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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

Massacre à la tronçonneuse contre la pluralité du débat public ! 12 avril, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’oppose avec force aux tentatives de suppression quasi totale des lieux de consultation de la société civile.

Dans le cadre de la discussion en commission parlementaire du projet de loi dit de « simplification de la vie économique », des amendements proposent rien de moins que la suppression des Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser), du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) – qui comprend le Conseil de la famille, le Conseil de l’enfance et le Conseil de l’âge –, de l’ADEME. Sont aussi visés le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), les Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress), le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire ou encore la Commission nationale de santé. Enfin l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) qui fait des études à la demande des organisations syndicales, créé en même temps que Rexecode et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) pour assurer une diversité d’approches (patronale, académique, syndicale) en matière économique et sociale, est aussi sous la lame de la scie.

L’enjeu, pour la société, est le maintien d’une pluralité d’analyses en tout domaine relevant de politiques publiques, indispensables à la qualité du débat public comme à anticiper les effets négatifs comme positifs des politiques publiques décidées. Ces instances de débats permettent une compréhension fine de l’intérêt général, des approches de la diversité des actrices et acteurs locaux, une richesse de la confrontation des points de vue extérieurs avec ceux des institutions.

Les auteurs des amendements recherchent avant tout à faire taire les opinions divergentes au profit de visions uniformes et homogènes du monde, des visions non pas simplifiées mais simplistes. Or, la pluralité et la qualité des éclairages nourrissant le débat public constituent une composante intégrale de la démocratie.

Alors que la confiance dans les institutions politiques ne cesse pas de reculer, que la démocratie est menacée partout dans le monde par un exercice autoritaire des pouvoirs, il est nécessaire de réaffirmer l’importance des instances de débats, et même de les renforcer.

Entrant en écho avec la frénésie du DOGE (Department of Government Efficiency) dirigé par Elon Musk aux Etats-Unis, ce projet de loi vise moins à simplifier qu’à détruire.

La LDH appelle les parlementaires à retrouver la raison et à refuser ces suppressions dangereuses. Dans un moment crucial où les politiques autoritaires, imposées sans débat, comme des évidences incontestables, sont à l’offensive dans une grande partie du monde, l’heure n’est pas à trancher dans le vif de la démocratie sociale, mais bien à développer les capacités de débat contradictoires et l’expression libre et responsable de la société civile.

Paris, le 11 avril 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Massacre à la tronçonneuse contre la pluralité du débat public !

80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance 12 avril, 2025

Communiqué LDH

Début avril 2025, à l’occasion de la Journée internationale des Roms, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) soutient la vague d’interpellation des député-e-s pour la reconnaissance du génocide des Roms et des Voyageurs perpétré par les nazis.

Il y a quatre-vingts ans que les crimes de génocide ont été révélés, lors de l’ouverture des centres d’extermination que les nazis avaient ouverts dans les territoires polonais : Auschwitz-Birkenau, Belżec, Chelmno, Majdanek, Sobibór, Treblinka. La population juive européenne, singulièrement à l’Est, mais aussi les Roms et Voyageurs de toute l’Europe, ont été assassinés : femmes, enfants, hommes, toutes celles et tous ceux que les nazis considéraient comme des sous-humains, des « Stucks » à traiter pour que leurs territoires en soient libérés.

La commémoration douloureuse de l’extermination des juifs d’Europe doit être aussi celle de la prise en compte de ce génocide qu’a subi la communauté des Roms et Voyageurs. La LDH demande à la représentation nationale d’enfin reconnaître le crime et faire que non seulement la mémoire nationale honore les victimes, mais aussi que le travail historique puisse ne se voir opposer aucun obstacle.

Il sera ainsi possible de prendre toute la mesure de l’enchaînement qui va du contrôle policier et administratif existant au cours des années d’avant la Seconde Guerre mondiale aux camps d’internement ouverts par le gouvernement de Vichy, et, enfin, jusqu’à la déportation et le massacre dès leur arrivée dans les camps d’extermination.

La LDH appuie la campagne du collectif Zor nommée « Des jeunes Roms et Voyageurs interpellent les députés sur les réseaux sociaux », avec des capsules vidéos qui leur donnent la parole : dans un contexte de montée en puissance de l’extrême droite, et de banalisation de l’antitsiganisme, elles et ils tirent la sonnette d’alarme et demandent que le génocide dont leurs anciens ont été victimes soit reconnu dans la loi.

La LDH considère que l’actualité politique montre l’importance de rappeler le passé terrible et de combattre les résurgences et le maintien des discriminations envers les Gitans, Roms, Manouches, Sintis, Yéniches et Voyageurs. C’est ce que dit la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans l’un de ses derniers rapports. La LDH alerte au demeurant contre le risque d’un retour de la proposition de loi Albertini, récemment retirée mais avec l’annonce d’un groupe de travail amorcé par le ministère de l’Intérieur et du dépôt d’une nouvelle proposition de loi transpartisane. Comme d’habitude au nom d’une sécurité devenue vertu première des divers avatars de droite et d’extrême droite, les dispositions envisagées ne visent pas moins qu’à l’éradication du mode de vie des itinérant-e-s, c’est-à-dire une élimination culturelle.

La LDH appelle les député-e-s à discuter et voter un projet de loi pour la reconnaissance du génocide des Roms et des Voyageurs, à l’instar du parlement européen en 2015 et du Conseil de l’Europe.

Paris, le 10 avril 2025

Télécharger le communiqué « 80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance » en PDF

Source: 80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance

Quand la maire d’Aix et le préfet boutent les Roms hors de la République ! 9 avril, 2025

Communiqué

Quand la maire d’Aix et le préfet boutent les Roms hors de la République !

200 Roms environ errent autour d’Aix, dont 60 enfants. La Police les suit pour leur interdire tout lieu pour se poser. Ils étaient du côté de la gare TGV, avertis depuis longtemps que ce terrain devrait être évacué. En concertation avec la sous-préfecture, ils avaient rédigé une charte de « bonne conduite » sur laquelle ils s’étaient engagés, le Sous-Préfet, de son côté leur disait chercher avec les autorités municipales un terrain de repli. On attendait la fin de l’année scolaire (40 enfants scolarisés) pour faire le déménagement Des relations de confiance étaient établies. D’un coup toute relation a été rompue par la sous-préfecture et ils ont reçu jeudi dernier un ordre de libérer le terrain dans les trois jours. On détruit par cette violence tout le travail effectué pour leur insertion, on détruit toute confiance entre eux et les autorités et même les travailleurs sociaux. Ils ont le sentiment qu’on les trompait depuis des mois. C’est un gâchis total.

Préfet des Bouches-du-Rhône et maire d’Aix-en-Provence renouent ainsi avec cette politique systématique d’expulsion des Roms comme on l’avait vu en 2012, en 2018 et bien d’autres fois encore. Peu importe que l’expulsion soit contraire à notre constitution, aux conventions internationales, à l’intérêt supérieur de l’enfant, à la discrimination envers les minorités, peu importe qu’elle aggrave la situation de précarité de ces familles : « l’ordre public » prime sur les droits humains, et même sur la simple humanité.

Les Roms sont stigmatisés, discriminés sur fond de haine raciale. Encore un Autre, trop différent de nous, que l’on ne saurait tolérer à côte de nous ! C’est le droit au logement, le droit des enfants à être scolarisés, le droit au travail qui sont une nouvelle fois bafoués. Ainsi Sophie Joissains fait aussi bien que sa mère, Maryse, dans le déni d’humanité.

9 avril 2025

LdH – Ligue des droits de l’Homme
Section du Pays d’Aix-en-Provence

Soutenir la résistance ukrainienne pour une paix juste et durable 2 avril, 2025

Communiqué LDH

Pour faire face à l’agression de la Russie, l’Ukraine doit désormais aussi résister à des initiatives délétères des autorités politiques américaines.

L’Ukraine devient un terrain chaud de la mise en pratique, par la force et les chantages, d’un agenda de domination imposée par une « loi du plus fort » que partagent les puissances autoritaires et dictatoriales. L’enjeu, une nouvelle fois, est le droit des peuples à décider pacifiquement leur avenir dans leurs frontières sûres et reconnues.

La poursuite d’objectifs conjoints aux autorités russes et états-uniennes, outre ses conséquences directes sur l’Ukraine, est porteuse de risques pour l’ensemble de l’humanité. Pillage des ressources comme jamais depuis le XIXe siècle, temps de reconstitution d’empires de nature coloniale… nos imaginations ne peuvent encore complétement appréhender comment l’arrivée de Trump au pouvoir recompose les enjeux de la période.

Nous sommes dans un contexte où nombre d’enjeux se bousculent, où avoir une vision claire reste difficile, où un débat démocratique reposant sur des faits objectifs fait cruellement défaut.

Une chose est claire. Aujourd’hui, l’Ukraine résiste, son peuple est debout. Plus que jamais, nous devons exprimer notre solidarité. Pour eux, pour nos valeurs, pour un avenir partagé pour l’humanité.

Nous appelons à rejoindre la manifestation de soutien du samedi 5 avril 2025, à 14h, place de la République, à Paris ainsi que les autres initiatives qui auront lieu ailleurs en France.

Paris, le 31 mars 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Soutenir la résistance ukrainienne pour une paix juste et durable

Mayotte : non au « décasage » et à la limitation du droit du sol 2 avril, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) condamne la poursuite à Mayotte d’une politique de criminalisation et de contraintes des personnes vivant dans les habitations précaires. Alors qu’elles ont subi les dévastations dues au cyclone Chido, elles subissent maintenant et de nouveau une destruction de leur lieu d’habitation, en même temps que plane sur elles le projet voulu par le gouvernement d’une mise en cause du droit du sol qui les versera dans le dénuement total, sans ressources, sans logement, sans statut.

La LDH constate que ces pratiques correspondent à une politique issue du passé colonial. Lorsque la consultation pour l’indépendance a été organisée par la France, il n’était alors pas question d’une partition des îles. L’Assemblée générale des Nations unies a entériné le processus en précisant que l’indépendance préserverait « l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores » (1973). Après les résultats favorables à l’indépendance en 1975 (sauf à Mayotte, alors soumise à une intense action en faveur de la scission), le président Valéry Giscard d’Estaing a reconnu l’unité de l’archipel avant de faire volte-face en organisant un référendum sur la seule île de Mayotte en 1976. A la grande satisfaction du parti colonial et de la droite parlementaire, qui voulait garder cette trace de l’ex-empire, la France a justifié la souveraineté sur cette île au nom d’une position géostratégique si importante pour elle, ce qui lui vaut la condamnation répétée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Malgré la séparation, parce qu’il s’agit d’une même population, les relations familiales perdurent. Les déplacements d’une île à l’autre se sont donc poursuivis, tant pour des raisons affectives qu’économiques. A l’inverse d’une solution cohérente, le « visa Balladur » a figé les situations : ne pouvant plus être certains de pouvoir revenir à Mayotte, nombre de Comoriens s’y installent durablement.

La décision française de maintenir une souveraineté sur une seule partie d’un territoire unifié pendant la colonisation a séparé une même population par une frontière qui ne pouvait qu’être poreuse. La conséquence politique en est l’obsession de la chasse aux « migrants » devenue l’orientation centrale de la politique dans ce qui est devenu un département.

Malgré ce statut, l’égalité républicaine n’existe pas à Mayotte. L’absence d’une politique de lutte contre la précarité, la pauvreté et les inégalités – 77% de la population vit sous le seuil national de pauvreté national, avec 267 euros de revenu médian mensuel – a fait des dévastations dues au cyclone une crise sociale majeure. L’eau n’arrive toujours pas régulièrement au robinet, l’électricité n’a été rétablie que deux mois après le passage du cyclone et la moitié des édifices publics ont été endommagés. Selon le rectorat, 30% des bâtiments scolaires sont inutilisables et les administrations restent fermées. La continuité du service public est censée être assurée en ligne mais la fracture numérique est une réalité criante.

La seule réponse au manque de logement a été l’adoption, le 3 janvier 2025, d’un arrêté préfectoral portant réglementation de la vente de tôles pour empêcher la reconstruction des habitats informels, puis, le 7 février 2025, la publication d’un arrêté portant démolition d’un quartier pauvre dont l’exécution est imminente. Depuis la mise en œuvre de l’article 197 de la loi Elan qui autorise les préfets de Guyane et de Mayotte à détruire l’habitat insalubre sur simple décision administrative, pas moins de 3500 logements ont été détruits et 14 500 habitants mis à la rue, avec comme conséquence une forte inflation des loyers. Malgré la dévastation par le cyclone Chido, l’Etat n’hésite pas à poursuivre sa politique de destruction et a programmé, ces jours prochains, une nouvelle opération de « décasage » du quartier Hacomba dans la commune de Bandraboua.

La LDH demande le respect du droit à un logement. Le harcèlement des plus pauvres doit cesser ! Sans relogement envisagé, il n’est pas admissible d’enlever le peu de protection offerte par un toit en tôle, le peu de repère pour les enfants pour suivre leur scolarité.

La LDH constate que les règles ne sont toujours pas les mêmes dans l’hexagone ou à Mayotte, pourtant départementalisé depuis 2011, notamment pour les prestations sociales ou la scolarisation. Un traitement colonial est ainsi appliqué aux Mahorais.

L’obsession de l’immigration clandestine (celle régulière étant fixée à Mayotte en raison de la territorialisation du titre de séjour, qui empêche de s’installer librement sur tout le territoire de la République) a amené à proposer de nouveau, après la loi de 2018, le durcissement des conditions d’obtention de la nationalité française en vertu du droit du sol. La proposition de loi est en cours de vote : le texte sénatorial prévoit qu’une durée minimale de résidence d’un an (et non trois ans comme voté par les députés) soit exigée d’un parent à la date de naissance d’un enfant dans le département pour que celui-ci acquière la nationalité française. Cette disposition va fragiliser encore plus la situation administrative de nombre de jeunes pourtant nés et scolarisés à Mayotte.

La LDH s’oppose à ces mesures dérogatoires du droit commun. Le refus des inégalités et des discriminations que porte la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant voulu par la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide), devraient guider le gouvernement français vers un changement de sa politique.

Paris, le 31 mars 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Mayotte : non au « décasage » et à la limitation du droit du sol

Obligation d’activité des allocataires du RSA : le gouvernement ne respecte pas ses engagements ! 2 avril, 2025

Communiqué du collectif Alerte, dont la LDH est membre

Associations, syndicats, experts et personnes concernées, toutes les composantes du CNLE alertent sur les risques de la loi plein emploi.

Suite à la plénière du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) qui a eu lieu le 11 mars et à la prise de parole d’Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, les associations du collectif Alerte souhaitent rappeler leurs désaccords sur les principes mêmes de cette réforme et alertent sur les conditions de sa mise en œuvre.

Cette réforme revient à tenir pour responsables de leur situation, les personnes privées d’emploi, allocataires du RSA, quand c’est la puissance publique qui devrait consacrer davantage de moyens humains et financiers pour assurer un accompagnement social bienveillant et de qualité. Rappelons qu’à elle seule, la mission travail emploi a ainsi perdu 4 milliards d’euros, soit près de 17 % de son budget.

Nos associations sont fondamentalement opposées au principe de conditionnement du minimum vital qu’est le RSA, qui plus est quand, faute de moyens humains et financiers, les activités demandées aux personnes risquent de relever davantage d’une logique occupationnelle et d’être déconnectées des besoins spécifiques de chacun. Nous défendons de longue date un accompagnement personnalisé, adapté à chaque situation ; or faute de moyens, cette promesse ne sera pas tenue.

Le gouvernement défend, de son côté, l’idée que le bénévolat fasse partie de ces activités.
À ce sujet, le positionnement de nos associations est clair : nous nous y opposons fermement et nous refuserons d’instaurer entre les bénévoles et les personnes que nous accueillons un mécanisme de contrôle des 15 heures d’activité. Nous nous inquiétons de voir de plus en plus de personnes au RSA frapper à la porte de nos associations parce que guidées par la peur de perdre ce maigre revenu.

Nos associations alertent également, depuis la présentation du projet de loi pour le plein emploi, sur le risque inhérent à cette réforme de voir le non-recours au RSA, déjà de plus de 30 %, s’aggraver encore davantage.

Et alors que nombre d’études démontrent le caractère contre-productif des sanctions, notamment parce qu’elles génèrent du non-recours, le gouvernement persiste à vouloir appliquer un nouveau régime de sanctions qui facilitera la possibilité de suspendre le RSA. Nous souhaitons rappeler à la ministre et au gouvernement que les personnes concernées par le RSA, loin d’être « remobilisées » par la menace des sanctions, ressentent de la peur et de la honte, du fait de devoir se justifier en permanence. Elles ont au contraire besoin d’être sécurisées dans leurs ressources et que la relation avec le conseiller soit fondée sur la confiance et l’écoute, de manière à pouvoir se projeter et envisager l’avenir sereinement.

Les associations du Collectif Alerte prennent acte de l’engagement pris par la ministre d’une consultation du CNLE d’ici fin mars sur le décret d’application du nouveau régime de sanctions, mais souhaitent rappeler ce qui relève pour elles, à cette heure, d’impératifs :

  • La nécessité de réserver les sanctions aux cas de fraude avérée.
  • La mise en place d’un revenu insaisissable et incompressible non soumis à sanction.
  • Le rééquilibrage de l’accompagnement, mettant l’accent sur la responsabilité de la puissance publique et l’augmentation significative des moyens humains et financiers dédiés à l’accompagnement.

Paris, le 17 mars 2025

Source: Obligation d’activité des allocataires du RSA : le gouvernement ne respecte pas ses engagements !

Revalorisation des minimas sociaux : le niveau du RSA reste insuffisant 2 avril, 2025

Communiqué du collectif Alerte, dont la LDH est membre

Les ménages les plus pauvres sont les plus affectés par les niveaux de prix élevés. Le retard de revalorisation du RSA multiplie et aggrave leurs privations.

Le RSA ainsi que de nombreuses prestations sociales et familiales seront revalorisés de 1,7 % au 1er avril 2025. Cette revalorisation légale annuelle prend en compte l’inflation constatée l’an dernier.

Le collectif Alerte réitère sa demande d’une revalorisation des minimas sociaux par anticipation de l’inflation prévue, comme c’était le cas avant 2015, et non pas sur la seule base de celle déjà subie pendant plusieurs mois par les ménages pauvres. Cette revalorisation en retard conduit les personnes à avoir, à chaque fois, une perte de pouvoir d’achat pendant plusieurs mois.

Il demande aussi que l’indexation des minimas sociaux se fasse sur les prix à la consommation des ménages modestes, comme c’est le cas pour le Smic, et non pas sur l’inflation moyenne, laquelle ne tient pas compte du panier de consommation des ménages modestes dans lequel l’énergie et l’alimentation pèsent davantage.

Pour des personnes qui n’épargnent rien, chaque hausse de prix non compensée se traduit par des restrictions fortes sur des besoins essentiels, comme la nourriture, le chauffage ou l’habillement.

Pour éradiquer la grande pauvreté, les associations demandent un relèvement significatif des minimas sociaux au-dessus du seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian (1 014 € pour une personne seule), soit près de 70 % d’un Smic net. Car aujourd’hui, le RSA a décroché avec le niveau de vie moyen : il ne représente plus que 39 % du Smic.

Par ailleurs, nous rappelons notre positionnement vis-à-vis de la réforme du RSA et du nouveau régime de sanction qui pénalise encore plus fortement les personnes précaires sans réellement développer l’accompagnement vers l’emploi.

Paris, le 27 mars 2025

Source: Revalorisation des minimas sociaux : le niveau du RSA reste insuffisant

Défendre l’université et la recherche pour défendre la démocratie 27 mars, 2025

Communiqué LDH

L’université et la recherche font aujourd’hui l’objet d’attaques d’une violence sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, partout dans le monde et particulièrement depuis l’élection de Trump aux Etats-Unis. Selon un rapport rédigé par une équipe de chercheurs germano-suédoise, publié le 13 mars 2025, l’indice de liberté académique est en « déclin significatif » dans 34 pays et territoires depuis dix ans. Les universités, les organismes et institutions de recherche, les agences de régulation, sont systématiquement attaquées dans leurs fondements et missions, mais aussi dans leur capacité à fonctionner, par l’administration Trump.

La communauté scientifique est ainsi visée pour ce qui fonde le cœur de son activité, la démarche scientifique, l’honnêteté des interprétations, la liberté de la pensée, et la recherche d’une connaissance qui soit appuyée sur des faits et la vérification des démonstrations ou expériences. Les libertés académiques sont bafouées directement par les décrets américains contrôlant le vocabulaire scientifique et interdisant l’usage de mots – « femme », « diversité, « changement climatique », « minorités » – dans la recherche sous peine de suppression des financements. Il s’agit bien, en entravant le travail scientifique, de distordre les faits, c’est un projet de réécriture du réel que porte Donald Trump. Les décisions de Donald Trump entraînent aussi de graves conséquences pour les communautés scientifiques hors des Etats-Unis mêmes qui travaillent en réseau qui incluent ces équipes états-uniennes. C’est le travail scientifique de l’humanité qui est ainsi attaqué. Particulièrement sur le chantier vital du réchauffement climatique, tout comme en matière de protection de la santé.

Dans le contexte exacerbé aux Etats-Unis, mais qui se développe de façon plus partielle dans d’autres pays (comme en Hongrie, en Italie), la LDH (Ligue des droits de l’Homme) rappelle son attachement à la pleine indépendance du monde universitaire, partout dans le monde. Cette indépendance doit être garantie vis-à-vis de toute emprise d’un pouvoir économique, confessionnel, idéologique et aussi politique.

En France, la liberté académique est un principe constitutionnel depuis 1984 qui interdit juridiquement l’intervention du pouvoir dans la gouvernance d’une université, et la LDH souhaite rappeler l’importance de renforcer l’indépendance de la communauté scientifique travaillant en France et particulièrement la liberté académique malmenée ces dernières années :

– quand les travaux des universitaires dans les domaines des études de genre, des études post-coloniales, sur les forces de l’ordre, les mouvements sociaux, les questions environnementales sont délégitimées par des propos infondés émanant de responsables politiques ;

– quand des membres du gouvernement remettent en cause la pertinence des débats ou analyses, s’exprimant sur cela parfois au sein même des établissements ;

– quand une réforme du CNRS disant viser à concentrer les moyens sur quelques « key-labs » malmène la liberté de la recherche ;

– quand la légitime controverse interne à la communauté scientifique est compromise par des procédures-bâillons ou des procédés d’intimidation internes ou externes ;

– quand l’accès aux sources ou instruments de recherche est entravé ;

– quand les moyens et budgets sont réduits par de coupes budgétaires importantes entrainant des mises sous-tutelle d’universités ;

– quand les formations sont évaluées selon des modalités et sur des critères contestables, ce qui peut porter atteinte à la liberté d’enseignement et ne relever que d’un cadre de pensée utilitariste et néolibéral ;

– quand se multiplient les interdictions de réunions ou de conférences, portant gravement atteinte à la liberté d’expression ;

– quand le libre accès aux études supérieures semble remis en cause par les réformes récentes combinées à des annonces de réduction de capacité d’accueil.

La démocratie est en danger

Les universités sont un indispensable rempart face aux projets totalitaires et antidémocratiques. Elles sont des lieux de production d’un savoir scientifique, de formation à l’esprit critique et à la citoyenneté, d’émancipation individuelle et collective, de résistances à la détérioration profonde du débat public. Leur financement public est une garantie d’indépendance par rapport à des intérêts particuliers qui souhaitent orienter la recherche scientifique dans un sens qui réponde à leurs intérêts propres. C’est aussi en cela et comme cela que les universités sont un élément constitutif des fondements de la démocratie. Le service public d’enseignement supérieur et de recherche doit pouvoir rester un garde-fou de préservation d’une connaissance partagée face aux menaces réactionnaires ou obscurantistes qui vont de pair avec la situation internationale.

Il faut assurer l’indépendance professionnelle des communautés d’enseignement supérieur vis-à-vis des ingérences indues des différents pouvoirs, et préserver leurs principes de fonctionnement dérogatoires au droit commun, aujourd’hui fragilisés par des pressions multiples :

– les universitaires doivent être recrutés et jugés par leurs pairs ;

– le service public d’enseignement supérieur doit rester administré par des conseils composés de membres de la communauté universitaire ;

– le financement du service public d’enseignement supérieur doit être à la hauteur des missions confiées ;

– les franchises universitaires doivent préserver les campus des interventions des forces de l’ordre prises sans le consentement de leur responsable ;

– la recherche doit rester inconditionnellement libre des choix de ses objets, de ses outils, et dans son expression.

La LDH appelle à participer aux mobilisations pour le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, le jeudi 27 mars 2025 et aux manifestations du jeudi 3 avril 2025.

La LDH s’exprime en soutien d’un accueil en France de réfugiés scientifiques voulant quitter leurs employeurs états-uniens. Elle souhaite que des moyens nécessaires supplémentaires permettent que la France soit le choix de nos collègues, et accompagnent cet accueil.

La LDH est intéressée par une réflexion au niveau européen qui généralise la liberté académique et la nécessaire autonomie universitaire selon les meilleures pratiques, y compris dans le contexte où l’enseignement supérieur est une compétence des Etats membres.

Pour la LDH, le précédent états-unien est un avertissement qui doit conduire à renforcer dès à présent l’indépendance de la communauté scientifique en France et particulièrement la liberté académique déjà malmenée souvent dans un non-respect de l’Etat de droit.

Paris, le 27 mars 2025

Télécharger le communiqué LDH « Défendre l’université et la recherche pour défendre a démocratie » en pdf.

Source: Défendre l’université et la recherche pour défendre la démocratie

Vague de haine raciste en ligne après le meurtre de la petite Louise dans l’Essonne 27 mars, 2025

La divulgation du patronyme à consonance maghrébine d’un suspect dans l’enquête du meurtre de la petite Louise, par ailleurs mis hors de cause, a entraîné moult commentaires haineux à la suite de la publication du maire de Longjumeau, qui apportait ses condoléances à la famille.

Suite au décès de la jeune Louise début février 2025, le maire de Longjumeau, où résidait la victime, a publié sur Facebook un message de condoléances.

Sous cette publication se multiplient les propos racistes. Les médiats d’extrême droites avaient en effet relayé le patronyme à consonance maghrébine d’un suspect, par ailleurs mis hors de cause par la suite. Néanmoins, cette information a alimenté des discours haineux en ligne, incitant à la violence et à la discrimination.

Face à ce déferlement de haine, SOS Racisme et la LDH ont attiré l’attention du maire de Longjumeau, visant à ce qu’il retire les dits commentaires soumis à son attention, comme le lui demandaient de nombreux internautes. En effet, si sa publication n’est absolument pas en cause, il lui revient de modérer les commentaires qui y sont ajoutés.

C’est ainsi que l’ancien maire de Beaucaire, M. Julien Sanchez, avait été condamné en 2015 pour n’avoir pas promptement supprimé les commentaires illicites publiés par des tiers sur son mur Facebook. La Cour européenne des droits de l’Homme a confirmé cette jurisprudence dans l’arrêt Sanchez c. France du 2 septembre 2021.

Sos racisme et la LDH souhaitent ainsi sensibiliser les personnalités politiques et médiatiques quant à leur devoir de modération quant aux contenus publiés par des tiers sur leurs réseaux sociaux, et leur rôle dans la lutte contre la haine en ligne.

Source: Vague de haine raciste en ligne après le meurtre de la petite Louise dans l’Essonne

Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre ! 22 mars, 2025

Communiqué LDH

Il faut arrêter cette folie meurtrière. La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat.

Après deux mois de cessez-le-feu le gouvernement d’extrême droite israélien a repris, dans la nuit de lundi à mardi, les bombardements massifs de la population civile de Gaza faisant au moins 400 morts, des centaines de blessé-e-s, un massacre est en cours.

Ces bombardements font suite au nouveau blocage de l’accès à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, à la privation d’énergie pour ses habitantes et habitants, aux assassinats quotidiens des Palestiniennes et Palestiniens en Palestine occupée, à l’agression militaire de grande ampleur de la Cisjordanie, au déplacement forcé de 40 000 réfugié-e-s palestinien-ne-s de Jénine et Tulkarem dont les camps ont été rendus inhabitables, au nettoyage ethnique de la Palestine.

Benyamin Netanyahou, soutenu par Trump et l’internationale d’extrême droite, ne pensant l’avenir que comme construite sur la seule loi du plus fort, ne veut ni d’un nouveau cessez-le-feu, ni de la libération des otages israéliens. Il veut, par une guerre sans limite, un Gaza sans présence palestinienne.

Tous ces actes qui relèvent de la plus sauvage barbarie, sont constitutifs de crimes contre l’humanité !

La France et l’Union européenne doivent exiger un cessez-le-feu immédiat.

La France doit reconnaître sans délai l’Etat de Palestine.

Lire le communiqué « Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre ! »

Paris, le 19 mars 2025

Source: Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre !