Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives par catégorie : Articles

Les associations font partie de notre quotidien, le 11 octobre mobilisons-nous pour les sauver 8 octobre, 2025

Appel commun dont LDH est signataire

Les associations, c’est 20 millions de bénévoles, 1,8 million de salarié-es et 67 millions de Françaises et de Français concernés par leurs actions.

Elles agissent dans tous les territoires, dans toutes les sphères de la vie quotidienne. Solidarités, éducation populaire, culture, sport, santé, environnement, accompagnement des plus fragiles, les associations sont au cœur de nos vies, au cœur de notre société, en France et à l’international. Elles donnent une voix à celles et ceux qui n’en ont pas, elles créent du lien, elles permettent l’engagement citoyen, elles rendent possible l’impossible.

Et pourtant, nous traversons une crise sans précédent :
– baisse de financements ;
– précarité croissante et augmentation des besoins ;
– dégradation des conditions et risque de disparition.

Alors même qu’affaiblir les associations n’a pas de sens :
– elles changent concrètement la vie des gens ;
– elles offrent du pouvoir d’agir et renforcent les liens sociaux ;
– elles sont un remède à la crise démocratique que nous traversons.

Ca ne tient plus !

Consultez la carte des mobilisations partout en France le samedi 11 octobre 2025

A Paris, rassemblement place de la République de 14h à 17h. La LDH tiendra un stand au village des associations.

Soyons nombreux et nombreuses au RDV pour soutenir les associations et célébrer leur diversité et force d’action.




Source: Les associations font partie de notre quotidien, le 11 octobre mobilisons-nous pour les sauver

Procès « AFO » : la LDH reconnue pour porter la voix des victimes de l’extrême droite devant les tribunaux 8 octobre, 2025

Communiqué LDH

Du 10 juin au 2 juillet 2025, s’est tenu le procès « AFO », au cours duquel ont été jugés seize prévenus membres d’un groupe d’extrême droite nommé « Action des forces opérationnelles » (AFO), pour plusieurs infractions dont l’association de malfaiteurs terroriste et la détention d’armes et munitions.

Ce groupe, composé de treize hommes et trois femmes, âgés entre 39 et 76 ans, avait pour projets de tuer deux-cents imams, d’attaquer des mosquées, de lancer des grenades dans des véhicules de personnes supposées musulmanes, ou encore d’empoisonner de la nourriture halal, avec pour ennemi commun à combattre : les personnes musulmanes ou supposées comme telles.

S’agissant d’attaques indiscriminées à l’encontre de membres de la communauté musulmane, visée de façon raciste, islamophobe et xénophobe, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’est constituée partie civile, conformément à ses statuts, et cela a été jugé recevable par le tribunal dans son délibéré rendu le 30 septembre 2025. Nathalie Tehio, présidente de l’association, soulevait l’importance de cette reconnaissance : « L’association a non seulement été reconnue recevable pour défendre les victimes de l’islamophobie, mais aussi pour porter la voix de la société civile contre l’extrême droite, la xénophobie et le racisme. Cette décision ne peut que renforcer notre détermination à combattre, par la voie du droit également, l’extrême droite ».

L’organisation d’attaques de lieux de cultes, d’assassinats s’inscrit en effet dans le sillage des discours politiques de l’extrême droite sur un soi-disant « grand remplacement » qui reposerait sur un projet fantasmé de « remplacement » de la population française et européenne par une population originaire, en premier lieu, d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Cette idéologie complotiste sert de substrat à ces actes visant à organiser des attentats.

La réalité de ce qu’est l’extrême droite, qu’on voit de plus en plus clairement à l’international comme en France, doit se combattre tant dans l’espace public que dans les tribunaux.

Paris, le 6 octobre 2025

Télécharger le communiqué LDH « Procès « AFO » : la LDH reconnue pour porter la voix des victimes de l’extrême droite devant les tribunaux » en pdf.

Source: Procès « AFO » : la LDH reconnue pour porter la voix des victimes de l’extrême droite devant les tribunaux

Sans respect pour le climat et le social, refuser l’accord EU-Mercosur 8 octobre, 2025

Communiqué LDH

L’Union européenne (UE) est sur le point d’engager la ratification de l’accord sur les échanges avec les pays du Mercosur. Les autorités françaises semblent prêtes à abandonner les exigences environnementales et sociales qu’elles mettaient en avant jusqu’ici sous pression de la société civile. L’absence de ces exigences fait que l’accord est sans aucun doute dangereux pour le climat, l’environnement et les droits sociaux. L’accélération institutionnelle, poussée par la Commission européenne et certains Etats membres, se fait en prétextant avoir là une réponse à la politique de droits de douanes mise en œuvre par le président des Etats-Unis. Non seulement il n’en est rien, mais la lutte contre la déforestation, contre le réchauffement climatique, pour le respect des droits humains ne peuvent être des variables d’ajustement !

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle donc à manifester le 14 octobre 2025 à Paris en soutien de la mobilisation « Bloquons ensemble l’accord UE-Mercosur » initiée par la Confédération paysanne et relayée par le Collectif national Stop Mercosur. La politique agricole est l’affaire de toutes les citoyennes et de tous les citoyens ; c’est donc le moment d’exiger de manière très large une agriculture recentrée sur les besoins des populations, assurant de bonnes conditions de travail et un revenu décent aux paysans et paysannes, un travail qui puisse être respectueux des écosystèmes, faisant reculer la spéculation, l’exploitation et l’échange inégal, garantissant à toutes et à tous le droit à une alimentation saine et durable.

Le 14 octobre 2025, faisons entendre nos voix pour une politique agricole démocratique, sociale et écologique !

Paris, le 6 octobre 2025

Télécharger le communiqué LDH « Sans respect pour le climat et le social, refuser l’accord UE-Mercosur » en pdf.

Source: Sans respect pour le climat et le social, refuser l’accord EU-Mercosur

#62 Septembre 2025: Laïcité : liberté de conscience, liberté d’expression 29 septembre, 2025

La laïcité ? Elle est mise à toutes les sauces, utilisée, réutilisée, déformée, tordue, jusqu’à devenir le contraire de ce qu’elle est.

Elle justifierait l’interdiction du voile, de la burka et même du burkini !

On associe ainsi la laïcité à un ensemble d’interdits qui concernent la religion musulmane.

Ce sont des directeurs d’école qui prétendent refuser la participation de mères voilées aux sorties scolaires.

C’est Mme Le Pen et Eric Zemmour qui déclarent que l’Islam est incompatible » avec la République, ce dernier demandant en outre aux musulmans d’abandonner leur religion !

Si de tels propos sont tenus ou de telles attitudes prises, c’est que l’islam est présenté comme un danger pour rejeter les populations musulmanes : comme si leur présence en France constituait un problème.

Nous voulons dans ce numéro des Échos préciser les choses, montrer comment la laïcité est le fruit d’une longue histoire en France, comment elle est indissociable de notre conception de la République, montrer tout ce qu’elle permet, car c’est une loi de liberté, indiquer aussi les limites à respecter. Montrer qu’elle est le contraire d’une loi d’exclusion.

Pièces jointes

echos_62 Télécharger

France : démocratie en décrochage – Entraves à l’exercice des libertés associatives et de la liberté de manifester 28 septembre, 2025

Rapport de la LDH et de l’Observatoire pour la protection des défenseur·es des droits humains (un programme conjoint de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture – OMCT)Un rapport publié ce 25 septembre 2025 par l’Observatoire pour la protection des défenseur-e-s des droits humains (un programme conjoint de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture – OMCT), avec la LDH (Ligue des droits de l’Homme), dresse un constat sévère : les libertés publiques connaissent une régression profonde et structurelle en France. Narratifs hostiles, dissolutions administratives et répression policière, réductions des financements publics, harcèlement et violences à l’encontre des défenseur·es des droits humains, marquent le rétrécissement de l’espace civique.

« La France aime rappeler son rôle historique dans la défense des droits humains ; elle se présente volontiers comme la « patrie des droits de l’Homme » et ne se prive pas de donner des leçons aux autres pays en matière de démocratie et de respect des libertés civiles  », rappelle Alice Mogwe, présidente de la FIDH. «  Mais aujourd’hui, son propre modèle démocratique est mis à mal par des pratiques qui sortent des fondements de l’État de droit et bafouent les droits fondamentaux.  »

Un climat de défiance et de stigmatisation

Le rapport met en exergue plusieurs cas très concrets. En 2020, le gouvernement a prononcé la dissolution du Collectif contre l’islamophobie (CCIF) en France. Une mesure d’exception utilisée comme instrument politique, validée par le Conseil d’État malgré des critiques circonstanciées. Pour la FIDH, l’OMCT et la LDH, ce cas emblématique illustre la manière dont la lutte contre le terrorisme a été instrumentalisée pour réduire au silence des voix critiques.

«  La dissolution du CCIF a marqué un tournant,  » alerte Nathalie Tehio, présidente de la LDH. «  Cet usage dévoyé du droit de dissolution, qui est désormais utilisé en raison des seuls propos tenus par les membres des associations en dehors de l’activité de celles-ci, crée un climat de peur et menace toute la société civile. De plus, l’État ne protège pas assez les associations des attaques virulentes de l’extrême-droite. Par ailleurs, les attaques pour museler toute expression discordante collective ne visent pas seulement les associations, elles sont aussi visibles dans la rue, avec une politique de maintien de l’ordre brutale. »

Adoptée dans le prolongement de la dissolution du CCIF, la loi « séparatisme » ajoute des motifs de dissolution des associations et est à l’origine du « contrat d’engagement républicain ». Ce dernier impose aux associations de nouvelles règles de conformité pour l’obtention de financements publics. Cependant, en l’absence de critères précis, ils laissent une large place à l’arbitraire et entretiennent un climat d’autocensure.

Le rapport documente aussi la multiplication des campagnes politiques et médiatiques de dénigrement contre les associations. Menaces de retraits de subventions, accusations d’« écoterrorisme », délégitimation de leur action : ces discours stigmatisants, autrefois marginaux, sont désormais systématiques. Ils sont d’autant plus inquiétants qu’ils émanent aussi des plus haut·es représentant·es de l’État, comme lorsque la première ministre de l’époque, Mme Borne, ou son ministre de l’intérieur, M. Darmanin, s’en sont pris directement à la LDH.

Pour Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT, « En période de tensions politiques, le rôle des organisations et des défenseur·e·s des droits humains est crucial. Dans une démocratie, des organisations comme la LDH doivent pouvoir faire entendre leurs alertes et exprimer leurs inquiétudes. Cela comprend le droit de dénoncer des violations présumées, notamment en matière de violences policières. Comme dans le reste de l’Europe, il est essentiel de préserver ce socle fondamental de démocratie et de droits humains. »

Répression policière des mobilisations : démocratie en danger

Autres mouvements citoyens dans le viseur des autorités : les initiatives écologistes. Les mobilisations contre le chantier de l’autoroute A69 et les méga-bassines ont donné lieu à une répression policière particulièrement violente. Arrestations massives, gardes à vue abusives, surveillance intrusive et usage disproportionné de la force : autant de pratiques contraires aux engagements internationaux de la France.

« Les défenseur·es de l’environnement sont criminalisés·es pour avoir exercé un droit fondamental : manifester pacifiquement, » souligne Aïssa Rahmoun, secrétaire général de la FIDH. « La violence et l’impunité policières atteignent un niveau critique, qui met en danger les libertés démocratiques dans leur ensemble en France.  »

Bien que certains mouvements fassent l’objet d’une répression accrue, celle-ci s’étend désormais à toutes les luttes : du féminisme à la cause des exilé.e.s, en passant par l’anti-racisme et les droits des minorités, c’est l’ensemble de la société civile qui est touchée.

La FIDH, l’OMCT et la LDH demandent aux autorités françaises de reconnaître le rôle essentiel des associations et défenseur·euses des droits humains, de garantir le droit de manifester et de rétablir un dialogue sincère avec la société civile.

« Ce rapport ne se limite pas à dresser un constat alarmant. Il appelle à un sursaut. La France doit choisir entre rester fidèle à ses principes démocratiques et continuer à glisser vers une logique de remise en cause des droits fondamentaux et de rupture avec l’État de droit qui, à terme, ne peut que la faire sombrer dans l’autoritarisme », conclut Alice Mogwe.

Télécharger le rapport en français et en anglais.

Paris/Genève, 25 septembre 2025

Source: France : démocratie en décrochage – Entraves à l’exercice des libertés associatives et de la liberté de manifester

31e Université d’automne de la LDH : Laïcité 1905-2025 – Défendre une loi de liberté 28 septembre, 2025

Samedi 29 et dimanche 30 novembre 2025, au Centre des colloques du Campus Condorcet

place du Front Populaire 93300 Aubervilliers (métro Front Populaire – ligne 12 – sortie 2)

La LDH consacre sa 31e Université d’automne à la laïcité. L’occasion du 120e anniversaire de la loi de 1905 permet à notre association de rappeler son attachement à cette loi de liberté en interrogeant le contexte de ses transformations, parfois de ses trahisons.

Vingt-cinq ans se sont passés depuis l’Université d’automne de novembre 2000, consacrée à la laïcité ; le contexte d’aujourd’hui a changé et se sont multipliées les affaires médiatico-politiques en rapport avec de nouvelles lois.

L’Université d’automne de novembre 2000 était intitulée « La laïcité à l’épreuve de la diversité ». Une attention particulière y était portée à « la pluralité culturelle et confessionnelle » d’une « France pluriculturelle », à la question de l’émancipation. Nous y défendions un « pluralisme culturel et religieux ». Cette Université d’automne très ouverte et polémique à la marge s’inscrivait dans une inquiétude qu’avait exprimée notre résolution du congrès de Clermont-Ferrand de 1997 (« Islam et laïcité ») et que devait reprendre le congrès de Limoges de 2001. La résolution de 1997 alertait sur le fait que « l’islam, en tant qu’élément de visibilité sociale, [était] utilisé comme une raison supplémentaire, presque comme un alibi, pour rejeter ces populations dont, en fait, c’est la présence en France qui est mise en cause ».

Nous disions, et disons toujours, qu’il faut défendre la laïcité et la loi de 1905 parce que la loi de 1905 est à la fois un moment et un produit — élaboré par la représentation parlementaire — d’une dynamique collective démancipation, déjà à l’œuvre dans les combats de l’Affaire Dreyfus… et dans la naissance de la LDH. Ce qui allait advenir de la laïcité (le retour d’un néo-républicanisme, de la « nouvelle laïcité » du rapport Baroin) passerait par la mise en crise du collectif, de l’émancipation et de la représentation (notamment parlementaire)… ce qui se joue au moins à partir de 2002. Le dévoiement et la trahison de la loi de 1905 ne sont donc pas surprenants, ainsi a été ouvert le champ au backlash d’ordre moral autoritaire de la droite à l’extrême droite.

Le contexte de notre Université d’automne de 2025 manifeste que nos craintes n’étaient pas vaines. Quand par exemple dans un dossier de notre revue de juin 2012 l’interrogation portait sur la « focalisation sur l’islam », ou quand dans l’éditorial du même dossier nous interrogions le changement d’adversaire des polémiques laïques, visant dorénavant non plus l’Eglise catholique mais « l’Autre, étranger radical et naturalisé dans sa foi, qu’il faudrait résolument éloigner ou détruire », nous cherchions à comprendre le moment d’une « tempête sur [contre] la laïcité ».

De loi en loi, du début des années 2000 à aujourd’hui, nous avons assisté à une extension du principe de neutralité qui concernait d’abord l’Etat et ses fonctionnaires et qui pour la première fois (avec la loi de 2004) s’appliquait aux personnes privées, point d’appui pour les revendications de neutralisation autour de la sphère éducative (parents accompagnateurs, étudiantes…). Plus encore, en adjoignant les « valeurs de la République » à l’idée de laïcité, la loi de 2021 en a changé la nature : la laïcité passait alors de la protection de la liberté (liberté de conscience et de culte) à la promotion d’une morale et à une conception normative de la « bonne vie » sociale. Ce changement conduit à une mise en tension entre ce principe de laïcité dévoyé, qui se veut pourtant toujours émancipateur, et des principes éminemment progressistes comme le féminisme, l’antiracisme, l’internationalisme et même le caractère social et égalitaire de notre République. Suite aux attentats subis par la France, on peut parler d’un double tournant, sécuritaire et substantiel. Il ne s’agira plus seulement de respecter la loi mais de lui faire révérence.

Politistes, juristes, historien-nes nous aideront à comprendre ce qui s’est passé depuis un peu plus de vingt ans, ce qui articulera notre défense de la laïcité au refus des instrumentalisations politiciennes. Une attention au travail de nos sections et de nos juristes montrera nos actions contre les dévoiements de politiciens qui peuvent à la fois défendre les crèches de Noël, en infraction avec la loi de 1905, et interdire les tenues des femmes musulmanes malgré les décisions juridiques. Un retour réflexif sur nos démarches en direction des quartiers populaires nous aidera à œuvrer à la défense de la laïcité et des libertés publiques que promeut la loi de 1905.

Samedi 29 novembre

9h30-10h

Ouverture

10h-12h

Table ronde 1 – La laïcité en France et dans le monde

Animation : Emmanuelle Jourdan-Chartier, cosecrétaire générale de la LDH

Etat du travail de recherche sur la loi de 1905 ? Des diverses inflexions subies par la laïcité ? Où en est-on aujourd’hui : une inflexion sécuritaire ? La France dans l’Europe, y a-t-il véritablement une spécificité française en matière de laïcité ? Qu’en est-il de la finalité émancipatrice ?

Jean Baubérot-Vincent

Bertrand Ogilvie

Philippe Portier

13h30-15h

Table ronde 2 – La LDH et la laïcité

Animation : Marie-Christine Vergiat, membre du Comité national de la LDH

La LDH à l’origine de la loi de 1905 ? La défense de la laïcité est inhérente à l’identité de la LDH. Comment l’association a accompagné (et combattu) les inflexions autoritaires de la laïcité dans les 25 dernières années ? Quels sont ses engagements et ses pratiques aujourd’hui ?

Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la LDH

Emmanuel Naquet, coresponsable du groupe de travail « Mémoires, histoire, archives »

Marion Ogier, membre du Bureau national de la LDH

15h15-16h45

Ateliers – Les actions de la LDH

Interventions en milieu scolaire

Action juridique : l’exemple des crèches

La laïcité à l’hôpital

La laïcité dans l’entreprise, quel rôle de la LDH

La loi sur le voile dans le sport

17h-18h30

Table ronde 3 – Jeunes, écoles, laïcité

Animation : Martine Cocquet, coresponsable du groupe de travail « Education,  jeunesse et droits de l’enfant »

La loi de 2004 a constitué un double point de bascule : d’une part, on est passé de l’obligation de neutralité pour les agents du service public à une obligation pour une partie des usagers, les élèves ; d’autre part, la question des signes religieux à l’école a supplanté la bataille contre l’école privée. Comment apprécier les conséquences de cette loi ? Les discours récurrents sur la difficulté de faire vivre la laïcité à l’école sont-ils conformes à la réalité ? Quels effets ont eu sur les personnels et sur les élèves les attentats, notamment le meurtre de Samuel Paty ?

Vanille Laborde

Françoise Lantheaume

Françoise Lorcerie

19h

Verre de l’amitié

dimanche 30 novembre

9h-9h45

Compte rendu des ateliers

9h45-11h

Table ronde 4 – La laïcité dévoyée, l’offensive réactionnaire

Animation : Daniel Boitier, coresponsable du groupe de travail « Laïcité » de la LDH

Jean Baubérot-Vincent parle de laïcité « falsifiée ». Le rapport Baroin de 2003 opposait laïcité et droits de l’Homme. Aujourd’hui, les partis d’extrême droite se prétendent défenseurs de la laïcité. Comment l’extension de la neutralité s’est retournée contre la liberté de conscience et de culte, inscrite à l’article 1 de la loi de 1905, ou à la liberté religieuse, pourtant défendue par les textes européens et internationaux ? Mais aussi comment la loi séparatisme et le contrat d’engagement républicain ont pu mettre en crise les libertés associatives ? Au point que, si l’on observe les populations le plus souvent visées, notre défense de la laïcité se heurte au soupçon que la laïcité soit devenue discriminatoire ?

Nicolas Cadène

Martine Cohen

Stéphanie Hennette-Vauchez

Alain Policar

11h15-12h45

Table ronde 5 – Laïcité et féminisme

Animation : Joël Roman, membre de la LDH et membre du groupe de travail « Laïcité » de la LDH

On ne compte plus les débats, les mesures – souvent illégales – et les propositions de loi qui au nom de la laïcité se focalisent sur les femmes, plus précisément les femmes musulmanes et/ou racisées. Si la laïcité est incontestablement une garantie pour les droits et les libertés des femmes, quels sont les enjeux et les conséquences de ces débats et des surenchères qu’ils suscitent ? Dans quelle mesure au nom de l’émancipation des femmes aboutissent-ils à rogner leur liberté et à produire des discriminations ?

Hélène Ba

Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH

Suzy Rojtman

14h30-16h30

Table ronde 6 – La laïcité dans les quartiers populaires

Animation : Joëlle Bordet, coresponsable du groupe de travail « Laïcité » de la LDH

Les quartiers populaires sont souvent montrés du doigt en matière de laïcité. Pourtant, la réalité est complexe et n’a rien à voir avec la vision caricaturale qu’en ont certains. Cette table ronde se place dans le prolongement d’un travail initié par le groupe de travail « Laïcité » dans un certain nombre de quartiers populaires.
Elle vise à montrer la diversité de la réalité vécue en croisant les expériences d’un élu d’une grande ville, d’un religieux intervenant dans une double perspective d’éducation populaire et religieuse, d’un directeur de centre social et d’un sociologue.

Saliou Faye

Wajdi Liman

Patrice Leclerc

Julien Talpin

16h30

Conclusion

Nathalie Tehio, présidente de la LDH


Source: 31e Université d’automne de la LDH : Laïcité 1905-2025 – Défendre une loi de liberté

Face à la montée des extrêmes droites, la LDH lance une grande campagne pour défendre les droits pour toutes et tous 28 septembre, 2025

Communiqué LDH

Trump aux Etats-Unis, Poutine en Russie, Netanyahou en Israël… Partout dans le monde, la montée des extrêmes droites au pouvoir s’accompagne d’une propagation de la loi du plus fort, au détriment de la démocratie. La France n’est pas épargnée : l’extrême droite prend appui sur nos fractures sociales, économiques et politiques, pour remettre en cause les droits, les libertés et l’égalité de toutes et tous devant la loi.

Face à cette situation, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) lance, en ce mois de septembre 2025, une campagne nationale inédite pour alerter, mobiliser et agir contre la progression des idées d’extrême droite et leurs conséquences autoritaires.

Une alerte démocratique et citoyenne

Cette campagne a pour objectif de rappeler à chacune et chacun que les droits et libertés sont les éléments constitutifs de toute démocratie et l’Etat de droit le meilleur rempart face aux dérives autoritaires.

Ce qui inquiète au niveau international doit aussi nous pousser à agir en France, avant qu’il ne soit trop tard. « Dans un temps où tout est menacé, même la vérité, la seule vraie arme qui protège toutes et tous, chacune et chacun, ce sont les droits et les libertés publiques. Les défendre, c’est la tâche de la LDH, elle le fait avec toutes celles et ceux qui refusent la résignation comme de céder à la peur » rappelle Nathalie Tehio, présidente de la LDH.

En évoquant trois dirigeants emblématiques des dérèglements du monde actuel et contempteurs de l’Etat de droit, la LDH appelle chacune et chacun à agir et à ne pas sombrer dans le fatalisme. Pour Nathalie Tehio « Dans un tel climat d’intimidation, de peur et de conflits, nous ne devons pas nous replier sur nous-mêmes mais au contraire nous engager pour nos valeurs et pour les droits, à notre manière, en fonction de nos moyens ».

Un appel à la mobilisation et à l’engagement citoyen

La LDH agit concrètement sur le terrain, par ses actions en justice contre les propos et actes haineux, les discriminations, ou l’exercice arbitraire du pouvoir. Elle le fait aussi par son plaidoyer et l’action quotidienne de ses sections locales. Elle invite toutes celles et tous ceux qui refusent une société régie par la loi du plus fort à la rejoindre.

Adhérer à la LDH est un geste concret pour défendre la démocratie et l’ensemble des droits et libertés publiques, avant les élections de 2027.

La campagne conçue et réalisée par l’agence Madame Bovary, sera déployée dès septembre 2025 avec l’aide des agences Ecedi et Bureau de Com et le soutien de On est prêt. Elle donnera lieu à plusieurs temps forts dans les mois à venir.

Paris, le 23 septembre 2025

Source: Face à la montée des extrêmes droites, la LDH lance une grande campagne pour défendre les droits pour toutes et tous

La société civile et les députés européens rejettent la manipulation des droits des femmes par l’extrême droite 28 septembre, 2025

Communiqué commun à l’initiative de End FGM European Network et dont la LDH est signataire

Bruxelles, le 19 septembre 2025. La société civile et les députés européens rejettent la manipulation des droits des femmes par l’extrême droite. Le mardi 9 septembre, le réseau européen End FGM a publié une déclaration, soutenue par d’autres organisations de la société civile, pour tirer la sonnette d’alarme au sujet d’un « débat » qui devait se tenir en plénière au Parlement européen à Strasbourg le lendemain : « Après 10 ans, il est temps de mettre fin à l’immigration massive – protégeons nos femmes et nos enfants ».

End FGM EU s’est déclaré « indigné que ce débat ait été approuvé. Le simple titre de l’événement exploite dangereusement la peur et instrumentalise la sécurité des femmes et des enfants pour promouvoir davantage un programme anti-migrants ».

De plus, elle a averti que « les droits des femmes sont de plus en plus instrumentalisés pour alimenter la haine idéologique et la polarisation politique fondées sur le racisme, la xénophobie, l’islamophobie, etc. », appelant la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à ne pas autoriser ces événements à se dérouler dans la maison des citoyens européens.

« En tant qu’organisation féministe fondée sur l’intersectionnalité, nous avons été consternées de voir que cela était autorisé au Parlement européen. Le climat politique actuel est alarmant et menace l’avenir que nous nous efforçons de construire. Nous nous opposons fermement à l’utilisation des droits des femmes comme arme et continuerons à dénoncer publiquement de telles manipulations », a déclaré Marianne Nguena Kana, directrice de End FGM EU.

Malgré les nombreux efforts déployés par la société civile et les groupes politiques pour s’opposer au débat et à son titre en particulier, celui-ci s’est déroulé comme prévu. Conformément aux avertissements contenus dans la déclaration, l’événement a été marqué par des propos racistes et une rhétorique nuisible fondée sur l’altérisation et la misogynie. Dans le même temps, nous avons été soulagés de voir que certains membres du Parlement sont restés fermes dans la sauvegarde de notre démocratie, servant de rempart solide contre la rhétorique d’extrême droite et d’extrême droite.

« Ce débat, inscrit à l’ordre du jour par l’extrême droite, est un faux débat qui exploite les peurs et manipule les chiffres. Débattons des faits. Contrairement aux obsessions de l’extrême droite, les entrées irrégulières dans l’UE ont diminué de 38 % en un an. L’UE agit avec fermeté pour réduire l’immigration illégale tout en accueillant avec humanité ceux qui sont persécutés. » Fabienne KELLER, députée européenne du groupe Renew Europe

« L’extrême droite assimile la migration à la violence contre les femmes et les enfants, ce qui est faux. De nombreuses études contredisent cette affirmation. Prenez Dominique Pelicaud, par exemple : l’auteur des faits est-il arrivé à bord d’un petit bateau ? Non, donc l’ignorance alimente le racisme. Ce sont des discours haineux qui nous rendent malades, qui créent la peur. On ne dit pas qu’il existe une violence structurelle contre les femmes, on masque sa propre violence machiste. » Lina GÁLVEZ, députée européenne de S&D

« Les données à l’échelle de l’UE montrent que les violences sexuelles sont commises par des ressortissants européens, par des hommes connus des femmes, dans leur propre foyer. Le dénominateur commun ici est le mot M.E.N, les hommes, c’est là que réside le problème. L’extrême droite déforme les faits pour attiser la haine ignorante et haineuse envers les migrants, mais corrélation n’est pas égale à causalité. Les organisations de défense des droits des femmes rejettent votre utilisation cynique de notre souffrance pour servir votre programme raciste. J’ai ma propre voix, ne prétendez pas la représenter. »
Abir AL-SAHLANI, membre du Parlement européen de Renew Europe

« Protégez les femmes, protégez les enfants, oui, contre l’extrême droite. En Pologne, les restrictions du droit à l’avortement imposées par l’extrême droite ont plongé des milliers de femmes dans la détresse, certaines d’entre elles sont mortes parce qu’elles ont été empêchées d’avorter alors même que leur vie était en danger. Dans la Hongrie de Viktor Orbán, la mortalité maternelle atteint 12 à 15 décès pour 100 000 naissances, soit 15 % de plus que dans l’UE. Voilà pour votre protection des femmes. Une lesbienne sur sept a été agressée en Europe, un tiers des personnes transgenres qui ont suivi des thérapies de conversion ont tenté de se suicider, et partout en Europe, ces tortures ont lieu dans le sillage de votre programme transphobe et homophobe. Deux tiers des enfants homosexuels sont victimes de harcèlement à l’école : qui protège les enfants queer ? Qui sont ceux qui protègent les femmes et les enfants en Europe ? Ceux qui les dépouillent de leurs droits, qui exploitent la violence et les vies pour leur ignoble propagande raciste ? Protéger, ce n’est pas exclure, c’est protéger la santé, l’égalité et la liberté. Lorsque l’extrême droite progresse, ne nous y trompons pas : nos droits sont remis en cause, et nous, féministes, serons toujours là pour défendre nos droits contre le mouvement réactionnaire international. » Mélissa CAMARA, députée européenne des Verts

« Vous voulez parler des droits des femmes et des enfants ? Parlons du féminicide, des violences terribles, de la violence domestique, de la manière dont nous pouvons créer des foyers sûrs pour les femmes, mais ce n’est pas ce que vous voulez. Vous voulez moins de violence envers les enfants ? Parlons de la pauvreté infantile, du fait qu’il n’y a pas d’égalité des chances dans l’éducation, parlons des vrais problèmes, parlons des inégalités sociales. » Özlem DEMIREL, députée européenne de gauche

À la suite de cet événement, d’autres organisations se sont jointes à notre déclaration dénonçant ce soi-disant « débat », dans le but d’alerter la société et de faire en sorte que de tels événements ne soient plus autorisés à l’ordre du jour du Parlement.

Signataires : OII Europe, Women Against Violence Europe, International Planned Parenthood Federation – European Network (IPPF EN), European Roma Grassroots Organisations (ERGO) Network, Social Platform, EL*C – Eurocentralasian Lesbian* Community, ECRE, PICUM, SOLIDAR, Federation of Young European Greens (FYEG),  Corporate Europe Observatory (CEO), ILGA-Europe, EPSU (The European Federation of Public Service Unions), TGEU – Trans Europe and Central Asia, ESWA- European Sex Workers’ Rights Alliance, #DiasporaVote!, Mediterranean Institute of Gender studies (MIGS), Aidos – Italian Association for Women in Development, Kvinna till Kvinna Foundation, New Women Connectors, European Network Against Racism, IGLYO – The International LGBTQI Youth & Student Organisation, Foodwatch International, Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS), FIDH (International Federation for Human Rights), Equinox Initiative for Racial Justice, LDH (Ligue des droits de l’Homme).

Télécharger le communiqué commun en anglais. 

Le 19 septembre 2025

Source: La société civile et les députés européens rejettent la manipulation des droits des femmes par l’extrême droite

Le 28 septembre 2025, nous défendons toujours le droit à l’avortement partout dans le monde 20 septembre, 2025

Appel à manifestation dont la LDH est signataire, le 28 septembre 2025, à 13h, place de la République à Paris et partout en France

En cette journée internationale pour le droit à l’avortement du 28 septembre 2025, nous exprimerons notre solidarité avec les femmes du monde entier qui n’ont pas accès à ce droit. Avec celles qui sont poursuivies par les anti choix, traditionalistes religieux ou masculinistes, quand elles luttent pour une société égalitaire en défendant leurs droits.

Nous voyons ces politiques à l’oeuvre aux USA, en Pologne, en Hongrie, en Italie, et cela aboutit à la mort de jeunes femmes par refus de soins. Aujourd’hui, en Pologne, aux USA, des médecins ont peur d’être poursuivi.e.s pour complicité d’avortement illégal.

Dans ce contexte européen et international de poussées suprémacistes d’extrême droite, nous exigeons l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux de l’Union européenne.

En France, la politique du pouvoir est toujours de réduire le nombre d’hôpitaux et de maternités de proximité. Des centres de santé sexuelle de proximité, sous prétexte d’ ”effort budgétaire », voient leurs portes se fermer par des collectivités territoriales ( Drôme par exemple). Dans le Loiret, le Planning familial subit une baisse de subvention du conseil départemental de 10 %. En même temps c’est toujours un seul et même labo, Nordic Pharma, qui possède le monopole de fabrication des médicaments nécessaires à la réalisation des IVG médicamenteuses. Ceci le rend très vulnérable à la pression des anti avortements. Les femmes ne peuvent toujours pas choisir la méthode pour avorter. La double clause de conscience est toujours un frein. La fermeture de la Maternité des Lilas, lieu emblématique autour des droits des femmes, est la preuve qu’en matière de santé publique seule la ligne budgétaire compte.

Nous manifesterons le 28 septembre 2025 pour la défense et l’application effective du droit fondamental à l’avortement partout dans le monde.
Nous savons qu’en France, si l’extrême droite arrivait au pouvoir, que les premières mesures prises seraient de restreindre les droits des femmes en général et plus particulièrement, le droit à l’avortement malgré l’inscription de la « liberté garantie » dans la Constitution. Ce seraient des moyens réduits d’exercice professionnel (lieu, matériels, pénurie de médicaments) pour les soignants, un accès restreint à ce droit pour les femmes ayant choisi d’interrompre une grossesse. Ce serait également une vague de désinformation pour culpabiliser et déstabiliser les femmes dans leur choix, et menacer les professionnel.les.

Nous devons réagir, dénoncer la moindre atteinte, le moindre obstacle. Nous ne voulons pas subir.

Partout en France, en cette journée, nous manifesterons dans la rue, nous participerons à des événements, nous ne permettrons pas que nos droits soient bafoués, oubliés, enterrés par les discours réactionnaires.

Nous ne resterons pas invisibles.

COLLECTIF “AVORTEMENT EN EUROPE, LES FEMMES DÉCIDENT “

Source: Le 28 septembre 2025, nous défendons toujours le droit à l’avortement partout dans le monde

18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart 20 septembre, 2025

18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart
18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart
18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart

Tribune de Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Lire la tribune sur Mediapart

Il n’y a pas de débats publics de qualité, pas de contrôle citoyen sur l’action publique, pas de liberté d’expression ou de campagne électorale équitable sans liberté d’information et sans une presse et des médias libres et indépendants. La liberté de la presse est un indicateur de la santé d’une démocratie et la Cour européenne des droits de l’Homme juge que la mission des journalistes consiste à en être les « chiens de garde »[1]. Là aussi, comme pour d’autres libertés, la France recule.

Il existe de nombreuses façons de s’attaquer à la liberté de la presse : baisse des subventions (comme l’a fait D. Trump s’agissant des financements par l’Agence américaine pour les médias mondiaux, dont ceux de neuf médias sur les dix d’Ukraine), refus d’accès de journalistes à certains lieux, mise au pas de journaux, désinformation, « procédures bâillon », assassinat (par exemple celui de Jamal Khashoggi par l’Arabie saoudite à Istanbul)… Si nous avons pu nous réjouir de la libération de Julian Assange, une hirondelle ne fait pas le printemps. Nous ne pouvons que nous inquiéter de voir la multiplication des attaques dans le monde, et singulièrement dans notre pays.

Ainsi, le Schéma national sur les violences urbaines (SNVU), que la LDH (Ligue des droits de l’Homme) a attaqué avec des syndicats de journalistes, visait à exclure les journalistes de certaines opérations de sécurité, au nom de leur protection. Devant cette mobilisation, le ministre de l’Intérieur a supprimé la disposition litigieuse, se souvenant certainement de la victoire des mêmes organisations devant le Conseil d’Etat s’agissant du Schéma national du maintien de l’ordre, tant pour la liberté d’informer des journalistes que celle des observateurs indépendants. Pour le pouvoir, il s’agit bien, comme lorsque la loi Sécurité globale voulait interdire de filmer la police, de maintenir ces opérations dans un huis clos entre les forces de sécurité intérieure et la population, sans prendre le risque de devoir rendre des comptes sur l’usage de la force et les éventuelles violences policières que le « maintien de l’ordre » aurait générées. Le rêve de la police, comme de toutes les armées, est de tenir les journalistes éloignés du champ de bataille pour ne leur laisser à commenter que les images choisies accompagnées des éléments de langage auto-justificateurs de leur action, quand elle ne les embarque pas directement dans des opérations de communication. C’est évidemment contraire au principe de redevabilité posé par l’article 15 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Il n’est pas anodin que le Beauvau de la sécurité n’ait pas intégré le thème des rapports des journalistes avec la police à ses travaux. La Commission Delarue avait alors dû être créée, pour répondre aux protestations des syndicats ou associations de journalistes. L’absence de réactivité sur les cas de violences subies par des journalistes ou sur le SNVU de la part du comité de suivi de ses recommandations interroge.

Nous réaffirmons à chaque occasion qu’il ne peut y avoir de liberté d’informer sans liberté d’aller et venir pour les journalistes, sans la prise en compte de cette liberté et de sa protection par les forces de sécurité. Les images, désormais régulières, d’actes de violence exercés par des policiers contre des journalistes clairement identifiés lors d’opérations contre les manifestants, y compris lors de la mobilisation du 10 septembre 2025, laissent penser qu’à défaut de pouvoir exclure la profession de jure de ces opérations, on tente de les exclure de facto par la peur. L’absence de sanction pour ces faits, et l’impunité que cela crée dans le rapport police journaliste, laissent craindre que les autorités politiques ne partagent ce souhait et tentent par tous les moyens de maintenir les journalistes au sein des cellules de crise, loin de la réalité du terrain. De tels agissements sont inacceptables dans un Etat de droit. Ils nous font glisser vers un Etat policier.

Le même souhait de contrôler les images et de cadrer les commentaires irrigue la sphère politique. Au nom de la logistique des déplacements présidentiels, les présidents sélectionnent les journalistes les accompagnant, créant un effet de cour puisqu’il est préférable de ne pas déplaire pour être adoubé. La réduction de l’accès à l’information est une autre dérive : depuis les gilets jaunes, le contenu de l’agenda présidentiel est très succinct. En particulier, l’information sur ses déplacements est lacunaire, pour éviter que les citoyennes et citoyens ne puissent exprimer leurs revendications ou que les journalistes soient présents pour couvrir ces moments de contestation.

Hélas, cette pratique se diffuse également au sein des partis politiques qui pensent ainsi contrôler leur image. Alors que seule l’extrême droite excluait de ses rassemblements des journalistes qui lui déplaisaient, ce procédé s’étend désormais aux autres courants politiques, comme en 2022 lors de l’unique meeting du candidat Macron, où des médias gênants, comme Reporterre, n’ont pas été accrédités « faute de place » dans une salle pourtant à moitié vide, ou plus récemment avec l’exclusion d’un journaliste du Monde de l’université d’été de LFI[2]. Qu’un parti de gauche, dont nous pourrions attendre que la défense intransigeante des libertés publiques guide l’action, puisse s’aligner sur ces pratiques est un très mauvais signe vis-à-vis de la liberté de la presse. La liberté d’expression protégée par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme concerne aussi les opinions minoritaires, y compris « celles qui heurtent, choquent ou inquiètent ; ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique »[3].

Il ne peut cependant y avoir de liberté de la presse sans des journalistes libres. La concentration actuelle de 90% de notre presse dans les mains d’une dizaine de milliardaires diffusant une même doxa libérale autoritaire ne permet pas cette information libre et contradictoire à laquelle nous avons droit. En 1944, au sortir d’une guerre ayant vu le gros des médias basculer dans la collaboration, mais aussi après les années 30 où des milliardaires ont acheté des titres de presse pour servir leurs intérêts économiques et politiques au service d’une extrême-droitisation des esprits, une ordonnance a réformé le secteur de la presse : interdiction de posséder une entreprise de presse, et une autre entreprise pour ne pas mettre de journaux au service d’intérêts financiers, interdiction de concentrer les journaux pour préserver les points de vue différents qui permettent une information plus honnête. Aujourd’hui, la situation est telle, en France comme dans nombre de pays de l’Union européenne, que la présidente de la Commission européenne a dit dans son discours annuel au Parlement, début septembre : « Nous allons utiliser nos outils pour soutenir les médias indépendants et locaux. La liberté de la presse constitue le fondement de toute démocratie. Et nous aiderons la presse européenne à préserver sa liberté ». Il est temps de revenir aux fondements de l’ordonnance de 1945 avant qu’une presse sous contrôle de milliardaires, qui diffuse une vision contraire à la République sociale affirmée par le Préambule de la Constitution de 1946, ne finisse par conduire l’extrême droite au pouvoir.

La décision de 2024 du Conseil d’Etat protégeant le pluralisme des opinons devrait guider le choix lors de la répartition des concessions de chaîne sur la TNT, de même que le respect des cahiers des charges exigeant de ne pas diffuser des contenus de haine (raciste, antisémite, anti-LGBTI, etc.). La LDH s’était prononcée contre le renouvellement de C8 ou de CNews, pour leurs contenus contrevenant à tous ces principes[4]. Elle n’a pourtant été entendue que pour C8.

La protection du secret des sources n’est pas encore bien affermie puisque des journalistes, comme Ariane Lavrilleux (ayant dévoilé pour Disclose un possible crime d’Etat), ont pu être placés en garde à vue et faire l’objet d’enquêtes pour connaître leurs sources[5]. La loi de 2010 prévoit en effet une exception dangereuse pour l’effectivité de la protection des sources : la possibilité de faire prévaloir « l’impératif prépondérant d’intérêt public ».

Enfin, et nous n’en sommes heureusement pas là en France, s’attaquer à la liberté de la presse c’est aussi s’attaquer à la vie de journalistes. C’est ce que nous voyons Israël faire à Gaza depuis plus de deux ans, dans l’indifférence d’une grande partie de nos médias[6]. Plus de 240 journalistes sont morts à Gaza[7] depuis le début des opérations israéliennes, tués pour que nous puissions entendre aussi la voix de ceux qui survivent sous les bombes depuis plus de deux ans, ou à la famine organisée par Israël. Ces journalistes sont morts parce que leur mission d’information leur paraissait plus importante dans ces circonstances que leur vie, dans le silence assourdissant de notre Etat ou de l’Union européenne. L’Unesco a par ailleurs dénoncé l’impunité pour 85% des meurtres de journalistes dans le monde.

Il n’y a pas de liberté de la presse sans des journalistes libres. Cela nécessite du courage, de l’impertinence. Non pas celui qui consiste à couper la parole au plus faible pour lui faire dire ce que l’on souhaite entendre mais le courage de rompre avec une forme d’entre-soi afin d’avoir l’impertinence de dire ce qui est au cœur du métier de journaliste : la vérité. Seule la vérité nous sauvera du programme sectaire de l’extrême droite et pour cela il nous faut urgemment une presse libre et indépendante, respectée par les pouvoirs publics et les partis et recherchant le vrai et non pas l’acceptable.

Nathalie Tehio, présidente de la LDH

[1] Voir par exemple CEDH 7 juin 2007, Dupuis c. France, n°1914/02 ou l’arrêt Goodwin c. RU de 1996

[2] Référence au refus d’accréditation par LFI à ses universités d’été d’août 2025 du journaliste du Monde Olivier Pérou, en raison de la publication de La Meute – Enquête sur La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

[3] CEDH 7 décembre 1976, Handyside c. Royaume-Uni

[4] https://www.ldh-france.org/renouvellement-des-frequences-tnt-dont-les-chaines-c8-et-cnews

[5] https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2024/02/DL204-Actualites-3.-Menaces-sur-la-protection-des-sources.pdf

Article de Pierre-Antoine Cazau, membre du Bureau national de la LDH

[6] La LDH et le SNJ organisent un colloque au théâtre de la Concorde à Paris le 27 septembre 2025 : « Gaza, autopsie d’une couverture médiatique ».

[7] https://www.ldh-france.org/stop-a-la-guerre-et-au-ciblage-des-journalistes-au-proche-orient/

La Fédération internationale des journalistes et l’Union internationale de la presse francophone ont lancé en 2024 le prix Shireen Abu Akleh pour récompenser le courage et l’engagement des femmes journalistes, en hommage à cette journaliste tuée dans le camp de réfugiés de Jénine, alors qu’elle effectuait un reportage en direct le 11 mai 2022.

Partager la publication « 18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart »

Source: 18 septembre 2025 – Tribune de Nathalie Tehio « La liberté d’information, pilier de la démocratie » publiée sur Mediapart