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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

19 mars – Tribune collective « Agir contre l’antisémitisme et tous les racismes » publiée dans Libération 19 mars, 2019

Tribune publiée par plusieurs membres de la LDH

Ces dernières semaines, les faits nous reparlent de l’antisémitisme : une hausse de 74 % des actes contre les juifs en 2018 ; des croix gammées sur le portrait de Simone Veil ; des insultes évidemment antisémites à l’encontre d’Alain Finkielkraut ; deux cimetières juifs profanés… Il n’est plus possible de nier la réalité du retour de la haine antijuive. Elle se combine à l’existence d’un racisme structurel qui touche les Roms, ainsi que les populations issues de l’immigration postcoloniale qui subissent de multiples discriminations. De plus, le refus de l’accueil des migrant·e·s participe de ce climat général de xénophobie.

Autour du mouvement des gilets jaunes, des expressions antisémites ont été remarquées, comme l’équation Macron = Rothschild = Sion, significative depuis deux siècles d’un antisémitisme à peine masqué, mais bien réel. Ces faits, s’ils sont inquiétants, demeurent isolés et ne remettent pas en cause les aspirations sociales et démocratiques de ce mouvement.

La gauche de la gauche, peu suspecte d’antisémitisme, a pourtant mis du temps à prendre la mesure de sa montée et se montre fort divisée, comme en témoignent les divers appels lors de la journée du 19 février. D’autre part, une partie non négligeable de cette gauche ne prend en considération les faits antisémites que lorsqu’ils viennent de l’extrême droite. Or, le phénomène est beaucoup plus profond, présent dans diverses couches de la société française. Le complotisme s’y répand, avec ses risques de dérapages antisémites, à l’instar de ce que furent les Protocoles des Sages de Sion de sinistre mémoire.

Nous, femmes et hommes de gauche, qui ne nous sommes pas résigné-e-s à accepter le néolibéralisme économique et qui demeurons fidèles à l’idée d’une gauche sociale, nous affirmons la nécessité et l’urgence d’une mobilisation contre l’antisémitisme. Selon nous, il faut rompre avec les trop fréquents « mais » qui affaiblissent, voire annulent, l’effet des prises de position. A cet égard, la critique de la politique scandaleuse du gouvernement Nétanyahou en Israël et le soutien au peuple palestinien, que nous partageons pleinement, ne doivent en rien relativiser l’opposition aux actes antisémites. Il faut dénoncer ceux qui masquent leur antisémitisme derrière un antisionisme de façade. Mais cela ne saurait justifier l’amalgame entre antisémitisme et antisionisme, ce dernier se situant sur le terrain de la critique politique.

Nous affirmons qu’aucun acte antisémite n’est acceptable, quel qu’en soit l’auteur, et ne peut être occulté ou amoindri pour quelque raison que ce soit.

Nous affirmons la nécessité d’une combinaison entre des initiatives propres de la gauche contre l’antisémitisme avec la participation aux mobilisations unitaires lors d’événements graves contre des juifs parce que juifs, sans tenir aucunement compte qu’il s’agisse d’adversaires politiques ou pas. Si le racisme prend des formes spécifiques suivant la population qui en est victime, la lutte contre le racisme forme un tout, et nous devons nous efforcer de lier la lutte contre l’antisémitisme à celle contre les autres racismes (concernant les Roms, les Asiatiques, les Noirs, les Arabes, les musulmans en général) qui gangrènent la société française et facilitent la montée de l’extrême droite en Europe.

Nous appelons celles et ceux qui partagent nos inquiétudes à signer notre texte et à œuvrer avec nous pour que la gauche s’affirme en rempart contre l’antisémitisme et contre tous les racismes. Pour qu’elle renoue avec la partie la plus lumineuse de son passé dans ce domaine : l’émancipation des juifs en 1791, la défense d’Alfred Dreyfus, la lutte contre le nazisme, la lutte anticoloniale.

Parmi les signataires : Hélène Adam, Christophe Aguiton, Jean-Loup Amselle, Gérard Aschieri, Clémentine Autain, Bally Bagayoko, Sophie Bessis, Nicole Borvo Cohen-Séat, Noëlle Burgi, Judith Butler, Christine Castejon, Patrice Cohen-Séat, Didier Daeninckx, Anne Eydoux, Elsa Faucillon, Jean Gadrey, Susan George, Karl Ghazi, Janette Habel, Jean-Marie Harribey, Robert Hirsch, Michel Husson, Esther Jeffers, Samy Johsua, Pierre Khalfa, Frédéric Lebaron, Pascal Lederer, Michael Löwy, Gilles Manceron, Philippe Marlière, Roger Martelli, Philippe Martinez, Christiane Marty, Gérard Mauger, Claire Monod, Gérard Noiriel, Pierre Laurent, Willy Pelletier, Irène Pereira, Bernard Ravenel, Michèle Riot-Sarcey, Fabien Roussel, Danielle Simonnet, Yves Sintomer, Pierre Tartakowsky, Jacques Testart, Bruno Tinel, Enzo Traverso, Marcel Trillat, Aurélie Trouvé, Michel Tubiana, Marie-Pierre Vieu, Patrick Viveret…

Lire la tribune en ligne

Source: 19 mars – Tribune collective « Agir contre l’antisémitisme et tous les racismes » publiée dans Libération

18 mars – Tribune collective « Expulsions des bidonvilles, il est temps de décréter l’urgence sociale ! » publiée dans le JDD 19 mars, 2019

Quelque 48 associations et collectifs du CNDH Romeurope, dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’adressent directement à Emmanuel Macron appelant à transformer ses paroles en actes et dénonçant une situation indigne.

Une expulsion tous les deux jours dans notre pays. Monsieur le Président de la République, c’est à ce rythme infernal que l’Etat détruit des baraques de bidonvilles en France métropolitaine. En 2018, 171 expulsions ont jeté à la rue 10.000 personnes, majoritairement européennes, habitant des squats ou des bidonvilles. La plupart sont des personnes fortement discriminées, notamment Roms ou perçues comme tel par les autorités ou les citoyens. 

Cette augmentation de près de 40% du nombre d’expulsions par rapport à 2017 est indigne de notre pays et pousse nos 48 associations et collectifs du CNDH Romeurope à tirer la sonnette d’alarme.

Il est temps que vos paroles se transforment en actes afin de mettre en place une réelle politique nationale, volontariste et adaptée, de résorption des bidonvilles. On ne nous convaincra pas que la situation de 15 000 personnes en grande précarité représente un défi insurmontable pour un pays comme la France.

Cette politique indigne fait perdurer les bidonvilles plutôt que de les faire disparaître

Le 25 janvier 2018, huit de vos ministres signaient une instruction pour résorber les bidonvilles d’ici 5 ans. L’objectif était de ‘dépasser l’approche centrée sur les évacuations et d’inscrire l’intervention publique dans une dimension plus large, depuis l’implantation du campement jusqu’à sa disparition’. Lors de la présentation du Plan pauvreté en septembre 2018, vous annonciez solennellement : ‘Dans la droite ligne du plan Logement d’abord […], nous poursuivrons notre politique de résorption des bidonvilles, qui sont peuplés de 30% d’enfants’.

Ce discours ambitieux est en contradiction avec les faits. Au lieu de travailler à des solutions concertées avec les collectivités, les habitants, les associations et les services de l’Etat, la majorité des Préfets continuent d’expulser les habitants des bidonvilles sans proposer de solution stable (ce fût le cas pour 85% des personnes expulsées en 2018). Cette politique indigne fait perdurer les bidonvilles plutôt que de les faire disparaître.

L’accélération des expulsions est particulièrement notable à la fin de l’année scolaire et peu avant le début de la trêve hivernale. Malgré les demandes des familles et des associations de laisser les enfants scolarisés finir leur année, la trêve scolaire n’existe toujours pas : aucun enfant ne devrait être mis à la rue pendant l’année scolaire. Ce sont des mois voire des années d’école perdus pour ces enfants qui ont tant besoin d’accéder à l’éducation.

Il est indigne qu’en France en 2019, des enfants et des familles n’aient pas un toit stable sur la tête 

Pourtant des solutions existent. Poussés par la mobilisation de la Dihal et les quatre millions d’euros qu’elle met à leur disposition, certains territoires (parfois les villes, parfois l’Etat, rarement les deux) ont impulsé des projets ambitieux. A Montpellier ou Villeurbanne par exemple, des personnes en bidonville ont obtenu des logements stables leur permettant de réaliser des démarches d’inclusion sociale (scolarisation, accès au parcours de soins, recherche d’emploi …). A Lille, le préfet a annoncé qu’il n’expulserait plus de bidonville sans solution de relogement.

Ces projets ont permis à des centaines d’enfants d’aller à l’école et à des familles d’accéder aux soins, de trouver des emplois déclarés et d’obtenir à un logement stable. Ils sont la preuve qu’avec du courage politique, ces personnes peuvent accéder à un logement stable et à leurs droits fondamentaux.

Mais pour y arriver, le budget dédié à la résorption des bidonvilles doit augmenter significativement. Les quatre millions d’euros sont insuffisants. D’autres mesures comme la trêve scolaire ou l’organisation de réunions partenariales pour organiser la résorption des bidonvilles doivent être mises en place rapidement.

Monsieur le Président de la République, vous devez décréter l’urgence sociale. Il est temps que l’Etat prenne ses responsabilités. Il est indigne qu’en France en 2019, des enfants et des familles n’aient pas un toit stable sur la tête et n’aient pas tous accès à l’éducation et aux autres droits fondamentaux (le travail, la culture et l’accès aux soins).

Paris, le 18 mars 2019

Lire la tribune dans le JDD

Les signataires : Nathalie Godard, présidente du Collectif national droits de l’Homme Romeurope ; Claire Hédon, présidente d’ATD-Quart Monde ; Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité ; Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme ; Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France ; Dr Philippe de Botton, président de Médecins du monde ; Véronique Fayet, présidente du Secours catholique Caritas France ; Leonard Velicu, président de EURROM ; Liliana Hristache, présidente de Rom Réussite ; William Bila, président de La Voix des Rroms ; Renée Le Mignot, co-présidente du Mrap ; Thierry Mauricet, directeur général de Première urgence internationale ; Estelle Denize, présidente de Hors la rue ; François Loret, président de Convivances ; Philippe Dubois, co-président de Roms action ; Blandine Billaux, présidente du Collectif lyonnais pour l’accès à la scolarisation et le soutien aux enfants des squats (C.L.A.S.S.E.S) ; Pascal Joffroy, présidente de Système B, comme bidonville ; Loïc Gandais, président de l’Association de Solidarité en Essonne avec les familles roumaines et rroms (ASEFRR) ; Jean-Pierre Perrin, président de Rencontres tsiganes ; Aline Poupel, présidente de Romeurope 94 ; Pierre Rachet, président de l’Association Solidarité Rroms Saint-Etienne ; Intercollectif Roms 59-62 ; Collectif Solidarité Roms et Gens du Voyage Lille Métropole ; Collectif de soutien aux familles rroms du Val d’Oise ; Collectif Romeurope Anthony ; Collectif Roms Paris

Source: 18 mars – Tribune collective « Expulsions des bidonvilles, il est temps de décréter l’urgence sociale ! » publiée dans le JDD

Christchurch : être partout intraitable avec les idées qui tuent 19 mars, 2019

Communiqué de la LDH

Le racisme, cette haine meurtrière qui vient de frapper en Nouvelle-Zélande, nous concerne tous, par-delà les nations et les océans. L’idéologie d’extrême droite et l’absurde théorie du grand remplacement sont des dangers mortels.

Cette volonté de tuer des hommes, des femmes et des enfants en raison de ce qu’ils sont, ici parce que musulmans, se nourrit chaque jour des discours d’exclusion, des mensonges toujours renouvelés et de la complaisance avec laquelle ils sont reçus et reproduits à l’infini.

La France fantasmée que décrit l’auteur de ces assassinats pour les justifier est le pur produit de cette propagande, d’autant plus mortifère qu’elle est considérée comme crédible par de nombreux responsables politiques et même par des intellectuels ou considérés comme tels.

La LDH continuera à combattre sans relâche tous les acteurs de ce scénario qui conduit déjà au pire.

La LDH présente ses condoléances aux victimes et au peuple néo-zélandais, et l’assure de toute sa solidarité.

 

Paris, le 15 mars 2019

Source: Christchurch : être partout intraitable avec les idées qui tuent

Du « grand débat » à la liberté de débattre en grand 19 mars, 2019

Contribution de la LDH au « grand débat »

 

Le « grand débat » dont le président de la République se veut héros et héraut ne procède ni de son projet ni de sa stratégie, ni de sa culture. Il lui a été imposé par les manifestations et géré comme tel. D’où les « ruses » qui le corsètent. Ainsi ses modalités ont-elles été définies par le gouvernement et par lui seul, sous l’autorité de deux ministres. Certes, cinq « garants » ont été nommés, afin de faire contre-poids, mais même si la probité de chacun n’est pas en cause, leur mode de désignation laisse planer un doute sur leur indépendance, de même que leurs marges de manœuvre pour peser sur la méthode et la restitution du débat ont été altérées dès le départ. Quant aux thématiques choisies… Le simple fait d’en avoir limité le nombre, même en prévenant que d’autres sont possibles, et de ne les interroger qu’à partir des hypothèses gouvernementales fausse fondamentalement la donne. D’autant que les fiches réalisées pour les éclairer s’avèrent bien peu… éclairantes. La loyauté du débat méritait plus, elle méritait mieux. Les one man show, les interventions vis-à-vis des corps intermédiaires portent les stigmates de cette conception étriquée et partisane, qui se révèle également dans le soin avec lequel les pouvoirs publics ont choisi leurs interlocuteurs.

Tout ceci explique que l’opinion publique doute de la prise en compte de ses aspirations et de ses revendications, comme elle doute de l’honnêteté de la restitution des expressions populaires.

La LDH, dans ce contexte, entend s’exprimer sur les sujets qui correspondent à sa mission historique et mettre en évidence certains thèmes majeurs laissés hors-champ par le gouvernement.

 

Un cadre normatif pour éclairer les enjeux sociaux, fiscaux, démocratiques

Concernant le cadre du débat, la LDH estime qu’il aurait été préférable de le construire à partir de normes objectives, censées être communes à tous, et non sur des approches conjoncturelles ou des préférences politiciennes. Ces normes existent. Elles sont définies par deux textes situés au plus haut de la hiérarchie juridique de notre pays et, à ce titre, contraignants : la Déclaration de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. Corrélativement, et bien que ses dispositions ne soient pas directement contraignantes, la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) définit des objectifs que le France a approuvés, à la conception desquels elle a grandement contribué et auxquels il convient donc de faire référence.

C’est ainsi que concernant les droits économiques et sociaux, les articles 22 à 25 de la DUDH et 5 et 11 du préambule de la Constitution de 1946 prévoient expressément le droit au travail, le droit de pouvoir vivre de son travail et de bénéficier de la sécurité sociale. La LDH réaffirme également que toute politique gouvernementale ne peut s’exonérer de cette responsabilité. L’idée que certains de ces droits, notamment de pouvoir vivre décemment de son travail, pourraient être hypothéqués par d’autres considérations ne saurait être légitime dans le débat.

A propos de la fiscalité, force est de constater que les problématiques gouvernementales ignorent totalement les dispositions des articles 13 et 14 de la Déclaration de 1789 et 21 de la DUDH. Ainsi, rien n’est dit quant au caractère exagérément déséquilibré d’un système fiscal reposant pour beaucoup sur les impôts indirects et pas assez sur le volet progressif, et les hypothèses mises en avant par le gouvernement ne remettent aucunement en cause l’architecture du système fiscal.

 

Remédier au déséquilibre entre exécutif, législatif, contre-pouvoirs

Au-delà de sa dimension sociale, le mouvement des « gilets jaunes » porte une critique radicale du fonctionnement de la démocratie. Face à quoi, le « grand débat » du gouvernement combine démagogie, conservatisme et autoritarisme. Ainsi la proposition de réduire le nombre de parlementaires ne répond en rien au dysfonctionnement du Parlement. Les causes sont à chercher ailleurs : dans le fait qu’il ne dispose pas d’une plénitude de compétence (son domaine d’action est limité par l’article 34 de la Constitution) ; qu’il ne dispose pas des moyens de contrôler l’action du gouvernement ? ni d’évaluer les politiques publiques (ses moyens d’information sont tributaires des administrations et soumis au bon vouloir du pouvoir exécutif) ; qu’il délibère dans des conditions qui ne lui permettent pas d’apprécier la portée et l’impact des lois qu’il vote ; que les députés sont élus selon un mode de scrutin biaisé au regard de la représentation réelle de toutes les familles politiques mais qui permet la constitution de majorités d’une telle ampleur que, liées au calendrier et au mode d’élection du président de la République, elles vident de sens la séparation des pouvoirs exécutif et législatif au profit d’une quasi6unicité des deux. Ce qui aboutit enfin au risque de voir se constituer une classe politique endogène alors que rien n’est prévu, notamment sur la limitation du cumul des mandats dans le temps, ni de statut, pour permettre la rotation des élus.

Il en résulte un déséquilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, déséquilibre considérablement aggravé par l’affaiblissement des contre-pouvoirs existants.

Le Conseil constitutionnel ? Son mode de désignation interdit de considérer qu’il s’agit d’une juridiction indépendante du pouvoir politique. Et il n’en va pas autrement de la plupart des autorités administratives dites « indépendantes », qui supportent la même critique.

L’autorité judiciaire ? Elle est victime d’un processus de même nature au travers d’un Parquet de plus en plus omnipotent, alors qu’il reste soumis au pouvoir politique. Au travers également d’un transfert de ses pouvoirs au bénéfice des juridictions administratives dont la plus importante d’entre elles, le Conseil d’Etat, voit sa composition – à hauteur d’un tiers de ses membres – à la main du pouvoir exécutif.

 

Un processus délibératif à remettre entièrement en cause

La désaffection à l’égard du processus démocratique se nourrit largement de la difficulté des hommes et des femmes de ce pays à savoir qui décide de quoi, du niveau local au niveau européen. L’opacité des processus de décision, comme des lieux de pouvoirs, conduit à douter de l’utilité de voter, voire même d’exprimer un avis. Ceci explique en partie la volonté de démocratie directe qu’exprime la revendication d’un référendum d’initiative citoyenne.

Sans méconnaître la légitimité d’un processus référendaire qui appelle le peuple en son entier à trancher d’une question, il convient de s’interroger sur les limites d’un exercice qui a régulièrement poussé à répondre à une question qui n’est pas posée et, surtout, qui ne devrait en aucun cas pouvoir porter atteinte aux principes fondamentaux de la République.

Au-delà même des garanties qui devraient entourer une telle consultation, c’est aussi en amont, dans la manière de faire vivre le processus délibératif à tous les échelons (du quartier à la nation) que se trouve, sans doute, une partie de la réponse aux revendications actuelles.

La Ligue des droits de l’Homme constate qu’il n’est en rien question de tout cela dans les questions posées par le chef de l’Etat, pas plus d’ailleurs qu’il n’est question des droits des femmes, éternelles oubliées des libertés.

 

 Ne parler changement que pour ne rien changer et finir par se taire ?

Finalement, tout se passe comme s’il s’agissait de ne parler changement que pour ne rien changer et finir par se taire. Car, corrélativement au « grand débat », l’exécutif fait voter une nouvelle loi anticasseurs ainsi qu’une réforme de la justice rejetée par tout le corps judiciaire, toutes deux manifestant une tentation autoritaire croissante et inquiétante.

Inquiétudes avivées par les efforts déployés par le gouvernement pour inscrire au forceps à l’agenda du « grand débat » le thème de la laïcité et celui des migrants. Les raisons de ces ajouts n’ont rien d’honorable, elles relèvent des plus bas calculs électoraux. Elles sont indécentes : la laïcité n’est pas en danger, sauf si l’on veut légitimer les attaques contre les musulmans, et le débat sur les étrangers mérite mieux qu’une discussion nourrie d’impressions, de préjugés et de fausses informations. Or, le gouvernement n’a fourni aucune information utile pour débattre sur ces deux sujets, information pourtant essentielle.

La transition énergétique, enfin, est traitée en parent pauvre puisque limitée à la taxe carbone ou aux façons de mieux financer telles ou telles mesures… L’enjeu dépasse pourtant de très loin cette approche purement contingente. Il implique un autre rapport au monde, pour les individus comme pour les collectivités de toute nature. Il suppose de passer d’une humanité propriétaire du monde à une humanité qui en devienne responsable.

Cette approche conduit à inclure, sous des formes à déterminer, dans les droits de l’Homme, ce qu’il revient à l’humanité de faire pour protéger sa vie et ses lieux de vie. Elle impose plus que jamais de repenser la responsabilité de chacun des acteurs mais surtout des politiques mises en œuvre, et donc d’en organiser la justiciabilité.

 

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Sur ces questionnements, ces enjeux, la LDH a des réflexions et des contributions à soumettre à la discussion collective. Mais tel qu’il est mené, le processus en cours ne permet en rien de débattre réellement et d’ouvrir des perspectives, alors même qu’il existe une formidable volonté de débattre et un immense besoin de partage et d’expression.

C’est pourquoi, si la LDH ne devait faire qu’une seule proposition concrète, ce serait que le débat déborde de ses limites et se développe jusqu’à englober tous les thèmes qui doivent l’être. Que le « grand débat » se donne à lui-même la liberté et le temps de débattre en grand.

 

Paris, le 15 mars 2019

Télécharger la contribution de la LDH au « grand débat ».

Source: Du « grand débat » à la liberté de débattre en grand

Union Européenne : lanceurs d’alerte… des progrès à petits pas ! 15 mars, 2019

Communiqué de l’AEDH, dont la LDH est membre

Alors que la Directive sur les secrets d’affaires adoptée en 2016 présentait les plus graves menaces pour les lanceurs d’alerte, dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits, le texte qui sera soumis au vote du Parlement et du Conseil européen, en principe avant les prochaines élections, prévoit une protection pour les personnes qui révéleront de manière désintéressée des activités illicites qui portent préjudice à l’intérêt général. 

Les faits dénoncés pourront concerner notamment la fraude fiscale, le blanchiment de capitaux, les marchés publics, la sécurité des produits, la protection de l’environnement, celle des consommateurs, la santé publique ainsi que la protection des données à caractère personnel. Toutefois les questions relatives à la défense et à la sécurité des États, les informations classifiées, resteront exclues des possibilités de signalement.

Les eurodéputés ont bataillé pour obtenir la possibilité pour les lanceurs d’alerte de pouvoir choisir les destinataires de leurs révélations, ils ne seront pas tenus de signaler les faits incriminés en priorité dans leurs entreprises ou organismes, ce qui constitue une garantie pour la liberté d’information. Le texte assure par ailleurs une protection contre les représailles dont sont généralement victimes les lanceurs d’alerte.

Seul dix pays membre accordent à l’heure actuelle une protection des lanceurs d’alerte et si la Directive est votée lors de la session d’avril, il restera pour chaque pays membre à la transposer dans sa législation.

L’AEDH ne peut que se féliciter de l’adoption prochaine de ce texte qui est une avancée pour les droits des lanceurs d’alerte d’une part et pour l’intérêt général au bénéfice de tous les citoyens européens.

Paris, le 14 mars 2019

Télécharger le communiqué au format PDF

Source: Union Européenne : lanceurs d’alerte… des progrès à petits pas !

13 mars – Tribune collective « Nous marcherons ensemble pour un printemps climatique et social » publiée sur France inter 15 mars, 2019

Le 16 mars, nous serons dans la rue, à l’appel de centaines d’organisations associatives et syndicales, de mouvements citoyens, de gilets jaunes

Que l’on marche pour le climat, pour la justice sociale ou contre les violences policières et contre tous les racismes qui gangrènent la société et les institutions, nous marcherons ensemble. Nous marcherons donc ensemble, parce que nos combats sont les mêmes et que nous pointons les mêmes responsables. Samedi 16 mars à 15h, dans tous les rassemblements qui auront lieu partout en France, le même geste symbolique montrera que nos mobilisations ne s’opposent pas et ne nous divisent pas, bien au contraire.

Lire la tribune

 

Source: 13 mars – Tribune collective « Nous marcherons ensemble pour un printemps climatique et social » publiée sur France inter

Evacuation illégale à Grande-Synthe, le préfet du Nord condamné 15 mars, 2019

Communiqué commun

Le tribunal administratif de Lille vient de confirmer l’illégalité de l’évacuation menée par le préfet du Nord à Grande-Synthe (59) le 19 septembre 2017.

600 personnes, alors présentes sur la commune, avaient été expulsées de leurs lieux de vie par les forces de l’ordre et contraintes de monter dans les bus spécialement affrétés pour les acheminer vers des Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO).

Confirmant les arguments soulevés par nos associations, le tribunal administratif considère que cette opération ne pouvait être qualifiée de « mise à l’abri ». Les juges affirment que l’évacuation s’est faite en dehors de toute base légale et reprochent par conséquent au préfet d’avoir eu recours à la force publique. Ils annulent également l’arrêté pris sur la base de l’état d’urgence*.

Alors qu’une cinquantaine d’expulsions de terrain ont à nouveau eu lieu à Grande-Synthe depuis mai 2018, cette décision vient dénoncer la politique menée par l’Etat sur le littoral du Nord. Cette politique, visant à lutter contre ce que les pouvoirs publics appellent les « points de fixation », est, en plus d’être coûteuse, inefficace et inhumaine, menée ici de manière illégale. Ce territoire, quelles que soient les difficultés qu’il traverse, n’est pas une zone de non-droits.

Ces opérations d’évacuation ne protègent pas les personnes. Elles renforcent leur vulnérabilité et leur précarité, et contribuent en réalité à la création de nouveaux lieux de vie.

Nous demandons à nouveau que des solutions d’hébergement adaptées et durables soient proposées à Grande-Synthe et sur le littoral dunkerquois et que les personnes puissent accéder à leurs droits fondamentaux, en application de la loi et des préconisations du Défenseur des droits**. Tant que de telles propositions ne sont pas faites et expressément acceptées par les intéréssé-e-s, toute opération d’expulsion doit être proscrite, en respect de la circulaire du 25 janvier 2018***.

Signataires : Fondation Abbé Pierre, Le Gisti, La Cimade Nord Picardie, Médecins du monde, Salam Nord/Pas-de-Calais, Ligue des droits de l’Homme (associations requérantes ou intervenantes volontaires).

Paris, le 12 mars 2019

*Supprimé depuis sous cette forme et remplacé en partie par la loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme

***Rapport Exilés et droits fondamentaux, trois ans après le rapport Calais – décembre 2018

***Instruction du Gouvernement du 25 janvier 2018 visant à donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles

Source: Evacuation illégale à Grande-Synthe, le préfet du Nord condamné

L’immigration en France et en Europe solidaire du peuple algérien 12 mars, 2019

Communiqué commun en solidarité avec le peuple algérien

Les manifestations du 22 février, 24 février et 1er mars 2019 contre le « cinquième mandat » de l’actuel président a pris, en quelques jours, une ampleur sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’Algérie. Au fil des contestations à travers tout le pays – et qui se poursuivront par les « marches du 8 mars » –, ce refus du « cinquième mandat » est devenu l’expression d’un rejet total d’un pouvoir autoritaire qui perdure depuis l’indépendance. 

Ce mouvement démontre aux yeux du monde entier, par son caractère pacifique et citoyen, une grande maturité de la jeunesse algérienne, des femmes et des hommes de tous âges et de toutes classes sociales qui sont descendus dans les rues des villes et des villages de tout le pays.

Dans l’immigration, plusieurs manifestations de solidarité se sont déroulées, faisant la démonstration que la mobilisation du peuple algérien pour exiger un Etat de droit, les libertés, la justice sociale et une véritable citoyenneté, est dans le prolongement des mêmes revendications des peuples aussi bien au Maghreb, au Moyen-Orient, qu’à travers le monde.

Nous, associations de l’immigration et de solidarité en France et en Europe, signataires :

  • affirmons notre total soutien et notre solidarité avec les manifestations – en cours et à venir – du peuple algérien contre le « cinquième mandat », pour l’Etat de droit, les libertés et la justice sociale ;
  • mettons en garde le pouvoir en place de toute tentative de dérive autoritaire cherchant à dévoyer les revendications pacifiques du peuple algérien ;
  • appelons l’ensemble de l’immigration et les ami-e-s de l’Algérie à travers le monde à la vigilance pour que les revendications légitimes du peuple algérien soient satisfaites.

Rassemblement à Paris, place de la République,

dimanche 10 mars 2019, 

de 12 heures à 15 heures 

Le 7 Mars 2019

Premiers signataires 

Organisations : Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) ; Immigration Développement Démocratie (IDD) ; APEL-Egalité ; Association Na’oura-Bruxelles  ; Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort) ; Association des Marocains en France (AMF) ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)  ; Association tunisienne Culture et solidarité ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) ; Association marocaine des droits humains (AMDH)-Paris ; Association des Tunisiens du nord de la France (ATNF)-Lille ; Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM)   ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) ; Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ; AIDDA ; Association Zembra Écho  ; Aknarij (Association pour la promotion d’une citoyenneté active des deux rives)-Pays-Bas ; Comités pour le développement et le patrimoine (CDP)-France ; Collectif 3C Culture et Citoyenneté ; Collectif des femmes tunisiennes (CTF) ; Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT)-Belgique ; CEDETIM-IPAM ; Droit au logement (DAL) ; Droit devant ; Emcemo (Centre euroméditerranéen migration et développement)-Pays-Bas ; Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (Fasti) ; Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR) ; Femmes Plurielles ; Fondation Copernic – France ; KMAN – Hollande ; Ligue des droits de l’Homme (LDH)  ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples – Mrap ; – Mouvement citoyen des Tunisiens en France (MCTF) ; Mouvement Ecolo ; Forsem (Forum de solidarité euro-méditerranéenne) ; Plate-forme euro-marocaine développement et citoyenneté  ; Plate-forme des Marocains d’Amsterdam ; Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC)  ; Union syndicale Solidaires ; Union des Tunisiens pour une action citoyenne (UTAC)

Personnes : Abdelhamid Maha, chercheure en géographie sociale ; Abdessamad Hichem, traducteur, historien ; Afarki Abderrahim, bibliothécaire ; Allal Mourad, militant associatif ; Allal Tewfik, militant associatif ; Alaoui Mehdi, responsable associatif ; Amara Jean-Claude, Droit Devant  ; Angeli Verveine, syndicaliste ; Baaboura Noureddine, juriste, militant associatif ; Benameur Ali, universitaire ; Benhaim Raymond, cedetim ; Ben Hiba Tarek, militant associatif ; Ben Said Mohamed, militant associatif ; Ben Youssef Adnane, militant associatif ; Bessis Sophie, historienne ; Bhar Mohamed, artiste musicien ; Bouguerra Larbi, membre de l’Académie tunisienne Beyt al-Hikma (Carthage) ; Boumedienne Alima, avocate, ancienne sénatrice ; Boursier Philippe ; Chaabane Nadia, député Constituante (2011-2014) Tunisie ; Chenchabi Hedi, militant associatif ; Cherbib Mouhieddine, défenseur des droits humains ; Cukier Alexis ; Dakhlia Jocelyne, universitaire   ; Dréano Bernard, militant associatif ; Dridi Mohsen, militant associatif  ; El Amri Aida, médecin radiologue, présidente de ATCS ; EL Hadjali Fathi, militant associatif   ; El Kherchi Driss, militant associatif ; Elkhorchi Driss, militant associatif – Bruxelles ; Ellala Mohamed-Lakhdhar, militant politique   ; Enjalan Stephane, syndicaliste ; Eyraud Jean-Baptiste, DAL ; Faoual Raoudha, militante politique et associative ; Ferjani Mohamed Chérif, universitaire   ; Gaillot Jacques, évêque   ; Gineste Pierre, militant associatif ; Habel Janette  ; Habache Youssef, président CDP, Palestine/France ; Hamrouni Mohamed, militant associatif ; Hidouci Ghazi, économiste, ancien ministre  ; Jendoubi Kamel, défenseur des droits humains  ; –  Journée-Duez Aurélie, doctorante en anthropologie ; Kacimi Mohamed, écrivain ; Khalfa Pierre, Fondation Copernic ; Kitar Abderrazek, militant associatif ; Laabi Abdellatif, écrivain   ; Le Moal Patrick ; – Lévy Catherine, sociologue CNRS, retraitée, ancienne «pied-rouge »  ; M’Hamdi Hend, présidente CVDT-Belgique ; Mkichri Aziz, militant associatif – Bruxelles ; Menebhi Abdou, militant associatif – Amsterdam ; Pelletier Willy ; Rahim Rezigat, ancien militant du FLN et détenu en France pendant la guerre de libération  ; Samary Catherine, économiste altermondialiste ; Sauterey François, « pied-rouge », responsable associatif ; Sraieb Hédi, économiste, consultant international ; Toukabri Tarek, militant associatif ; Vergiat Marie Christine, députée européen ; Zniber Abdallah, militant associatif


Source: L’immigration en France et en Europe solidaire du peuple algérien

Une proposition de loi contre la liberté de manifester 12 mars, 2019

Communiqué commun signé par plus de 50 organisations, dont la LDH

Si la loi est votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne peut et elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du peuple. La proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester constitue une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs.

Les violences contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu lieu ne peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs exorbitants et décrète qui peut ou ne peut pas manifester. Participer à une manifestation ne saurait pas plus signifier le risque pour tout individu d’être poursuivi, fiché et condamné pénalement comme financièrement.

Soumettre les participants et les participantes à une manifestation à une fouille systématique, confier aux préfets le pouvoir d’interdire à une personne de manifester, y compris sans qu’elle ait connaissance de l’interdiction prononcée et donc sans recours effectif possible, faire d’un visage en partie couvert un délit,  voici l’esprit et la lettre de mesures qui sont autant d’empêchements à l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion.

Cette loi de circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de demain. C’est pourquoi nous appelons solennellement le gouvernement et le Parlement à abandonner ces mesures qui violent les principes les plus fondamentaux d’un Etat de droit.

Paris, le 7 mars 2019

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Liste des organisations signataires : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ; Action non-violente COP21 (ANV-COP21) ; Alternatiba ; Amnesty international France ; Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) ; Association France Palestine solidarité (AFPS) ; Attac ; CCFD-Terre solidaire ; Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (Crid) ; Collectif d’avocats antirépression ; Comité la Vérité pour Adama ; Confédération générale du travail (CGT) ; Confédération paysanne ; Droit au logement (DAL) ; Droit solidarité ; Emmaüs France ; EuroMed Droits ; Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des motards en colère (FFMC) ; Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ; Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ; Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération nationale des Francas ; Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) ; Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Féministes contre le cyber harcèlement ; Fondation Copernic ; France Nature Environnement (FNE) ; Gilets jaunes de Commercy ; Greenpeace ; La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le Planning familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ; Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH)  ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Osez le féminisme ! ; Oxfam France ; Réseau Sortir du nucléaire ; SOS Racisme ; Syndicat de la magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ; Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ; Union nationale des étudiants de France (Unef) ; Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) ; Union nationale lycéenne (UNL) ; Union nationale lycéenne syndicale et démocratique (UNL-SD).

Source: Une proposition de loi contre la liberté de manifester

Les droits des femmes doivent figurer en tête de l’ordre du jour des dirigeants politiques 12 mars, 2019

Communiqué Euromed Droits, dont la LDH est membre

A la lumière des attaques actuelles contre les droits des femmes dans la région euro-méditerranéenne et au-delà, EuroMed Droits s’emploie à contrer les tentatives de remettre en cause les progrès accomplis en s’opposant activement aux forces à la manœuvre.

Des élections importantes auront lieu cette année en Tunisie, en Algérie et au Parlement européen. Dans ce cadre, EuroMed Droits lance un appel aux décideurs pour que la protection et la promotion des droits des femmes soit une priorité politique clé, et pour dénoncer et contrer tout recul de la législation et des politiques publiques qui n’intègrent pas les droits des femmes et le principe de l’égalité entre les sexes.

Ainsi à l’occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, la Vice-présidente d’EuroMed Droits, Catherine Teule, a déclaré :

« La promotion des droits des femmes devrait figurer en tête de l’ordre du jour de nos dirigeants pour s’assurer que l’effectivité des droits des femmes s’améliorent partout dans le monde. Il est crucial de formuler et de financer des politiques sérieuses de lutte contre la discrimination fondée sur le sexe. En effet, les femmes sont confrontées à la discrimination dans tous les domaines de leur vie quotidienne : sur le marché du travail, dans la vie publique et politique, ainsi que par la pratique généralisée et continue de la violence sexiste à leur égard.
Inacceptables et contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’UE et à de nombreuses conventions internationales, ces violations continueront à se produire si les autorités nationales ne les prennent pas en considération. Unissons nos forces pour continuer à promouvoir et à protéger les droits des femmes et l’espace de la société civile féministe, luttons sans relâche contre toute violence faite aux femmes. »

En ce 8 mars, même si nous ne pouvons pas ignorer les quelques avancées réalisées, EuroMed Droits met en lumière les attaques contre les droits des femmes dans la région et attire l’attention sur les obstacles que rencontre la société civile féministe qui lutte sans relâche contre la violence à l’égard des femmes.

Bruxelles, le 7 mars 2019



Source: Les droits des femmes doivent figurer en tête de l’ordre du jour des dirigeants politiques