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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport ! 17 avril, 2025

Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !
Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !
Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !

Episode 38 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Capucine Blouet, juriste et membre de la LDH

Des Voix et des droits” donne la parole à Capucine Blouet au sujet de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport adoptée, en première lecture, par le Sénat et prochainement inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Pour la LDH, cette proposition de loi est discriminatoire, contraire à la liberté de conscience et de religion, et à l’autonomie personnelle des femmes musulmanes.

Temps d’écoute : 17 min 52 s

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Source: Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !

État de droit – indépendance de la justice : un état des lieux 12 avril, 2025

Table ronde sur l’Etat de droit le 17 avril 2025 de 18h à 20h30, au siège de la LDH et en visio, (sur inscription)

Pour analyser et défendre l’Etat de droit et l’indépendance de la justice, seront présent-e-s  :
Tchérina Jérolon, responsable du programme Conflits, migrations et justice à Amnesty International-France, reviendra sur les attaques à l’encontre de la CPI et la CIJ ;
Céline Roux, adjointe de la Défenseure des droits en charge de la déontologie des professions de sécurité, s’interrogera sur les mécanismes d’évitement du juge, pourtant garant des libertés, par exemple par la procédure d’amende forfaitaire ;
Alexandrina Najmowicz, secrétaire générale du Forum civique européen, parlera de l’Etat de droit en Europe, le concept et les attaques sur l’indépendance des juridictions notamment en Hongrie et en Pologne ;
Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), insistera sur la nécessité, au-delà de sa défense, d’approfondir l’Etat de droit, particulièrement l’indépendance de la justice ;
Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (Saf), interviendra sur l’indispensable séparation des pouvoirs ainsi que les attaques à l’encontre des avocat-es ;
Thomas Giraud, président du Syndicat Justice administrative collective et indépendante (Jaci), se penchera sur les attaques à l’encontre du juge administratif ;
Judith Allenbach, présidente du Syndicat de la magistrature (SM), reviendra sur les attaques à l’encontre du juge judiciaire ;
et Isabelle Boucobza, professeure en droit public à l’université Paris Nanterre, interviendra sur la liberté d’expression des magistrat-e-s.

Inscription obligatoire

La remise en cause de la légitimité de l’autorité judiciaire, de la justice en général  et de l’Etat de droit a, dans plusieurs pays d’Europe comme Outre-Atlantique, pris un nouveau virage ces derniers mois.

Les attaques contre les magistrats se multiplient et sont de plus en plus virulentes, qu’elles émanent des réseaux sociaux, de certains médias, de représentants politiques voire, des plus hauts sommets de l’exécutif, en l’occurrence de ministres d’Etat.

Elles visent, bien sûr, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, la justice judiciaire : les nombreuses menaces de morts proférées à l’encontre des juges ayant prononcé la décision de condamnation du 31 mars à l’encontre de certain-es élu-es du Rassemblement national (RN), ou des procureurs ayant pris des réquisitions de mise en accusation à l’encontre du fonctionnaire de police mis en examen dans l’enquête ouverte à la suite du décès de Nahel Merzouk, en sont les illustrations les plus récentes et les plus emblématiques.

La portée de ces remises en cause s’étend désormais aussi à la justice administrative, comme en témoignent les violentes prises à partie de magistrats administratifs en ce début d’année 2025, à la suite de décisions d’annulation du projet autoroutier de l’A69 ou d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) concernant un influenceur algérien.

Enfin, ces attaques, qui ne manquent pas de viser le Conseil constitutionnel, qui n’est pourtant pas composé de magistrats, ciblent également la justice internationale : la Cour européenne des droits de l’homme fait l’objet d’attaques régulières et, plus récemment, la Cour pénale internationale, à travers la figure de son procureur Karim Khan, à la suite de sa demande de mandat d’arrêt international contre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, ou même la Cour internationale de justice (ONU).

Ces attaques à géométrie variable mais d’intensité croissante sur l’ensemble des juridictions chargées de contrôler le respect des lois, de la Constitution, des conventions internationales, que ce soit par l’administration, l’exécutif, le législateur, ou les personnes titulaires d’un mandat public, agissent comme une lame de fond au sein de nos démocraties. En résultent une démonétisation progressive de la valeur même de la loi et de la force du droit comme outils de régulation et de pacification des rapports sociaux.

Ainsi, que comprendre, derrière l’accusation largement relayée par les médias mainstream et personnalités politiques de tout bords, de l’existence d’un « gouvernement des juges » ? L’idée que l’indépendance de la justice serait une entrave à l’efficacité de l’administration ou encore que l’acte de juger s’opposerait à la souveraineté populaire renvoie à une puissante rhétorique contre la répartition du pouvoir. Contester le rôle de contre-pouvoir démocratique assigné à l’autorité judiciaire revient, de façon sous-jacente, à remettre en cause le régime même de la séparation des pouvoirs et a pour effet de déstabiliser la démocratie.

Si notre système de justice présente assurément des dysfonctionnements, du fait d’un manque structurel de moyens mais aussi de failles institutionnelles, ces failles sont instrumentalisées et certains s’en servent pour les retourner contre les juges eux-mêmes.  Or, il faut dissocier la critique légitime d’une décision ou la réflexion sur la justice de la mise en cause de juges ad personam.

Nous devons aussi alerter sur les lois qui ont attaqué la liberté d’expression des magistrats ou sur les attaques contre l’indépendance des juges dans des pays autoritaires comme la Hongrie, la Pologne ou par Trump aux Etats-Unis.

Source: État de droit – indépendance de la justice : un état des lieux

Marche mondiale du cannabis 12 avril, 2025

Appel à rassemblement le samedi 3 mai 2025, à Paris, signé par la LDH

Une mobilisation inédite contre l’échec criminogène de la prohibition

Le samedi 3 mai 2025, à l’occasion de la Marche mondiale du cannabis, un rassemblement statique aura lieu, de 14h à 18h, place de la République à Paris, pour dénoncer les ravages de la politique prohibitionniste et appeler à une légalisation régulée, pragmatique et respectueuse des droits humains.

Une première en France : un front uni
Pour la première fois, plus d’une vingtaine de structures partenaires (associations d’usagers, de réduction des risques, médias spécialisés, collectifs citoyens…) coorganisent cette mobilisation. Un village militant accueillera le public avec stands d’information, réduction des risques (RdR), prises de parole et débats.

Un happening marquant : les cercueils de la prohibition
Un moment fort ponctuera cette journée : une action symbolique puissante avec des cercueils en carton représentant les victimes de la guerre aux drogues en France. Ces cercueils rendront hommage à :
• celles et ceux tombé·es dans les règlements de compte liés au trafic ;
• les victimes collatérales de cette guerre absurde ;
• les forces de l’ordre, prises dans un engrenage aussi violent que inefficace.

Pour une politique cohérente, humaine et efficace
Alors que la prohibition continue d’alimenter les réseaux criminels, les violences et les discriminations, la société civile appelle à une légalisation du cannabis : assèchement du trafic , prévention, réduction des risques et le respect des libertés individuelles.

Rendez-vous le samedi 3 mai 2025, à Paris !
Consommateurs ou non, citoyens, professionnels de la santé, élus, militants, ou simples observateurs d’un système à bout de souffle : faites entendre une autre voix.

Rassemblement statique le samedi 3 mai 2025 , de 14h à 18h, place de la République à Paris.

Paris, le 10 avril 2025

Télécharger le communiqué « Marche Mondiale du Cannabis – 3 mai 2025 à Paris » en pdf

Source: Marche mondiale du cannabis

Proposition de loi sur le « narcotrafic » : vers un nouvel échec du tout répressif 12 avril, 2025

Communiqué du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) dont la LDH est membre

Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) publie aujourd’hui une analyse critique de la proposition de loi sur le « narcotrafic ». Le CNPD dénonce l’approche partiale de ce texte qui ignore à la fois les facteurs qui favorisent les trafics et les questions sociales et sanitaires plus larges posées par la question des drogues. Pour les organisations d’usagers, magistrats, policiers, professionnels de l’addictologie, défenseurs des droits humains et de la santé membres du CNPD, expertes dans le domaine des drogues, l’approche répressive de la proposition de la loi la condamne à l’échec.

Demain 10 avril 2025, la commission mixte paritaire du Parlement se réunit pour examiner la proposition de loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic ». Pourtant, ce texte persiste dans une approche exclusivement répressive de la question des drogues en ignorant à la fois les causes profondes des trafics et les enjeux sociaux et sanitaires en lien avec ces consommations. Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) dénonce cette politique vouée à l’échec et appelle à un changement d’approche.

Sortir du piège… de la répression

Les trafics de stupéfiants constituent indéniablement des enjeux majeurs pour notre société. Pourtant, la proposition de loi refuse d’examiner les causes profondes de ces phénomènes et ignore les réalités socio-économiques qui conduisent certains individus vers des activités de trafic.

Elle ne revient pas sur l’actuelle stratégie de répression dont les moyens considérables (1,2 milliard d’euros en 2024) se concentrent davantage sur les consommateurs (80 % des infractions alors que seules 9 % concernent le trafic) que sur le démantèlement des réseaux criminels ni sur la multiplication des opérations médiatiques telle « Place nette XXL » et les annonces de saisies record sans résultat tangible.

De surcroît, le CNPD s’alarme, aux côtés de nombreuses organisations de défense des droits, des graves atteintes aux libertés fondamentales contenues dans cette proposition de loi, notamment l’instauration d’un régime carcéral « haute sécurité » similaire au modèle italien déjà condamné par les instances internationales.

Face à cet échec annoncé, il est temps de changer d’approche

Face à cet échec programmé, le CNPD propose trois axes de réforme concrets et susceptibles de réellement changer les choses :

  1. adopter une politique globale qui s’attaque aux véritables causes du trafic, notamment les facteurs sociaux et économiques, et qui replace ce phénomène dans le contexte plus large du grand banditisme (trafics d’êtres humains, blanchiment, trafic d’armes) dont le trafic de drogues n’est qu’un aspect ;
  2. investir dans une approche sanitaire et sociale qui abandonne les discours stigmatisants vis-à-vis des consommateur-trice-s au profit de solutions concrètes de prévention, de réduction des risques et de soins adaptés ;
  3. explorer sans délai les modèles alternatifs de régulation des stupéfiants, déjà expérimentés dans plusieurs pays, afin de soustraire ces marchés de l’emprise des réseaux mafieux et d’en réduire les impacts négatifs sur la société.

Le CNPD appelle les parlementaires et l’ensemble des responsables politiques à s’engager dans un débat public éclairé sur cette question majeure de société, loin des effets d’annonce et des postures sécuritaires qui ont démontré depuis des décennies leur inefficacité.

Signataires : ASUD  (Autosupport des usagers de drogues), Cannabis Sans Frontières, CIRC (Collectif d’information et de recherche cannabique), Fédération Addiction, GRECC (Groupe de recherche et d’échanges sur le cannabis), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Médecins du monde, NORML France, PCP (Police contre la prohibition), Safe, SOS Addictions, Syndicat de la magistrature.

À propos du CNPD : Depuis 2018, le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) rassemble des organisations d’usagers, magistrats, policiers, professionnels de l’addictologie, défenseurs des droits humains et de la santé. Ensemble, nous œuvrons pour une réforme des politiques des drogues en France en plaidant pour une approche fondée sur la réduction des risques, la prévention et la protection des droits des personnes.

Paris, le 9 avril 2025

Lire la note et télécharger le communiqué « proposition de loi sur le narcotrafic : vers un nouvel échec du tout répressif » en PDF.

Source: Proposition de loi sur le « narcotrafic » : vers un nouvel échec du tout répressif

Massacre à la tronçonneuse contre la pluralité du débat public ! 12 avril, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’oppose avec force aux tentatives de suppression quasi totale des lieux de consultation de la société civile.

Dans le cadre de la discussion en commission parlementaire du projet de loi dit de « simplification de la vie économique », des amendements proposent rien de moins que la suppression des Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser), du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) – qui comprend le Conseil de la famille, le Conseil de l’enfance et le Conseil de l’âge –, de l’ADEME. Sont aussi visés le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), les Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress), le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire ou encore la Commission nationale de santé. Enfin l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) qui fait des études à la demande des organisations syndicales, créé en même temps que Rexecode et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) pour assurer une diversité d’approches (patronale, académique, syndicale) en matière économique et sociale, est aussi sous la lame de la scie.

L’enjeu, pour la société, est le maintien d’une pluralité d’analyses en tout domaine relevant de politiques publiques, indispensables à la qualité du débat public comme à anticiper les effets négatifs comme positifs des politiques publiques décidées. Ces instances de débats permettent une compréhension fine de l’intérêt général, des approches de la diversité des actrices et acteurs locaux, une richesse de la confrontation des points de vue extérieurs avec ceux des institutions.

Les auteurs des amendements recherchent avant tout à faire taire les opinions divergentes au profit de visions uniformes et homogènes du monde, des visions non pas simplifiées mais simplistes. Or, la pluralité et la qualité des éclairages nourrissant le débat public constituent une composante intégrale de la démocratie.

Alors que la confiance dans les institutions politiques ne cesse pas de reculer, que la démocratie est menacée partout dans le monde par un exercice autoritaire des pouvoirs, il est nécessaire de réaffirmer l’importance des instances de débats, et même de les renforcer.

Entrant en écho avec la frénésie du DOGE (Department of Government Efficiency) dirigé par Elon Musk aux Etats-Unis, ce projet de loi vise moins à simplifier qu’à détruire.

La LDH appelle les parlementaires à retrouver la raison et à refuser ces suppressions dangereuses. Dans un moment crucial où les politiques autoritaires, imposées sans débat, comme des évidences incontestables, sont à l’offensive dans une grande partie du monde, l’heure n’est pas à trancher dans le vif de la démocratie sociale, mais bien à développer les capacités de débat contradictoires et l’expression libre et responsable de la société civile.

Paris, le 11 avril 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Massacre à la tronçonneuse contre la pluralité du débat public !

80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance 12 avril, 2025

Communiqué LDH

Début avril 2025, à l’occasion de la Journée internationale des Roms, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) soutient la vague d’interpellation des député-e-s pour la reconnaissance du génocide des Roms et des Voyageurs perpétré par les nazis.

Il y a quatre-vingts ans que les crimes de génocide ont été révélés, lors de l’ouverture des centres d’extermination que les nazis avaient ouverts dans les territoires polonais : Auschwitz-Birkenau, Belżec, Chelmno, Majdanek, Sobibór, Treblinka. La population juive européenne, singulièrement à l’Est, mais aussi les Roms et Voyageurs de toute l’Europe, ont été assassinés : femmes, enfants, hommes, toutes celles et tous ceux que les nazis considéraient comme des sous-humains, des « Stucks » à traiter pour que leurs territoires en soient libérés.

La commémoration douloureuse de l’extermination des juifs d’Europe doit être aussi celle de la prise en compte de ce génocide qu’a subi la communauté des Roms et Voyageurs. La LDH demande à la représentation nationale d’enfin reconnaître le crime et faire que non seulement la mémoire nationale honore les victimes, mais aussi que le travail historique puisse ne se voir opposer aucun obstacle.

Il sera ainsi possible de prendre toute la mesure de l’enchaînement qui va du contrôle policier et administratif existant au cours des années d’avant la Seconde Guerre mondiale aux camps d’internement ouverts par le gouvernement de Vichy, et, enfin, jusqu’à la déportation et le massacre dès leur arrivée dans les camps d’extermination.

La LDH appuie la campagne du collectif Zor nommée « Des jeunes Roms et Voyageurs interpellent les députés sur les réseaux sociaux », avec des capsules vidéos qui leur donnent la parole : dans un contexte de montée en puissance de l’extrême droite, et de banalisation de l’antitsiganisme, elles et ils tirent la sonnette d’alarme et demandent que le génocide dont leurs anciens ont été victimes soit reconnu dans la loi.

La LDH considère que l’actualité politique montre l’importance de rappeler le passé terrible et de combattre les résurgences et le maintien des discriminations envers les Gitans, Roms, Manouches, Sintis, Yéniches et Voyageurs. C’est ce que dit la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans l’un de ses derniers rapports. La LDH alerte au demeurant contre le risque d’un retour de la proposition de loi Albertini, récemment retirée mais avec l’annonce d’un groupe de travail amorcé par le ministère de l’Intérieur et du dépôt d’une nouvelle proposition de loi transpartisane. Comme d’habitude au nom d’une sécurité devenue vertu première des divers avatars de droite et d’extrême droite, les dispositions envisagées ne visent pas moins qu’à l’éradication du mode de vie des itinérant-e-s, c’est-à-dire une élimination culturelle.

La LDH appelle les député-e-s à discuter et voter un projet de loi pour la reconnaissance du génocide des Roms et des Voyageurs, à l’instar du parlement européen en 2015 et du Conseil de l’Europe.

Paris, le 10 avril 2025

Télécharger le communiqué « 80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance » en PDF

Source: 80 ans après, le génocide des Roms mérite reconnaissance

Quand la maire d’Aix et le préfet boutent les Roms hors de la République ! 9 avril, 2025

Communiqué

Quand la maire d’Aix et le préfet boutent les Roms hors de la République !

200 Roms environ errent autour d’Aix, dont 60 enfants. La Police les suit pour leur interdire tout lieu pour se poser. Ils étaient du côté de la gare TGV, avertis depuis longtemps que ce terrain devrait être évacué. En concertation avec la sous-préfecture, ils avaient rédigé une charte de « bonne conduite » sur laquelle ils s’étaient engagés, le Sous-Préfet, de son côté leur disait chercher avec les autorités municipales un terrain de repli. On attendait la fin de l’année scolaire (40 enfants scolarisés) pour faire le déménagement Des relations de confiance étaient établies. D’un coup toute relation a été rompue par la sous-préfecture et ils ont reçu jeudi dernier un ordre de libérer le terrain dans les trois jours. On détruit par cette violence tout le travail effectué pour leur insertion, on détruit toute confiance entre eux et les autorités et même les travailleurs sociaux. Ils ont le sentiment qu’on les trompait depuis des mois. C’est un gâchis total.

Préfet des Bouches-du-Rhône et maire d’Aix-en-Provence renouent ainsi avec cette politique systématique d’expulsion des Roms comme on l’avait vu en 2012, en 2018 et bien d’autres fois encore. Peu importe que l’expulsion soit contraire à notre constitution, aux conventions internationales, à l’intérêt supérieur de l’enfant, à la discrimination envers les minorités, peu importe qu’elle aggrave la situation de précarité de ces familles : « l’ordre public » prime sur les droits humains, et même sur la simple humanité.

Les Roms sont stigmatisés, discriminés sur fond de haine raciale. Encore un Autre, trop différent de nous, que l’on ne saurait tolérer à côte de nous ! C’est le droit au logement, le droit des enfants à être scolarisés, le droit au travail qui sont une nouvelle fois bafoués. Ainsi Sophie Joissains fait aussi bien que sa mère, Maryse, dans le déni d’humanité.

9 avril 2025

LdH – Ligue des droits de l’Homme
Section du Pays d’Aix-en-Provence

Soutenir la résistance ukrainienne pour une paix juste et durable 2 avril, 2025

Communiqué LDH

Pour faire face à l’agression de la Russie, l’Ukraine doit désormais aussi résister à des initiatives délétères des autorités politiques américaines.

L’Ukraine devient un terrain chaud de la mise en pratique, par la force et les chantages, d’un agenda de domination imposée par une « loi du plus fort » que partagent les puissances autoritaires et dictatoriales. L’enjeu, une nouvelle fois, est le droit des peuples à décider pacifiquement leur avenir dans leurs frontières sûres et reconnues.

La poursuite d’objectifs conjoints aux autorités russes et états-uniennes, outre ses conséquences directes sur l’Ukraine, est porteuse de risques pour l’ensemble de l’humanité. Pillage des ressources comme jamais depuis le XIXe siècle, temps de reconstitution d’empires de nature coloniale… nos imaginations ne peuvent encore complétement appréhender comment l’arrivée de Trump au pouvoir recompose les enjeux de la période.

Nous sommes dans un contexte où nombre d’enjeux se bousculent, où avoir une vision claire reste difficile, où un débat démocratique reposant sur des faits objectifs fait cruellement défaut.

Une chose est claire. Aujourd’hui, l’Ukraine résiste, son peuple est debout. Plus que jamais, nous devons exprimer notre solidarité. Pour eux, pour nos valeurs, pour un avenir partagé pour l’humanité.

Nous appelons à rejoindre la manifestation de soutien du samedi 5 avril 2025, à 14h, place de la République, à Paris ainsi que les autres initiatives qui auront lieu ailleurs en France.

Paris, le 31 mars 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Soutenir la résistance ukrainienne pour une paix juste et durable

Mayotte : non au « décasage » et à la limitation du droit du sol 2 avril, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) condamne la poursuite à Mayotte d’une politique de criminalisation et de contraintes des personnes vivant dans les habitations précaires. Alors qu’elles ont subi les dévastations dues au cyclone Chido, elles subissent maintenant et de nouveau une destruction de leur lieu d’habitation, en même temps que plane sur elles le projet voulu par le gouvernement d’une mise en cause du droit du sol qui les versera dans le dénuement total, sans ressources, sans logement, sans statut.

La LDH constate que ces pratiques correspondent à une politique issue du passé colonial. Lorsque la consultation pour l’indépendance a été organisée par la France, il n’était alors pas question d’une partition des îles. L’Assemblée générale des Nations unies a entériné le processus en précisant que l’indépendance préserverait « l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores » (1973). Après les résultats favorables à l’indépendance en 1975 (sauf à Mayotte, alors soumise à une intense action en faveur de la scission), le président Valéry Giscard d’Estaing a reconnu l’unité de l’archipel avant de faire volte-face en organisant un référendum sur la seule île de Mayotte en 1976. A la grande satisfaction du parti colonial et de la droite parlementaire, qui voulait garder cette trace de l’ex-empire, la France a justifié la souveraineté sur cette île au nom d’une position géostratégique si importante pour elle, ce qui lui vaut la condamnation répétée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Malgré la séparation, parce qu’il s’agit d’une même population, les relations familiales perdurent. Les déplacements d’une île à l’autre se sont donc poursuivis, tant pour des raisons affectives qu’économiques. A l’inverse d’une solution cohérente, le « visa Balladur » a figé les situations : ne pouvant plus être certains de pouvoir revenir à Mayotte, nombre de Comoriens s’y installent durablement.

La décision française de maintenir une souveraineté sur une seule partie d’un territoire unifié pendant la colonisation a séparé une même population par une frontière qui ne pouvait qu’être poreuse. La conséquence politique en est l’obsession de la chasse aux « migrants » devenue l’orientation centrale de la politique dans ce qui est devenu un département.

Malgré ce statut, l’égalité républicaine n’existe pas à Mayotte. L’absence d’une politique de lutte contre la précarité, la pauvreté et les inégalités – 77% de la population vit sous le seuil national de pauvreté national, avec 267 euros de revenu médian mensuel – a fait des dévastations dues au cyclone une crise sociale majeure. L’eau n’arrive toujours pas régulièrement au robinet, l’électricité n’a été rétablie que deux mois après le passage du cyclone et la moitié des édifices publics ont été endommagés. Selon le rectorat, 30% des bâtiments scolaires sont inutilisables et les administrations restent fermées. La continuité du service public est censée être assurée en ligne mais la fracture numérique est une réalité criante.

La seule réponse au manque de logement a été l’adoption, le 3 janvier 2025, d’un arrêté préfectoral portant réglementation de la vente de tôles pour empêcher la reconstruction des habitats informels, puis, le 7 février 2025, la publication d’un arrêté portant démolition d’un quartier pauvre dont l’exécution est imminente. Depuis la mise en œuvre de l’article 197 de la loi Elan qui autorise les préfets de Guyane et de Mayotte à détruire l’habitat insalubre sur simple décision administrative, pas moins de 3500 logements ont été détruits et 14 500 habitants mis à la rue, avec comme conséquence une forte inflation des loyers. Malgré la dévastation par le cyclone Chido, l’Etat n’hésite pas à poursuivre sa politique de destruction et a programmé, ces jours prochains, une nouvelle opération de « décasage » du quartier Hacomba dans la commune de Bandraboua.

La LDH demande le respect du droit à un logement. Le harcèlement des plus pauvres doit cesser ! Sans relogement envisagé, il n’est pas admissible d’enlever le peu de protection offerte par un toit en tôle, le peu de repère pour les enfants pour suivre leur scolarité.

La LDH constate que les règles ne sont toujours pas les mêmes dans l’hexagone ou à Mayotte, pourtant départementalisé depuis 2011, notamment pour les prestations sociales ou la scolarisation. Un traitement colonial est ainsi appliqué aux Mahorais.

L’obsession de l’immigration clandestine (celle régulière étant fixée à Mayotte en raison de la territorialisation du titre de séjour, qui empêche de s’installer librement sur tout le territoire de la République) a amené à proposer de nouveau, après la loi de 2018, le durcissement des conditions d’obtention de la nationalité française en vertu du droit du sol. La proposition de loi est en cours de vote : le texte sénatorial prévoit qu’une durée minimale de résidence d’un an (et non trois ans comme voté par les députés) soit exigée d’un parent à la date de naissance d’un enfant dans le département pour que celui-ci acquière la nationalité française. Cette disposition va fragiliser encore plus la situation administrative de nombre de jeunes pourtant nés et scolarisés à Mayotte.

La LDH s’oppose à ces mesures dérogatoires du droit commun. Le refus des inégalités et des discriminations que porte la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant voulu par la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide), devraient guider le gouvernement français vers un changement de sa politique.

Paris, le 31 mars 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Mayotte : non au « décasage » et à la limitation du droit du sol

Obligation d’activité des allocataires du RSA : le gouvernement ne respecte pas ses engagements ! 2 avril, 2025

Communiqué du collectif Alerte, dont la LDH est membre

Associations, syndicats, experts et personnes concernées, toutes les composantes du CNLE alertent sur les risques de la loi plein emploi.

Suite à la plénière du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) qui a eu lieu le 11 mars et à la prise de parole d’Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, les associations du collectif Alerte souhaitent rappeler leurs désaccords sur les principes mêmes de cette réforme et alertent sur les conditions de sa mise en œuvre.

Cette réforme revient à tenir pour responsables de leur situation, les personnes privées d’emploi, allocataires du RSA, quand c’est la puissance publique qui devrait consacrer davantage de moyens humains et financiers pour assurer un accompagnement social bienveillant et de qualité. Rappelons qu’à elle seule, la mission travail emploi a ainsi perdu 4 milliards d’euros, soit près de 17 % de son budget.

Nos associations sont fondamentalement opposées au principe de conditionnement du minimum vital qu’est le RSA, qui plus est quand, faute de moyens humains et financiers, les activités demandées aux personnes risquent de relever davantage d’une logique occupationnelle et d’être déconnectées des besoins spécifiques de chacun. Nous défendons de longue date un accompagnement personnalisé, adapté à chaque situation ; or faute de moyens, cette promesse ne sera pas tenue.

Le gouvernement défend, de son côté, l’idée que le bénévolat fasse partie de ces activités.
À ce sujet, le positionnement de nos associations est clair : nous nous y opposons fermement et nous refuserons d’instaurer entre les bénévoles et les personnes que nous accueillons un mécanisme de contrôle des 15 heures d’activité. Nous nous inquiétons de voir de plus en plus de personnes au RSA frapper à la porte de nos associations parce que guidées par la peur de perdre ce maigre revenu.

Nos associations alertent également, depuis la présentation du projet de loi pour le plein emploi, sur le risque inhérent à cette réforme de voir le non-recours au RSA, déjà de plus de 30 %, s’aggraver encore davantage.

Et alors que nombre d’études démontrent le caractère contre-productif des sanctions, notamment parce qu’elles génèrent du non-recours, le gouvernement persiste à vouloir appliquer un nouveau régime de sanctions qui facilitera la possibilité de suspendre le RSA. Nous souhaitons rappeler à la ministre et au gouvernement que les personnes concernées par le RSA, loin d’être « remobilisées » par la menace des sanctions, ressentent de la peur et de la honte, du fait de devoir se justifier en permanence. Elles ont au contraire besoin d’être sécurisées dans leurs ressources et que la relation avec le conseiller soit fondée sur la confiance et l’écoute, de manière à pouvoir se projeter et envisager l’avenir sereinement.

Les associations du Collectif Alerte prennent acte de l’engagement pris par la ministre d’une consultation du CNLE d’ici fin mars sur le décret d’application du nouveau régime de sanctions, mais souhaitent rappeler ce qui relève pour elles, à cette heure, d’impératifs :

  • La nécessité de réserver les sanctions aux cas de fraude avérée.
  • La mise en place d’un revenu insaisissable et incompressible non soumis à sanction.
  • Le rééquilibrage de l’accompagnement, mettant l’accent sur la responsabilité de la puissance publique et l’augmentation significative des moyens humains et financiers dédiés à l’accompagnement.

Paris, le 17 mars 2025

Source: Obligation d’activité des allocataires du RSA : le gouvernement ne respecte pas ses engagements !