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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

8, 10, 18 septembre… Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés 4 septembre, 2025

8, 10, 18 septembre… Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés
8, 10, 18 septembre… Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés
8, 10, 18 septembre… Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés

8, 10, 18 septembre… Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés

Communiqué LDH

Les mesures annoncées en juillet 2025 en lien avec le projet de loi de finances 2026 emportent des conséquences lourdes pour l’accès à des droits fondamentaux avec de nouveaux reculs dans l’action des services publics, pour l’accès aux soins, des régressions du droit du travail, des droits niés pour les personnes étrangères.

Cette perspective a naturellement conduit à des réactions de rejet par des segments entiers de la population, et l’annonce de mobilisations dès ce mois de septembre 2025. Des appels sur les réseaux sociaux comme par la plupart des syndicats vont se traduire par des mobilisations le 10 et le 18 septembre 2025. Ces appels mettent en avant le refus de politiques d’austérité qui vont aggraver les inégalités et les précarités qui marquent les temps présents.

Le Premier ministre a fait le choix de déposer une motion de confiance pour le 8 septembre 2025 qui devrait se traduire par un vote ouvrant une nouvelle étape de la crise politique, toujours en l’absence de majorité au Parlement.

Cette conjonction de crise sociale et de crise institutionnelle provoquée par les décisions du gouvernement est porteuse de risques majeurs pour les droits et libertés.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’inquiète particulièrement de la réaction des pouvoirs publics contre l’expression d’une contestation sociale qui pourtant s’inscrit pleinement dans les voies constitutionnellement garanties de l’expression collective et sociale des opinions et notamment pour les manifestations, les réunions, l’exercice du droit de grève. La LDH en appelle solennellement aux autorités pour ne pas enclencher une telle fuite en avant.

Elle le fait à la lumière de la brutalisation du maintien de l’ordre, des interdictions et entraves aux manifestations, de la répression judiciaire des manifestantes et manifestants, des dissolutions d’associations et de collectifs qui se sont développés depuis une quinzaine d’années contre les expressions légitimes et salvatrices de protestation, composantes nécessaires à une bonne santé de la démocratie. Elle en appelle à l’ensemble des responsables dans les institutions et les lieux de pouvoir politique pour un respect absolu et scrupuleux de l’Etat de droit, des libertés et des droits fondamentaux.

Paris, le 3 septembre 2025

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Pour la Palestine : révoltons-nous ! 4 septembre, 2025

Communiqué LDH et appel à rassemblements les 6 et 7 septembre 2025

Pour le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien et l’application sans réserve du droit international

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à participer aux manifestations en soutien au peuple palestinien organisées les 6 et 7 septembre 2025 par les organisations syndicales CFDT, CGT, Solidaires et FSU. A Paris, la manifestation unitaire partira de la place de la République le samedi 6 septembre à 14h. Nous appelons également au rassemblement sur la place du Panthéon le 6 septembre à 15h des Amis de Standing Together, mouvement judéo-arabe israélien pour la fin de la guerre et pour une paix fondée sur le droit des peuples à l’auto-détermination et l’égalité entre Israéliens et Palestiniens. Nous regrettons la simultanéité de ces initiatives.

La destruction presque complète de Gaza, l’occupation militaire, l’aggravation de la famine, des dizaines et dizaines de morts chaque jour – à 83 % des victimes civiles comme le reconnait l’armée israélienne elle-même –, des bombardements visant des hôpitaux, des journalistes sciemment assassinés, une Cisjordanie meurtrie et soumise à la croissance illimitée de la colonisation : nous sommes en face d’un crime d’effacement du peuple palestinien et de son aspiration légitime d’exister comme peuple souverain jouissant de droits garantis, du droit d’avoir des droits, au fondement même de l’égalité entre les peuples.

Face à ce crime, nous exprimons notre indignation et notre révolte. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) veut dire aux Palestiniennes et Palestiniens qu’elle est à leurs côtés pour défendre leurs droits à la vie, à la dignité, à l’auto-détermination. Le peuple palestinien ne peut, ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la force sans limite que les autorités politiques d’Israël exercent en piétinant l’humanité des Palestiniennes et Palestiniens et le droit international.

C’est en ce sens que nous saluons la décision de la France de reconnaître l’Etat de Palestine comme 148 Etats auparavant parmi lesquels en Europe, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne et la Slovénie. L’Australie et le Canada ont déclaré qu’ils reconnaitraient l’Etat de Palestine et le Royaume-Uni dit l’envisager dès la prochaine assemblée générale de l’ONU.

Il faut cependant aller plus loin, et tout de suite, pour mettre fin à la politique génocidaire et colonialiste de Netanyahou et son gouvernement. Nous demandons à l’Union européenne (UE) de surmonter les réticences d’Etats membres pour faire respecter le droit international comme elle l’a fait tout récemment en soutenant l’Ukraine face à un Donald Trump, prêt à s’aligner sur la Russie. Nous réclamons la suspension de l’accord d’association entre Israël et l‘Europe au motif incontestable qu’Israël ne remplit pas les obligations de l’article 2 qui stipule que, pour en bénéficier, il doit respecter « les droits de l’Homme et des principes démocratiques ». Aujourd’hui 24 % des exportations israéliennes et 31 % de ses importations s’effectuent dans le cadre de ces échanges avec l’Europe. C’est donc un levier pour peser, même s’il ne sera pas suffisant à lui seul.

Nous demandons la suspension de toute livraison d’armes, tant par la France que par l’UE, comme l’Allemagne l’a déjà annoncé. C’est une obligation qui s’impose en application du traité sur le commerce des armes et à tous les membres de l’ONU après les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ).

Nous rappelons avec force que la résolution de l’ONU de septembre 2024, après avis de la CIJ, impose aux Etats membres de prendre des sanctions contre l’occupation illégale des territoires occupés. La LDH, avec l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Plateforme des ONG pour la Palestine, ont déjà listé un certain nombre de mesures qui peuvent être prises immédiatement. Au sein de la communauté internationale, la France doit s’y employer.

La protection des peuples ne souffre aucune exception. Aucune souveraineté d’Israël sur Gaza n’est reconnue par la communauté internationale, comme sur aucun des territoires occupés : par tous les moyens dont ils disposent, les Etats doivent imposer le passage d’une aide alimentaire et médicale massive ainsi que le retour de l’Unwra pour organiser les secours dans un cadre conforme au droit international et en toute sécurité pour les populations secourues.

Nous rendons un hommage appuyé à toutes celles et tous ceux qui, médecins, infirmières et infirmiers, journalistes, tentent d’aider la population de Gaza ou de témoigner au prix, souvent, de leur vie.

Enfin, partout dans le monde, les initiatives se multiplient pour dénoncer les crimes commis contre les Palestiniennes et Palestiniens et exiger la fin de la guerre et la protection du peuple palestinien. Parmi elles, les flottilles pour apporter une aide humanitaire à Gaza sont particulièrement importantes puisque la communauté internationale n’a toujours pas imposé à Israël de faire cesser la famine qu’il organise.

En Israël, les manifestations se multiplient tandis que des organisations de la société civile et des objectrices et objecteurs de conscience combattent, dans un climat de répression accrue, la politique mortifère de leur Etat.

Ailleurs, des organisations ou des regroupements de personnes se réclamant de la judéité dénoncent les actes du gouvernement israélien et s’en désolidarisent « en tant que juifs et juives ». Il est insupportable d’entendre Netanyahou ou encore le chef de la diplomatie américaine assimiler la défense des droits des Palestiniennes et Palestiniens à de l’antisémitisme. La LDH dénonce tous ces amalgames comme ceux qui assimilent les personnes de confession juive à la politique criminelle d’Israël.

Non, le temps n’est pas à regarder ailleurs quand la vie d’un peuple est en jeu.

Révoltons-nous !

Paris, le 3 septembre 2025

Télécharger le communiqué LDH « Pour la Palestine : révoltons-nous ! » en format PDF

Source: Pour la Palestine : révoltons-nous !

Palestine : ouvrez Gaza, cessez-le-feu immédiat ! Stop à la famine, stop au génocide, stop à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid sanctions contre Israël ! 4 septembre, 2025

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Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.

Source: Palestine : ouvrez Gaza, cessez-le-feu immédiat ! Stop à la famine, stop au génocide, stop à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid sanctions contre Israël !

Profilage racial : la Cour européenne des droits de l’Homme se prononce pour la première fois sur les contrôles policiers « au faciès » 28 août, 2025

https://www.ldh-france.org/profilage-racial-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-se-prononce-pour-la-premiere-fois-sur-les-controles-policiers-au-facies/ https://www.ldh-france.org/profilage-racial-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-se-prononce-pour-la-premiere-fois-sur-les-controles-policiers-au-facies/ https://www.ldh-france.org/profilage-racial-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-se-prononce-pour-la-premiere-fois-sur-les-controles-policiers-au-facies/

Un homme ayant subi de multiples contrôles d’identité en dix jours a saisi les juridictions françaises et, par suite, mena la Cour de Strasbourg à se prononcer sur les contrôles policiers « au faciès ».

Six hommes dont cinq ressortissants français et un ressortissant algérien ont été soumis à des contrôles d’identité répétitifs et, selon eux, injustifiés, entre 2011 et 2012, dans diverses villes comme Saint-Ouen, Marseille, Besançon, Vaulx-en-Velin, Roubaix. L’un d’eux a notamment subi trois contrôles en dix jours, dont deux le même jour.

Les requérants ont d’abord sollicité la communication des motifs des contrôles au ministère de l’Intérieur en mars 2012, en vain.

Ils ont ensuite saisi les juridictions judiciaires françaises, jusqu’à la Cour de cassation, qui a rejeté leurs pourvois en novembre 2016, estimant que les allégations de discrimination formulées par les requérants n’étaient pas suffisamment étayées et que, en l’absence de preuve du caractère discriminatoire des contrôles d’identité, la responsabilité de l’Etat ne pouvait être engagée.

La Cour européenne des droits de l’Homme, saisie ensuite, a rendu son arrêt le 26 juin 2025. Elle était appelée à se prononcer pour la première fois de façon directe sur les contrôles policiers dit « au faciès ».

Concernant cinq des six requérants, la CEDH a jugé que le système juridique français, notamment juridictionnel, constituait un cadre légal compatible avec les exigences de la Convention.

En revanche, pour l’un des requérants, la Cour a relevé l’existence d’indices graves, précis et concordants suggérant une discrimination raciale. Le gouvernement n’a pas réussi à dissiper cette suspicion, ce qui a entraîné une violation de l’article 14 (non-discrimination) combiné à l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale).

Ce constat de violation corrobore l’existence de pratiques discriminatoires et systémiques dans le cadre des contrôles d’identité observées de longue date tant par la Défenseure des droits que par les associations.

La LDH continuera de se mobiliser pour la prévention des comportements discriminatoires lors des contrôles d’identité et à se mobiliser auprès de victimes de telles pratiques.

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Marseille : conditions de détention indignes au commissariat de police de Noailles 28 août, 2025

Le 16 avril 2024, le Bâtonnier en exercice de l’Ordre des avocats du Barreau de Marseille, a fait valoir son droit de visite dans les locaux de garde à vue du commissariat de Noailles (1er arrondissement de Marseille).

Le rapport de visite a été par suite communiqué au chef de poste des geôles de garde à vue, au commissaire responsable, ainsi qu’au préfet des Bouches-du-Rhône. Le 5 juin 2024, le préfet des Bouches-du-Rhône prenait l’engagement de faire procéder à des mesures visant à l’amélioration des conditions de détention.

Le 22 avril 2025, soit une année plus tard, la Bâtonnière et le vice-bâtonnier ont exercé leur droit de visite dans les mêmes locaux.

Ils ont alors dressé un rapport permettant de constater qu’aucune des mesures évoquées par le préfet des Bouches-du-Rhône n’avait été appliquée, et que les conditions matérielles de garde à vue au sein du commissariat de Noailles demeuraient attentatoires au respect de la dignité humaine.

C’est aux fins de faire cesser ces situations attentatoires à la dignité et aux droits de la défense des personnes gardées à vue que l’Ordre des avocats du Barreau de Marseille a saisi, le 16 juin 2025, le juge des référés du tribunal administratif de Marseille, afin que soient prises toutes les mesures utiles et nécessaires pour remédier à cette situation.

Le 2 juillet 2025, la LDH est intervenue volontairement au soutien de cette requête.

Source: Marseille : conditions de détention indignes au commissariat de police de Noailles

Contrôles d’identité généralisés sur l’ensemble du territoire sur ordre du ministre de l’Intérieur 28 août, 2025

Par instruction en date du 12 juin 2025, le ministre de l’Intérieur a prévu une opération nationale de contrôle des flux du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 2025 à 20 heures, cette opération s’inscrivant dans la lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine en tant que priorité nationale.

Cette opération vise à organiser en priorité les contrôles à bord des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans l’ensemble des gares ferroviaires, ainsi que dans les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières.

Des contrôles sont également prévus au départ et à l’arrivée des bus en gare.

Il s’agit d’opérations coordonnées avec les services de la SNCF ainsi que les forces qui composent la Force Frontières.

Au regard du caractère discriminatoire incontestable de ces mesures et de l’atteinte portée à la liberté d’aller et venir, la LDH, le Mrap et SOS racisme ont saisi le 10 août 2025, le Conseil d’Etat d’un recours en annulation à l’encontre de cette instruction ministérielle. D’autres organisations devraient être intervenantes volontaires.

Source: Contrôles d’identité généralisés sur l’ensemble du territoire sur ordre du ministre de l’Intérieur

Exécutions sommaires à Gaza : des snipers binationaux mis en cause devant la justice française 28 août, 2025

La LDH poursuit sa mobilisation dans la lutte contre l’impunité des acteurs franco-israéliens susceptibles d’avoir participé aux crimes ayant cours à Gaza.

Un reportage réalisé par un journaliste palestinien, Younis Tirawi, a révélé l’existence d’une unité de tireurs d’élite – le 9e peloton de la compagnie auxiliaire du 202e bataillon parachutiste –  au sein de de l’armée israélienne, désignée dans le documentaire sous le nom de « Ghost Unit ». Les soldats de cette unité sont directement mis en cause pour avoir procédé à l’exécution sommaire de civils palestiniens, entre novembre 2023 et mars 2024 à Gaza. Les soldats franco-israéliens Sasha A. et Gabriel B. figuraient parmi les membres de cette unité, composée essentiellement de binationaux.

Des éléments de preuve importants recueillis par les organisations plaignantes ont permis de corroborer les faits présentés dans le reportage.

Par conséquent, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres Al-Haq, Al Mezan, le Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) et la LDH, ainsi que l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), ont saisi le Pôle crimes contre l’humanité du Tribunal judiciaire de Paris d’une plainte avec constitution de partie civile le 1er juillet 2025 visant ces deux soldats pour atteintes volontaires à la vie constitutives de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.

D’autres plaintes visant des soldats binationaux membres de cette même unité seront prochainement déposées en Italie et devant d’autres juridictions européennes, tandis que des enquêtes sont déjà en cours en Afrique du Sud et en Belgique.

Nos organisations demandent l’ouverture d’une enquête à l’encontre de ces deux soldats franco-israéliens.

Le communiqué de presse du 1er juillet 2025 dont la LDH est signataire : https://www.ldh-france.org/executions-sommaires-a-gaza-depot-de-plainte-contre-des-snipers-binationaux-en-france/

Source: Exécutions sommaires à Gaza : des snipers binationaux mis en cause devant la justice française

Mort du streameur Jean Pormanove : « Il aura fallu un drame et une tempête médiatique pour contraindre les autorités politiques à l’action » 26 août, 2025

25 août 2025 – tribune «Mort du streameur Jean Pormanove : « Il aura fallu un drame et une tempête médiatique pour contraindre les autorités politiques à l’action »», publiée sur le monde
25 août 2025 – tribune «Mort du streameur Jean Pormanove : « Il aura fallu un drame et une tempête médiatique pour contraindre les autorités politiques à l’action »», publiée sur le monde
25 août 2025 – tribune «Mort du streameur Jean Pormanove : « Il aura fallu un drame et une tempête médiatique pour contraindre les autorités politiques à l’action »», publiée sur le monde

Tribune de Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Lire la tribune sur le monde.

Le système de régulation des contenus ne peut fonctionner sans une volonté politique forte, affirme, dans une tribune au « Monde », la présidente de la Ligue des droits de l’homme, qui avait saisi en vain l’Arcom, en février, au sujet du streameur violenté à mort en direct sur la plateforme Kick.

Un homme, Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, est mort après douze jours de violences sous l’œil des caméras de quelques très mauvais « réalisateurs » et sous ceux de milliers d’internautes voyeurs. Cette fois, il ne s’agit pas d’une fiction telle que filmée par le cinéaste Bertrand Tavernier (1941-2021) en 1980 dans La Mort en direct, dans lequel il dénonçait le voyeurisme et la société du spectacle. La violence est une donnée inhérente aux sociétés humaines et, des jeux du cirque aux exécutions en public, les individus ont souvent payé pour regarder souffrir leurs congénères.

Mais le numérique a amplifié ce phénomène. Les contenus haineux et violents sur les plateformes sont d’une telle intensité qu’elle atteint la santé mentale des modérateurs. Dans le cas de la plateforme Kick diffusant la chaîne « Jean Pormanove », un cran a été franchi, puisque les voyeurs payaient non seulement pour assister au spectacle d’humiliation et de violence, mais aussi pour l’encourager.

Pour la LDH (Ligue des droits de l’homme), au-delà des questions morales que posent ces phénomènes, plusieurs problèmes doivent être traités. Contrairement à ce qu’a pu dire la ministre chargée du numérique, Clara Chappaz, Internet n’est pas une zone de non-droit. Les créateurs de contenus peuvent ainsi être amenés à répondre de leurs propos (en l’occurrence homophobes et handiphobes, mais ce peut être également des propos racistes, antisémites, sexistes, etc.) ou de leurs actes.

Ainsi, la LDH avait dénoncé, dans sa saisine de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de février, des violences commises et le délit de diffusion de ces images. Par ailleurs, l’Union européenne (UE) a laborieusement mis en œuvre règlements ou directives pour protéger les données personnelles et pour réguler les plateformes.

Défaut d’impulsion

Le règlement sur les services numériques contraint en effet la France à la surveillance et à la régulation des plateformes en ligne : protection des utilisateurs, obligation de transparence, suppression des contenus illégaux. La mise en œuvre de ces obligations a été confiée à l’Arcom, autorité administrative indépendante censée disposer de pouvoirs suffisants à cette fin. Il y a pour autant un fossé entre théorie et pratique.

Le traitement de la plateforme australienne Kick met en lumière les obstacles auxquels l’Arcom est confrontée. Alertée dès février par la LDH, mais ne disposant que de 23 salariés pour le contrôle des plateformes, elle n’a pas pu entamer un dialogue efficace avec Kick du fait de l’absence de désignation par celle-ci d’un représentant légal sur le sol européen, et alors même que le règlement sur les services numériques l’y contraignait. Or seule la volonté politique de faire pression sur cette plateforme a permis d’aboutir à une telle désignation, à Malte. Il aura fallu un drame et une tempête médiatique pour contraindre les autorités politiques à l’action.

Ce défaut d’impulsion et de soutien à l’Arcom est rendu d’autant plus inquiétant au regard du caractère transfrontalier des problématiques du numérique. Et ce, d’autant plus que l’UE n’a pas voulu encourager le développement d’un secteur du numérique européen. En 2018, la LDH avait pourtant plaidé, en vain, pour une souveraineté numérique de l’Europe, qui serait d’ailleurs utile pour lutter contre les attaques et ingérences numériques, et la manipulation des algorithmes qui favorisent des contenus nocifs (comme sur X, ex-Twitter).

Ces manques profitent largement à une extrême droite qui, ayant compris que la violence, l’invective et la haine favorisent la viralité, utilise ces plateformes peu ou pas modérées pour promouvoir des idées nationalistes, racistes, xénophobes ou antiféministes qui rassemblent les utilisateurs partageant ces idées, renforçant ainsi son influence dans le débat public.

Malgré les nombreux scandales touchant au fonctionnement démocratique (Cambridge Analytica, « Macron Leaks »…) et les liens des dirigeants des Gafam [Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft] avec le président des Etats-Unis, nos dirigeants continuent de s’exprimer sur X et ne montrent pas de volonté de faire appliquer les règlements.

Le principe de liberté d’expression justifie l’absence de responsabilité des plateformes sur les contenus dont l’Arcom ne contrôle pas la licéité, sauf cas manifestement illégal. Cette dernière saisit alors [la plateforme de signalement] Pharos ou la justice. Mais ce système équilibré ne peut fonctionner que si elle a les moyens humains d’imposer aux plateformes une régulation et une modération adéquates, sans traiter correctement les cas de violences. Il faut aussi que la justice ait les moyens de réagir, et que les policiers soient formés. Au-delà des campagnes de communication gouvernementales, il faut en faire une priorité politique.

Sur Internet, la liberté d’expression doit rester une valeur essentielle, et les réactions immédiates, face au choc de cette mort en ligne, réclamant l’augmentation des interdictions ne sont pas pertinentes dans une société démocratique. En revanche, l’Etat doit de toute urgence mettre les moyens d’y faire respecter le droit. En finir avec l’absence d’une modération exigeante est donc un enjeu crucial pour une société inclusive, dont le fonctionnement démocratique permette de rejeter les discours de haine.

Nathalie Tehio, présidente de la LDH.

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Vierzon : la chasse aux précaires décomplexée 26 août, 2025

Interdiction de mendicité : Par un premier arrêté en date du 16 mai 2025, affiché le 1er juin, la maire de Vierzon a interdit la mendicité sur un nombre considérable de voies et places de la ville. Loin de s’embarrasser de quelconque justification, la mendicité est interdite indépendamment de toute considération liée à l’ordre public comme le font – certes de façon parfaitement infondée – ses homologues dans de nombreuses villes pour tenter de donner une base légale à cette interdiction.

La LDH a introduit le 30 juillet 2025 un recours en annulation, assorti d’un référé-suspension devant le tribunal administratif d’Orléans.

Par une ordonnance du 5 août 2025, le juge des référés a prononcé une ordonnance de non-lieu à statuer, la maire de la commune de Vierzon ayant abrogé le 4 août 2025 son arrêté portant interdiction de mendier sur certaines voies et places de la ville.

Source: Vierzon : la chasse aux précaires décomplexée

Hyères : l’interdiction permanente de l’exercice de la mendicité 26 août, 2025

Le 10 juin 2025, le maire de Hyères a pris un arrêté réglementant les activités constitutives de troubles à l’ordre public sur des secteurs délimités de la ville. Sont ainsi interdits :

  • toutes occupations abusives et prolongées des rues et autres dépendance domaniales, accompagnées ou non de sollicitations à l’égard des passants, d’un état d’ébriété ou d’un comportement de nature à présenter un trouble à l’ordre public ou de nature à entraver la libre circulation des personnes, l’accès aux bâtiments notamment les immeubles d’habitation et commerces ;
  • les regroupements de plusieurs chiens en stationnement prolongé sur la voie publique, même accompagnés de leurs maîtres ou tenus en laisse lorsqu’ils portent atteinte à la sûreté ou à la commodité de passage sur les voies, qu’ils sont accompagnés d’un comportement agressif ou d’aboiements intempestifs ou qu’ils portent atteinte à la propreté et à la salubrité des voies.

L’arrêté ne contient aucune limite temporelle revêtant ainsi les interdictions susvisées d’un caractère permanent.

Au regard de la violation de la liberté d’aller et venir et du principe de la libre utilisation du domaine public, la LDH a saisi le 11 juillet 2025 le tribunal administratif de Toulon d’un recours en annulation, assorti d’un référé-suspension.

Par une ordonnance du 29 juillet 2025, le juge des référés a rejeté la requête en considérant qu’en l’état de l’instruction, aucun des moyens soulevés n’était propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté attaqué.

Un recours au fond demeure pendant.

Source: Hyères : l’interdiction permanente de l’exercice de la mendicité