Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde 12 mai, 2025

11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde
11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde
11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde

Tribune collective signée par Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Lire la tribune dans le Monde

A travers une proposition de loi, des parlementaires attaquent le rôle des associations dans ces lieux de privation de liberté où des personnes sont enfermées car elles n’ont pas de papiers, déplore, dans une tribune au Monde, un collectif de dirigeants d’ONG, qui rappellent que le droit au recours garantit à toute personne la possibilité de se pourvoir devant un juge.

Le 12 mai 2025, le Sénat examinera une proposition de loi visant à confier à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) la mission d’information juridique dans les centres de rétention administrative (Cra), ces lieux de privation de liberté où des personnes sont enfermées car elles n’ont pas de papiers. L’objectif de cette proposition est d’évincer les associations de ces centres en supprimant leur mission d’aide à l’exercice des droits. Ce texte, s’il était adopté, porterait un coup fatal à l’exercice des droits des personnes privées de liberté et à la transparence démocratique.

Le droit au recours effectif est une exigence constitutionnelle (article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen), ainsi qu’une obligation européenne et internationale. Il garantit à toute personne, notamment une personne placée en rétention, la possibilité de contester devant un juge impartial les décisions qui la concernent : ici, sa privation de liberté ou la décision d’éloignement du territoire français.

Ce droit n’est effectif que si l’aide apportée est délivrée par un acteur sans conflit d’intérêts. Cette exigence a été rappelée par le Conseil d’Etat dès 2009 et consacrée par le droit européen. L’Ofii, établissement public sous tutelle directe du ministère de l’intérieur, chargé de la politique d’éloignement, ne saurait répondre à cette exigence élémentaire.

Contrairement à ce que laissent entendre les auteurs de la proposition de loi, l’intervention des associations en Cra est strictement encadrée par la loi. Les juristes informent les personnes retenues sur leurs droits et les accompagnent dans leurs démarches, sans jamais décider à leur place. Loin de nourrir de faux espoirs, l’assistance repose sur une information rigoureuse et réaliste. Les associations n’ont aucun intérêt à encourager des démarches inutiles : leur rôle est d’aider chacun et chacune à comprendre ses droits et à agir en connaissance de cause.

Des décisions contestables

Les parlementaires qui attaquent le rôle des associations en Cra dénoncent un nombre trop élevé de recours. Mais s’il y a des contestations, c’est parce qu’il y a des décisions contestables. En janvier 2024, la Cour des comptes pointait la surcharge des préfectures, avec une augmentation de 60 % du nombre d’obligations de quitter le territoire français (OQTF) en cinq ans. Cette massification des OQTF est le fruit d’une politique de restriction du séjour qui produit toujours plus de sans-papiers. Elle conduit la France à produire à elle seule près d’un tiers des décisions d’éloignement en Europe. Les décisions sont automatiques, sans examen individuel, parfois vers des pays où les personnes risquent leur vie, et souvent inapplicables. Dans ce contexte, les erreurs sont inévitables, et les associations permettent simplement aux personnes concernées de les identifier.

Les recours se multiplient contre des mesures de plus en plus nombreuses et de plus en plus souvent contestables du point de vue du droit puisque plus d’une personne sur deux est finalement libérée.

Les associations assurent aussi un rôle unique et indispensable : produire la seule source publique et indépendante d’information sur les Cra, notamment grâce au rapport interassociatif publié chaque année. C’est ce travail qui permet aux parlementaires, aux journalistes, aux chercheurs et aux citoyens de comprendre ce qui se passe derrière les murs des centres de rétention.

Ce rôle est d’autant plus essentiel que les conditions de rétention sont préoccupantes : situations de grande vulnérabilité, problèmes de santé non pris en compte par les autorités, etc. Nous alertons régulièrement sur l’impact de la rétention sur la santé des personnes, sur les tensions et les gestes désespérés qui en résultent, et qui mènent parfois à des situations dramatiques, notamment des décès. Nous dénonçons régulièrement des éloignements réalisés par l’administration hors cadre légal. Supprimer ce regard indépendant reviendrait à rendre la société aveugle sur les Cra. Cette transparence, loin d’être une posture, est un devoir démocratique. Elle est au fondement de tout contrôle citoyen sur l’exercice du pouvoir, en particulier lorsqu’il implique la privation de liberté.

Vigies démocratiques

Les détracteurs de cette mission avancent également un argument de maîtrise des dépenses publiques. Mais en 2024, le coût total de l’assistance juridique en Cra s’élève à 6,5 millions d’euros. C’est une somme dérisoire comparée aux 220 millions d’euros consacrés chaque année à la rétention, selon la Cour des comptes.

Plus incohérent encore : les sénateurs favorables à ce texte sont souvent les mêmes qui soutiennent une autre proposition visant à allonger la durée maximale de rétention de quatre-vingt-dix à deux cent dix jours. Une mesure extrêmement coûteuse – jusqu’à plus de 70 000 euros par personne – et totalement inefficace : les données disponibles montrent que la majorité des expulsions ont lieu dans les tout premiers jours.

Derrière cette remise en cause ciblée se joue bien plus qu’un débat technique sur l’assistance juridique en rétention. Les associations jouent un rôle de vigie démocratique, elles assurent l’exercice effectif des droits, signalent les dysfonctionnements et les violations des droits, rendent visibles les réalités invisibles. Fragiliser leur place, c’est affaiblir un pilier de la démocratie : celui qui permet à la société civile d’opérer son devoir d’alerte.

Face à cette proposition de loi, nous appelons les parlementaires à ne pas franchir une ligne rouge : celle qui sépare une démocratie d’un système où le respect des droits et libertés devient une variable d’ajustement du pouvoir. Maintenir une assistance juridique indépendante en Cra, c’est respecter l’Etat de droit.

Premiers signataires : Jean-Marc Borello, président du directoire du Groupe SOS ; Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité ; Sylvie Guillaume, présidente de Forum réfugiés ; Benoît Hamon, président d’ESS France ; Henry Masson, président de la Cimade ; Alexandre Moreau, président de l’Anafé ; Jean-François Ploquin, président de Solidarité Mayotte ; Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France ; Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France terre d’asile.

Liste complémentaire des signataires

Partager la publication « 11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde »

Source: 11 mai 2025 – Tribune collective « La démocratie a besoin d’un regard indépendant dans les centres de rétention » publiée dans le Monde

Les 80 ans du 8 mai 1945 : la France et le monde vont-ils oublier les leçons de la Seconde Guerre mondiale ? 11 mai, 2025

Communiqué de la LDH

Le 8 mai 2025 marque le 80e anniversaire de la victoire en 1945 sur l’Allemagne nazie et ses alliés européens dans la Seconde Guerre mondiale. Une victoire remportée aussi contre le régime de Vichy qui a été un complice actif des persécutions raciales nazies. S’est opérée alors, dans les ruines mais aussi dans les espoirs de la Libération, une prise de conscience mondiale de ce que la paix ne pouvait être garantie que par le respect des droits de l’Homme, les échanges et la coopération entre les nations et les Etats.

La conférence de San Francisco qui s’est tenue du 25 avril au 26 juin 1945 a adopté, au nom des peuples, une Charte qui visait à prévenir de nouveaux conflits « par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international ». Elle a jeté les bases de l’Organisation des nations unies (ONU), qui s’est attelée à la rédaction d’une Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée finalement le 10 décembre 1948, dont le préambule affirme que « la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité ».

Sa mise en œuvre est loin d’avoir été immédiate. Le jour même de la capitulation allemande, des autorités françaises ont ordonné et couvert un massacre de masse en Algérie, à Sétif, Guelma, Kherrata, dans le Constantinois, dont l’origine était le refus du droit des peuples coloniaux à disposer de leur destin. La France de l’époque, pour tenter de conserver son empire, s’est lancée dans une série de crimes, de Thiaroye au Sénégal en décembre 1944 au bombardement de Haïphong au Viêt Nam en novembre 1946, qui la conduiront aussi à commettre à Madagascar en 1947 ce que le président de la République a récemment reconnu comme des « atrocités ».

Mais la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 énonçait des principes et fixait un horizon à atteindre. La référence au droit international était reconnue comme une norme commune.

Les drames qui endeuillent le monde aujourd’hui, de l’agression russe contre l’Ukraine au génocide en cours à Gaza, laissent entrevoir un peu partout l’abandon de cette référence au profit de son contraire, l’exaltation de la force et le culte de l’impunité. En France, la montée des idées d’extrême droite contredit les idéaux de la Résistance et de la Libération.

Il est plus que temps de réagir, de nous souvenir que la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme conduisent à des actes de barbarie qui révoltent la conscience humaine. La commémoration des principes qui se sont imposés en 1945, sans oublier les actes des politiques françaises qui les ont immédiatement contredits dans l’espace colonial, nous incitent à revenir à la reconnaissance de leur importance et à combattre aujourd’hui pour imposer leur respect.

Télécharger le communiqué LDH « Les 80 ans du 8 mai 1945 : la France et le monde vont-ils oublier les leçons de la Seconde Guerre mondiale ? » en PDF

Paris, le 7 mai 2025

Source: Les 80 ans du 8 mai 1945 : la France et le monde vont-ils oublier les leçons de la Seconde Guerre mondiale ?

Non à la dissolution d’associations par l’exécutif ! 6 mai, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) réaffirme son opposition au pouvoir de dissolution des associations ou groupements de fait par décret en Conseil des ministres. La mort d’une association est une atteinte extrêmement grave à la liberté d’association, qui a été proclamée principe fondamental reconnu par les lois de la République par le Conseil constitutionnel en 1971.

Il pourrait être admis qu’en cas de groupe armé violent, l’exécutif dispose d’un pouvoir de suspension de ses activités. Mais la loi du 10 janvier 1936 a prévu la dissolution des groupes de combat ou des milices armées en ne réservant pas ce pouvoir au juge judiciaire mais au président de la République. La LDH a combattu la loi « séparatisme » notamment parce qu’elle étend les possibilités de dissolution des associations existantes, par exemple en cas d’appel à des « agissements violents à l’égard de personnes ou de biens » (sic !), ou même de tels actes réalisés par de simples membres. Le pouvoir exorbitant de dissolution est ainsi devenu un des moyens de maintien de « l’ordre public », ce qui banalise le recours à cette mesure extrême. La LDH a dénoncé l’atteinte à la liberté d’association et les risques pour la démocratie que fait encourir ce texte.

Il est certes possible de saisir le juge des référés d’un recours en suspension du décret de dissolution mais ce juge n’a pas le même pouvoir d’appréciation que lorsqu’il est saisi d’un recours pour excès de pouvoir. Or, l’annulation intervient longtemps après la mesure et l’association risque fort de ne plus pouvoir se reconstituer, ayant perdu ses adhérents, ses salariés, son local…

Depuis l’entrée en vigueur de la loi « séparatisme » de 2021, les dissolutions se multiplient (un quart de toutes celles prononcées depuis 1936), ce qui démontre la justesse de notre analyse.

Voici qu’il est annoncé la dissolution d’un groupe se proposant de combattre le fascisme, la Jeune Garde, ou d’un autre luttant pour la cause du peuple palestinien, Urgence Palestine.

Il est légitime de critiquer les modes d’action ou les positions de toute association, donc de ces groupes. Mais ce n’est pas l’exécutif qui doit devenir le censeur de la pensée ou des positions politiques. Si une infraction est commise, le juge pénal doit être saisi et l’association disposera alors des droits de la défense. Là, le juge administratif statuera sur des « notes blanches » du renseignement, non signées, dont le contenu procède plus par affirmations que par analyse de faits précis.

La LDH refuse ce pouvoir exorbitant de l’exécutif, qui met en péril la liberté d’association et la liberté d’expression. Elle demande l’abandon des menaces de dissolution.

Paris, le 5 mai 2025

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Source: Non à la dissolution d’associations par l’exécutif !

4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France 6 mai, 2025

4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France
4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France
4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France

4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France

Tribune collective signée par Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Lire la tribune sur Ouest-France

A l’appel du « Réseau Action climat », plus d’une centaine de personnalités représentants des dizaines d’associations et de mouvements lancent un appel au sursaut dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour une transition écologique « qui n’oublie personne ».

« Pour qui désire un monde meilleur et un avenir sûr, l’heure est à l’inquiétude, parfois au désespoir. La montée des pratiques autoritaires aux États-Unis et en Europe, les attaques incessantes contre nos acquis sociaux et les droits humains, ainsi que l’explosion des inégalités entravent le progrès social. Derrière les appels à la violence et la chasse aux boucs émissaires, ce sont en réalité la science, la culture, l’éducation et la solidarité qui sont directement attaquées.

En parallèle, le changement climatique et les catastrophes qui en découlent nous menacent toutes et tous : ils emportent des vies, empêchent nos enfants d’aller à l’école à cause des températures excessives ou des inondations, et frappent les plus vulnérables d’entre nous, comme les quartiers populaires. Ils exposent nos aînés et les travailleurs à des chaleurs mortelles, détruisent nos logements, comme par exemple avec les inondations en Bretagne début 2025 ou dans le Nord-Pas-de-Calais en 2024. Les catastrophes climatiques menacent notre patrimoine, nos emplois, nos récoltes et les écosystèmes dans lesquels nous vivons (comme en Gironde lors des feux de forêts de 2022), et mettent en danger l’accès à notre alimentation et à l’eau.

Le passage du cyclone Chido à Mayotte nous rappelle que les plus durement exposés au changement climatique sont les plus pauvres, les moins responsables et nous montre à quel point l’État français est mal préparé pour protéger ses habitants. Il n’est pas à la hauteur de ses responsabilités en particulier dans les territoires ultramarins, ne serait-ce que sur la question de l’eau potable, à laquelle l’accès n’est pas garanti.

Alors pour qui désire un monde meilleur et un avenir sûr, l’heure est au sursaut. Car tout n’est pas perdu. De multiples échéances jalonneront 2025 (le sommet Océan en juin à Nice, ou encore la COP30 au Brésil) et seront autant d’occasions de mettre le gouvernement face à ses responsabilités. Nous, acteurs et actrices de la société civile française, savons que la France a la responsabilité et la capacité de faire plus et mieux, aux niveaux national et international.

Mais pour cela nous avons besoin de vous. Dix ans après l’Accord de Paris sur le Climat, signé dans notre propre pays, c’est ensemble que nous devons interpeller le Gouvernement pour construire et accélérer notre adaptation et transition face au changement climatique et à ses impacts.

« Pour une transition qui n’oublie personne »

C’est ensemble que nous devons appeler à débloquer des financements pour une transition juste, qui n’oublie personne, et écologique, qui respecte la Planète et le Vivant. Des réformes fiscales sont indispensables, notamment en taxant les plus pollueurs et les plus riches. En plus de financer sa propre transition, la France devra appeler à l’annulation de la dette des pays en développement et honorer sa dette climatique à leur égard en soutenant leur développement de manière durable et juste.

C’est ensemble que nous devons exiger de la France qu’elle s’attaque à la source du problème : stopper l’exploitation des énergies fossiles par l’État et les entreprises. Le chemin est tracé : conduire les transformations nécessaires dans tous les secteurs de l’économie, réduire la consommation énergétique et développer des alternatives, comme les énergies renouvelables. Elle devra assurer une transition juste pour les travailleurs concernés, leur garantissant un maintien de leurs droits et de leurs revenus. En parallèle, la France devra mettre en place des politiques d’adaptation pour protéger les territoires et les populations, notamment côtières, et plus particulièrement ses territoires les plus exposés que sont ceux dits ultramarins.

C’est ensemble que devons demander une protection sans faille des écosystèmes marins et terrestres, la transition de notre agriculture vers l’agroécologie, en garantissant un revenu juste pour les agriculteurs et éleveurs, et garantir le droit à l’alimentation.

Enfin, c’est ensemble que nous devons revendiquer une transition juste et appropriée par tous, en garantissant la participation aux prises de décision des populations les plus impactées et concernées et les moins entendues. Cela concerne notamment les populations des territoires ultramarins, les personnes discriminées en raison de leur couleur de peau, leur orientation sexuelle ou leur genre, les personnes en situation de pauvreté et précarité et les Peuples Autochtones.

Le gouvernement français se retrouve une nouvelle fois face à ses incohérences avant une étape cruciale, celle de la COP30 en novembre au Brésil, année des 10 ans de l’Accord de Paris. Il doit faire face à sa responsabilité historique. Pour nous, il n’y a pas le choix, c’est une question de survie et de justice pour l’Humanité. Si les dangers et conflits montent de toutes parts dans un monde en tensions, le changement climatique n’est pas en pause. Personne n’est ni ne sera épargné par ses conséquences.

Convaincus, abattus, isolés, motivés : quel que soit notre état d’esprit, nous savons que les victoires se gagnent toujours ensemble, en restant visibles, solidaires, fiers des victoires passées, déterminés pour la justice. À l’heure où le péril climatique et l’effondrement des écosystèmes s’intensifient, nous ne devons pas nous cacher. C’est notre histoire et c’est ensemble que nous l’écrivons. »

(*) Parmi les signataires de cet appel (consultable sur le site du Réseau Action Climat) :

Agnès Rossetti – Présidente de Initiative Développement ; Aïcha Koraichi, Présidente, Action contre la Faim ; Alice Apostoly et Déborah Rouach, Co-directrices de l’Institut du Genre en Géopolitique ; Allain Bougrain Dubourg, Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux ; Amélie Franco, pour GreenFaith France ; Anne-Françoise Taisne, Déléguée générale du Comité français pour la solidarité internationale – CFSI ; Anne Savinel-Barras, Présidente d’Amnesty International France ; Antoine Gatet, Président de France Nature Environnement ; Antoine Tirot, Responsable secteur Économie/Consommation/Environnement à La Confédération Syndicale des Familles (La CSF) ; Bernard Bonnet, Président de Vie Océane ; Bernard Laponche, Président de Global Chance ; Blaise Desbordes, Directeur Général Max Havelaar France ; Bruno Lemarchand, Président de Santé En Transition ; Camille Lecharpentier et Capucine Thomas, Co-présidentes des Jeunes Ambassadeurs pour le Climat ; Cathie Boutonnet, Jean-François Boutonnet, Thierry Lavisse et William Ramirez, équipe de l’Association Canopée12 (Aveyron) ; Cécile Duflot, DG, Oxfam France ; Cédric Javanaud, Directeur général, Fondation GoodPlanet ; Céline Meresse, Présidente, CRID ; Céline Proenca Pina, pour la Recyclerie du Sud ; Christian Léger – Président de la SEOR ; Christophe Chauveau, Directeur Général d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières ; Claire Le Floch, Présidente de Cataliz ; Claire Nouvian, BLOOM Association ; Clara Prosperi, Co-présidente de Déclic Collectif ; Clotilde Bato, Déléguée Générale SOL ; Cyrille Moulin, Président de Bio Équitable en France ; Didier Bourse, Président ATTAC Réunion ; Didier Duriez, Président national du Secours catholique – Caritas France ; Emanuela Croce et Alexandre Morel, co-Directeur. ice Général, CARE France ; Eric Morbo, Directeur Général, Surfrider Foundation Europe ; Fanny Fanou, Présidente de Géominnov ; Fanny Petitbon, Responsable France, 350.org ; Florent forestier, Président yes WE CAN nette ; Francis Nativel, Président de l’association Eau et Rivières de Bretagne ; Françoise Vernet, Présidente d’honneur, Terre & Humanisme ; Franzeska Bindé, Porte-parole d’Alternatiba ; Geneviève Bernard, Présidente Fédération nationale Terre de Liens ; Gilbert Laporte, Président de Domoun Laplaine ; Gilles Delecourt, Directeur Général, Action Education ; Gilliane Le Gallic, Alofa Tuvalu ; Guillaume Grima, Représentant légal de l’association Effet de Serre Toi-Même ! ; Hania Hamidi, Secrétaire Générale, UNEF ; Hélène Bâ, Présidente de Basket Pour Toutes ; Ismaël Paillard, Président de Fridays for Future France ; Jade Verda, co-directrice artistique du Collectif Minuit 12 ; Jacky Herbiniere, Porte-parole de l’association GERMIN’ACTEURS (Réunion) ; Jason Temaui Man, Président de Te Motu ; Jean Azan, Administrateur des Ami·e·s de la Confédération paysanne ; Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France ; Jean-Marc Civière, Président, all4trees ; Jean-Marie Delalande, Président de Paysages de France ; Jérémie Suissa, Délégué général de Notre Affaire À Tous ; Joel Guiot, Président du Groupe Régional d’Experts sur le changement climatique en région PACA (Air-Climat/GREC-Sud) ; José Tissier, Président de Commerce Equitable France ; José Manço Fondateur Les Fringues Store Associatif ; Julie Ferrua, Murielle Guilbert, Co-déléguées générales de l’Union syndicale Solidaires ; Julien Kien, Président de Bio Consom’acteurs ; Julien Le Guet, Coporte-parole de Bassines Non Merci ; Karin Flick et Jean-Luc Bausson, Co-président.es, CMR- Chrétiens dans le monde rural ; Laurence Marandola, Porte-parole de la Confédération paysanne ; Le Collectif Bassines Non Merci 79 ; Léa Zaïdat, Coordinatrice des mobilisations chez Action Justice Climat Paris ; Léo Kichenassamy Alamelou, Responsable Régional Outre-Mer – PTC Régional ; Lorana Vincent, Déléguée générale VRAC France ; Lou Chesné, Porte-parole d’Attac France ; Loraine Derville, Déléguée Générale du Mouvement Tilt ; Luc Gateau, Président de l’Unapei ; Luc De Ronne, Président d’ActionAid France ; Magali Payen, fondatrice d’On est prêt; Manon Rousselot-Pailley, Présidente du Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) ; Marie Gabrielle Domizi, Présidente de l’ONAV – Observatoire National des Alimentations Végétales ; Marie Cohuet et Laura Thieblemont, Co-Présidentes des Amis de la Terre France ; Marie-Noëlle Reboulet, Présidente du Geres ; Marin Chaveyriat, Président du Lobby Climatique Citoyen ; Mathis Fidaire, Président du Réseau étudiant pour une Société écologique et solidaire (RESES) ; Matthieu Barthas, Président de Guyane Nature Environnement ; Maximin Assoune, Président et Dominique OUDIN, directeur du CBN-CPIE Mascarin ; Morgane Créach, Directrice générale du Réseau Action Climat-France ; Nathalie Tehio, Présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Nicolas Huet, Président de l’association Nature Océan Indien ; Nicolas Verzotti, Président de Réseau CIVAM ; Nikolic Natacha, Présidente de l’Agence de Recherche pour la Biodiversité à la Réunion (ARBRE) ; Olivier Bruyeron, Président Coordination SUD ; Pauline Debrabandere, Responsable plaidoyer et campagnes, Zero Waste France ; Priscillia Ludosky, Présidente du CLSE ; Rachid Lahlou, Président fondateur, Secours Islamique France ; Rémi Donaint, Porte-parole d’Action non-violente COP21 ; Tanguy Martin, Administrateur mandaté par Ingénieurs sans frontière Groupe agricultures et souveraineté alimentaire ; Sandra Cossart, Directrice, Sherpa ; Sarah-Maria Hammou, coordinatrice des programmes justice climatique chez Ghett’up ; Stéphanie Clément-Grandcourt, Directrice générale de la Fondation pour la Nature et l’Homme ; Sylvain Barbot pour Zéro Déchet La Réunion ; Sylvain Benusiglio, Co-président Le Taille-Vent, Réunion ; Véronique Andrieux, WWF France ; Véronique Moreira, Présidente de WECF France ; Virginie Amieux, Présidente du CCFD-Terre Solidaire ; Yannick Boyer, Président de l’APN (les Amis des Plantes et de la Nature) ; Yvan Savy, Directeur général, CIWF France ; Yvette Duchemann, Présidente Solidarité Écologiste Populaire POU NOUT TÈR.

Partager la publication « 4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France »

Source: 4 mai 2025 – Tribune collective « Climat : une centaine de personnalités et associations lancent un appel au sursaut » publiée dans Ouest-France

La LDH, le Mrap et Utopia 56 attaquent Frontières et d’autres médias en diffamation 6 mai, 2025

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Face à l’entreprise de désinformation menée par certains médias et visant à discréditer les actions de solidarité et de défense des droits des personnes exilées, les associations ripostent et portent plainte en diffamation à l’encontre de rédactions peu scrupuleuses de la vérité.

Le 30 janvier 2025, le magazine d’extrême droite Frontières a publié un hors-série intitulé « Invasion migratoire : les coupables », comprenant trois dossiers qui listent nominativement des avocats et associations. Dans ces dossiers, il leur est reproché de s’enrichir d’argent public grâce à l’arrivée de personnes étrangères en France, et donc de faire de l’immigration leur fonds de commerce.

Sous couvert d’une prétendue investigation, le magazine use de contrevérités et de procès d’intention à l’encontre des acteurs de la solidarité ou de défense des droits humains, dans un seul but : faire naître chez leur audience le sentiment d’une invasion migratoire, qui ne repose sur aucune donnée objective, et diffuser de manière pernicieuse un discours raciste et xénophobe.

Face à la violation des principes déontologiques du journalisme et du devoir de la profession de fournir une information précise, complète et vérifiable, aussi quand il s’agit des migrations, les associations plaignantes saisissent la justice concernant ces propos non seulement diffamatoires, mais qui manipulent la réalité pour polariser les débats et diffuser une idéologie radicale alimentant la peur et la haine.

Dans le sillage de l’action intentée collectivement contre Frontières, Utopia 56 dépose également trois autres plaintes en diffamation contre Frontières, de nouveau, mais aussi Europe 1 et Valeurs actuelles, qui, de manière coordonnée, le 4 février 2025, ont tenté de jeter le discrédit sur l’association en lui imputant faussement l’ouverture de squats dans la ville de Toulouse et de travailler à maintenir les habitants qui s’y trouvent.

Face à cette volonté de porter atteinte au droit des citoyennes et citoyens d’avoir accès à une information fiable, à l’intégrité des associations, mais aussi des personnes étrangères les associations ne cèderont pas et saisiront autant que nécessaire la justice, faisant front commun contre celles et ceux qui entendent mettre notre cohésion sociale en péril.

Paris, le 5 mai 2025

Source: La LDH, le Mrap et Utopia 56 attaquent Frontières et d’autres médias en diffamation

Appel Cannaparade 2025 « Stop ! 100 ans de prohibition » 6 mai, 2025

Appel à manifestation, dont la LDH est signataire, le samedi 24 mai 2025, à 14h, place de la République à Paris

Alors que le gouvernement s’enfonce dans sa logique de répression visant les personnes consommant des stupéfiants, notamment le cannabis, il devient urgent de manifester notre opposition à cette politique en échec et criminogène. Par exemple, pour en finir avec la surpopulation carcérale, il faut abroger les sanctions pénales pour le simple usage-détention de stupéfiants.

La Cannaparade 2025 s’inscrit dans le contexte d’un débat public exacerbé par l’adoption de la loi pour “sortir la France du piège du narcotrafic”, donnant lieu en opposition, à des prises de positions favorables à la sortie du statu quo législatif et mettant en cause une politique de répression coûteuse et contreproductive. Aussi, parce qu’il s’agit de commémorer le centenaire de la classification du Cannabis sativa L. dans la Convention de Genève sur l’Opium, ainsi que l’introduction du cannabis dans les registres de la pharmacopée internationale à Bruxelles en 1925.

 Une autre politique “drogues” est possible et souhaitable. Par la définition d’un cadre légal équitable pour l’accès aux produits du cannabis, autorisant l’autoproduction et mettant en place une taxation juste, via une régulation intelligente et responsable, notamment par la dépénalisation de l’usage des stupéfiants, puis la légalisation de la production et de la distribution de cannabis, il sera plus facile de lutter contre l’impact du marché illicite sur la société, tout en protégeant la jeunesse par une prévention plus efficace.

Il est nécessaire de retirer une part significative des ressources des narcotrafiquants, de soutenir l’agriculture française et de repenser le statut du Cannabis sativa L., le chanvre, la Marie Jeanne. Car la prohibition n’est pas une solution viable pour créer une société plus juste pour les générations futures.

Ensemble, nous revendiquons la Dépénalisation de l’usage – Débat public national – Cannabis thérapeutique – Prévention sans stigmatisation – Autoproduction & Cannabis Social Clubs. Pour la réforme française et européenne de la politique en matière de drogues licites et illicites.

Signataires : Act Up, Aides, ASUD, Cannabis Sans Frontières, Circ, Fédération Addiction, LDH (Ligue des droits de l’Homme), NORML France

Pour en savoir plus

Source: Appel Cannaparade 2025 « Stop ! 100 ans de prohibition »

Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport ! 17 avril, 2025

Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !
Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !
Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !

Episode 38 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Capucine Blouet, juriste et membre de la LDH

Des Voix et des droits” donne la parole à Capucine Blouet au sujet de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport adoptée, en première lecture, par le Sénat et prochainement inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Pour la LDH, cette proposition de loi est discriminatoire, contraire à la liberté de conscience et de religion, et à l’autonomie personnelle des femmes musulmanes.

Temps d’écoute : 17 min 52 s

Partager la publication « Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport ! »

Source: Les dangers de la proposition de loi visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport !

État de droit – indépendance de la justice : un état des lieux 12 avril, 2025

Table ronde sur l’Etat de droit le 17 avril 2025 de 18h à 20h30, au siège de la LDH et en visio, (sur inscription)

Pour analyser et défendre l’Etat de droit et l’indépendance de la justice, seront présent-e-s  :
Tchérina Jérolon, responsable du programme Conflits, migrations et justice à Amnesty International-France, reviendra sur les attaques à l’encontre de la CPI et la CIJ ;
Céline Roux, adjointe de la Défenseure des droits en charge de la déontologie des professions de sécurité, s’interrogera sur les mécanismes d’évitement du juge, pourtant garant des libertés, par exemple par la procédure d’amende forfaitaire ;
Alexandrina Najmowicz, secrétaire générale du Forum civique européen, parlera de l’Etat de droit en Europe, le concept et les attaques sur l’indépendance des juridictions notamment en Hongrie et en Pologne ;
Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), insistera sur la nécessité, au-delà de sa défense, d’approfondir l’Etat de droit, particulièrement l’indépendance de la justice ;
Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France (Saf), interviendra sur l’indispensable séparation des pouvoirs ainsi que les attaques à l’encontre des avocat-es ;
Thomas Giraud, président du Syndicat Justice administrative collective et indépendante (Jaci), se penchera sur les attaques à l’encontre du juge administratif ;
Judith Allenbach, présidente du Syndicat de la magistrature (SM), reviendra sur les attaques à l’encontre du juge judiciaire ;
et Isabelle Boucobza, professeure en droit public à l’université Paris Nanterre, interviendra sur la liberté d’expression des magistrat-e-s.

Inscription obligatoire

La remise en cause de la légitimité de l’autorité judiciaire, de la justice en général  et de l’Etat de droit a, dans plusieurs pays d’Europe comme Outre-Atlantique, pris un nouveau virage ces derniers mois.

Les attaques contre les magistrats se multiplient et sont de plus en plus virulentes, qu’elles émanent des réseaux sociaux, de certains médias, de représentants politiques voire, des plus hauts sommets de l’exécutif, en l’occurrence de ministres d’Etat.

Elles visent, bien sûr, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, la justice judiciaire : les nombreuses menaces de morts proférées à l’encontre des juges ayant prononcé la décision de condamnation du 31 mars à l’encontre de certain-es élu-es du Rassemblement national (RN), ou des procureurs ayant pris des réquisitions de mise en accusation à l’encontre du fonctionnaire de police mis en examen dans l’enquête ouverte à la suite du décès de Nahel Merzouk, en sont les illustrations les plus récentes et les plus emblématiques.

La portée de ces remises en cause s’étend désormais aussi à la justice administrative, comme en témoignent les violentes prises à partie de magistrats administratifs en ce début d’année 2025, à la suite de décisions d’annulation du projet autoroutier de l’A69 ou d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) concernant un influenceur algérien.

Enfin, ces attaques, qui ne manquent pas de viser le Conseil constitutionnel, qui n’est pourtant pas composé de magistrats, ciblent également la justice internationale : la Cour européenne des droits de l’homme fait l’objet d’attaques régulières et, plus récemment, la Cour pénale internationale, à travers la figure de son procureur Karim Khan, à la suite de sa demande de mandat d’arrêt international contre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, ou même la Cour internationale de justice (ONU).

Ces attaques à géométrie variable mais d’intensité croissante sur l’ensemble des juridictions chargées de contrôler le respect des lois, de la Constitution, des conventions internationales, que ce soit par l’administration, l’exécutif, le législateur, ou les personnes titulaires d’un mandat public, agissent comme une lame de fond au sein de nos démocraties. En résultent une démonétisation progressive de la valeur même de la loi et de la force du droit comme outils de régulation et de pacification des rapports sociaux.

Ainsi, que comprendre, derrière l’accusation largement relayée par les médias mainstream et personnalités politiques de tout bords, de l’existence d’un « gouvernement des juges » ? L’idée que l’indépendance de la justice serait une entrave à l’efficacité de l’administration ou encore que l’acte de juger s’opposerait à la souveraineté populaire renvoie à une puissante rhétorique contre la répartition du pouvoir. Contester le rôle de contre-pouvoir démocratique assigné à l’autorité judiciaire revient, de façon sous-jacente, à remettre en cause le régime même de la séparation des pouvoirs et a pour effet de déstabiliser la démocratie.

Si notre système de justice présente assurément des dysfonctionnements, du fait d’un manque structurel de moyens mais aussi de failles institutionnelles, ces failles sont instrumentalisées et certains s’en servent pour les retourner contre les juges eux-mêmes.  Or, il faut dissocier la critique légitime d’une décision ou la réflexion sur la justice de la mise en cause de juges ad personam.

Nous devons aussi alerter sur les lois qui ont attaqué la liberté d’expression des magistrats ou sur les attaques contre l’indépendance des juges dans des pays autoritaires comme la Hongrie, la Pologne ou par Trump aux Etats-Unis.

Source: État de droit – indépendance de la justice : un état des lieux

Marche mondiale du cannabis 12 avril, 2025

Appel à rassemblement le samedi 3 mai 2025, à Paris, signé par la LDH

Une mobilisation inédite contre l’échec criminogène de la prohibition

Le samedi 3 mai 2025, à l’occasion de la Marche mondiale du cannabis, un rassemblement statique aura lieu, de 14h à 18h, place de la République à Paris, pour dénoncer les ravages de la politique prohibitionniste et appeler à une légalisation régulée, pragmatique et respectueuse des droits humains.

Une première en France : un front uni
Pour la première fois, plus d’une vingtaine de structures partenaires (associations d’usagers, de réduction des risques, médias spécialisés, collectifs citoyens…) coorganisent cette mobilisation. Un village militant accueillera le public avec stands d’information, réduction des risques (RdR), prises de parole et débats.

Un happening marquant : les cercueils de la prohibition
Un moment fort ponctuera cette journée : une action symbolique puissante avec des cercueils en carton représentant les victimes de la guerre aux drogues en France. Ces cercueils rendront hommage à :
• celles et ceux tombé·es dans les règlements de compte liés au trafic ;
• les victimes collatérales de cette guerre absurde ;
• les forces de l’ordre, prises dans un engrenage aussi violent que inefficace.

Pour une politique cohérente, humaine et efficace
Alors que la prohibition continue d’alimenter les réseaux criminels, les violences et les discriminations, la société civile appelle à une légalisation du cannabis : assèchement du trafic , prévention, réduction des risques et le respect des libertés individuelles.

Rendez-vous le samedi 3 mai 2025, à Paris !
Consommateurs ou non, citoyens, professionnels de la santé, élus, militants, ou simples observateurs d’un système à bout de souffle : faites entendre une autre voix.

Rassemblement statique le samedi 3 mai 2025 , de 14h à 18h, place de la République à Paris.

Paris, le 10 avril 2025

Télécharger le communiqué « Marche Mondiale du Cannabis – 3 mai 2025 à Paris » en pdf

Source: Marche mondiale du cannabis

Proposition de loi sur le « narcotrafic » : vers un nouvel échec du tout répressif 12 avril, 2025

Communiqué du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) dont la LDH est membre

Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) publie aujourd’hui une analyse critique de la proposition de loi sur le « narcotrafic ». Le CNPD dénonce l’approche partiale de ce texte qui ignore à la fois les facteurs qui favorisent les trafics et les questions sociales et sanitaires plus larges posées par la question des drogues. Pour les organisations d’usagers, magistrats, policiers, professionnels de l’addictologie, défenseurs des droits humains et de la santé membres du CNPD, expertes dans le domaine des drogues, l’approche répressive de la proposition de la loi la condamne à l’échec.

Demain 10 avril 2025, la commission mixte paritaire du Parlement se réunit pour examiner la proposition de loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic ». Pourtant, ce texte persiste dans une approche exclusivement répressive de la question des drogues en ignorant à la fois les causes profondes des trafics et les enjeux sociaux et sanitaires en lien avec ces consommations. Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) dénonce cette politique vouée à l’échec et appelle à un changement d’approche.

Sortir du piège… de la répression

Les trafics de stupéfiants constituent indéniablement des enjeux majeurs pour notre société. Pourtant, la proposition de loi refuse d’examiner les causes profondes de ces phénomènes et ignore les réalités socio-économiques qui conduisent certains individus vers des activités de trafic.

Elle ne revient pas sur l’actuelle stratégie de répression dont les moyens considérables (1,2 milliard d’euros en 2024) se concentrent davantage sur les consommateurs (80 % des infractions alors que seules 9 % concernent le trafic) que sur le démantèlement des réseaux criminels ni sur la multiplication des opérations médiatiques telle « Place nette XXL » et les annonces de saisies record sans résultat tangible.

De surcroît, le CNPD s’alarme, aux côtés de nombreuses organisations de défense des droits, des graves atteintes aux libertés fondamentales contenues dans cette proposition de loi, notamment l’instauration d’un régime carcéral « haute sécurité » similaire au modèle italien déjà condamné par les instances internationales.

Face à cet échec annoncé, il est temps de changer d’approche

Face à cet échec programmé, le CNPD propose trois axes de réforme concrets et susceptibles de réellement changer les choses :

  1. adopter une politique globale qui s’attaque aux véritables causes du trafic, notamment les facteurs sociaux et économiques, et qui replace ce phénomène dans le contexte plus large du grand banditisme (trafics d’êtres humains, blanchiment, trafic d’armes) dont le trafic de drogues n’est qu’un aspect ;
  2. investir dans une approche sanitaire et sociale qui abandonne les discours stigmatisants vis-à-vis des consommateur-trice-s au profit de solutions concrètes de prévention, de réduction des risques et de soins adaptés ;
  3. explorer sans délai les modèles alternatifs de régulation des stupéfiants, déjà expérimentés dans plusieurs pays, afin de soustraire ces marchés de l’emprise des réseaux mafieux et d’en réduire les impacts négatifs sur la société.

Le CNPD appelle les parlementaires et l’ensemble des responsables politiques à s’engager dans un débat public éclairé sur cette question majeure de société, loin des effets d’annonce et des postures sécuritaires qui ont démontré depuis des décennies leur inefficacité.

Signataires : ASUD  (Autosupport des usagers de drogues), Cannabis Sans Frontières, CIRC (Collectif d’information et de recherche cannabique), Fédération Addiction, GRECC (Groupe de recherche et d’échanges sur le cannabis), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Médecins du monde, NORML France, PCP (Police contre la prohibition), Safe, SOS Addictions, Syndicat de la magistrature.

À propos du CNPD : Depuis 2018, le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) rassemble des organisations d’usagers, magistrats, policiers, professionnels de l’addictologie, défenseurs des droits humains et de la santé. Ensemble, nous œuvrons pour une réforme des politiques des drogues en France en plaidant pour une approche fondée sur la réduction des risques, la prévention et la protection des droits des personnes.

Paris, le 9 avril 2025

Lire la note et télécharger le communiqué « proposition de loi sur le narcotrafic : vers un nouvel échec du tout répressif » en PDF.

Source: Proposition de loi sur le « narcotrafic » : vers un nouvel échec du tout répressif