Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Droits des femmes

Le 24 novembre, nous marcherons pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles 22 novembre, 2018

Communiqué LDH

Le 24 novembre auront lieu, à Paris et partout en France, des marches à l’appel du mouvement « Nous Toutes ». Cette journée d’actions s’inscrit dans le prolongement des prises de parole courageuses des femmes, de la pression des mouvements féministes, de la vague médiatique #Metoo qui contribuent à sortir les violences sexistes et sexuelles du silence, du déni et de l’occultation. L’opinion publique est alertée et sensibilisée. Alors même que ces violences sont unanimement reconnues comme une atteinte massive aux droits fondamentaux, en particulier au droit à l’intégrité physique et psychique, il reste encore beaucoup à faire pour que la légitimité de cette parole soit reconnue et, surtout, suivie d’effets.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle à participer massivement à cette journée qui doit contribuer à une mobilisation effective des pouvoirs publics et de la société tout entière, pour que celle-ci se dote d’outils lui permettant de mieux identifier, pour mieux prévenir, ces violences. Il s’agit aussi de mieux accompagner les victimes qui trop souvent ne sont pas protégées ou ne font l’objet d’aucune prise en charge adaptée. Enfin, il faut améliorer le dispositif pénal et le mettre en conformité avec les normes internationales, notamment la convention d’Istanbul, en définissant le viol et autres agressions sexuelles en référence à l’absence de consentement sexuel. Sur ce point, la loi votée le 3 août 2018 n’apporte aucune amélioration.

Les violences sexuelles et sexistes qui touchent les femmes de tous les milieux, de toutes les nationalités, dans toutes les sphères de la société (maison, travail, espaces publics…) constituent un des symptômes majeurs d’un ordre patriarcal et machiste qui perdure. A ce titre, elles doivent être combattues sans relâche et avec opiniâtreté. Au-delà de cette urgence, la LDH en appelle à une prise de conscience qui concerne l’ensemble des droits des femmes. Elle réaffirme sa volonté de lutter contre toutes les injustices, les inégalités et les discriminations qui frappent les femmes parce qu’elles sont femmes, et son exigence d’une société fondée sur une égalité réelle entre toutes celles et tous ceux qui la constituent.

Paris, le 14 novembre 2018

Télécharger le communiqué au format PDF

Appel à la mobilisation « Nous Toutes », soutenue par la LDH

Des millions de femmes et d’enfants ont subi et subissent encore des violences sexistes et sexuelles, en France et dans le monde.

Dans l’espace public, au travail, à la maison, nous exigeons de vivre en liberté, sans injures, ni menaces, sans sifflements ni harcèlement, sans persécutions ni agressions, sans viols, sans blessures, sans exploitation de nos corps, sans mutilations, sans meurtres.

Aucune femme ne doit souffrir de violences et d’attaques à l’intégrité corporelle parce qu’elle est femme. Aucune femme ne doit cumuler les violences car elle cumule les discriminations. Nous exigeons que les enfants soient protégés de ces violences.

Nous voulons montrer notre force, notre nombre et notre détermination.

Nous voulons affirmer haut et fort notre solidarité avec les victimes.

Nous voulons en finir avec l’impunité des agresseurs.

Nous exigeons des mesures ambitieuses et des moyens financiers suffisants pour que l’action publique mette la lutte contre les violences en top des priorités : éducation dès le plus jeune âge, formation obligatoire des professionnel-le-s, application de l’ordonnance de protection, augmentation des moyens pour accueillir les femmes victimes…

Nous allons marcher pour montrer notre nombre, notre force et notre détermination.

Après #MeToo, devenons #NousToutes.

Nous invitons toutes celles et ceux qui veulent comme nous, mettre fin aux violences sexistes et sexuelles à marcher avec nous. Rendez-vous le 24 novembre !

Le rendez-vous parisien sera à 14h30 place de la Madeleine.

Consultez la liste des rassemblements organisés partout en France

Rejoignez la Marche et son organisation

Partagez l’événement Facebook de la Marche


Source: Le 24 novembre, nous marcherons pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles

Ensemble, pour la défense du droit à l’avortement 26 septembre, 2018

Communiqué LDH

En 1975 et grâce aux luttes des femmes, le législateur a reconnu et organisé l’interruption volontaire de grossesse. Attentive à voir la loi adoptée et soucieuse de la nécessaire collaboration des médecins, Simone Veil a inscrit la clause de conscience dans le texte. En même temps, le législateur a pris soin de préciser que si un professionnel de santé n’est pas obligé de pratiquer cet acte qu’il ne peut ou ne veut effectuer, il a en revanche obligation d’adresser la patiente à un confrère ou une consœur. Cette clause, parce qu’elle est « de conscience », ne saurait être remise en cause, mais elle n’autorise ni le docteur de Rochambeau ni aucun autre médecin à s’opposer, au gré de ses valeurs personnelles, au choix d’une femme. Au vu des innombrables pratiques entravant l’accès à l’IVG, il faut le rappeler avec force.

Avec l’éternelle instrumentalisation par les anti-IVG du thème de l’homicide emprunté aux dogmes des religions et des conservatismes réactionnaires les plus archaïques, ce sont les femmes, toutes les femmes qui sont une fois encore infantilisées, délégitimées, stigmatisées et violentées.

Les droits des femmes ont été déclarés « Grande cause nationale » de ce gouvernement, dans le cadre de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Nous demandons, par conséquent, à l’Etat et aux ministres concernés, de rappeler que la loi ne peut être soumise à la morale, aux convictions éthiques ou aux croyances religieuses du corps médical.

Nous rappelons que les pouvoirs publics ont le devoir de donner au service public de santé les moyens nécessaires à l’effectivité du droit à l’avortement des femmes pour mettre fin au parcours de combattante qu’elles doivent emprunter, faute de moyens suffisants à leur prise en charge dans nos hôpitaux. Elles sont confrontées au désert médical et à la précarité des centres IVG et des maternités qui les abritent, ainsi qu’aux baisses de subventions des associations de terrain, réduisant toujours plus l’effectivité du droit.

Restons mobilisés : le droit à l’avortement et donc le droit des femmes de disposer de leur corps demeure, en France, comme en Espagne ou en Pologne, un droit fondamental. Nous appelons à le défendre !

Nous serons, tous et toutes, aux côtés des femmes, pour la défense de leurs droits, de leur liberté et de leur santé, lors des mobilisations du 28 septembre 2018, Journée internationale pour le droit à l’avortement pour toutes les femmes, partout en Europe et dans le monde.

 

Paris, le 24 septembre 2018

 

Télécharger en format PDF

Source: Ensemble, pour la défense du droit à l’avortement

Mettre en concurrence les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, une nouvelle stratégie du gouvernement ? 22 juin, 2018

Communiqué commun dont la LDH est signataire

L’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) tirait, en début d’année, la sonnette d’alarme : face à l’augmentation des appels téléphoniques suscités par #MeToo et #BalanceTonPorc, elle était obligée de fermer son accueil téléphonique, faute de moyens supplémentaires pour y faire face1.

La réponse de l’Etat, via la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, fut sans nuance : puisque l’AVFT ne pouvait plus « assumer ses fonctions », déclarait-elle, en « oubliant » que son activité de soutien aux victimes va bien au-delà de la réponse téléphonique, elle annonçait que l’Etat devait « reprendre la main » par le biais d’une nouvelle ligne téléphonique, en faisant fi de l’expertise accumulée par l’AVFT depuis 1985.

Sous réserve de sérieuses compétences, répondre à des appels téléphoniques, c’est bien. Accompagner les victimes tout au long de leurs procédures judiciaires, faire évoluer la législation, assumer la formation, la recherche, c’est beaucoup mieux, et c’est indispensable.

Mais, oubliant déjà le service public, un appel à projet d’un million d’euros était lancé pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail par Marlène Schiappa.

Cet appel est problématique pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, la lutte contre les violences faites aux femmes nécessite un maillage territorial et un véritable travail en réseau des acteurs institutionnels et associatifs. Alors que la logique et le souci d’efficacité devraient amener à associer, renforcer voire développer une association experte sur les violences au travail depuis trente-trois ans, l’appel à projet « vise à soutenir l’émergence d’actions nouvelles »… tout en reprenant dans ses critères les missions de l’AVFT (prise en charge et accompagnement judiciaire des victimes, sensibilisation, formation) ! Un tel discrédit porté aux associations est stupéfiant.

De plus, selon l’appel à projets, non seulement le même montant sera versé indistinctement à chaque région, sans prise en compte du nombre de départements ni des spécificités territoriales, mais l’aide ne sera pas pérenne, les projets devant se réaliser avant la fin 2019, sans assurance de renouvellement pour 2020. Une fois de plus, tout est fait dans la précipitation et sans garantie sur le long terme.

Enfin, alors qu’un soutien efficace aux victimes ne peut jaillir que de la coopération entre associations agissant chacune dans un domaine de compétence spécialisé, un tel modèle de financement les met au contraire en concurrence, précarise les salariées, limite leur montée en compétences sur le long terme et est donc directement préjudiciable aux victimes de violences masculines, qui ont besoin d’un accompagnement stable et durable pour faire face à des procédures longues et éprouvantes.

Ces attaques gouvernementales contre les associations spécialisées telles que l’AVFT entrent en contradiction avec la Charte d’engagement réciproque entre l’Etat, les collectivités territoriales et le mouvement associatif du 14 février 2014. L’Etat s’était alors engagé à favoriser, dans la durée, des soutiens publics aux associations et à privilégier la conduite de projets sur le long terme par des conventions pluriannuelles. Force est de constater que les récentes décisions mettent en échec les engagements pris.

De tels agissements doivent nous interroger et nous pousser à (re)définir ce que serait un véritable service public pour la protection des droits des femmes.

Sans concertation, échange, dialogue préalables, impossible de construire ensemble un service public de qualité, cohérent et adapté.

Enfin, dans un contexte de démantèlement de la fonction publique (cent vingt mille postes supprimés, y compris à l’Inspection du travail), comment l’Etat peut-il prétendre reprendre en main aussi rapidement des missions qui ont été préalablement conçues et réalisées par les seules associations ?

Nous, militant-e-s féministes, associations, syndicats, partis politiques, prenons acte du choix gouvernemental de fragiliser le tissu associatif, d’amoindrir le service public en général et de favoriser une approche concurrentielle de la lutte contre les violences faites aux femmes, au détriment de l’expertise féministe.

Pour lutter contre toutes les violences faites aux femmes, nous sommes tou-te-s solidaires, et nous le resterons !

Paris, le 20 juin 2018

 

Signataires : Réseau féministe “Ruptures”, Archives recherches cultures lesbiennes, Osez le Féminisme !, Collectif national pour les droits des femmes, Marche mondiale des femmes France, Mouvement du Nid Paris, Collectif 13 droits des femmes, Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Attac, Maison des demmes Thérèse Clerc à Montreuil, Ligue des femmes Iraniennes pour la démocratie-LFID, Le Planning familial, Collectif “Tout.e.s contre les violences obstétricales et gynécologiques”, Fédération nationale solidarité Femmes, Femmes libres (Radio libertaire), Ensemble, Femmes égalité, Collectif féministe contre le viol, Voix de femmes, Ligue des droits de l’Homme, Initiative féministe Euromed IFE-EFI, Union syndicale solidaires, Réseau international des mères en lutte, Association nationale des études féministes (ANEF), SOS les mamans et les enfants, Femmes migrantes debout.

 


 

[1] L’AVFT a depuis début juin rétabli cette ligne téléphonique.

Source: Mettre en concurrence les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, une nouvelle stratégie du gouvernement ?

Non à l’asphyxie financière de l’Association contre les violences faites aux femmes au travail 18 mai, 2018

L’Association contre les violences faites aux femmes au travail accompagne des femmes victimes depuis 1985. Elle fait partie des associations à qui l’État a confié des missions de service public afin de lutter contre les violences faites aux femmes. Pour qu’elles puissent assumer ces missions, les pouvoirs publics versent à ces associations des subventions.

 

Depuis le mouvement #MeToo, #BalanceTonPorc, ces associations, déjà très sollicitées auparavant, ont vu les demandes d’accompagnement des victimes croître de façon fort significative. Fort logiquement, elles se sont retournées vers les pouvoirs publics afin d’obtenir une augmentation de leurs subsides. L’AVFT est la seule association nationale spécialisée dans l’accompagnement des femmes victimes de violences au travail et ne compte que 5 salariées. Ne pouvant plus faire face à la demande, elle a été contrainte de suspendre sa permanence téléphonique et de ne pas prendre de nouveaux dossiers pour se consacrer au suivi des dossiers en justice où elle se porte régulièrement partie civile auprès des victimes, aux formations auprès de nombreux organismes dont les syndicats, à la recherche et aux nombreuses tâches qu’elle assume par ailleurs.

Associations Féministes, syndicats et partis politiques interpellent depuis le gouvernement pour exiger que la subvention de l’AVFT soit augmentée de 100 000€ pour lui permettre d’embaucher et de faire face à la demande. 
Aucune réponse n’a été apportée à nos interpellations.
Pire, nous apprenons, lors d’un entretien de Marlène Schiappa sur Europe 1 le 6 mai dernier, que le gouvernement, tout en se permettant de reprocher à l’AVFT la fermeture de son standard, va créer une permanence téléphonique gérée en direct par le Ministère du Travail.

Les bras nous en tombent : au lieu d’augmenter substantiellement les subventions de l’AVFT pour qu’elle puisse de nouveau fonctionner normalement, Marlène Schiappa préfère créer de bric et de broc un pseudo service public bricolé rapidement. Ce projet de la Secrétaire d’État révèle un mépris consternant pour tout le travail fourni par l’AVFT depuis de nombreuses années : par dessus bord les services rendus alors que les féministes étaient les seules à se mobiliser contre les violences faites aux femmes, par dessus bord l’expérience accumulée, par dessus bord l’indépendance qui permet de soutenir jusqu’au bout les victimes, par dessus bord l’intégrité et le sérieux de l’association ! Bonjour la chasse aux sorcières !

Si la création d’un « service public » de lutte contre les violences doit être à l’ordre du jour dans la période actuelle, celui ci ne pourra se faire sans intégrer l’expérience des professionnelles mêmes des associations, sans garantir son indépendance auprès des victimes et sa libre expression, ses capacités à faire évoluer la législation, l’application des lois, la recherche . Ce service public ne peut se construire donc que dans le dialogue, la concertation, la discussion en intégrant les savoirs accumulés. Nous n’en prenons pas le chemin !

Les organisations signataires de ce texte appellent le gouvernement a débloquer enfin les fonds nécessaires pour que l’AVFT puisse continuer ses missions indispensables correspondant aux besoins actuels des femmes victimes de violences. Elles se portent solidaires auprès de l’AVFT et s’engagent à se battre à ses côtés pour sa survie financière !

 

Paris, le 10 mai 2018

 

Premières signatures : Association Nationale des Études Féministes, Archives,Recherches, Cultures Lesbiennes, Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Collectif Féministe contre le Viol, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif 13 pour les Droits des Femmes, Coordination des Associations pour le Droit a l’ Avortement et la Contraception, CQFD Lesbiennes Féministes, Les effronté-es, Ensemble !, Europe Écologie les Verts, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Fédération Syndicale Unitaire, Femmes Égalité, Femmes libres sur Radio libertaire, Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles, Ligue des droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie,Maison des Femmes de Paris, Maison des Femmes Thérèse Clerc à Montreuil, Marche mondiale des Femmes, Mouvement Écolo, Mouvement de la Jeunesse Communiste de France, Mouvement du Nid Paris, Nouveau Parti Anticapitaliste, Osez le Féminisme,Parti Communiste des Ouvriers de France, le Planning Familial, Parti Communiste Français, Réseau féministe Ruptures, SKB ( Union des Femmes Socialistes- Turquie), Union Syndicale Solidaires

 

Retrouvez le communiqué sur le site du CNDF.


Source: Non à l’asphyxie financière de l’Association contre les violences faites aux femmes au travail

Le Parlement Polonais doit protéger la santé et les droits des femmes 26 mars, 2018

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Nous sommes scandalisé-e-s par les tentatives incessantes pour faire reculer les droits reproductifs des femmes en Pologne.

Cette semaine, le Parlement Polonais débat d’un nouveau projet de loi intitulé « Stop à l’avortement ». S’il est adopté, ce projet de loi limitera encore davantage les motifs déjà très restreints qui permettent aux femmes d’accéder légalement à l’avortement en Pologne. Il mettra en danger la santé et la vie des femmes et violera les obligations internationales de la Pologne en matière de droits humains.

Nous appelons les membres du parlement polonais à écouter les voix des femmes qui s’élèvent dans toute la Pologne et à rejeter cette proposition législative régressive, pour protéger la santé des femmes et les droits humains.

La loi Polonaise est déjà l’une des plus restrictives en Europe sur l’avortement. L’avortement n’est légal que dans trois cas : s’il y a danger pour la vie ou la santé des femmes, dans des situations de malformation fœtale grave ou lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Cependant, même dans les situations où l’avortement est légal, les femmes doivent faire face en pratique à de multiples obstacles. La dernière proposition de loi « Stop à l’avortement » vise à interdire l’avortement en cas de grave anomalie fœtale.

Si ce projet de loi est adopté, cela signifiera que les soins liés à l’avortement ne seront plus accessibles aux femmes polonaises lorsqu’une anomalie fœtale grave ou mortelle sera diagnostiquée. Les statistiques officielles de 2016 montrent qu’en pratique, 96% des avortements légaux en Pologne sont pratiqués pour ces motifs. La plupart des femmes qui décident de mettre fin à une grossesse à la suite d’un viol ou parce que leur santé est menacée n’ont de fait pas accès à l’avortement légal en Pologne et doivent aller à l’étranger pour le faire. Ce projet de loi constituera une entrave supplémentaire pour les femmes,  notamment celles qui ont des faibles revenus et celles vivant en milieu rural, pour accéder  à des services d’avortement sans risque.

 

Depuis 2011, le gouvernement polonais a lancé des attaques répétées contre les droits reproductifs des femmes. En 2011, 2013, 2015 et 2016, des propositions législatives ont été introduites pour limiter ou interdire quasiment l’avortement. À la suite de manifestations publiques massives, telles que les « black protests » en 2016, largement relayées et soutenues par des mouvements massifs dans plusieurs pays d’Europe, ces projets de loi ont été rejetés.

 

Interdire aux femmes l’accès à un avortement sûr et légal est contraire à plusieurs droits humains consacrés par le droit international, notamment le droit à la vie, l’accès à la santé et aux soins, à la non-discrimination et à l’égalité, à la protection de la vie privée et  à la liberté de s’opposer à des  traitements cruels, inhumains ou dégradants. De nombreux organes internationaux des droits humains, notamment le Comité des droits de l’Homme des Nations-Unies, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et le Comité contre la torture ont exhorté les gouvernements à lever les obstacles aux services d’avortement et à assurer l’accès à un avortement sûr et légal.

 

 Liste des signataires :

Abortion Rights Campaign, Ireland ; Abortion Rights Coalition of Canada, Canada ; Abortion Support Network, United Kingdom ; ACAI, Spain ; Agrupación de Madrid del Forum de Política Feminista, Spain ; Albanian Center for Population and Development, Albania ; A.L.E.G. Romania; Alianza por la Solidaridad, Spain ; Alliance des Femmes pour la Démocratie, France ; Alliance for Choice in Northern Ireland, UK ; ALRANZ Abortion Rights Aotearoa, New Zealand ; Amnesty International ; AnA Society for Feminist Analyses, Romania ; ANCIC, France ; Asia Pacific Alliance for Sexual and Reproductive Health and Rights (APA) ; Asociación con la A, Spain ; Asociación Feminista, Spain ; Association Défense de la Démocracie en Pologne, France ; Association des anciennes députées de l ‘Assemblée Nationale française ; Association for Family Planning and Sexual Health, Latvia ; Association HERA-XXI, Georgia ; Association Histoire, Femmes et Sociétés- revue Clio, France ; Association Mnémosyne, France ; AIED – Associazione Italiana per l’Educazione demografica, Italy ; Asian-Pacific Resource and Resarch Centre for Women (ARROW), Malaysia ; ASTRA Network; ASTRA Youth Network ; Atria – Institute for Gender Equality and Women’s History, the Netherlands ; ATTAC France ; ‘’AUT’’ LGBTIQ+ student initiative, Croatia ; Avortament Lliure i Gratuït. Dret al Propi Cos, Spain ; Avortement en Europe, les Femmes décident, France ; Autonomous Women’s House Zagreb – Women Against Violence Against Women, Croatia ; B.a.B.e. (Be active, Be emancipated), Croatia ; UK All Party Parliamentary Group on Population, Development & Reproductive Health, UK ; Beyond Beijing Committee, Nepal ; Calala Fondo de Mujeres, Spai ; The Catalan Family Planning Association, Catalonia ; Catholics for Choice ; Center for Community Mediation and Security, Romania ; Center for Health, Ethics and Social Policy, USA ; Center for Promotion and Defense of Sexual and Reproductive Rights, Peru ; Center for Reproductive Rights ; Centre Women and Modern World, Azerbaijan ; Center for Women’s Studies of the Faculty of Philosophy and Social Sciences, University of Zagreb, Croatia ; CEDES – Center for the Study of State and Society, Argentina ; Centro de Estudios e Investigación sobre Mujeres, Spain ; CGT France ; CHOICE for Youth and Sexuality, the Netherlands ; City University of New York Law School, Gender Justice Clinic, USA ; Clínica Dator, Spain ; Colectivo de Salud Feminista, Argentina ; Collectif 13 Droits des femmes, France ; Collectif des Féministes pour l’Egalité, France ; Collectif Féministes contre le cyberharcèlement, France ; Collectif Libertaire Anti-Sexiste ; Collectif National pour les Droits des Femmes, France ; Confédération Française Démocratique du Travail, France ; Conseil National des Femmes Françaises, France ; Culture, Egalité, France ; Dziewuchy Dziewuchom Berlin, Germany ; Diverse Voices and Action (DIVA) for Equality, Fiji ; Doctors for Choice UK ; DOK – Democracy is OK, Poland ; Drogheda Abortion Rights Campaign, Ireland ; El Colectivo Hetaira, Spain; Encore Féministes! – Network, France; Ensemble! – Political Movement, France; Equidad de Género, Ciudadanía, Trabajo y Familia, México; Equilibres & Populations (Equipop), France; Estonian Sexual Health Association, Estonia; European Association for the Defence of Human Rights; European Civic Forum; European Humanist Federation, France; European NGOs for Sexual and Reproductive Health and Rights, Population and Development; European Parliamentary Forum on Population and Development; European Women’s Lobby; Family Planning and Sexual Health Association, Lithuania; Family Planning Association of Moldova; Fédération de Normandie du Planning Familial, France; Federation for Women and Family Planning, Poland; Fédération Laïque de Centres de Planning Familial, France; Fédération Nationale Solidarité Femmes, France; Fédération Nationale Sud Santé-Sociaux, France; FEMEN International; Féministes pour une autre Europe, France; Femmes Contre les Intégrismes, France ; Femmes Libres Radio libertaire, France; Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, France; Femini Berlin Polska Berliński Kongres Kobiet Manifest Wolnej Polski (Congress of Women), Poland; FILIA Centre, Romania; FOKUS – Forum for Women and Development, Norway; Fórum de Política Feminista, Spain; Frente Ecuatoriano por la Defensa de los Derechos Sexuales y Reproductivos, Ecuador; Freedom of Choice; FRONT Association, Romania; Fundación Arcoiris. Mexico; Fundación ASPACIA, Spain; Fundación Desafío de Ecuador, Ecuador; Fundacja im. Kazimierza Łyszczyńskiego, Poland; Gals4Gals Lodz, Poland; Gender Alternatives Foundation, Bulgaria; GERT – Gender Education, Research and Technology Foundation, Bulgaria; Gender Scan, France; Global Doctors for Choice; Global Fund for Women, USA; Great Lakes Initiatives for Human Rights and Development, Rwanda; H.E.R.A. – Health Education and Research Association, Macedonia; HowToUse; Humanists UK; Human Rights Watch; ILGA – Europe; International Campaign for Women’s Right to Safe Abortion; International Commission of Jurists; International Federation for Human Rights, France; International Women’s Health Coalition, USA; IPPF European Network; IPPF Global Federation; Irish Family Planning Association, Ireland; Kazakhstan Feminist Initiative « Feminita »; KOD – Independent Group Berlin, Germany; Kollektief Antikonceptie, Belgium; Komitet Obrony Demokracji – Niezależaa Grupa Berlin, Germany; L’Assemblée des Femmes, France; L’Egalité, c’est pas sorcier, France; La Paille et le Mil, France; Ladder for Rural Development, Malawi; League for International Women’s Rights, France; Legal Center for Women’s Initiatives “Sana Sezim”, Kazakhstan; Lesbian Group Kontra, Croatia; Les Effronté-es, France; Libres Mariannes, France; Lights4Rights, Belgium; Ligue des droits de l’Homme, France; Lobby Europeo de Mujeres- LEM España, Spain; London-Irish Abortion Rights Campaign; Luna Abortuscentrum Antwerpen, Belgium; Marche Mondiale des Femmes France; Marche Mondiale des Femmes Belgique, Belgium; Marche Mondiale des Femmes Midi-Pyrénées, France; Médecins du Monde, France; Medical Students for Choice; Mediterranean Women’s Fund, France; Mujer y Salud en Uruguay; Novgorod Gender Centre, Russia; Osez le Féminisme!, France; PaRiter, Croatia; PARI o DISPARE, Italy; Planned Parenthood Federation of America; Planning Familial 76, France; Planning Familial National, France; Plataforma CEDAW Sombra País Valenciano, Spain; Polish Society of Antidiscrimination Law, Poland; Population Matters, United Kingdom; Pro familia Bundesverband, Germany; Regards de Femmes, France; Regina Women’s Network, Lithuania; Reproductive Health Matters; Reproductive Health Training Center, Moldova; RESURJ; Roda – Parents in Action, Croatia; Romanian Women’s Lobby, Romania; Ruptures, France; Rutgers, Netherlands; Safe2choose; SALUS Foundation, Ukraine; Sarajevo Open Centre, Bosnia; Sensoa, Belgium; Sexual Health Switzerland; Sexual and Reproductive Justice Coalition, South Africa; Sexual Rights Initiative, Canada; Society for Education on Contraception and Sexuality, Romania; Society Without Violence, Armenia; Solidarité France Grèce pour la Santé, France; S.O.S. Sexisme, France; Spanish Federation of Family Planning (FPFE), Spain; Surkuna – Centro de Apoyo y Protección de los Derechos Humanos, Ecuador; Sustainable Health Development Center – VietHealth, Vietnam; Tendo’s World (Arts & Health), Uganda; L’Union des Familles Laïques (Union of French Secular Families), France; Union syndicale Solidaires, France; Union Women Center, Georgia; Urgent Action Fund for Women’s Human Rights, USA; Väestöliitto – Family Federation of Finland; Voice for Choice UK; WISH Associates, South Africa; Women Enabled International; Women’s Front of Norway; Women’s Global Network for Reproductive Rights (WGNRR); Women Help Women, Poland; Women on Waves; Women on Web; Women’s International League for Peace and Freedom, France; Women’s International League for Peace and Freedom, Italy; Women’s Link Worldwide; Women’s Resource Center, Armenia; Women’s Rights Center, Armenia; Women’s Room – Center for Sexual Rights, Croatia; YouAct – the European Youth Network on Sexual and Reproductive Rights; Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights; Young Women for Change, Nepal; Youth Champions Advocacy Nepal (Youth CAN), Nepal; 40 ans de movement, France.

 

Le 22 mars 2018

Télécharger le communiqué en version anglaise

Source: Le Parlement Polonais doit protéger la santé et les droits des femmes

8 mars, journée internationale de lutte des femmes, pour l’égalité des droits : La parole des femmes, plus libre, plus forte 3 mars, 2018

Communiqué LDH

Cette année, le 8 mars sera célébré dans le monde entier dans un contexte nouveau : celui, dans le prolongement de l’affaire Weinstein, d’une libération mondiale de la parole des femmes.

La Ligue des droits de l’Homme, sans limiter la question de l’égalité entre les hommes et les femmes aux révélations sur le harcèlement et les violences sexuelles à l’encontre des femmes, se félicite de cette libération. Elle appelle à en tirer les enseignements car, après une telle déflagration, plus rien ne sera « comme avant » : ce qui était « banal » et à quoi tant de personnes s’étaient habituées, n’est désormais plus accepté. Et au-delà, c’est l’oppression systémique et universelle des femmes qui a éclaté dans le monde entier.

La portée mondiale de cette expression des femmes place enfin la question de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines (politiques, économiques, sociaux, culturels, familiaux) au cœur de droits universels et indivisibles, dont les luttes des femmes sont à la fois l’illustration, l’aliment et l’avenir. Le droit à la liberté d’opinion et d’expression en est un aspect, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, dont les femmes se sont ainsi saisies, magistralement.

Symptômes majeurs, le harcèlement et les violences sexuelles comme l’ensemble des violences subies par les femmes sont aussi un rappel sans équivoque : l’exigence d’égalité et de dignité porte tout autant sur le respect de l’intégrité des corps que sur l’ensemble des domaines de l’existence. La corrélation entre le harcèlement, les violences sexuelles ou autres et les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes, pouvoirs renforcés par les inégalités, est flagrante. Elle appelle une prise de conscience durable et profonde qui embrasse l’ensemble des droits et interroge la civilisation dans son ensemble et sa diversité.
C’est de cela dont ce 8 mars 2018 doit être l’occasion. Au-delà de la dénonciation des injustices et des violations de la dignité, il s’agit de réclamer haut et fort une égalité réelle, fondée à la fois sur les luttes des femmes seules et sur les luttes communes avec les hommes. Ce travail sur les structures sociales et les préjugés, sur le droit et sur les mœurs est nécessaire. Il sera nécessairement objet d’un débat qui, pour être contradictoire, n’en traduit pas moins la légitimité des questions et revendications portées par les mouvements de femmes ou de femmes et d’hommes.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, le 8 mars sera aussi l’occasion de dire notre volonté de participer pleinement à ces débats, pleinement à ces luttes, pleinement à cette exigence. A travers le droit ,bien sûr, alors que nombre de législations nationales contreviennent à l’égalité des droits entre femmes et hommes quand d’autres peinent à la réaliser concrètement ; mais aussi dans toutes les sphères de la société, de l’éducation au travail, pour que cette prise de conscience, entrée comme par effraction dans une société désormais mondialisée, porte partout dans le monde, une exigence d’égalité, de reconnaissance, porteuse de libération pour l’humanité.

 

A Paris, le 2 mars 2018

Télécharger le communiqué au format PDF

 

_

 

La LDH a pris la décision de signer le texte du CNDF dit national. La LDH avait fait la demande d’une modification du titre, actuellement « Nous appelons à l’action et à la grève pour les droits des femmes » avec la proposition suivante : « Nous appelons à poursuivre l’action pour les droits des femmes ». Le CNDF a répondu qu’une modification n’était pas possible dans les temps impartis. La LDH a maintenu sa signature.

 

Appel national à l’initiative du Collectif national pour le droit des femmes (CNDF)
Nous appelons à l’action et à la grève pour les droits des femmes le 8 mars

Paris, le 21 février 2018

Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits et de progresser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette égalité est loin d’être effective. C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme » mais bien celle de lutte pour les droits des femmes ! Le 8 mars est une journée internationale de convergence de toutes nos luttes, celles des femmes d’ici et d’ailleurs.
L’égalité entre les femmes et les hommes est pour nous incontournable : elle participe du progrès social. Laisser perdurer les inégalités, s’exercer les violences contre les femmes et les filles, c’est porter une responsabilité sur le fait que les idées rétrogrades progressent, que le patriarcat perdure. Et nous ne cesserons pas de le répéter : la « cause des femmes » n’est ni secondaire, ni une opération de communication. Elle ne se limite pas à féminiser les postes de direction en oubliant la majorité des femmes scotchées au plancher collant des temps partiels et de la précarité. Elle demande outre une volonté politique de tous les instants, des moyens humains comme financiers importants pour y parvenir et des sanctions contre les employeurs qui ne respectent pas l’égalité professionnelle. Notre constat est sans appel : le gouvernement français ne les a jamais mis en place. Le patronat met toute son énergie à combattre toute mesure contraignante. Et c’est ainsi qu’en 2018, l’urgence à obtenir l’égalité est toujours là.
Les femmes sont nombreuses à se mobiliser. Elles dénoncent les violences sexistes et sexuelles à la maison, dans l’espace public, au travail. Elles alertent sur les stéréotypes de genre toujours persistants dans les médias, à l’école, dans la vie publique et privée. Elles condamnent la précarité, la pauvreté, le chômage. Elles refusent les inégalités au travail en termes de salaires, d’accès à l’emploi, de carrière, de temps de travail. Et elles rappellent les conséquences de toutes ces inégalités sur le montant des retraites. Elles dénoncent les conséquences de la répartition inégalitaire des tâches domestiques sur la vie des femmes. Elles luttent contre les remises en cause du droit à l’avortement, à l’accès à la contraception. Elles exigent la garantie de services publics pour toutes et tous, des services à développer et équilibrer sur l’ensemble des territoires, de la petite enfance à la perte d’autonomie. Elles combattent la lesbophobie et tous les stéréotypes relatifs à toute autre catégorie discriminée. Elles soutiennent les migrantes et réfugiées. Elles n’admettent pas les discriminations, comme celles visant les femmes handicapées…
Cette liste, bien longue, montre qu’il s’agit bien d’un système social derrière toutes ces inégalités. Cette domination, nous la refusons et la refuserons. Jusqu’à ce qu’elle cesse. Et pour cela, nous appelons à agir sur tout le territoire, par des actions de grève, des débrayages, des rassemblements, des manifestations. L’égalité entre les femmes et les hommes est une question de justice sociale et de démocratie. C’est un levier pour gagner l’émancipation de toutes et tous.
C’est pourquoi nous appelons toutes nos organisations à préparer dès à présent les mobilisations du 8 mars 2018 sur l’ensemble des territoires.
Signataires de l’appel du CNDF : Collectif National pour les Droits des Femmes, CGT, FSU, Solidaires, Action Aid France Peuples Solidaires, Femmes Egalité, UNEF, Chiennes de garde, Encore féministes, Zeromacho, Réseau Féministe « Ruptures », Le Planning Familial, MNCP, ATTAC, femmes libres (radio libertaire), Marche Mondiale des femmes France, UNL, Osez le féminisme, Collectif Libertaire Anti Sexiste, Ligue des droits de l’Homme, Collectif pour le Respect de la Personne, Femmes solidaires…




Source: 8 mars, journée internationale de lutte des femmes, pour l’égalité des droits : La parole des femmes, plus libre, plus forte

2017 : ALLONS NOUS DIRE ENFIN STOP AUX VIOLENCES CONTRE LES FEMMES ? 21 novembre, 2017

Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes, arrive cette année dans une actualité brûlante. Deux semaines après que le viol d’une enfant de 11 ans ait été requalifié “d’atteinte sexuelle” par le parquet, des centaines de milliers de femmes victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles se mobilisent pour dénoncer publiquement leurs agresseurs, connus ou non, avec les hashtags #BalanceTonPorc et #MoiAussi. Le mouvement est mondial.

Certains semblent découvrir le sujet et s’étonnent du nombre de victimes. Pourtant, les violences patriarcales contre les femmes ne sont pas des faits nouveaux. En France, les chiffres n’évoluent quasiment pas d’une année sur l’autre. En 2016, au moins 123 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex. Chaque jour, 230 femmes adultes sont violées, et plus encore de filles mineures.

Les violences patricarcales prennent de très nombreuses formes : publicités sexistes et dégradantes, insultes, harcèlement dans la rue, cyberharcèlement, harcèlement sexuel au travail, lesbophobie, coups, agressions sexuelles, prostitution et traite, pornographie, mutilations sexuelles, mariages forcés, viols, violences conjugales, violences psychologiques, administratives et économiques, violences contre les femmes en situation de handicap, de vulnérabilité économique, femmes migrantes étrangères souvent victimes de double violence.

Ces violences sont universelles, et touchent toutes les femmes. Elles ont lieu partout dans le monde et sont le fait d’hommes de toutes origines, de tous milieux, de tous pays. Elles ne sont pas seulement le fait de “pauvres”, “d’étrangers” ou d’hommes issus de “quartiers difficiles”, comme on voudrait souvent nous le faire croire afin d’instrumentaliser la parole féministe à des fins racistes, ou pour stigmatiser les milieux populaires.

Malgré l’action des associations féministes et les témoignages de femmes victimes, la tolérance de la société face à ces violences reste très forte, et l’impunité des agresseurs reste la règle : 1% de violeurs seulement est condamné en France.

Il est temps que la société prenne la mesure des violences subies par les femmes du fait du système patriarcal et pour le maintenir. Arrêter les violences ne peut se faire sans un changement global des rapports entre les femmes et les hommes. Cela suppose une volonté de mener une politique publique contre les violences faites aux femmes, de grande ampleur. Cela exige un budget conséquent alloué au secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les subventions aux associations, qui remplissent des missions de service public, doivent être pérennisées et augmentées. Leurs emplois doivent pouvoir être conservés car elles pâtissent en premier lieu de la suppression des contrats aidés.

Nous demandons une loi-cadre contre les violences et le sexisme, qui inclut :
– l’application des lois existantes, le renforcement de l’arsenal juridique, la fin de l’impunité et la protection des victimes ;
– dès le plus jeune âge la prévention et l’éducation à l’égalité, au respect et à la vie affective et sexuelle ;
– la formation des professionnel.le.s aux violences sexuelles et sexistes.

Le 25 novembre, femmes et hommes, manifestons pour enfin en finir avec les violences patriarcales contre les femmes !

Premier.e.s signataires : Collectif National pour les Droits des Femmes, Acort Groupe Femmes de Turquie, Adéquations, Alternative Libertaire, Amicale du Nid, APEL-Egalité, Assemblée des Femmes, Association Nationale des Études Féministes, les Chiennes de Garde, Clamart Citoyenne, Collectif 13 Droits des femmes, Collectif 20è/Tenon pour l’IVG, Collectif Féministe contre le Viol, Collectif Libertaire Anti-Sexiste, Collectif pour le Respect de la Personne, Confédération Générale du Travail, Coordination Lesbienne en France, CQFD Fierté Lesbienne, Émancipation Tendance Intersyndicale, Ensemble !, Fédération Syndicale Unitaires, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Féministes Insoumis.es, Femen, Femmes Égalité, Femmes libres sur Radio libertaire, Femmes migrantes debout, Femmes solidaires, Festival Femmes en résistance, Fédération Syndicale Unitaire, FIDH, Front social,Ligue des Droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté,Mad&Woman, Maison des Femmes de Paris, Maison des Femmes Thérèse Clerc à Montreuil, Marche Mondiale des Femmes Paris Ile de France, Mémoire traumatique et Victimologie, Mouvement du Nid, NPA, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Planning Familial, Rajfire, Réseau Féministe Ruptures, SKB (Turquie), SUD Santé Sociaux, Union Syndicale Solidaires


Source: 2017 : ALLONS NOUS DIRE ENFIN STOP AUX VIOLENCES CONTRE LES FEMMES ?

H&L | Dossier « Femmes : violences, inégalités » 20 novembre, 2017

Un dossier de notre revue Hommes & Libertés avait déjà été consacré aux violences faites aux femmes. Il était à nouveau nécessaire de faire le point, et nous avons une nouvelle fois consacré, en mars dernier, un dossier à cette question, le numéro 177 « Femmes : violences, inégalités ».

Quelques mois plus tard, de nombreuses femmes rappelaient qu’il est aujourd’hui encore et toujours nécessaire de rompre le silence, une étape indispensable pour faire cesser toutes les violences, y compris les plus banalisées, afin que nous puissions vivre dans une société respectueuse des droits et de la dignité de chaque personne.

Nous vous invitons donc à lire, relire et partager ce dossier, parce que parler des violences faites aux femmes, c’est déjà et aussi un premier pas pour rompre le silence et faire en sorte que ces violences cessent !

Dossier « Femmes : violences, inégalités »

Ni victimes ni soumises Nadja Djerrah Lire l’article

Violences interpersonnelles : les apports de l’enquête Virage Amandine Lebugle Lire l’article

La famille, zone de non-droit Muriel Salmona Lire l’article

Violences sexuelles au travail : quel droit applicable ? Michel Miné Lire l’article

Femmes et espace public : entre épreuves, résistances et plaisirs Johanna Dagorn et Arnaud Alessandrin Lire l’article

Entre voile et burkini…  Françoise Dumont Lire l’article

En outre-mer, lutter contre les violences conjugales Dominique Rivière Lire l’article

En Argentine, un « mercredi noir » Hélène Bouneaud Lire l’article

« Lever les tabous et le silence » Entretien avec Thierry Michel Lire l’article









Source: H&L | Dossier « Femmes : violences, inégalités »

Le 28 septembre 2017, partout en Europe, mobilisation pour le droit à l’avortement pour toutes 30 août, 2017

La Ligue des droits de l’Homme est partenaire du collectif unitaire Pour que partout en Europe, l’avortement soit un droit !

 

Signer la pétition 

En quelques clics, vous pouvez envoyer le lien de la pétition à vos listes militantes. Qui que vous soyez (associations, collectifs de lutte ou de quartier, syndicats ou partis), n’hésitez pas, il faut que ça tourne !

Si vous participez à des universités d’été d’organisations progressistes, propagez aussi la bonne parole ! Donnez-leur envie de participer, Faites signer la pétition !

 

 

Partager le site :

http://avortementeurope.org/

 

Partager le Facebook :

https://www.facebook.com/avortementeurope/

 

Pensez à faire un article à passer dans vos journaux ou ailleurs

 

Organisez un évènement/une mobilisation là où vous êtes :

Autour du 28 septembre, organisez une mobilisation, un évènement, un rassemblement, dans votre ville, votre village, partout où c’est possible. Pour exiger que partout en Europe soit votée une loi libéralisant l’avortement. Pour exprimer votre solidarité avec les pays qui luttent pour obtenir ces lois. Pour exigez l’ouverture de centres IVG dans votre ville ; pour exigez des moyens pour que les avortements soient faits dans les meilleures conditions et les meilleurs délais. N’oubliez pas de faire parvenir votre action afin qu’elle soit visible sur le site européen.

 

Envoyez la lettre aux députées

Ci-joint les lettres que vous pourrez envoyer à vos député-es européen-nes et français-e-s.

 

Communiqués et tribune

Nous vous demandons de renvoyez à vos contacts presse le communiqué. Un autre sera prêt pour début septembre ainsi qu’une tribune.

 

Des informations sur Bruxelles

Le Collectif d’organisation a décidé il y a quelque temps de faire des délégations pour se joindre à la manifestation des bruxelloises, avec l’idée de déposer symboliquement la pétition au Parlement européen.

Les dernières nouvelles : 

– Il n’y a pas de réunion du Parlement Européen le 28 septembre ; la cession de semptembre est du 11 au 14 ;

– Par contre, le lundi 25 septembre, il y a une réunion de la Commission « Droits des femmes et de l’égalité des genres ». Le collectif d’organisation de Bruxelles va demander une rencontre.

– Les manifestations sont interdites dans le quartier du Parlement européen et de la gare.

– Pour le moment, Rassemblement à 17h30 dans le quartier européen, à Mérode, puis  traversée du Parc centenaire et arrivée vers 18h30 à la place Schumann. Un rassemblement s’y tiendra mais reste à définir. Demandons qu’il y ait si possible un moment pour accueillir les délégations.

– Pour celles qui veulent venir, nous donnerons plus tard une heure de rendez-vous à la gare du Nord.

Et après le 28 septembre 2017 ?

Le collectif d’organisation français propose d’organiser une manifestation européenne pour le droit à l’avortement en 2017, année des élections européennes. A débattre avec les autres pays.

 

Prochaine réunion Parisienne le 31 août à 18h30 à la bourse du travail à République. Rapprochez-vous des AD du Planning familial qui sont mobilisées autour du 28 septembre.

 

Télécharger l’appel européen



Source: Le 28 septembre 2017, partout en Europe, mobilisation pour le droit à l’avortement pour toutes

La convention d’Istanbul a 3 ans mais encore un long chemin à parcourir 4 août, 2017

Appel EuroMed Droits

Lors du 3ème anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention d’Istanbul, EuroMed Droits appelle les gouvernements des deux côtés de la Méditerranée à ratifier et à mettre en œuvre de manière urgente cet outil international pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes. NON aux violences faites aux femmes, atteignons l’égalité des genres !

La «Convention d’Istanbul» est le premier et le plus complet des traités juridiquement contraignant du Conseil de l’Europe (CdE) traitant spécifiquement de la violence à l’égard des femmes, la désignant comme une violation des droits humains et une forme de discrimination. Elle définit des normes minimales sur la protection des femmes contre la violence, ainsi que sur la prévention et la poursuite des auteurs de violences à l’égard des femmes. À ce jour, 24 membres du CdE ont ratifié la Convention et 20 autres l’ont signée.

Les violences à l’égard des femmes étant répandues des deux côtés de la Méditerranée, EuroMed Droits se félicite de la décision de l’UE de consacrer l’année 2017 à la fin des violences à l’égard des femmes, d’autant plus que le Conseil de l’Union européenne a récemment approuvé en mai la signature de la Convention d’Istanbul. En décidant de se joindre à la Convention, l’UE confirme son engagement à lutter contre les violences à l’égard des femmes tant sur son territoire qu’au niveau mondial, et elle renforce sa capacité à agir. Cependant, il est important que l’UE continue à soutenir les États membres à ratifier et à mettre en œuvre la Convention. Elle doit également encourager l’adhésion à la Convention auprès de ses États tiers voisins de l’Est et du Sud, dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage.

En ratifiant le traité, les États s’engagent à garantir l’égalité des genres dans leur législation ainsi qu’à criminaliser toutes les formes de violences à l’égard des femmes, y compris les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, le harcèlement moral, l’avortement forcé et la stérilisation forcée. Les pays qui ratifient la Convention sont également tenus de protéger et de soutenir les victimes des violences basées sur le genre en mettant en œuvre des politiques claires et coordonnées impliquant des organismes gouvernementaux, des ONG ainsi que des autorités nationales, régionales et locales.

Les violences à l’égard des femmes sont parmi les violations les plus répandues des droits humains de notre époque. Ratifier la Convention d’Istanbul peut changer les attitudes et introduire des améliorations tangibles dans la vie de millions de femmes et de filles dans nos sociétés. Restons unis et utilisons la Convention d’Istanbul !

Nos pays cibles

EuroMed Droits salue l’adoption par l’Assemblée des représentants du peuple en Tunisie le 26 juillet de la loi intégrale sur la lutte contre la violence faite aux femmes. Après plusieurs années d’efforts, son adoption, en conservant les principales recommandations émises par la société, est une grande avancée pour les droits des femmes en Tunisie et la mise en œuvre des principes défendus par la nouvelle Constitution.

Cependant, nous attirons l’attention sur Chypre et la Turquie, deux pays pour lesquels il reste encore beaucoup de chemin à faire dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

  • Nous saluons les autorités chypriotes qui ont annoncé en février 2017 que Chypre ratifiera la Convention d’ici la fin de l’année. La législation pour mettre en pratique cette loi sur les violences faites aux femmes a été adoptée par le Parlement le 14 juillet 2017. Elle a été rédigée et soumise au Parlement par le ministère de la Justice en coopération avec l’Institut méditerranéen des études de genre (Mediterranean Institute of Gender Studies). Plus d’informations sur Chypre ici.
  • Nous aimerions également attirer l’attention sur la Turquie, car le GREVIO (mécanisme de suivi pour la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul) examinera le pays dans quelques mois. Le dialogue d’État aura lieu en octobre 2017 et la société civile est encouragée à présenter des rapports parallèles et à signaler toute autre information dans le processus. Plus d’informations sur la Turquie ici.

Dans le cadre de la campagne #STOPViolenceAgainstWomen, EuroMed Droits a fourni en avril 2017 à plusieurs organisations de défense des droits des femmes (notamment de Turquie, de Chypre et de France) une formation sur les dispositions de la Convention d’Istanbul, y compris la manière de contribuer au rapport GREVIO. Voir notre vidéo ici.


Source: La convention d’Istanbul a 3 ans mais encore un long chemin à parcourir