Communiqué commun dont la LDH est signataire
Ce mercredi 10 septembre 2025, lors de la session plénière du Parlement européen, un « débat » intitulé « Après 10 ans, il est temps de mettre fin à l’immigration massive – protégeons nos femmes et nos enfants » se tiendra à Strasbourg.
END FGM EU (End Female Genital Mutilation European Network) et ses partenaires sont indignés que ce débat ait été approuvé.
Le simple titre du débat exploite dangereusement la peur et instrumentalise la sécurité des femmes et des enfants pour promouvoir davantage un programme anti-migrants. Derrière cette rhétorique de protection (« protégeons nos femmes et nos enfants ») se cache une pensée paternaliste qui nie l’autonomie et la capacité d’agir des femmes. Ce que nous voulons, c’est une véritable émancipation, et non une protection qui, trop souvent, finit par être un moyen de limiter nos droits, de nous contrôler et de justifier des politiques conservatrices.
Les droits des femmes sont de plus en plus instrumentalisés pour alimenter la haine idéologique et la polarisation politique fondées sur le racisme, la xénophobie, l’islamophobie, etc.
En tant qu’organisations féministes de la société civile, nous disons NON !
Le Parlement européen devrait représenter toutes les personnes vivant en Europe, quel que soit leur statut de résidence, et donner la priorité aux véritables problèmes qui touchent nos sociétés. Vous ne parlez pas en notre nom en introduisant les « femmes et les enfants » dans de telles discussions !
Au lieu d’instrumentaliser et d’exploiter les droits des femmes pour justifier des programmes racistes et anti-migrants, le Parlement européen devrait s’attaquer de toute urgence aux menaces réelles auxquelles les femmes continuent d’être confrontées au sein de l’UE, qu’il s’agisse de la violence sexiste, de la discrimination et des inégalités systémiques, des discriminations croisées et d’autres atteintes aux droits de toutes les femmes dans leur diversité, qui sont loin d’être résolues.
Nous demandons instamment à la présidente du PPE, Roberta Metsola, d’annuler ce débat ! Conformément à l’article 10, ce débat constitue une violation flagrante du code de conduite du Parlement européen, méconnaissant la Charte des droits fondamentaux et utilisant un langage alarmiste pour détourner l’attention du public des véritables priorités.
Nous condamnons la tentative de normalisation d’un tel langage et poursuivons notre travail afin de garantir que le féminisme intersectionnel reste le fil conducteur de nos actions en faveur de l’égalité des genres et de l’élimination de la violence sexiste.
Le 12 septembre 2025
Signataires : OII Europen, Women Against Violence Europe, International Planned Parenthood Federation – European Network (IPPF EN), European Roma Grassroots Organisations (ERGO) Network, Social Platform, EL*C – Eurocentralasian Lesbian* Community, ECRE, PICUM, SOLIDAR, Federation of Young European Greens (FYEG), Corporate Europe Observatory (CEO), ILGA-Europe, EPSU (The European Federation of Public Service Unions), TGEU – Trans Europe and Central Asia, ESWA- European Sex Workers’ Rights Alliance, #DiasporaVote!, Mediterranean Institute of Gender studies (MIGS), Aidos – Italian Association for Women in Development, Kvinna till Kvinna Foundation, New Women Connectors, European Network Against Racism, IGLYO – The International LGBTQI Youth & Student Organisation, Foodwatch International, Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS), FIDH (International Federation for Human Rights), Equinox Initiative for Racial Justice, LDH (Ligue des droits de l’Homme)