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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Maghreb – Moyen-Orient

Solidarité avec Gaza – Appel urgent à mettre fin au génocide du peuple palestinien et soutien à la Global Sumud Flotilla 20 septembre, 2025

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Nous, organisations engagées pour les droits humains, la justice sociale et la solidarité envers les populations vulnérables, dénonçons à nouveau avec la plus grande fermeté le génocide en cours en Palestine (1).

Selon l’UNRWA, plus de 61 158 Palestiniennes et Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023 (2). L’Unicef reporte plus de 17 000 enfants tués(3). La famine provoquée frappe Gaza avec une intensité extrême (4).

Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont menacés de famine, en particulier dans les villes de Gaza, Deir al-Balah et Khan Younis (5).

Plus de 5 000 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë en mai 2025, dont 636 en état critique (6).

Depuis fin août 2025, face aux bombardements incessants, à la famine orchestrée par le blocus et à la catastrophe humanitaire, des dizaines de navires ont pris la mer depuis des ports en Espagne et en France, et ont été rejoints par des dizaines d’autres navires d’Italie, de Grèce et de Tunisie pour tenter d’ouvrir un corridor d’aide humanitaire par la voie maritime et dénoncer le génocide en cours. Composée de citoyens et citoyennes de 45 pays différents, la Global Sumud Flotilla forme un mouvement mondial historique et fondamentalement non-violent. Il s’agit d’une action de la société civile, légale et solidaire, qui agit là où l’inaction des gouvernements persiste.

En tant qu’organisations agissant au quotidien pour la justice sociale et défendant le respect de la dignité de chacune et chacun en France et dans le monde, nous refusons de rester silencieuses face à cette inhumanité largement documentée et dénoncée par les organisations internationales.

Nous demandons à la France de se conformer aux obligations que lui impose le droit international :

  • Agir concrètement et sans délai pour mettre un terme au génocide, en cessant toute action susceptible d’y contribuer (livraison d’armes et de composants militaires) (7) et en prenant les sanctions nécessaires contre Israël.

  • Prendre ses responsabilités diplomatiques et humanitaires pour mettre immédiatement fin au blocus illégal d’Israël sur Gaza et garantir l’accès à l’aide humanitaire.

  • Assurer la protection des ressortissantes et ressortissants français à bord des navires de la flottille.

Signataires : ActionAid, AEQUITAZ, AFP France Handicap, Alternatiba, ANAEC, ANV-COP21, ASFODEVH, Association d’Idées, Bioconsomacteurs, Bureaux du Coeur, CCFD-Terre Solidaire, CFDT, CGT SPIP, La Cimade, Crid, DOM’ASILE, Emmaüs France, Emmaüs International, Fondation Danielle Mitterrand, France Terre d’Asile, Greenpeace, IRI, JRS, Le Mouvement, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Lire c’est Vivre, Lucarne d’Ariane, MAN – Mouvement pour une Alternative Non-violente, Observatoire International des Prisons, Peuples solidaires, Réseau Français des FabLabs Espaces et Communautés du Faire, Syndicat des Avocat.es de France, Utopia 56, Vox Public, Yes we camp

Paris, le 17 septembre 2025

Sources :
1. ONU
2. UNWRA / The Lancet estime que le nombre de morts à Gaza est supérieur d’environ 40 % à celui enregistré par le ministère de la Santé du territoire palestinien
3. UNICEF
4. IPC
5. UNICEF
6. UNICEF
7. MEDIAPART

Source: Solidarité avec Gaza – Appel urgent à mettre fin au génocide du peuple palestinien et soutien à la Global Sumud Flotilla

Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement 20 septembre, 2025

Communiqué LDH

Signer la pétition

La France a enfin rapatrié dix enfants, une jeune majeure et deux femmes, toutes et tous retenus depuis maintenant plusieurs années dans des camps du nord-est syrien. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) qui a, à plusieurs reprises, dénoncé les dangers qui menaçaient ces mères et ces enfants et les conditions de vie inhumaines dans ces camps, ne peut que se réjouir de ces retours.

Mais la France s’obstinant à pratiquer une politique du cas par cas, politique critiquable à tous les niveaux, humanitaire, sécuritaire et politique, il reste dans ces camps 110 enfants français qui vont une nouvelle fois être confrontés à un hiver particulièrement rigoureux dans cette région, alors même qu’ils sont privés de soins, de nourriture et d’école. La France refuse également de rapatrier des jeunes filles arrivées mineures dans ces camps et qui se voient aujourd’hui abandonnées par l’Etat français… sous prétexte qu’elles sont devenues majeures !

Enfin, le cas de cinq jeunes majeurs, emmenés par leurs parents en zone de guerre lorsqu’ils étaient mineurs, n’est toujours pas réglé. Les avocats qui ont pu, lors d’une mission, leur rendre visite dans les centres d’Orkesh et de Houri, ont témoigné de leur profond sentiment d’abandon et de leur détresse physique et psychologique.

Faute de courage politique, l’Etat français a laissé ces jeunes femmes alors mineures et ces enfants, victimes exclusivement des choix de leurs parents, sombrer loin des regards dans la souffrance et le désespoir.

L’urgence est d’autant plus critique que la situation se dégrade dans le nord-est syrien : les tensions montent entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui assurent la sécurité des camps, et les autorités de Damas ; les échanges d’artillerie qui ont eu lieu la semaine dernière nous laissent craindre que ces familles ne se retrouvent coincées au milieu d’un nouveau conflit et que le refus des autorités françaises d’agir ne mettent en danger leurs vies.

De plus, la politique volontariste de l’Irak de retour des prisonniers détenus dans ces camps, et désormais également de la Syrie et des nombreux Etats tiers, nous laissent craindre, avec la disparition des camps, la fin du peu d’aide internationale qui y arrive, et ce à très court terme.

La LDH continue de demander aux autorités françaises – et en particulier au président de la République qui a le pouvoir de débloquer la situation – de respecter la Convention des droits de l’enfant (Cide) imposant de toujours privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant, ce qui implique de rapatrier l’ensemble de ces ressortissants français. Il y va de l’image de la France, de la vie même de celles et ceux qui sont encore dans des camps en Syrie.

Paris, le 17 septembre 2025

Télécharger le communiqué « Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement » LDH en pdf.

Signer la pétition

Source: Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement

Pour la Palestine : révoltons-nous ! 4 septembre, 2025

Communiqué LDH et appel à rassemblements les 6 et 7 septembre 2025

Pour le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien et l’application sans réserve du droit international

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à participer aux manifestations en soutien au peuple palestinien organisées les 6 et 7 septembre 2025 par les organisations syndicales CFDT, CGT, Solidaires et FSU. A Paris, la manifestation unitaire partira de la place de la République le samedi 6 septembre à 14h. Nous appelons également au rassemblement sur la place du Panthéon le 6 septembre à 15h des Amis de Standing Together, mouvement judéo-arabe israélien pour la fin de la guerre et pour une paix fondée sur le droit des peuples à l’auto-détermination et l’égalité entre Israéliens et Palestiniens. Nous regrettons la simultanéité de ces initiatives.

La destruction presque complète de Gaza, l’occupation militaire, l’aggravation de la famine, des dizaines et dizaines de morts chaque jour – à 83 % des victimes civiles comme le reconnait l’armée israélienne elle-même –, des bombardements visant des hôpitaux, des journalistes sciemment assassinés, une Cisjordanie meurtrie et soumise à la croissance illimitée de la colonisation : nous sommes en face d’un crime d’effacement du peuple palestinien et de son aspiration légitime d’exister comme peuple souverain jouissant de droits garantis, du droit d’avoir des droits, au fondement même de l’égalité entre les peuples.

Face à ce crime, nous exprimons notre indignation et notre révolte. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) veut dire aux Palestiniennes et Palestiniens qu’elle est à leurs côtés pour défendre leurs droits à la vie, à la dignité, à l’auto-détermination. Le peuple palestinien ne peut, ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la force sans limite que les autorités politiques d’Israël exercent en piétinant l’humanité des Palestiniennes et Palestiniens et le droit international.

C’est en ce sens que nous saluons la décision de la France de reconnaître l’Etat de Palestine comme 148 Etats auparavant parmi lesquels en Europe, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne et la Slovénie. L’Australie et le Canada ont déclaré qu’ils reconnaitraient l’Etat de Palestine et le Royaume-Uni dit l’envisager dès la prochaine assemblée générale de l’ONU.

Il faut cependant aller plus loin, et tout de suite, pour mettre fin à la politique génocidaire et colonialiste de Netanyahou et son gouvernement. Nous demandons à l’Union européenne (UE) de surmonter les réticences d’Etats membres pour faire respecter le droit international comme elle l’a fait tout récemment en soutenant l’Ukraine face à un Donald Trump, prêt à s’aligner sur la Russie. Nous réclamons la suspension de l’accord d’association entre Israël et l‘Europe au motif incontestable qu’Israël ne remplit pas les obligations de l’article 2 qui stipule que, pour en bénéficier, il doit respecter « les droits de l’Homme et des principes démocratiques ». Aujourd’hui 24 % des exportations israéliennes et 31 % de ses importations s’effectuent dans le cadre de ces échanges avec l’Europe. C’est donc un levier pour peser, même s’il ne sera pas suffisant à lui seul.

Nous demandons la suspension de toute livraison d’armes, tant par la France que par l’UE, comme l’Allemagne l’a déjà annoncé. C’est une obligation qui s’impose en application du traité sur le commerce des armes et à tous les membres de l’ONU après les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ).

Nous rappelons avec force que la résolution de l’ONU de septembre 2024, après avis de la CIJ, impose aux Etats membres de prendre des sanctions contre l’occupation illégale des territoires occupés. La LDH, avec l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Plateforme des ONG pour la Palestine, ont déjà listé un certain nombre de mesures qui peuvent être prises immédiatement. Au sein de la communauté internationale, la France doit s’y employer.

La protection des peuples ne souffre aucune exception. Aucune souveraineté d’Israël sur Gaza n’est reconnue par la communauté internationale, comme sur aucun des territoires occupés : par tous les moyens dont ils disposent, les Etats doivent imposer le passage d’une aide alimentaire et médicale massive ainsi que le retour de l’Unwra pour organiser les secours dans un cadre conforme au droit international et en toute sécurité pour les populations secourues.

Nous rendons un hommage appuyé à toutes celles et tous ceux qui, médecins, infirmières et infirmiers, journalistes, tentent d’aider la population de Gaza ou de témoigner au prix, souvent, de leur vie.

Enfin, partout dans le monde, les initiatives se multiplient pour dénoncer les crimes commis contre les Palestiniennes et Palestiniens et exiger la fin de la guerre et la protection du peuple palestinien. Parmi elles, les flottilles pour apporter une aide humanitaire à Gaza sont particulièrement importantes puisque la communauté internationale n’a toujours pas imposé à Israël de faire cesser la famine qu’il organise.

En Israël, les manifestations se multiplient tandis que des organisations de la société civile et des objectrices et objecteurs de conscience combattent, dans un climat de répression accrue, la politique mortifère de leur Etat.

Ailleurs, des organisations ou des regroupements de personnes se réclamant de la judéité dénoncent les actes du gouvernement israélien et s’en désolidarisent « en tant que juifs et juives ». Il est insupportable d’entendre Netanyahou ou encore le chef de la diplomatie américaine assimiler la défense des droits des Palestiniennes et Palestiniens à de l’antisémitisme. La LDH dénonce tous ces amalgames comme ceux qui assimilent les personnes de confession juive à la politique criminelle d’Israël.

Non, le temps n’est pas à regarder ailleurs quand la vie d’un peuple est en jeu.

Révoltons-nous !

Paris, le 3 septembre 2025

Télécharger le communiqué LDH « Pour la Palestine : révoltons-nous ! » en format PDF

Source: Pour la Palestine : révoltons-nous !

Palestine : ouvrez Gaza, cessez-le-feu immédiat ! Stop à la famine, stop au génocide, stop à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid sanctions contre Israël ! 4 septembre, 2025

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Source: Palestine : ouvrez Gaza, cessez-le-feu immédiat ! Stop à la famine, stop au génocide, stop à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid sanctions contre Israël !

De toute urgence, il faut rapatrier ces enfants ! 26 août, 2025

Pétition de la LDH

Plus de cent vingt enfants français sont encore retenus dans le nord-est syrien.  Leur rapatriement est une urgence. 

Lorsque, en 2019, l’organisation Etat islamique a perdu ses derniers territoires, de nombreux enfants se sont retrouvés aux mains des autorités kurdes, détenus avec leur mère dans différents camps, notamment à Roj et Al-Hol, dans le nord-est syrien. A leur arrivée dans ces camps, la plupart d’entre eux étaient très jeunes, d’autres y sont nés.

Au fil des mois, les différents pays concernés ont rapatrié ces familles, la France a fait progressivement de même mais en traînant beaucoup les pieds, en dépit de sa condamnation par les comités onusiens et la Cour européenne des droits de l’Homme.

Pourtant, elle ne pouvait méconnaître les conditions épouvantables dans lesquelles ces enfants ont vécu pendant plusieurs années : exposés au froid, à la chaleur, sous-alimentés, sans suivi médical ni psychologique, sans scolarisation, à la merci de bombardements turcs et d’infiltrations de groupes djihadistes encore très présents dans la région…

Drôle de façon pour les autorités françaises d’assumer leur mission absolue de protection de l’enfance et de respecter la Convention internationale des droits de l’enfant dont nous nous enorgueillissons si souvent d’être signataires.

Plus aucun rapatriement

Après plusieurs vagues de rapatriement, qui ont permis à environ 360 enfants de retrouver le sol français – le sol de leur pays –, plus aucun retour n’a eu lieu depuis 2023. Il reste aujourd’hui dans le camp de Al-Hol 120 enfants et une cinquantaine de mères, qui refusent, pour diverses raisons, de signer un papier par lequel elles formulent explicitement leur demande de rapatriement. La France est d’ailleurs le seul pays à exiger de ces femmes une telle démarche.

Il faut ajouter à ces 120 enfants six autres plus âgés, transférés par les autorités kurdes dans les « centres de réhabilitation » d’Orkech et de Houry et qui sont retenus là sans protection consulaire, sans accès à un juge ou un avocat, dans un état physique et psychologique catastrophique et qui ne cesse de se dégrader. De quoi sont-ils coupables pour grandir dans de telles conditions, avec le sentiment d’être abandonnés par la France, ce qui, à terme, ne peut que favoriser leur radicalisation ?

En réalité, ils ne sont coupables de rien, si ce n’est des choix de leurs parents, et, si ceux-ci doivent légitimement rendre des comptes à la justice, les enfants, eux, ne doivent payer ni pour les actes, ni pour les erreurs de ceux qui les ont entraînés dans leur funeste projet. Du reste, les retours que nous pouvons avoir concernant les rapatriés montrent que leur réadaptation se passe bien.

Devoir de protection

Depuis la chute rapide de Bachar Al-Assad, la situation est très confuse, et le rôle de chacun des protagonistes en présence sur le terrain reste très incertain. Les massacres d’Alaouites et de Druzes qui ont eu lieu tant à Lattaquié qu’à Soueïda illustrent le faible contrôle du pouvoir de fait de Damas sur les milices et son incapacité à garantir la sécurité des personnes vivant en Syrie. Les difficultés des négociations en cours entre les autorités de Damas et celles du nord-est syriens, qui détiennent nos compatriotes, font craindre un affrontement dans cette région qui les mettraient en danger de mort. Nous ne pouvons pas accepter que ces ressortissants français soient pris dans des affrontements sanglants entre groupes favorables à l’ancien régime, mouvements djihadistes, forces kurdes et turques.

Certains enfants subissent, dans les camps, au quotidien, un endoctrinement djihadiste par des groupes qui espèrent en faire des combattants. Leur rapatriement est une urgence. C’est leur vie même qui est en jeu et cela, à court terme. La France ne doit pas ignorer les dangers qui les menacent et se déshonorerait en se soustrayant à son devoir de protection.

Monsieur le Président, nous vous demandons de les rapatrier de toute urgence.

Lire la tribune sur Le Monde

Source: De toute urgence, il faut rapatrier ces enfants !

Face aux violations massives des droits humains et du droit international à Gaza et en Cisjordanie, la France doit agir ! 9 août, 2025

Lettre ouverte commune adressée au président de la République et appel à lui écrire !

Monsieur le président de la République,

Vous avez annoncé que la France reconnaîtrait l’Etat de Palestine en septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette annonce est bienvenue.

Depuis votre annonce, d’autres pays du G7 ont indiqué que cette reconnaissance leur semblait d’actualité et qu’ils pourraient s’y joindre lors de l’AG de l’ONU. Ces reconnaissances, qui à ce stade ne paraissent pas de nature à arrêter la politique du gouvernement de l’Etat d’Israël, viendraient cependant traduire l’appui de l’écrasante majorité de la communauté internationale à l’existence de deux Etats, qui vivent côte à côte en sécurité.

Alors que le gouvernement israélien a pris la responsabilité de créer une famine à Gaza et de priver les habitants d’accès aux soins, alors que la colonisation de la Cisjordanie occupée se poursuit, son annexion étant désormais demandée par la Knesset avec le soutien du gouvernement israélien, au-delà de cette reconnaissance en septembre, se pose la question des actions à mener dans l’urgence pour répondre aux violations majeures des droits humains, du droit international commises au vu et su de toutes et tous. Vous avez la responsabilité des décisions que la France se doit de prendre pour que cela s’arrête.

Des mesures précises ont déjà été demandées par un nombre considérable d’organisations de la société civile en France et en Europe. Certaines dépendent de l’Union européenne, d’autres directement de la France.

A ce titre, la suspension de relations économiques, de coopération, du contrat d’association relève surtout du cadre européen. Décider cela est d’autant plus légitime que de telles mesures s’appuieraient sur le droit international et les dispositions de traités.

La résolution du 18 septembre 2024 de l’Assemblée générale des Nations unies, se fondant sur l’avis consultatif de la CIJ de juillet 2024, réaffirmait les obligations des Etats : notamment, ils ne peuvent pas entretenir de relations économiques ou commerciales avec les colonies israéliennes. De ce fait, l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne doivent bloquer effectivement tout produit et tout service incorporant des composants venant des colonies. La France doit le faire pour ce qui relève de son territoire.

Le rapport présenté fin juin par la Commission européenne aux Etats membres établit sans l’ombre d’un doute qu’Israël contrevient aux dispositions de l’article 2 de l’accord d’association relatif au respect des droits humains. L’accord doit être suspendu sans délai. Le blocage de cette décision par certains Etats membres, les propositions de suspension très partielles qu’avance la Commission pour y répondre, envoient tous deux un message délétère aux autorités de l’Etat d’Israël.

Dans le contexte d’absence de mesures immédiates et déterminées de l’UE, il y a encore plus urgence à prendre des mesures exemplaires, déterminées, de responsabilité nationale, qui seraient ainsi susceptibles en retour de peser sur les blocages européens.

De ce point de vue, nous attendons la suspension de toutes les livraisons et transferts de matériels et composants militaires par la France à Israël, conformément aux exigences de la CIJ et du traité sur le commerce des armes. Nous attendons aussi l’engagement clair de la France à mettre en œuvre les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale sur son territoire.

Monsieur le Président, vous portez la responsabilité des actes comme de l’absence d’actes de la France. La diplomatie et des sanctions, à décider, sont indispensables mais ne peuvent pas suffire face aux conséquences humanitaires immédiates de la politique mise en œuvre par les autorités d’Israël à Gaza. Les largages par avion, aussi médiatiques soient-ils, ne répondent pas au besoin, ne correspondent pas à l’urgence.

Nous attendons une action susceptible d’arrêter la famine imposée. Nous attendons le respect par Israël de l’intervention de l’ONU (UNRWA) qui peut enrayer la dynamique génocidaire et le respect du droit international qui impose l’ouverture de corridors humanitaires permettant de ravitailler les populations. En l’absence d’arrivée immédiate de la nourriture aux Gazaouis, nous en appelons à ce que, avec la communauté internationale, vous engagiez les moyens de la France pour rompre le blocus.

Monsieur le Président, ne pas le faire vous ferait porter une responsabilité devant l’Histoire, comme à l’ensemble des autorités qui ont les moyens d’agir.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) ; Eléonore Morel, présidente de la Fédération internationale pour les droits humain (FIDH) ; Caroline Chevé, secrétaire générale de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) ; Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Julie Ferrua et Murielle Guilbert, co-déléguées générales de l’Union syndicale Solidaires

Paris, le 8 août 2025

Télécharger la lettre ouverte commune adressée au président de la République.

Interpellez également le président de la République !

Téléchargez ce modèle de lettre destiné aux citoyennes et citoyens à envoyer, sans affranchissement, par la Poste, à l’adresse suivante :

Monsieur le président de la République

Palais de l’Elysée

55 rue du Faubourg-Saint-Honoré

75008 Paris, France

Source: Face aux violations massives des droits humains et du droit international à Gaza et en Cisjordanie, la France doit agir !

Indignés par la famine et le génocide à Gaza, manifestons notre solidarité au cœur de l’été ! Cessez-le-feu immédiat, ouvrez Gaza ! Sanctions contre Israël ! 2 août, 2025

Indignés par la famine et le génocide à Gaza, manifestons notre solidarité au cœur de l’été ! Cessez-le-feu immédiat, ouvrez Gaza ! Sanctions contre Israël !
Indignés par la famine et le génocide à Gaza, manifestons notre solidarité au cœur de l’été ! Cessez-le-feu immédiat, ouvrez Gaza ! Sanctions contre Israël !
Indignés par la famine et le génocide à Gaza, manifestons notre solidarité au cœur de l’été ! Cessez-le-feu immédiat, ouvrez Gaza ! Sanctions contre Israël !

Communiqué commun soutenu par la LDH

Les images terribles de la famine à Gaza sont maintenant connues du monde entier. Cette famine, sciemment organisée par l’Etat d’Israël alors que les secours attendent depuis des mois dans les pays voisins, s’ajoute aux bombardements incessants qui visent délibérément la population civile femmes, enfants, médecins, secouristes, journalistes, artistes , à la destruction totale de toutes les infrastructures vitales, aux massacres commis par l’armée israélienne contre les personnes qui tentent de se procurer de la nourriture dans de prétendus centres de distribution contrôlés par Israël et les Etats-Unis. Les témoignages qui nous parviennent sont terribles. La faim, la soif, le manque de médicaments et les bombardements font des ravages, les enfants en sont les premières victimes, et toute la population est maintenant menacée de mort.

En Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, la population est assiégée, déplacée de force, menacée par les colons et l’armée israélienne, et l’expansion des colonies se poursuit sans relâche.

Et l’Etat d’Israël continue à bombarder en toute impunité le Liban et la Syrie sans compter l’Iran, prétendant placer sous sa botte l’ensemble du Moyen-Orient.

Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI) dénonce depuis des mois la guerre génocidaire menée par l’Etat israélien contre le peuple palestinien. Dans une impunité totale, avec l’appui actif des Etats-Unis et en l’absence de sanctions de l’Union européenne, l’Etat d’Israël viole en permanence le droit international, et ne fait pas mystère de son projet de déporter ou d’éliminer la population palestinienne. C’est une honte pour l’humanité, qui va durablement marquer notre siècle.

Le président de la République a officiellement annoncé que la France allait reconnaître en septembre l’Etat de Palestine. Nous prenons acte de cette décision, de sa portée politique et de son caractère irrévocable, en observant qu’elle arrive bien tard et que les engagements demandés préalablement à la partie palestinienne sont totalement asymétriques. Cette reconnaissance n’aura de sens que dans le cadre du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, et avec des mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation, à la colonisation, et à l’apartheid.

L’urgence aujourd’hui est de sauver le peuple palestinien des massacres et de la famine. Face à un génocide, il faut des actes, tout de suite !

Nous appelons toute la population à se mobiliser en masse pour exiger :

  • la réouverture immédiate et massive à l’aide humanitaire à Gaza sous le contrôle de l’ONU et des ONG internationales, et l’accès de Gaza aux soignants et journalistes internationaux ;
  • la conclusion d’un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, l’arrêt immédiat des bombardements et le retrait des troupes terrestres israéliennes, la libération de toutes les personnes détenues ;
  • l’arrêt par la France de toute coopération militaire et de toute livraison d’armes, de munitions et d’équipements militaires à Israël, et l’interdiction de leur transit sur son territoire ;
  • que la France engage des sanctions contre Israël, sur le plan diplomatique et par la rupture des coopérations commerciales, universitaires et de recherche avec Israël, susceptibles de contribuer aux violations des droits humains ;
  • la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

Nous vous appelons à participer, sur la base de cet appel, aux rassemblements et manifestations dans toute la France, aux « casserolades » en rassemblement ou depuis vos balcons, aux signatures de pétitions et aux différentes initiatives qui se développeront en soutien à la Palestine.

Membres du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens signataires :
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) – AILES Femmes du Maroc – Alternative Communiste – Américains contre la guerre (AAW) – Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre (4ACG) – Apel-Égalité – Association de Solidarité Inter Peuples -Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération générale du Travail (CGT) –Confédération Internationale Solidaire et Écologiste (CISE) – Droit-Solidarité – Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Femmes Égalité – Forum Palestine Citoyenneté – Gauche démocratique et sociale (GDS) – – La Courneuve-Palestine – La France Insoumise (LFI) – Les Femmes en noir (FEN) – Les Écologistes EELV – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA-A) – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) – Sortir du colonialisme – Union communiste libertaire (UCL) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union étudiante – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) – Union pour la Reconstruction Communiste (URC) – Union Syndicale Lycéenne (USL) – Union syndicale Solidaires

Avec le soutien de :
LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Paris, le 29 juillet 2025

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La LDH salue l’annonce faite par la France de reconnaître l’Etat de Palestine 28 juillet, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a toujours rappelé, et notamment dans une tribune collective publiée le 15 mai 2025, que cette reconnaissance, déjà faite par plus de 140 des 190 membres de l’ONU, est un pas essentiel sans lequel une solution politique ne pourrait aboutir pour garantir la sécurité des deux peuples, israélien et palestinien.

C’est une décision juste et conforme au droit international qui concrétise l’engagement de l’ONU de 1947. Elle ne saurait cependant se substituer aux mesures d’urgence pour un cessez-le-feu immédiat qui impliquent des sanctions immédiates : l’arrêt des livraisons d’armes et la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La LDH attend de tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait qu’ils reconnaissent enfin l’Etat de Palestine, et exercent une pression internationale suffisante pour un cessez-le-feu immédiat et l’acheminement de l’aide humanitaire de toute urgence à Gaza.

La communauté internationale doit s’engager à stopper les logiques militaires qui ont fait sauter les unes après les autres toutes limites, avec leur nombre de victimes civiles abominable à Gaza, et qui ne se préoccupent plus de libérer vivants les otages israéliens.

Cela suppose désormais un respect constant, rationnel et concerté du droit des peuples à leur autodétermination, pour le droit à la vie et à la dignité de toutes et tous.

La LDH appelle à construire et rejoindre les mobilisations les plus larges avec tous ses partenaires associatifs, syndicaux, avec celles et ceux qui ont soutenu la Marche vers Bruxelles, pour que les résolutions du droit international soient imposées à l’Etat d’Israël.

Paris, le 25 juillet 2025

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Source: La LDH salue l’annonce faite par la France de reconnaître l’Etat de Palestine

27 juillet 2025 – Tribune collective « Conférence de l’ONU sur la Palestine : Monsieur le Président, l’heure est à l’action » publiée sur la Tribune du dimanche 28 juillet, 2025

27 juillet 2025 – Tribune collective « Conférence de l’ONU sur la Palestine : Monsieur le Président, l’heure est à l’action » publiée sur la Tribune du dimanche
27 juillet 2025 – Tribune collective « Conférence de l’ONU sur la Palestine : Monsieur le Président, l’heure est à l’action » publiée sur la Tribune du dimanche
27 juillet 2025 – Tribune collective « Conférence de l’ONU sur la Palestine : Monsieur le Président, l’heure est à l’action » publiée sur la Tribune du dimanche

Tribune collective signée par Nathalie Tehio, présidente de la LDH

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La France co-présidera avec l’Arabie saoudite la conférence des Nations unies « pour la mise en œuvre de la solution à deux ÉEats », les 28 et 29 juillet à New York. Initialement prévue du 17 au 20 juin 2025, cette conférence a été reportée en raison de l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran à cette période.

Alors que le gouvernement israélien a imposé un siège quasi-total sur la bande de Gaza depuis le 2 mars dernier, et que l’annexion de facto de la Cisjordanie occupée se poursuit, le succès de cette conférence dépendra des actions concrètes et immédiates prises pour lever les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’existence même du peuple palestinien dans la bande de Gaza, et en finir avec les graves violations du droit international par les autorités israéliennes dans le Territoire palestinien occupé.

En témoigne l’examen, devant la Cour internationale de Justice (CIJ), d’une plainte introduite contre Israël par l’Afrique du Sud pour crime de génocide à Gaza. La gravité de la situation a été abondamment documentée par les Nations unies, plusieurs de nos organisations et d’autres associations de défense des droits.

Amnesty International, Médecins sans frontières (MSF), la Fédération Internationale pour les droits humains (FIDH), la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et le CCFD-Terre Solidaire dénoncent le génocide en cours à Gaza. En témoigne aussi l’avis de la CIJ de juillet 2024 concluant à l’illégalité de l’occupation israélienne.

La faim « utilisée comme arme de guerre »

Les pays participant à la conférence doivent agir immédiatement pour mettre fin aux bombardements indiscriminés sur les populations et infrastructures civiles, aux déplacements forcés ; et lever les obstacles aussi inacceptables qu’illégaux mis en place par les autorités israéliennes pour priver délibérément les Palestiniens de la bande de Gaza d’aide humanitaire vitale.

La conférence doit aussi mettre la pression sur le gouvernement israélien pour mettre fin aux confiscations illégales de terres en Cisjordanie occupée.

Le siège quasi-total de Gaza est contraire au droit et à tous les principes humanitaires, pourtant 86,3 % du territoire a fait l’objet d’ordres de déplacements forcés et 92 % des logements ont été détruits.

Dans le même temps, la faim est utilisée comme arme de guerre, l’accès à l’eau est délibérément restreint par les autorités israéliennes et la limitation extrême de l’entrée de carburant menace de réduire à néant tous les services essentiels à la survie de population gazaouie. La livraison au compte-gouttes d’une aide militarisée et privatisée, pilotée par les États-Unis et Israël, a démontré depuis la fin du mois de mai qu’elle n’était qu’un piège mortel pour les civils.

Au 13 juillet, près de 900 personnes ont été tuées alors qu’elles tentaient d’obtenir de l’aide alimentaire, dont 674 autour des sites de distribution de la Gaza Humanitarian Foundation.

Monsieur le Président, vous portez la responsabilité des actes ou de l’inaction de l’Etat français. Les déclarations ne suffisent plus quand les civils, dont de nombreux enfants, meurent de faim et de privations délibérées sous des bombardements incessants. Le cessez-le-feu limité décrété en début d’année a apporté un réel soulagement à la population civile de Gaza, et la France doit œuvrer en faveur d’une fin définitive des atrocités en cours, ainsi que pour la libération inconditionnelle des otages.

Interdire le commerce « avec les colonies illégales »

L’aide humanitaire, délivrée par des organisations indépendantes et impartiales, doit parvenir à Gaza. Le 10 juillet dernier, l’Union européenne a déclaré avoir trouvé un accord avec Israël pour augmenter le nombre de camions entrant dans la bande de Gaza ; à ce jour, nous n’observons pas de changement substantiel permettant de répondre décemment aux besoins humanitaires dans l’enclave.

Les personnes nécessitant des soins urgents, notamment les enfants, doivent pouvoir être évacués et la France doit faire plus pour organiser et accueillir ces évacuations médicales.

Au-delà de Gaza, il est indispensable de s’attaquer aux causes profondes du conflit. Entre janvier et juin 2025, les colons israéliens ont mené une moyenne de quatre attaques par jour en Cisjordanie, une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. Par ailleurs, nos équipes font face à des restrictions accrues des mouvements en Cisjordanie, limitant considérablement l’accès des communautés palestiniennes aux services essentiels.

La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre 2024 qui a décidé de la tenue de cette conférence, et que la France a votée, exige qu’Israël mette fin sous 12 mois à l’occupation illégale du territoire palestinien. L’avis consultatif de la CIJ de juillet 2024 réaffirme les obligations des Etats : ils ne peuvent pas entretenir de relations économiques ou commerciales avec les colonies israéliennes.

Monsieur le Président, la France doit respecter ses obligations au regard du droit international et les principes dont elle se réclame. Elle doit agir en cohérence avec son vote à l’Assemblée générale de l’Onu. Cela signifie notamment que la France doit, avec l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, interdire le commerce et les relations commerciales avec les colonies illégales, comme demandé par la CIJ. Et elle doit cesser tout transfert de matériels et composants militaires au gouvernement israélien. Le risque qu’il puisse être utilisé pour des crimes n’est plus à démontrer.

Une reconnaissance de l’Etat palestinien ne doit pas faire perdre de vue l’urgence absolue à Gaza, ni la poursuite de la colonisation et des violences en Cisjordanie. Sans peuple ni terre, un Etat palestinien restera une illusion. Des actions indispensables, concrètes et immédiates sont possibles pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la protection des civils. Et mettre définitivement fin aux atrocités et à l’impunité afin d’amorcer une véritable sortie de crise.

Monsieur le Président, les Palestiniennes et Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza ne peuvent plus se contenter de déclarations de principe : des actions concrètes et immédiates à la hauteur de l’urgence et de la gravité de la situation doivent enfin être prises. Soyez du côté du droit : faites de cette conférence un moment décisif pour le peuple palestinien et le respect de leurs droits les plus élémentaires.

Signataires :

Anne Savinel-Barras, présidente Amnesty International France

Virginie Amieux, présidente CCFD-Terre Solidaire

Bénédicte Jeannerod, directrice France Human Rights Watch

Manuel Patrouillard, directeur Général, Humanity & Inclusion – Handicap International

Nathalie Tehio, présidente LDH

Dr. Jean-François Corty, président Médecins du monde

Dr. Isabelle Defourny, présidente Médecins sans frontières France

Cécile Duflot, directrice Générale Oxfam France

François Leroux, président Plateforme des ONG française pour la Palestine

Vincent Basquin, président Première Urgence International

Kévin Goldberg, directeur Général Solidarités International

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17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart 21 juillet, 2025

17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart
17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart
17 juillet 2025 – Tribune collective « Ils veulent faire taire Francesca Albanese parce qu’elle a refusé de faire taire les victimes » publiée sur Mediapart

Tribune commune signée entre autres par Nathalie Tehio, présidente de la LDH

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Parce qu’elle a écouté les voix qui montent des ruines de Gaza. Parce qu’elle a fait parler les décombres. Parce qu’elle a nommé l’innommable. Parce qu’elle a documenté, analysé, qualifié et révélé l’anatomie d’un génocide en cours, en décrivant les mécanismes du déplacement, de la dépossession, de l’effacement des Palestinien-nes. Parce qu’elle a exposé l’architecture des profits qui soutiennent l’entreprise coloniale israélienne.

Pour toutes ces raisons, ils veulent non seulement réduire au silence Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, mais également la briser.

Depuis deux ans, les attaques pleuvent, féroces, diffamatoires, voire injurieuses. Le puissant lobby juridique International Legal Forum, fort de plus de 4 000 avocats à travers le monde, demande sa démission. Israël l’a déclarée persona non grata et refuse de lui délivrer un visa pour exercer son mandat onusien. En mars dernier, 43 députés français de droite avaient écrit au ministre des Affaires étrangères pour s’opposer à la reconduction de son mandat. Les États-Unis viennent d’annoncer des sanctions officielles à son encontre, un acte inédit contre une experte indépendante de l’ONU.

Ces sanctions ne sont pas une première. Elles s’inscrivent dans la lignée de celles imposées à la Cour pénale internationale, lorsque cette dernière osa enquêter sur des crimes de guerre commis par les forces américaines en Afghanistan et décida d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et Yoav Gallant, l’ancien ministre de la Défense d’Israël, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans les territoires palestiniens.

Médias, groupes de pression et États ne s’en prennent pas seulement à la personne de Francesca Albanese, mais également à la légitimité même de son mandat, à ce qu’il représente : l’indépendance, la rigueur juridique et le courage de nommer les crimes là où ils sont commis, même quand les responsables sont puissants. Ce n’est pas uniquement la voix de Francesca Albanese qu’on cherche à étouffer, mais plus largement tous les mécanismes internationaux de protection des droits humains.

A quoi mènent ces campagnes et cet acharnement, sinon au refus de reconnaître toute justice qui échapperait à la volonté des puissants ? Un État qui se permet de sanctionner un organe onusien ne viole pas seulement un principe, il ébranle tout l’édifice du multilatéralisme. Devons-nous accepter que demain, chaque État sanctionne à sa guise les enquêteurs·rices, rapporteurs.es, juges ou procureurs.es qui le gênent ? À quoi servirait alors le droit international ? Devons-nous renoncer à cette promesse fragile née des cendres d’Auschwitz et d’Hiroshima, ce rêve de paix qui a donné naissance à l’ONU, aux Conventions de Genève, aux mécanismes des droits humains ?

En s’attaquant à elle, on criminalise l’impartialité, on délégitime le droit international, on envoie un message glaçant à tous ceux qui, dans d’autres contextes, pourraient être tentés de dire l’indicible. Ce n’est plus seulement une campagne contre une experte, c’est une entreprise de démolition de tout ce qui reste du rêve universaliste né des horreurs du XXe siècle.

Face à cela, Francesca Albanese n’a jamais baissé les bras. Elle a poursuivi son travail avec dignité et précision. Elle n’a jamais appelé à la haine. Elle a seulement exigé la justice. Son dernier rapport, rigoureux et accablant, ne se contente pas d’accuser à la légère. Il documente, méthodiquement et identifie des entreprises qui soutiennent concrètement le projet colonial israélien, un crime au regard du droit international. Il n’a fallu que quelques jours pour que la riposte s’organise.

Aujourd’hui, la faire taire serait enterrer un peu plus les voix de Gaza qui sombrent dans le déni de justice, et avec elles, les fondements mêmes du droit international.

Mais Francesca Albanese n’est pas seule. Nous sommes par milliers, femmes et hommes à travers le monde, à ne pas nous tromper de côté de l’histoire. Nous portons l’humanisme, les valeurs universelles, et nous refusons de céder à la loi du plus fort, du dominant, du colonisateur. Malgré les failles que nous dénonçons, nous continuons de croire à un monde meilleur, à la force du droit, et aux outils disponibles pour préserver la paix, tout en exigeant leur réforme profonde, afin qu’ils garantissent enfin une paix juste et durable.

Défendre Francesca Albanese, c’est défendre le droit. Notre silence aujourd’hui serait un abandon.

Il nous faut choisir : le silence complice ou le courage de la vérité.

Signataires : Yosra Frawes, Avocate, ex-présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, Tunisie ; Guissou Jahangiri, Directrice exécutive d’OPEN ASIA/Armanshahr, Secrétaire générale de la Fédération internationale des droits humains (FIDH), Iran-France ; Sonia Dayan-Herzbrun, Sociologue, France ; Diana Alzeer, feministe, Al Haq, Vice-présidente de la FIDH, Palestine ; Azadeh Kian, Professeure de sociologie à l’Université Paris Cité, Directrice du CEDREF, France ; Hela Ben Youssef, Vice-présidente internationale socialiste des femmes, Tunisie ; Pinar Selek, Féministe antimilitariste, Turquie-France ; Nathalie Tehio, Présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), France ; Gloria Gano, Avocate, directrice exécutive, Asociación Pro Derechos Humanos (APRODEH), Sécretaire generale de la FIDH, Peru ; Khadija Ryadi, Secrétaire générale de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), lauréate du prix de l’ONU pour les droits de l’Homme en 2013, Maroc ; Nassera Dutour, Présidente du Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie et de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées, France-Algérie ; Sophie Bessis, Féministe, historienne et philosophe, France-Tunisie ; Kati Verstrepen, avocate et présidente de la Liga voor Mensenrechten, Belgique ; Alice Mogwe. Présidente de la  Fédération internationale des droits humains (FIDH),  Directrice de DITSHWANELO – The Botswana Centre for Human Rights, Botswana ; Gerard van Vliet, Dutch League for Human Rights (LvRM), Pays-Bas ; Safa Chebbi, Militante décoloniale à Tiohtià:ke-Montréal, Canada ; Kaari Mattila, Secrétaire générale de la FIDH, Finland ; Shahinda Ismail, Fondatrice du Maldivian Democracy Network, Maldives ; Kawther Alkholy Ramadan, Directrice exécutive de Women for Justice Foundation, Egypte ; Bernedette Muthien, chercheuse, Institute for African Alternatives, WASL, Afrique du Sud ; Joumanah Merhy, Féministe et défenseure des droits humains, Liban ; Horia Mosadiq, Directrice générale Conflict Analysis Network (CAN), Afghanistan ; Marie-Christine Vergiat, LDH, Euromed Droits, ex-députée européenne, France ; Abdallah Lefnatsa, Association Marocaine des Droits de l’Homme, Maroc ; Adel Boucherguine, Président du  Collectif de sauvegarde de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (CS-LADDH), Algérie-France ; Aida El Amri, Médecin, Présidente de l’Association Tunisie Culture et Solidarité, Tunisie ; Aissa Rahmoune, Avocat au Barreau d’Alger, Vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, Secrétaire générale de la FIDH, Algérie ; Alaa Talbi, Directeur du Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux, Tunisie ; Amina Izarouken, militante féministe, Algérie ; Alexis Deswaef, Avocat, Président d’honneur de la Ligue des Droits Humains, Vice-président de la FIDH, Belgique ; Ali Ait Djoudi, Président de Riposte Internationale, France-Algérie ; Alice Santinelli, Éditrice et consultante de photographie, Italie ; Amel Hadjadj, militante féministe, Algérie ; Anne-Marie Bence, ancienne rédactrice en chef de la revue Missive, France ; Bianca Shanaa, Entrepreneuse, Palestine-France ; Cahors@ldh-france.org  pour LDH 46 ET AFPS 46, France ; Catherine Choquet, LDH 93, France ; Christian Eypper, la Ligue des droits de l’Homme, France ; Dada Azouz, Activiste Queer Féministe, France ; Daisy Schmitt, documentariste, France ; Denis Richard, militant Ligue des droits de l’Homme, France ; Evelyne Sire-Marin magistrat honoraire, Vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France ; Fabienne Messica, Ligue des Droits de l’Homme, France ; Fatiha Fadil, retraitée, France ; Fatma Chérif, Cinéaste, Tunisie-France ; Fatma Oussedik, Sociologue, Algérie ; La Fondation du journal féministe algérien, Algérie ; Gilles Manceron, Historien, France ; Hajer Chraiti, féministe, France ; Hakima Naji, professeure retraitée Maroc ; Hélène Henry, militante à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), France ; Jacques Rigaudiat, Conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, France ; Jacqueline Charretier, militante des droits de l’Homme et du droit, France ; Kaouther Ben Azouz, Enseignante, Artiste plasticienne, France-Tunisie ; Khadija Ainani, Association Marocaine des Droits de l‘Homme, Maroc ; Khadija Bahyaoui, Association Marocaine des droits humains, Canada ; Khadija Chérif, militante féministe, Tunisie ; Khaoula Taleb Ibrahimi, professeure des universités, Algérie ; Laurent Aspis, militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France ; Leila Kannouda, Génération.s 46, France ; Ligue iranienne de défense des droits de l’Homme (LIDDH), France ; Maitre Mustapha Bouchachi, Ancien Président de la LADDH, Algérie ; Manel Mabrouk, Artiviste, France ; Martine Rigo Sastre, éditrice Voix-Tissée, France ; Marwa Frawes, féministe intersectionnelle, France-Tunisie ; Maryam Ashrafi, Photographe documentaire sociale, France ; Maryse Artiguelong, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Vice-présidente de la FIDH, France ; Mohammed Ghafri, Coordonnateur national du Réseau démocratique de solidarité avec les peuples, Maroc ; Mouad El-Johri, Membre du secrétariat national du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, Maroc ; Moumene Khelil, Ancien Secrétaire générale de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Algérie ; Naima Benwakrim, Militante féministe et pour les droits humains, Maroc ; Naima Naim, activiste, Maroc ; Nicolas Puig, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), France ; Norman Tjombe, militant des droits humains, Namibie ; Pascal Maillard, universitaire, poète, co-fondateur de l’Académie des écrivain·es pour les droits humains, France ; Patrick Navaï, Artiste, Citoyen du monde ; Philippe Leclercq, activiste, France ; Rania Majdoub, activiste décoloniale, France-Tunisie ; Sahar Talaat Elbassiony, Professeur d’Université, Egypte-Grande Bretagne ; Said Ourabah, Président de la Fédération des travailleurs Africains en France et en Europe (FETAFE), France ; Samia Fraouis, activiste, France ; Serpilekin Adeline Terlemez, Dr. en art de la scène, poète, écrivaine-traductrice, co-responsable de la collection « Regards turcs » l’Harmattan, Turquie-France ; Sevgi Türker-Terlemez, écrivaine-traductrice franco-turque et co-responsable de la collection « Regards turcs » l’Harmattan, Turquie-France ; Shawan Jabarin, Al-Haq, Palestine ; Simone Susskind, Actions in the Mediterranean, ancienne sénatrice fédérale et députée bruxelloise, Belgique ; Sylvie Forestier, artiste, France ; Vida Farhoudi, Poète, traductrice, membre de l’Association des écrivains iraniens en exil, Iran-France ; Zied Abidi, Défenseur des droits humains, Tunisie ; Zohra Koubia, Défenseure des droits humains, Maroc ; Zohra Oueslati, Conseillère en développement de la formation professionnelle, France-Algérie

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