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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Maghreb – Moyen-Orient

17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart 21 juillet, 2025

17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart
17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart
17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart

Tribune commune signée entre autres par Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Lire la tribune sur Mediapart

Parce qu’elle a écouté les voix qui montent des ruines de Gaza. Parce qu’elle a fait parler les décombres. Parce qu’elle a nommé l’innommable. Parce qu’elle a documenté, analysé, qualifié et révélé l’anatomie d’un génocide en cours, en décrivant les mécanismes du déplacement, de la dépossession, de l’effacement des Palestinien-nes. Parce qu’elle a exposé l’architecture des profits qui soutiennent l’entreprise coloniale israélienne.

Pour toutes ces raisons, ils veulent non seulement réduire au silence Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, mais également la briser.

Depuis deux ans, les attaques pleuvent, féroces, diffamatoires, voire injurieuses. Le puissant lobby juridique International Legal Forum, fort de plus de 4 000 avocats à travers le monde, demande sa démission. Israël l’a déclarée persona non grata et refuse de lui délivrer un visa pour exercer son mandat onusien. En mars dernier, 43 députés français de droite avaient écrit au ministre des Affaires étrangères pour s’opposer à la reconduction de son mandat. Les États-Unis viennent d’annoncer des sanctions officielles à son encontre, un acte inédit contre une experte indépendante de l’ONU.

Ces sanctions ne sont pas une première. Elles s’inscrivent dans la lignée de celles imposées à la Cour pénale internationale, lorsque cette dernière osa enquêter sur des crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan et décida d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et Yoav Gallant, l’ancien ministre de la Défense d’Israël, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans les territoires palestiniens.

Médias, groupes de pression et États ne s’en prennent pas seulement à la personne de Francesca Albanese, mais également à la légitimité même de son mandat, à ce qu’il représente : l’indépendance, la rigueur juridique et le courage de nommer les crimes là où ils sont commis, même quand les responsables sont puissants. Ce n’est pas uniquement la voix de Francesca Albanese qu’on cherche à étouffer, mais plus largement tous les mécanismes internationaux de protection des droits humains.

A quoi mènent ces campagnes et cet acharnement, sinon au refus de reconnaître toute justice qui échapperait à la volonté des puissants ? Un État qui se permet de sanctionner un organe onusien ne viole pas seulement un principe, il ébranle tout l’édifice du multilatéralisme. Devons-nous accepter que demain, chaque État sanctionne à sa guise les enquêteurs·rices, rapporteurs.es, juges ou procureurs.es qui le gênent ? À quoi servirait alors le droit international ? Devons-nous renoncer à cette promesse fragile née des cendres d’Auschwitz et d’Hiroshima, ce rêve de paix qui a donné naissance à l’ONU, aux Conventions de Genève, aux mécanismes des droits humains ?

En s’attaquant à elle, on criminalise l’impartialité, on délégitime le droit international, on envoie un message glaçant à tous ceux qui, dans d’autres contextes, pourraient être tentés de dire l’indicible. Ce n’est plus seulement une campagne contre une experte, c’est une entreprise de démolition de tout ce qui reste du rêve universaliste né des horreurs du XXe siècle.

Face à cela, Francesca Albanese n’a jamais baissé les bras. Elle a poursuivi son travail avec dignité et précision. Elle n’a jamais appelé à la haine. Elle a seulement exigé la justice. Son dernier rapport, rigoureux et accablant, ne se contente pas d’accuser à la légère. Il documente, méthodiquement et identifie des entreprises qui soutiennent concrètement le projet colonial israélien, un crime au regard du droit international. Il n’a fallu que quelques jours pour que la riposte s’organise.

Aujourd’hui, la faire taire serait enterrer un peu plus les voix de Gaza qui sombrent dans le déni de justice, et avec elles, les fondements mêmes du droit international.

Mais Francesca Albanese n’est pas seule. Nous sommes par milliers, femmes et hommes à travers le monde, à ne pas nous tromper de côté de l’histoire. Nous portons l’humanisme, les valeurs universelles, et nous refusons de céder à la loi du plus fort, du dominant, du colonisateur. Malgré les failles que nous dénonçons, nous continuons de croire à un monde meilleur, à la force du droit, et aux outils disponibles pour préserver la paix, tout en exigeant leur réforme profonde, afin qu’ils garantissent enfin une paix juste et durable.

Défendre Francesca Albanese, c’est défendre le droit. Notre silence aujourd’hui serait un abandon.

Il nous faut choisir : le silence complice ou le courage de la vérité.

Signataires : Yosra Frawes, Avocate, ex-présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, Tunisie ; Guissou Jahangiri, Directrice exécutive d’OPEN ASIA/Armanshahr, Secrétaire générale de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), Iran-France ; Sonia Dayan-Herzbrun, Sociologue, France ; Diana Alzeer, feministe, Al Haq, Vice-présidente de la FIDH, Palestine ; Azadeh Kian, Professeure de sociologie à l’Université Paris Cité, Directrice du CEDREF, France ; Hela Ben Youssef, Vice-présidente internationale socialiste des femmes, Tunisie ; Pinar Selek, Féministe antimilitariste, Turquie-France ; Nathalie Tehio, Présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), France ; Gloria Gano, Avocate, directrice exécutive, Asociación Pro Derechos Humanos (APRODEH), Sécretaire generale de la FIDH, Peru ; Khadija Ryadi, Secrétaire générale de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), lauréate du prix de l’ONU pour les droits de l’Homme en 2013, Maroc ; Nassera Dutour, Présidente du Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie et de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées, France-Algérie ; Sophie Bessis, Féministe, historienne et philosophe, France-Tunisie ; Kati Verstrepen, avocate et présidente de la Liga voor Mensenrechten, Belgique ; Alice Mogwe. Présidente de la  Fédération internationale des droits humains (FIDH),  Directrice de DITSHWANELO – The Botswana Centre for Human Rights, Botswana ; Gerard van Vliet, Dutch League for Human Rights (LvRM), Pays-Bas ; Safa Chebbi, Militante décoloniale à Tiohtià:ke-Montréal, Canada ; Kaari Mattila, Secrétaire générale de la FIDH, Finland ; Shahinda Ismail, Fondatrice du Maldivian Democracy Network, Maldives ; Kawther Alkholy Ramadan, Directrice exécutive de Women for Justice Foundation, Egypte ; Bernedette Muthien, chercheuse, Institute for African Alternatives, WASL, Afrique du Sud ; Joumanah Merhy, Féministe et défenseure des droits humains, Liban ; Horia Mosadiq, Directrice générale Conflict Analysis Network (CAN), Afghanistan ; Marie-Christine Vergiat, LDH, Euromed Droits, ex-députée européenne, France ; Abdallah Lefnatsa, Association Marocaine des Droits de l’Homme, Maroc ; Adel Boucherguine, Président du  Collectif de sauvegarde de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (CS-LADDH), Algérie-France ; Aida El Amri, Médecin, Présidente de l’Association Tunisie Culture et Solidarité, Tunisie ; Aissa Rahmoune, Avocat au Barreau d’Alger, Vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, Secrétaire générale de la FIDH, Algérie ; Alaa Talbi, Directeur du Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux, Tunisie ; Amina Izarouken, militante féministe, Algérie ; Alexis Deswaef, Avocat, Président d’honneur de la Ligue des Droits Humains, Vice-président de la FIDH, Belgique ; Ali Ait Djoudi, Président de Riposte Internationale, France-Algérie ; Alice Santinelli, Éditrice et consultante de photographie, Italie ; Amel Hadjadj, militante féministe, Algérie ; Anne-Marie Bence, ancienne rédactrice en chef de la revue Missive, France ; Bianca Shanaa, Entrepreneuse, Palestine-France ; Cahors@ldh-france.org  pour LDH 46 ET AFPS 46, France ; Catherine Choquet, LDH 93, France ; Christian Eypper, la Ligue des droits de l’Homme, France ; Dada Azouz, Activiste Queer Féministe, France ; Daisy Schmitt, documentariste, France ; Denis Richard, militant Ligue des droits de l’Homme, France ; Evelyne Sire-Marin magistrat honoraire, Vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France ; Fabienne Messica, Ligue des Droits de l’Homme, France ; Fatiha Fadil, retraitée, France ; Fatma Chérif, Cinéaste, Tunisie-France ; Fatma Oussedik, Sociologue, Algérie ; La Fondation du journal féministe algérien, Algérie ; Gilles Manceron, Historien, France ; Hajer Chraiti, féministe, France ; Hakima Naji, professeure retraitée Maroc ; Hélène Henry, militante à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), France ; Jacques Rigaudiat, Conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, France ; Jacqueline Charretier, militante des droits de l’Homme et du droit, France ; Kaouther Ben Azouz, Enseignante, Artiste plasticienne, France-Tunisie ; Khadija Ainani, Association Marocaine des Droits de l‘Homme, Maroc ; Khadija Bahyaoui, Association Marocaine des droits humains, Canada ; Khadija Chérif, militante féministe, Tunisie ; Khaoula Taleb Ibrahimi, professeure des universités, Algérie ; Laurent Aspis, militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France ; Leila Kannouda, Génération.s 46, France ; Ligue iranienne de défense des droits de l’Homme (LIDDH), France ; Maitre Mustapha Bouchachi, Ancien Président de la LADDH, Algérie ; Manel Mabrouk, Artiviste, France ; Martine Rigo Sastre, éditrice Voix-Tissée, France ; Marwa Frawes, féministe intersectionnelle, France-Tunisie ; Maryam Ashrafi, Photographe documentaire sociale, France ; Maryse Artiguelong, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Vice-présidente de la FIDH, France ; Mohammed Ghafri, Coordonnateur national du Réseau démocratique de solidarité avec les peuples, Maroc ; Mouad El-Johri, Membre du secrétariat national du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, Maroc ; Moumene Khelil, Ancien Secrétaire générale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Algérie ; Naima Benwakrim, Militante féministe et pour les droits humains, Maroc ; Naima Naim, activiste, Maroc ; Nicolas Puig, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), France ; Norman Tjombe, militant des droits humains, Namibie ; Pascal Maillard, universitaire, poète, co-fondateur de l’Académie des écrivain·es pour les droits humains, France ; Patrick Navaï, Artiste, Citoyen du monde ; Philippe Leclercq, activiste, France ; Rania Majdoub, activiste décoloniale, France-Tunisie ; Sahar Talaat Elbassiony, Professeur d’Université, Egypte-Grande Bretagne ; Said Ourabah, Président de la Fédération des travailleurs Africains en France et en Europe (FETAFE), France ; Samia Fraouis, activiste, France ; Serpilekin Adeline Terlemez, Dr. en art de la scène, poète, écrivaine-traductrice, co-responsable de la collection « Regards turcs » l’Harmattan, Turquie-France ; Sevgi Türker-Terlemez, écrivaine-traductrice franco-turque et co-responsable de la collection « Regards turcs » l’Harmattan, Turquie-France ; Shawan Jabarin, Al-Haq, Palestine ; Simone Susskind, Actions in the Mediterranean, ancienne sénatrice fédérale et députée bruxelloise, Belgique ; Sylvie Forestier, artiste, France ; Vida Farhoudi, Poète, traductrice, membre de l’Association des écrivains iraniens en exil, Iran-France ; Zied Abidi, Défenseur des droits humains, Tunisie ; Zohra Koubia, Défenseure des droits humains, Maroc ; Zohra Oueslati, Conseillère en développement de la formation professionnelle, France-Algérie

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Appel à Rassemblement : Ligne Rouge pour Gaza 7 juillet, 2025

Depuis octobre 2023, la population de la bande de Gaza subit des bombardements incessants de la part de l’armée israélienne. Le droit international est piétiné. Plus de deux millions de personnes sont actuellement au bord de la famine. En cause, l’entrave à l’acheminement de l’aide aggravant ainsi la crise humanitaire, dans le cadre d’une stratégie calculée visant à la destruction physique des Palestiniennes et Palestiniens à Gaza. Le déchainement de violence et de destruction envers la population palestinienne semble sans fin. Gaza n’a plus le temps d’attendre. L’inaction de nos gouvernements tue.

Face à cette situation, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) se joint à la mobilisation mondiale « ligne rouge pour Gaza ».

Pour symboliser toutes les lignes rouges franchies à Gaza, formons une grande ligne rouge humaine. 

Mobilisons-nous !

Des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées à travers le monde, vêtues de rouge. Mardi 8 juillet, nous marcherons aux côtés d’Amnesty international, Action Justice Climat, CCFD, Greenpeace France, Oxfam France, Médecins du Monde, la plateforme Palestine et de nombreuses autres organisations et collectifs.

Informations pratiques
⏰ RDV : Mardi 8 juillet à 18h30
🔴 Dress code : haut rouge
📍 Point de rendez-vous : métro Belleville à Paris
Important : aucun drapeau d’organisation ou de partis politiques.





Source: Appel à Rassemblement : Ligne Rouge pour Gaza

Exécutions sommaires à Gaza : dépôt de plainte contre des snipers binationaux en France 2 juillet, 2025

Communiqué commun LDH, FIDH, Al-Haq, Al Mezan, PCHR et l’AFPS

• La FIDH, ses organisations membres palestiniennes et françaises Al-Haq, Al Mezan, PCHR et la LDH, ainsi que l’AFPS, demandent l’ouverture d’une enquête à l’encontre de deux soldats franco-israéliens, Sasha A. et Gabriel B.
• Ces deux soldats, appartenant à la même unité de tireurs d’élite au sein des forces armées d’occupation israéliennes, sont accusés d’être impliqués dans des exécutions sommaires à Gaza.
• D’autres plaintes visant des soldats binationaux membres de cette même unité seront prochainement déposées en Italie et devant d’autres juridictions européennes, tandis que des enquêtes sont déjà en cours en Afrique du Sud et en Belgique.

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres poursuivent leur lutte contre l’impunité des responsables de crimes internationaux. Aujourd’hui, Al-Haq, Al Mezan, le Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) et la LDH (Ligue des droits de l’Homme), ainsi que l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ont déposé aux côtés de la FIDH une plainte avec constitution de partie civile auprès du Pôle crimes contre l’humanité du Tribunal judiciaire de Paris. Cette plainte vise Sasha A. et de Gabriel B., deux tireurs d’élite franco-israéliens ayant participé à l’opération militaire d’Israël à Gaza. Les deux soldats sont accusés d’atteintes volontaires à la vie constitutives de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.

Ces plaintes se fondent sur un reportage réalisé par un journaliste palestinien, Younis Tirawi, qui révèle l’existence d’une unité de tireurs d’élite – le 9e peloton de la compagnie auxiliaire du 202e bataillon parachutiste- au sein de de l’armée israélienne, désignée dans le documentaire sous le nom de « Ghost Unit ». Les soldats de cette unité sont directement mis en cause pour avoir procédé à l’exécution sommaire de civils palestiniens, entre novembre 2023 et mars 2024 à Gaza. Les soldats franco-israéliens Sasha A. et Gabriel B. figuraient parmi les membres de cette unité, composée essentiellement de binationaux.

Des éléments de preuve importants recueillis par les organisations plaignantes ont permis de corroborer les faits présentés dans le reportage.

« Au terme d’une enquête approfondie, nous avons recueilli les témoignages de nombreuses victimes à Gaza et les avons vérifiés grâce à des renseignements en source ouverte, corroborant les affirmations selon lesquelles des tireurs d’élite israéliens ont procédé à des exécutions sommaires de civil·es palestinien-ne-s à l’hôpital Nasser au début de l’année 2024 », déclare Issam Younis, directeur général d’Al Mezan. « La convergence des récits des témoins oculaires et de la documentation présentée par Tirawi indique clairement l’implication des mêmes tireurs d’élite dans une campagne coordonnée d’exécutions extrajudiciaires dans divers endroits de Gaza. »

Environ 4000 ressortissant-e-s français-ses serviraient actuellement dans les rangs de des forces armées d’occupation israélienne.

Depuis le 7 octobre 2023, la campagne militaire génocidaire menée par Israël à Gaza a tué au moins 56 500 Palestinien-ne-s, dont plus de 16 000 enfants, et fait plus de 125 000 blessé-e-s.

« En prenant délibérément pour cible et en tuant des civil·es palestinien-ne-s dans l’intention de détruire la population palestinienne de Gaza, ces tireurs d’élite israéliens ont violé des règles fondamentales du droit international, y compris des actes prohibés par la Convention sur le génocide. » déclare Shawan Jabarin, directeur général d’Al-Haq.

« Les exécutions sommaires perpétrées contre des civil-e-s palestinien-ne-s à Gaza constituent des graves violations du droit international humanitaire, qui les prohibe de manière absolue. Ces crimes ne doivent pas rester impunis : les Etats doivent identifier, poursuivre et sanctionner tout-e ressortissant-e susceptible d’y être impliqué. » déclare Raji Sourani, directeur général du PCHR.

« Il découle des engagements internationaux souscrits par la France que les États portent la responsabilité première de poursuivre les auteur·es de crimes internationaux. La France doit impérativement veiller à ce que ces crimes ne demeurent pas impunis et garantir la poursuite de leurs auteur·es, en particulier lorsqu’il s’agit de ses propres ressortissant-e-s », déclare Emmanuel Daoud, avocat de la LDH et de l’AFPS.

« La FIDH et ses organisations membres sont pleinement engagées dans la lutte contre l’impunité des crimes commis à Gaza et investiront toutes les voies judiciaires disponibles, y compris les juridictions nationales susceptibles d’être compétentes pour connaître de ces crimes internationaux », déclarent Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la FIDH, et Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du Groupe d’action judiciaire de la FIDH.

Des plaintes visant des tireurs d’élite binationaux appartenant à la même unité seront également déposées en Italie par StraLi, aux côtés de la FIDH et de ses organisations membres, et devant d’autres juridictions européennes.

En décembre 2024, la FIDH et ses organisations membres avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile contre un soldat franco-israélien, Yoel O., pour des faits de torture et de mauvais traitements commis contre des détenus palestiniens. À ce jour, aucune enquête n’a encore été ouverte dans le cadre de cette plainte.

Paris, le 1er juillet 2025

Source: Exécutions sommaires à Gaza : dépôt de plainte contre des snipers binationaux en France

Demande de réunion urgente et appel à des mesures fermes en réponse aux violations des droits de l’Homme à Gaza 20 juin, 2025

Lettre ouverte commune dans le cadre de la Marche pour Gaza vers Bruxelles adressée à Kaja Kallas, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, António Costa, président en exercice du Conseil européen, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen et aux ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’UE

Chère Madame, Chers Messieurs,
Nous, organisations de la société civile soussignées, exprimons notre profonde inquiétude quant aux décisions prises lors des réunions du Conseil Affaires étrangères de l’Union européenne des 20 et 26 mai 2025 concernant la situation à Gaza, qui restent largement insuffisantes au regard des obligations internationales de l’Union européenne et de ses Etats membres, ainsi que des attentes légitimes de la société civile.

Depuis octobre 2023, le gouvernement israélien poursuit une politique décrite par Human Rights Watch, FIDH et de nombreuses autres organisations internationales comme constituant des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un génocide. Face à des conclusions aussi graves, nous attendons une action forte et fondée sur des principes de la part des institutions européennes et des Etats membres, en accord avec les valeurs qu’ils prétendent défendre.

Dans ce contexte, nous nous attendions à ce que les dirigeants politiques de l’Union européenne et de ses Etats membres mettent en œuvre les mesures dont ils disposent pour contrecarrer la politique actuelle du gouvernement israélien . Aux paroles doivent maintenant succéder les actes, car il n’y a pas d’autre alternative à notre responsabilité que de réussir à stopper cette politique en cours. Les Etats disposent de tous les moyens nécessaires pour agir et le moment est venu de le faire.

L’expulsion massive de la population de Gaza ne doit pas être autorisée. Le massacre de civils, et l’utilisation de la famine et de la privation d’eau et de nourriture comme armes doivent cesser. À moins qu’elle n’accepte d’être complice de ces crimes, l’Union européenne doit prendre des mesures décisives pour obliger Israël à lever tous les blocus imposés à la population de Gaza.

Une série de mesures est à la portée de l’Union européenne. Nous vous invitons à les adopter sans délai, y compris lors de la prochaine réunion du Conseil des affaires étrangères du 23 juin :

– La suspension immédiate de l’accord d’association UE-Israël. Depuis des mois, la Commission dispose de suffisamment d’éléments pour documenter les violations graves et systématiques des droits de l’homme, y compris les violations du droit humanitaire international, à Gaza et en Cisjordanie, et peut donc évaluer rapidement le non-respect par Israël de l’article 2 de l’accord ;
– La mise en œuvre de sanctions ciblées contre le gouvernement israélien et ses fonctionnaires, similaires à celles déjà imposées à certains colons extrémistes ;
– La cessation immédiate de toute coopération militaire et de tout transfert d’armes ou d’équipements destinés à leur production ;
– L’application stricte des résolutions internationales, notamment la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 18 septembre 2024, qui vise à mettre fin à l’occupation illégale des territoires palestiniens ;
– Le plein respect et l’application des décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), et l’exécution des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre des auteurs présumés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ;
– Reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Union européenne et tous les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait  ;
– Une pression soutenue sur le gouvernement israélien pour assurer la libération immédiate des otages pris lors des attentats du 7 octobre, une cause à laquelle nos organisations restent fermement attachées

Alors que la Commission européenne et les Etats membres affirment que l’élaboration des politiques européennes doit impliquer un dialogue substantiel avec les acteurs de la société civile, nous demandons respectueusement qu’une délégation de nos organisations soit reçue dans les plus brefs délais. Compte tenu de l’urgence de la crise actuelle, nous espérons vous convaincre de prendre en compte les demandes de la société civile européenne concernant la guerre à Gaza et la situation inhumaine qu’elle a engendrée.

Nous restons à votre disposition pour convenir d’une rencontre le 23 juin 2025 ou dès que possible et espérons que vous répondrez positivement à cette demande, au nom des principes universels des droits de l’Homme.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Messieurs, l’expression de notre haute considération.

Signataires :
Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT)
Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Alice Mogwe présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Caroline Chevé, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU)

Avec le soutien de :
Yves Aubin de la Messuzière, ancien Ambassadeur de France
Emmanuel Daoud, avocat
François Dubuisson, professeur, Centre de droit international de l’ULB

Télécharger la lettre ouverte en anglais et en pdf.

Bruxelles, le 18 juin 2025

Source: Demande de réunion urgente et appel à des mesures fermes en réponse aux violations des droits de l’Homme à Gaza

Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre ! 22 mars, 2025

Communiqué LDH

Il faut arrêter cette folie meurtrière. La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat.

Après deux mois de cessez-le-feu le gouvernement d’extrême droite israélien a repris, dans la nuit de lundi à mardi, les bombardements massifs de la population civile de Gaza faisant au moins 400 morts, des centaines de blessé-e-s, un massacre est en cours.

Ces bombardements font suite au nouveau blocage de l’accès à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, à la privation d’énergie pour ses habitantes et habitants, aux assassinats quotidiens des Palestiniennes et Palestiniens en Palestine occupée, à l’agression militaire de grande ampleur de la Cisjordanie, au déplacement forcé de 40 000 réfugié-e-s palestinien-ne-s de Jénine et Tulkarem dont les camps ont été rendus inhabitables, au nettoyage ethnique de la Palestine.

Benyamin Netanyahou, soutenu par Trump et l’internationale d’extrême droite, ne pensant l’avenir que comme construite sur la seule loi du plus fort, ne veut ni d’un nouveau cessez-le-feu, ni de la libération des otages israéliens. Il veut, par une guerre sans limite, un Gaza sans présence palestinienne.

Tous ces actes qui relèvent de la plus sauvage barbarie, sont constitutifs de crimes contre l’humanité !

La France et l’Union européenne doivent exiger un cessez-le-feu immédiat.

La France doit reconnaître sans délai l’Etat de Palestine.

Lire le communiqué « Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre ! »

Paris, le 19 mars 2025

Source: Rupture de la trêve à Gaza. Halte aux bombardements, halte au massacre !

Liens du groupe Carrefour avec la colonisation israélienne 18 mars, 2025

Lettre ouverte commune signée par la LDH et adressée à Alexandre Bompard, président-directeur général du Groupe Carrefour

Monsieur le Président-directeur général,

En décembre 2022, nous avons publié un rapport intitulé Les liaisons dangereuses du groupe Carrefour avec la colonisation israélienne[1]. Dans ce rapport, nous mettions en évidence le fait que le groupe Carrefour se compromettait avec la colonisation israélienne de la Palestine par son accord passé avec deux sociétés israéliennes, Electra Consumer Products et Yenot Bitan, fortement impliquées dans cette colonisation. Nous avons rappelé dans notre rapport que cet accord, dont la mise en œuvre a débuté à l’été 2022, est contraire aux obligations des entreprises en matière de droits humains et de respect du droit international humanitaire et qu’il est en contradiction avec la philosophie affichée par Carrefour en matière d’éthique et de droits humains.

Au-delà du fait que le groupe Carrefour se trouve lié à des sociétés partenaires très actives dans la colonisation, l’accord de franchise que vous avez signé vous implique directement dans la mesure où votre partenaire Yenot Bitan, devenu par la suite Carrefour Israël, possède des magasins dans au moins huit colonies[2] en territoire palestinien occupé, toutes ces colonies étant illégales au regard du droit international. Même si ces magasins ne portent pas l’enseigne Carrefour et semblent avoir cessé de vendre directement des produits de la marque Carrefour[3], il reste que ce sont des magasins couverts par l’accord de franchise comme en témoigne le dernier Document d’enregistrement universel[4] destiné aux actionnaires de mai 2024 dans lequel il est précisé qu’Electra Consumer Products avait « signé un contrat lui interdisant de développer des magasins sous enseigne Carrefour dans les territoires palestiniens », ce qui permet donc en creux aux magasins situés dans les colonies de bénéficier de l’accord de franchise du moment que le logo de Carrefour n’est pas affiché.

Depuis la publication de notre rapport en décembre 2022, le groupe Carrefour a passé d’autres accords avec des sociétés israéliennes très impliquées dans la colonisation comme la banque Hapoalim qui est inscrite sur la base de données de l’ONU des 97 entreprises les plus complices de la colonisation et la société Juganu. D’autre part, début 2023, Carrefour Israël a contracté des emprunts auprès de quatre grandes banques israéliennes qui sont toutes inscrites sur la base de données de l’ONU, la banque Hapoalim déjà citée et les banques Leumi, Mizrahi Tefahot et Israël Discount Bank.

Nous vous rappelons que le 19 juillet 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a indiqué dans un avis consultatif majeur[5] que les Etats ne doivent pas « entretenir de relations économiques ou commerciales avec Israël qui seraient de nature à renforcer la présence illicite de ce dernier dans le territoire palestinien » et qu’ils doivent « prendre des mesures pour empêcher les échanges commerciaux ou les investissements qui aident au maintien de la situation illicite créée par Israël dans le Territoire palestinien occupé ». Cet avis formulé par la plus haute autorité judiciaire de l’ONU prohibe purement et simplement le commerce avec les colonies israéliennes et impose aux entreprises de leur pays respectif de cesser toute activité économique liée à la colonisation. Sans attendre les directives de l’État dont elles relèvent, les entreprises doivent répondre à leur obligation de devoir de vigilance, qui les oblige notamment à s’assurer que leurs activités n’enfreignent pas les droits de l’Homme.

Dans le contexte actuel marqué par une violence de plus en plus exacerbée de la part de l’armée et des colons israéliens contre la population civile en Territoire palestinien occupé(6) et par la probabilité de plus en plus forte et reconnue par la CIJ et les plus grandes ONG internationales et françaises qu’Israël commette un génocide à Gaza, il est de plus en plus insupportable à un grand nombre de citoyens et citoyennes, en France et dans le monde, que le groupe Carrefour maintienne et développe ses liens avec des entreprises complices de telles violations des droits humains. Nous demandons, à nouveau et avec la plus grande détermination, que le groupe Carrefour se retire de ces partenariats indécents.

Pour échanger sur ces questions et connaître vos éventuelles intentions sur la poursuite ou l’arrêt de vos partenariats avec des sociétés israéliennes complices et actrices de la colonisation, nous sollicitons une nouvelle rencontre, après celle que vous nous avez accordée en décembre 2022.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir nos salutations sincères.

Jérôme Bonnard, secrétaire national, Union syndical Solidaires

Amar Lagha, secrétaire général, Fédération CGT du commerce et des services

Sarah Lecoq, chargée de plaidoyer conflits et droits humains, CCFD-Terre Solidaire

François Leroux, président, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

Boris Plazzi, secrétaire confédéral, CGT

Nathalie Tehio, présidente, LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Anne Tuaillon, présidente, Association France Palestine Solidarité

Paris, le 6 mars 2025

Copie à :

Mme Marianne Sabel, manager RSE, groupe Carrefour

Bertrand Swiderski, directeur RSE, groupe Carrefour

[1] Rapport « Les liaisons dangereuses du groupe Carrefour avec la colonisation israélienne », https://www.france-palestine.org/IMG/pdf/rapport_les_liaisons_dangereuses_du_groupe_carrefour_avec_la_colonisation_israelienne.pdf

[2] Alfei Menashe, Ariel, Beit El, Kokhav Ya’akov, Ma’ale Adumim, Modi’in Ilit, Modi’in Maccabim Re’ut (quartier Maccabim), Neve Ya’akov

[3] Des observations partielles effectuées sur place au cours de l’été 2024 semblent confirmer que les produits Carrefour avaient été retirés, à ce moment-là, de plusieurs magasins Yenot Bitan situés dans des colonies

[4] https://www.carrefour.com/sites/default/files/2024-03/Document%20d’enregistrement%20universel%202023%20(PDF)_7.pdf

[5] Cour internationale de Justice, avis consultatif du 19 juillet 2024, https://www.icj-cij.org/index.php/fr/node/204160

Télécharger la lettre ouverte commune en pdf.

Source: Liens du groupe Carrefour avec la colonisation israélienne

Appel à un Rassemblement de Solidarité avec Sihem Ben Sedrine 26 janvier, 2025

Appel à un rassemblement de solidarité avec Sihem Ben Sedrine, soutenu par la LDH, le vendredi 24 janvier 2025, de 18h à 20h, devant la Fontaine des Innocents, place Joachim du Bellay, à Paris 75001 – Métro les Halles.

Le 14 janvier 2025, Sihem Ben Sedrine, 75 ans, ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a entamé une grève de la faim illimitée depuis la prison de Manouba pour dénoncer son incarcération arbitraire et les pressions politiques visant à discréditer la justice transitionnelle en Tunisie.

La LDH soutient l’appel du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) à :

  1. La libération immédiate de Sihem Ben Sedrine et des prisonnier.e.s politiques et d’opinion.
  2. La fin de l’instrumentalisation judiciaire à des fins répressives.
  3. Une mobilisation nationale et internationale pour défendre les droits humains et la démocratie en Tunisie.

En ce moment crucial, nous invitons tous les citoyen-ne-s, défenseur-e-s des droits humains et organisations à rejoindre le rassemblement de solidarité, pour soutenir Sihem Ben Sedrine et tous ceux qui luttent pour la dignité, la liberté et la justice.

L’histoire nous appelle à défendre les acquis de la révolution.

Ensemble, montrons que l’injustice ne triomphera pas.

Soyons nombreux-ses et solidaires

Source: Appel à un Rassemblement de Solidarité avec Sihem Ben Sedrine

Israël-Palestine : la FIDH salue les mandats d’arrêt historiques de la CPI pour atrocités 25 novembre, 2024

Communiqué de la FIDH

– La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) se félicite de la délivrance par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et du commandant militaire du Hamas, Mohammed Deif.
– Les responsables israéliens et palestiniens sont recherchés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Israël et en Palestine. C’est la première fois que des responsables soutenus par l’Occident font l’objet de tels mandats.
– Ces mandats d’arrêt sont émis alors que les crimes israéliens se poursuivent à Gaza. Les rapports attestent que les attaques et la famine de masse s’intensifient dans le nord de la bande de Gaza, atteignant des proportions apocalyptiques pour la population qui y est piégée.

La Haye, 21 novembre 2024. La délivrance par la CPI de mandats d’arrêt à l’encontre de Benjamin Netanyahu, Yoav Gallant et Mohammed Deif marque un tournant pour la justice et le droit international. Les précédents recours juridictionnels d’Israël ont tous été rejetés par la Chambre préliminaire n° 1, et dans leur évaluation minutieuse des preuves soumises, les juges de la CPI ont déterminé qu’il existait des « motifs raisonnables » de tenir les trois hommes pour responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

« Ces décisions des juges de la CPI envoient un message fort : l’impunité pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ne peut être tolérée », a déclaré Alice Mogwe, présidente de la FIDH. « Plusieurs pays ont déjà déclaré qu’ils exécuteraient les mandats d’arrêt et arrêteraient le Premier ministre Netanyahu s’il arrivait sur leur territoire. Tous les Etats parties à la CPI doivent s’y engager. Il s’agit de respecter les décisions des juges internationaux indépendants et de respecter la justice internationale. Ce sont des moyens fondamentaux pour mettre fin à l’impunité ».

Danya Chaikel, représentante de la FIDH auprès de la CPI, a souligné l’importance de ces mandats historiques :  » C’est exactement ce pour quoi la CPI a été créée : faire en sorte que les auteurs des crimes internationaux les plus graves répondent de leurs actes, quelle que soit leur puissance. La Cour montre qu’elle est prête à se saisir d’affaires impliquant des responsables soutenus par l’Occident, envoyant ainsi un message clair aux plus proches alliés d’Israël, notamment les États-Unis, qui ont renforcé le faux récit de normalité autour des actions d’Israël et se sont activement opposés à la compétence de la CPI dans ces affaires. Ce moment décisif démontre que le système judiciaire international peut s’attaquer aux questions les plus délicates sur le plan politique afin de garantir la vérité et la responsabilité. Tous les États tiers doivent maintenant agir de manière responsable et mettre fin à leur complicité dans les atrocités commises à Gaza. »

Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, alias « Deif », haut commandant militaire du Hamas, est accusé de crimes internationaux perpétrés le 7 octobre, jour où environ 1 200 Israéliens ont été tués et 251 pris en otage. Il est accusé d’avoir commis les crimes contre l’humanité que sont le meurtre, l’extermination, la torture, le viol et d’autres formes de violence sexuelle, ainsi que les crimes de guerre que sont le meurtre, la torture et la prise d’otages, entre autres.

À Gaza, plus d’un an plus tard, au moins 43 972 personnes, dont 17 492 enfants, ont été tuées par les attaques et les invasions incessantes de l’armée israélienne. Pour ce bilan effroyable et la poursuite de ces crimes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la défense Yoav Gallant sont accusés d’avoir commis le crime de guerre de famine comme méthode de guerre et les crimes contre l’humanité de meurtre, de persécution et d’autres actes inhumains. Tous ces crimes sont passibles d’une peine d’emprisonnement à perpétuité.

« Les horreurs dont on est témoin à Gaza depuis plus d’un an sont insoutenables. En réalité, ces mandats d’arrêt sont un soulagement. Ils représentent un principe fondamental de la justice pénale internationale – que personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré Maryse Artiguelong, vice-présidente de la FIDH et de son organisation membre française, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) « Ils démontrent le rôle crucial de la CPI dans la responsabilisation des auteurs de crimes, quels qu’ils soient. Elle renforce l’état de droit, démontrant que les atrocités graves ne resteront pas impunies. La LDH veillera à ce que le gouvernement français mette en œuvre cette décision si l’occasion se présente ».

Pour Clémence Becarte, avocate et coordinatrice du Groupe d’action juridique de la FIDH, « au-delà de leur signification juridique, ces mandats d’arrêt soulignent l’urgence de mettre fin à cette guerre immédiatement, car c’est le seul moyen d’arrêter les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qui sont perpétrés… ».

La FIDH appelle tous les Etats membres de la CPI à soutenir publiquement ces mandats d’arrêt, en particulier à la lumière des menaces significatives et des sanctions américaines imminentes auxquelles la Cour est actuellement confrontée en relation avec l’émission de ces mandats d’arrêt et d’autres. La FIDH demande aux Etats membres de coopérer pleinement avec la CPI, conformément à leurs obligations au titre du Statut de Rome, afin de garantir que les responsables soient rapidement arrêtés, remis à La Haye et jugés équitablement. La FIDH souligne que la coopération des États est essentielle pour soutenir et permettre les opérations de la CPI, garantir que la justice soit rendue et prévenir des atrocités similaires à l’avenir. La FIDH exhorte également tous les Etats à enquêter et à poursuivre les auteurs présumés d’atrocités de masse, quelle que soit leur position ou leur affiliation, et à engager des procédures de compétence universelle dans leurs juridictions nationales lorsque cela est possible.

Paris, le 21 novembre 2024

Source: Israël-Palestine : la FIDH salue les mandats d’arrêt historiques de la CPI pour atrocités

La LDH dénonce l’arrestation de Boualem Sansal en Algérie 25 novembre, 2024

Communiqué LDH

L’écrivain Boualem Sansal a été arrêté le samedi 16 novembre 2024 à son arrivée à l’aéroport d’Alger. Il aurait été interpellé par des membres de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) algérienne.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) partage les inquiétudes de son éditeur, les éditions Gallimard, qui se disent « très inquiètes car l’écrivain ne donne aucune nouvelle depuis son arrestation », dont les raisons sont encore inconnues.

La LDH demande aux autorités algériennes de donner des informations sur les raisons de cette arrestation et des assurances sur la libération immédiate de Boualem Sansal.

La LDH demande à la France de saisir les autorités algériennes afin d’obtenir des explications officielles sur la disparition de son ressortissant, puisque l’écrivain est de nationalité française.

Paris, le 22 novembre 2024

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: La LDH dénonce l’arrestation de Boualem Sansal en Algérie

Israël-Palestine – La France doit s’engager à exécuter les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale 25 novembre, 2024

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Selon onze associations et ONG, la France doit s’engager à exécuter les mandats d’arrêt délivrés le 21 novembre 2024 par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de responsables israéliens et palestiniens. 

La Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a délivré le 21 novembre 2024 des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, et Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif) pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Israël et en Palestine depuis le 7 octobre 2023. »

Nos organisations appellent la France à s’engager à procéder à l’arrestation des personnes visées par ces mandats d’arrêts si elles se rendent sur le territoire français, à coopérer avec la CPI afin de s’assurer que les auteurs de crimes soient confrontés à la justice et à soutenir la Cour contre les pressions qui ont lieu et risquent de se poursuivre à son encontre. La délivrance de ces mandats renforce en outre la nécessité de prendre des sanctions à l’encontre des autorités israéliennes.

Nous rappelons que les Etats parties au Statut de Rome ont « l’obligation de coopérer pleinement avec la CPI (article 86 du Statut) et de veiller à ce que leur législation nationale prévoie des procédures pour exécuter toutes les demandes de coopération de la Cour formulées au titre du chapitre IX du Statut (article 88 du Statut) »

Nous saluons la déclaration du ministère français des Affaires étrangères du 20 mai dernier, selon laquelle la France “soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations” La délivrance de ces mandats d’arrêt est une étape majeure pour mettre fin à l’impunité qui règne depuis des années en Israël et dans le territoire palestinien occupé. Nous attendons désormais, plus que des déclarations, une action résolue de la France pour exécuter ces mandats d’arrêts.

Le statut de la Cour pénale internationale (CPI), créée pour sanctionner les auteurs des crimes internationaux les plus graves, c’est-à-dire le crime de génocide, le crime de guerre, les crimes contre l’humanité et d’agression, s’applique à tout individu indépendamment de sa qualité officielle [1].

Il est nécessaire que les responsables de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, qu’ils fassent partie du Hamas ou du gouvernement israélien, répondent de leurs actes. Selon l’ONU, plus de 43972 Palestiniens et 1500 Israéliens sont morts depuis le 7 octobre 2023.

Signataires : Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Association France Palestine Solidarité, AJPF, AURDIP, CCFD-Terre Solidaire, la Cimade, Chrétiens de la Méditerranée, LDH (Ligue des droits de l’Homme), MRAP, Pax Christi France, Union juive française pour la Paix.

Source: Israël-Palestine – La France doit s’engager à exécuter les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale