de la France et qu’ils commencent à aborder toutes les facettes de ceux-ci dans leur programme de candidat-e-s, puis dans leurs actes et paroles d’élu-e-s. Alors même que la majorité d’entre eux ne traitent des droits de l’enfant que de manière restrictive, AEDE montre au contraire dans ce petit ouvrage l’ampleur du travail qui reste à réaliser.
Dans les prochaines semaines, AEDE proposera à chaque candidat une rencontre pour leur expliquer l’intérêt de ses préconisations pour les enfants et la société toute entière. Dans un même souci d’interpellation, une nouvelle campagne de sensibilisation aux droits de l’enfant est lancée et diffusée largement sur les réseaux sociaux.

 

Vous pouvez télécharger les documents suivants :



Source: Communiqué : « Pour une République garante des droits de l’enfant AEDE s’engage dans les débats électoraux avec un livre blanc »

Une nouvelle manoeurvre pour faire taire les defenseurs du droit à l’eau 17 mars, 2017

La LDH soutient la Fondation France Libertés et la Coordination Eau Île-de-France, poursuivies pour diffamation par Veolia !

 

Parce qu’elles défendent le droit à l’eau des plus démunis en luttant contre les coupures d’eau illégales, elles dérangent la multinationale. Emmanuel Poilane, directeur de la Fondation France Libertés, et Jean-Claude Oliva, directeur de la Coordination Eau Île-de-France, sont directement visés par cette attaque de Veolia. Ils ont besoin de notre solidarité.


La lutte pour le droit à l’eau pour tous
Depuis trois ans, les coupures d’eau pour impayés sont illégales dans les résidences principales, tout au long de l’année. Les multinationales Veolia et la Saur ont tout fait pour ignorer et contester cette loi. La Fondation France Libertés et la Coordination Eau Île-de-France ont mené des actions en justice aux côtés des usagers démunis victimes de coupures d’eau pour défendre leurs droits.
Elles ont obtenu la victoire devant de multiples tribunaux, cours d’appel et même devant le Conseil constitutionnel : tous ont confirmé l’interdiction des coupures d’eau et des réductions de débit.

Une poursuite-bâillon
N’ayant pu obtenir gain de cause en justice, Veolia tente une nouvelle manœuvre : faire taire les défenseurs du droit à l’eau et de la loi. Au-delà de la question des coupures d’eau, cette attaque du leader mondial de l’eau concerne tous les défenseurs des droits humains, sociaux et environnementaux.

Comment les aider?
Une campagne de financement participatif est lancée pour aider France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France à couvrir leurs frais de justice : http://bit.ly/2mlH1U9. Contribuez et relayez cette campagne dans nos réseaux. Ils ont besoin de nous dans cette lutte de David contre Goliath .

#Onnesetairapas





Source: Une nouvelle manoeurvre pour faire taire les defenseurs du droit à l’eau