Episode 29 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Nathalie Tehio, présidente de la LDH
Aujourd’hui, “Des Voix et des droits” donne la parole à Nathalie Tehio afin d’expliquer pourquoi la LDH n’est en rien opposée aux crèches de Noël, ni d’ailleurs à tout mode d’expression religieuse. La LDH entend seulement faire respecter le principe de laïcité, qui impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions et interdit les signes ou emblèmes religieux au sein des bâtiments abritant le siège d’une collectivité publique, conformément à la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. La préférence religieuse marquée par l’installation d’une crèche de la nativité dans une mairie est contraire à cette neutralité.
Les dévastations subies par Mayotte suite au passage du cyclone Chido sont une catastrophe totale, dont le bilan humain reste impossible à évaluer dans les circonstances actuelles. Devant un tel drame, deux questions se posent. La première : y-a-t-il une aggravation de la force et de la fréquence de ces événements ? La réponse est : oui. Après le tsunami en Asie du Sud, les inondations de La Nouvelle Orléans, les crues de Valence, les inondations du Nord de la France – pour ne citer que les plus emblématiques – la contribution du dérèglement anthropique du climat ne fait pas de doute. La seconde : des politiques publiques auraient-elles permis de prévenir et de diminuer les dégâts humains ? Là encore, la réponse est : oui. Dans son premier rapport d’évaluation, publié en 1990, le GIEC évoquait les décisions à prendre. En 2024, soit 34 ans plus tard, aucune politique cohérente et suivie n’a pu empêcher la succession de plus en plus rapide d’événements cataclysmiques.
À Mayotte, les deux effets – climatique et politique – sont aggravés par une situation d’exception discriminatoire permanente. Issu d’une décolonisation inachevée, le statut de Mayotte est régulièrement dénoncé par l’Assemblée générale de l’ONU. Mais incapable de débattre avec la République des Comores, dont Mayotte aurait dû être l’une des régions, la France affronte inéluctablement l’absence d’une issue positive et s’enferme dans une fuite permanente. Toutes les associations de défense des droits le constatent depuis des années : les opérations dites
« Wambushu » et de « décasages » ont organisé de fait la précarisation des populations en acculant à la clandestinité celles et ceux que certaines fractions de la population mahoraise continuent à juger comme des délinquants et des illégaux, même si nombre d’entre eux sont d’ici et pas d’ailleurs. Quand le cyclone s’est abattu sur l’île, ce sont donc les plus pauvres, les plus exclus, les pourchassés, les méprisés, celles et ceux qui tentaient de survivre dans des habitations de fortune qui ont payé le plus lourd tribut à la violence des éléments.
Il s’agit donc, plus que jamais, de prendre conscience de l’urgence d’une politique internationale de lutte contre le dérèglement climatique et de l’exigence d’y inclure la lutte contre la marginalisation de populations entières. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) attend du gouvernement qu’il agisse avec les immédiates mesures de protection civile et approvisionnement des populations, qu’il demande à M. Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, de retrouver le sens de la mesure, aux élus locaux, singulièrement celles et ceux qui ont fait de l’opposition entre les populations une stratégie, de revenir à la raison, au préfet de Mayotte de faire rétablir l’accès républicain aux services publics, et à toutes et à tous d’avoir comme exigence l’égalité des droits.
Déclaration du meeting unitaire du 18 décembre 2024 de la Marche des solidarités, des collectifs et intercollectifs de sans-papiers et de Né-e-s ici ou venu-e-s d’ailleurs, l’égalité des droits, c’est pour toutes et tous !
Nous sommes des milliers à avoir manifesté, ensemble, avec et sans-papiers, Français.e.s et immigré.e.s, notre opposition face à la gravité des attaques qui se multiplient contre les populations migrantes et étrangères. Parce que nous ne voulons pas vivre dans une société qui autorise la violence, le racisme, la discrimination, qui nous sépare ou nous oppose en fonction de l’endroit où l’on est né ! Nous vivons ensemble, chaque jour, et voulons continuer à le faire librement, dans l’égalité, la justice et la solidarité.
L’heure est à la riposte !
Nos manifestations partout en France et le meeting de ce soir sont l’expression de notre volonté commune de poursuivre ce combat essentiel pour l’égalité des droits pour toutes et tous, pour la justice sociale et contre le racisme.
Notre détermination est à la hauteur de nos ambitions ! Fortes et forts de notre unité, obligeons le pouvoir à renoncer à ses politiques violentes d’exclusion qui jettent dans l’extrême précarité sociale et administrative un grand nombre de personnes étrangères, quel que soit leur statut, travailleuses et travailleurs avec ou sans titre de séjour, familles, femmes, étudiant.e.s, mineur.e.s isolé.e.s, exilé.e.s, en demande d’asile ou débouté.e.s.
Nous appelons dès maintenant à soutenir les luttes en cours, celles des jeunes, à Paris et sur tout le territoire, celles des femmes en lutte pour leur hébergement, celles des travailleuses et travailleurs en lutte pour leur régularisation et le renouvellement de leur titre de séjour.
Ce meeting s’inscrit dans notre volonté commune de construire ces prochaines semaines, ces prochains mois, les conditions d’une mobilisation unitaire d’ampleur combinant, dans toute leur diversité, nos différentes ressources et répertoires d’actions.
C’est pourquoi :
Nous appelons les immigré.e.s, avec et sans-papiers, à rejoindre les collectifs de sans-papiers et/ou les organisations syndicales sur leur lieu de travail.
Nous appelons toutes et tous à rejoindre les réseaux de solidarité, les collectifs, les associations sur votre ville, votre quartier, à rejoindre les syndicats sur votre lieu de travail.
Dès maintenant nous appelons à faire converger ce mouvement dans la rue le samedi 22 mars dans le cadre de la journée internationale contre le racisme.
Toutes et tous ensemble, agissons, uni.e.s, pour un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire contre le racisme, l’exclusion et l’exploitation.
Au printemps 2023, un concert du chanteur Bilal Hassani, icône de la communauté LGBTI, qui devait se tenir dans une église désacralisée de plus 500 ans à Metz a été annulé en raison d’une vague de harcèlement et d’appel à la violence en ligne.
5 personnes sont ainsi renvoyées, le 13 novembre 2024, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, compétent de par son pôle haine en ligne. Parmi eux, un militant d’extrême droite connu localement, candidat aux dernières élections législatives et déjà condamné par le passé pour incitation à la haine homophobe. Tous seraient proches de la mouvance d’extrême droite ou intégriste.
La LDH combattant toutes les formes de propos haineux, notamment lorsqu’ils sont prononcés à raison du genre ou de l’orientation sexuelle, apporte son plein soutien à l’artiste et se constitue partie civile à ses côtés dans ce procès.
La LDH défend l’application du droit à un environnement sain et le droit du public d’être informé et de participer à l’élaboration des décisions ayant un impact significatif sur celui-ci.
Le 24 juillet 2024, lors de sa 142e session, le comité international olympique (CIO) a attribué aux Alpes françaises l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030. Ceux-ci se tiendront entre le 1er et le 17 février 2030 pour les Jeux olympiques et entre le 1er et le 10 mars 2030 pour les Jeux paralympiques.
La décision d’organiser ces jeux implique des conséquences directes et nécessairement importantes sur l’environnement.
En dépit des incidences sur l’environnement d’un tel projet, l’Etat et les régions n’ont pas informé la population concernée et ne l’ont pas invitée à présenter ses observations.
En l’absence d’organisation de mesures de participation du public, plusieurs députés et associations ont saisi la Commission nationale du débat public si elle avait été saisie du projet d’accueil des JOP par les Alpes françaises.
Par plusieurs courriers en date du 24 mai 2024, 19 juin 2024 et 18 octobre 2024, la Commission nationale du débat public a confirmé ne pas avoir été saisie par les maîtres d’ouvrage.
La signature de ce contrat n’ayant été précédé d’aucune mesure d’information et de participation du public, en méconnaissance des principes posés par la Charte de l’environnement et la Convention d’Aarhus, porte une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont le droit de chacune et chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé et le droit du public d’être informé et de participer à l’élaboration des décisions ayant un impact significatif sur l’environnement.
La LDH, l’Association pour l’étude et la sauvegarde de la vallée de Cervières (A.E.S.C) et plusieurs particuliers ont introduit un référé-liberté afin que soit ordonné aux autorités compétentes de prendre toute mesure utile d’information et de participation du public avant de procéder à la signature et que, dans cette attente, les parties au contrat hôte ne signent pas ledit contrat.
Par une ordonnance du 27 novembre 2024, le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a rejeté la requête en considérant notamment que la question de la participation du public n’est pas une liberté fondamentale, sans répondre à notre argumentation qui consistait à affirmer que ce principe devait être reconnu comme tel. Il a en outre mentionné que les projets devront être réalisés dans le respect des obligations légales et réglementaires, et qu’en conséquence la signature de ce contrat, comme la décision d’attribuer les Jeux, ne portent en eux-même, pas atteinte à l’environnement.
La LDH milite pour la reconnaissance du statut de réfugié aux Palestiniennes et Palestiniens et intervient volontairement au soutien d’une requérante devant la Cour nationale pour le droit d’asile (CNDA).
Par une décision du 9 juillet 2024, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) refusait de reconnaître la qualité de réfugiée à une personne palestinienne tout en lui octroyant la protection subsidiaire.
Aux termes de l’article L. 511-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) : « La qualité de réfugié est reconnue : 3° A toute personne qui répond aux définitions de l’article 1er de la convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Ces personnes sont régies par les dispositions applicables aux réfugiés en vertu de la convention de Genève susmentionnée ».
Le paragraphe A, 2° de l’article 1er de la convention de Genève du 28 juillet 1951 et du protocole signé à New York le 31 janvier 1967 énonce que doit être considérée comme réfugiée toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».
Pour rejeter sa demande d’asile, l’Ofpra a estimé que Mme Hamouda n’avait pas fait état de craintes de persécutions au sens de l’article L511-1 du Ceseda.
Elle a en revanche reconnu la situation de conflit d’intensité exceptionnelle prévalant à Gaza accordant à Madame Hamouda le bénéfice de la protection subsidiaire.
Néanmoins, parce que le conflit armé en cours revêt des motifs conventionnels, la requérante estime à juste titre qu’il convenait de lui octroyer la qualité de réfugiée.
Le recours de la requérante et l’intervention volontaire visent à démontrer que les Palestiniennes et Palestiniens partagent les caractéristiques de la nationalité au sens des motifs de la Convention de Genève, que les persécutions que risque de subir la requérante sont fondées sur sa nationalité, son appartenance à un groupe social, les opinions politiques qu’on lui impute, et que ses craintes de persécutions sont réelles et actuelles.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme), liée par son histoire à la loi de 1905, tient à rappeler, en ce jour anniversaire, l’intérêt et l’actualité de cette loi séparant l’Etat et les cultes.
Ce texte, en date du 9 décembre 1905, instaure une séparation entre les institutions publiques et les cultes et par conséquent leur liberté de s’organiser comme ils l’entendent et la consécration de l’égalité des religions devant la loi, mettant un terme au concordat avec Rome et l’Eglise catholique. Cela permet aussi l’expression critique des religions.
La LDH a toujours combattu, y compris au plan juridique, pour assurer le respect du principe de laïcité qui impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions et interdit les signes ou emblèmes religieux au sein des bâtiments abritant le siège d’une collectivité publique.
Elle s’inquiète aujourd’hui de ce que certains se réclament indûment de la laïcité pour mener des combats idéologiques et politiques de division alors même que la loi de 1905 permet de rassembler et de faire société.
Outil de préservation de la liberté de conscience, la laïcité semble en effet devenue pour certains le prétexte à affirmer une identité nationale fantasmée, aux contours plus que contestables.
C’est ainsi que certains maires, tout en se prétendant laïques, persistent à installer des crèches catholiques dans leurs mairies, où elles sont pourtant interdites depuis 1905. C’est ainsi que des responsables politiques de haut niveau prétendent aujourd’hui « transformer » cette loi en constituant un droit spécifique aux musulmans, souhaitant leur imposer un concordat – concordat qui leur est par ailleurs refusé en Alsace-Moselle –, ce qui reviendrait à étendre encore davantage un traitement différencié des religions. Le projet est particulièrement dangereux puisqu’il fait écho aux activités d’individus et de groupes qui s’en prennent à la laïcité au nom d’identités culturelles ou religieuses placées au-dessus du droit commun. C’est ainsi encore que la laïcité est faussement invoquée et à contre-sens des principes posés tant par la loi de 1905 que par la Convention européenne des droits de l’Homme, pour discriminer les femmes musulmanes interdites d’expression de leur religion dans l’espace public ou dans le sport.
Face à cette même logique des uns et des autres, logique délétère en ce qu’elle divise, oppose, nourrit les discriminations, les exclusions et les violences, la LDH rappelle qu’en séparant l’Etat et les cultes, la loi de 1905 s’inscrit dans un esprit d’universalité et d’égalité des droits. Ce faisant, elle promeut la liberté de conscience et de culte, permet la liberté d’expression des religions autant que son corollaire, la liberté de critique des religions.
C’est pourquoi la LDH appelle à faire vivre la loi de 1905 pour ce qu’elle est : une loi de liberté.
Avec la motion de censure votée ce jour à l’Assemblée nationale, le gouvernement de Michel Barnier tombe. Il ne pouvait guère en être autrement au vu de son assise politique.
Ce gouvernement regroupait les forces arrivées en troisième et quatrième position, tant au premier tour des législatives qu’en nombre d’élu-e-s au Parlement. Les premières, au centre-droit, avaient contribué à la défaite de l’extrême droite par leur désistement dans les circonscriptions où le Rassemblement National (RN) était arrivé en première position, comme l’ont fait l’ensemble des forces progressistes et de gauche. Les secondes s’y sont montrées indifférentes dans la plupart des cas, mais ont été élues en bénéficiant du désistement de toutes les forces de gauche et du centre.
Le choix de mener des politiques en comptant sur une non-censure par l’extrême droite, et, dans la dernière période, en reprenant ses pires propositions comme sur l’aide médicale d’Etat (AME), a montré l’incongruité des choix faits en lien avec la nomination de M. Barnier.
Aujourd’hui, il relève du rôle de président de la République de nommer à la tête du gouvernement, dans le respect des votes exprimés aux premier et second tour des législatives et des équilibres parlementaires qui en ont résulté, une personne à même de s’appuyer sur les forces qui ont défait l’extrême droite, pour mener une politique qui mette au centre l’accès de toutes et tous à leurs droits. La société civile, qui s’est mobilisée très largement face à l’extrême droite, a fait part de ses attentes en ce sens et rien ne sera possible sans elle. Un choix qui ferait abstraction de ce cadre marquerait un nouveau coup à ce qu’implique la démocratie représentative et se payerait directement dans le débat public.
Monsieur le Président, respectez le suffrage populaire, qui a fait barrage à l’extrême droite en demandant la constitution d’un gouvernement guidé par l’égalité des droits et la justice sociale !
Les samedi 23 et dimanche 24 novembre 2024, au siège de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), 138 rue Marcadet 75018 Paris
Chaque racisme se manifeste singulièrement dans les discours et les actes et tous les racismes se rejoignent et s’équivalent dans la négation de notre égale humanité.
Comme tous les racismes, l’antisémitisme s’aborde aux carrefours de l’histoire, des représentations, des pratiques, des expériences en tenant compte des contextes et enjeux politiques. Penser l’antisémitisme aujourd’hui, c’est donc tout à la fois décrypter un certain nombre de signes d’un racisme dont on a cru, sans doute illusoirement, qu’il avait disparu dans de larges contrées et analyser la singularité de cette haine des juifs, non pour la mettre en concurrence avec d’autres racismes mais parce que chacun des racismes, chaque haine qui touche un groupe ou un autre, plonge dans des racines historiques spécifiques.
Ainsi, les manifestations actuelles de l’antisémitisme empruntent-elles à l’histoire une série de thèmes antisémites « traditionnels » tout en les agrégeant à des situations historiques nouvelles et à des conjonctures actuelles, comme en 2020 l’épidémie du Covid et actuellement la guerre au Moyen-orient.
Les débats d’aujourd’hui, qu’ils portent sur l’actualité du phénomène, sa nature, son ampleur, ses causes ou encore sur les mécanismes qui le sous-tendent, interrogent la manière dont sont recyclés – et adroitement masqués – l’antijudaïsme et l’antisémitisme dans tel ou tel contexte. Il s’agit donc au cours de ces deux journées d’aborder l’antisémitisme dans l’histoire tout en le reliant aux débats actuels pour saisir les dynamiques, les mécanismes et déjouer tout à la fois les dénis, les minimisations, les formes de légitimations ou rationalisations et les instrumentalisations.
D’autant que cette réflexion en croise également d’autres plus larges. Quelle est la genèse des racismes ? Peut-on identifier plusieurs sources, les différencier ou faut-il rechercher une « cause première » ? Quand les concepts de racismes d’Etat, racismes structurels, racismes coloniaux sont-ils mobilisables ? Comment affiner nos outils théoriques et pratiques pour mieux lutter contre chaque racisme dans sa singularité et contre tous les racismes dans leur universalité ?
Samedi 23 novembre
➤ Introduction : pourquoi ces journées aujourd’hui ?
Par Fabienne Messica, co-animatrice du groupe de travail de la LDH « Racismes, antisémitisme, discriminations »
➤ « de l’Antijudaïsme dans l’Europe médiévale chrétienne à l’antisémitisme, quelles constantes, quels moments-clés ? rôles des acteurs et stratégies des communautés juives »
Débat introduit et animé par Nicole Savy, professeure agrégée, spécialiste de la littérature du 19e siècle, membre de la LDH
L’histoire des communautés juives en Europe ne se résume pas aux périodes de violences mais connait aussi de longues périodes de cohabitation harmonieuse avec des échanges d’intensité variable, voire de syncrétismes, entre les populations juives et les populations chrétiennes. Cette histoire est marquée par de grandes constantes mais elle connaît aussi des variations importantes en fonction des contextes politiques nationaux et de l’action variable de certains acteurs comme l’Eglise.
Aujourd’hui encore, malgré la lente reconnaissance des responsabilités de l’église catholique à certaines périodes dans l’antijudaïsme séculaire puis, plus tard, la reconnaissance de la responsabilité de certains Etats et nations dans le génocide perpétré en Europe (exemples français, les cas Touvier, le Vel d’Hiv, Papon…), de nombreux pays sont dans le déni ou la relativisation comme la Pologne ou la Roumanie où des massacres de Juifs ont pourtant été commis bien avant l’invasion allemande. La France n’est pas épargnée avec le renouveau, porté par des courants d’extrême-droite, de la thèse d’un pétainisme, protecteur des Juifs Français. Quels éclairages apporte l’histoire et quels ont été les débats au sein des communautés juives confrontées à la montée d’un antisémitisme virulent en Europe ?
Histoires juives, histoire des juifs : le débat international
Sylvie Anne Goldberg, directrice du groupe d’études juives du Centre de recherches historique (EHESS)
L’antisémitisme au 19e et 20e siècle : persécutions, pogroms et génocide
Annette Wievorka, historienne, directrice de recherche honoraire au CNRS spécialiste du génocide des juifs d’Europe et de l’histoire des juifs du 20e siècle
Hannah Arendt, une intellectuelle juive contre l’assimilation ?
Michel Dreyfus, historien, directeur de recherche émérite au CNRS
➤ « Antisémitismes, sionismes, antisionismes : comment démêler l’écheveau des croisements, des confusions, des instrumentalisations ? »
Débat introduit et animé par Martine Cohen, sociologue, membre de la LDH L’antisémitisme est-il un racisme comme les autres ? Quelles en sont les spécificités (conspirationnisme, anti -système) qui en favorisent la diffusion ? Comment la question de l’antisémitisme traverse-elle les débats et les positionnements sur les sionismes et antisionismes ? Analyser les significations des termes – sionismes, antisionismes – généralement employés au singulier est d’autant plus complexe que ces termes se sont chargés de significations multiples au cours des dernières décennies. D’où les confusions entre un antisionisme clairement antisémite ou plus voilé et une critique légitime de la politique de l’Etat d’Israël. Quand d’un côté l’antisionisme est instrumentalisé par des antisémites à l’extrême-droite (Soral, Dieudonné), et par certains courants de la gauche, quand, d’un autre côté, il est instrumentalisé par des soutiens aux gouvernements israéliens pour faire taire toute critique, comment retrouver des repères, comment identifier ces instrumentalisations et les combattre ? Comment, enfin, débattre sans déni, sans instrumentalisation et sans prendre l’instrumentalisation comme prétexte aux dénis ?
Denis Charbit, professeur de science politique à l’Open University of Israël (Ra’anana)
Dominique Vidal, ancien journaliste du Monde diplomatique et auteur de nombreux ouvrages
Sophie Bessis, historienne
➤ Juifs/Arabes dans le Maghreb et le Moyen-Orient : histoire, évolutions, mémoires communes et disputées. Quelle approche critique du thème de la nouvelle judéophobie ?
Débat introduit et animé par Gilles Manceron, historien et co-animateur du groupe de travail de la LDH « Histoire, mémoires, archives »
Benjamin Stora, historien français, ancien professeur à l’université Paris-XIII
Frederic Abecassis, historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’ENS de Lyon
Dimanche 24 novembre
La lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes
➤Introduction
Par Emmanuel Naquet, historien, co-animateur du groupe de travail « Histoire, mémoires, archives » de la LDH : La LDH et la lutte contre l’antisémitisme, approche historique
➤ L’antisémitisme, un racisme mondial ? Rôles et formes des conspirationnismes
Débat introduit et animé par René Monzat, journaliste, membre de la LDH
Entre oubli et mémoire, relativisme et négationnisme, comment analyser la place singulière de l’antisémitisme et du génocide des juifs en Europe ?
L’extrême-droite et l’antisémitisme
Nicolas Lebourg, historien, chercheur au centre d’études politiques et sociales (CEPEL), rattaché au CNRS et à l’université de Montpellier
Le négationnisme : racines, histoire et actualité
Jean-Yves Camus, politologue, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste des nationalismes et des extrémismes en Europe
Conspirationnisme, critique sociale et antisémitisme
Balázs Berkovits, sociologue et docteur en philosophie rattaché au Comper Center de l’Université de Haïfa et au London Centre for the Study of Contemporary Antisemitism (LCSCA).
➤ éducation populaire et luttes contre l’antisémitisme et tous les racismes : retours d’expériences
Débat introduit et animé par Nadia Doghramadjian, co-animatrice du groupe de travail de la LDH « Racismes, antisémitisme, discriminations »
Centrales dans la lutte contre l’antisémitisme et les racismes, l’éducation et la formation apportent des éclairages sur les représentations, comment elles se sont construites et la façon dont, au cours de ces moments d’apprentissage et d’échanges, les personnes qui y participent développent des résistances sur certains thèmes ou au contraire, évoluent. Comment articuler théorie et pratique ? Quelles leçons tirer des expériences de formation dans les quartiers populaires et au sein du mouvement social et quels outils développer ?
Joelle Bordet, psychosociologue, spécialiste des questions de jeunesse
Jonas Pardo, formateur sur les questions d’antisémitisme, co-auteur d’un livre à paraître aux éditions du commun : Petit manuel de lutte contre l’antisémitisme
➤ Antisémite, moi ? Jamais !
Objectifs : mieux identifier les préjugés antisémites mais aussi, les cas discutables.
Méthode : travail en groupes de 5 ou 6 personnes à partir de « cas d’école » : plaintes de la LDH pour antisémitisme, énoncés de personnalités politiques ou médiatiques ou, encore, remarques banales dans la vie quotidienne. Il s’agira pour les participantes et participantes de qualifier ce qui leur parait antisémite ou non ou encore ambigu. Un rapporteur affichera les résultats au tableau.
➤ restitution par les rapporteurs et synthèse des résultats suivis par un court temps d’échange
A partir des résultats, discussion : quelles sont les limites de la liberté d’expression ? Que signifie un « trope » antisémite ? Quelles pédagogies mettre en œuvre pour une meilleure compréhension ?
Episode 27 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Emmanuelle Jourdan-Chartier, membre du secrétariat général de la LDH
Aujourd’hui, “Des Voix et des droits” donne la parole à Emmanuelle Jourdan-Chartier au sujet de la précarisation des étudiants et des menaces qui pèsent sur l’université française.