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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Maghreb – Moyen-Orient

D&L 211 – A l’écoute des « voix du génocide » 3 novembre, 2025

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– Dossier, article, 3 pages.
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D&L 211 – Gaza : ce que dit le droit international 3 novembre, 2025

D&L 211 – Gaza au coeur – article introductif 3 novembre, 2025

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– Article introductif, article, 2 pages.
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Accord Israël – Hamas : soulagement et vigilance 15 octobre, 2025

Communiqué LDH

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas qui met fin au génocide et permet la libération des otages israéliens et celle de 2000 prisonniers palestiniens dont 1700 gazaouis détenus illégalement en Israël. Nous partageons le soulagement de la population palestinienne de Gaza et celui des familles des otages israéliens.

Nous restons toutefois vigilants quant à la mise en œuvre concrète des prémisses du plan Trump, sachant qu’Israël a par deux fois rompu unilatéralement des cessez-le-feu. La fin totale des bombardements, l’entrée de la nourriture, des médicaments et l’accès à l’eau doivent être immédiats et les médias internationaux doivent pouvoir, sans délai, travailler aux côtés des journalistes gazaouis dans la bande de Gaza pour informer sur la situation sur place.

Nous rappelons que le cessez-le-feu, l’arrêt des combats, ne sont pas encore la paix, mais un préalable, loin d’être suffisant. S’il y a des mots dans le plan Trump quant à l’abandon du projet de déplacement des populations palestiniennes de Gaza – c’est-à-dire de la poursuite du nettoyage ethnique – et sur le refus de l’annexion de jure de la Cisjordanie, rien n’est dit sur la colonisation et son intensification visant à découper ce territoire en deux parties séparées. Et ce, alors même que la résolution de l’ONU du 18 septembre 2024, se fondant sur un avis de la Cour internationale de justice, en rappelle l’illégalité.

De même, le rôle de la Force internationale de stabilisation censée garantir la sécurité et la non reprise des combats reste flou. N’est-on pas face au risque d’une poursuite sine die d’une gestion coloniale à Gaza ?

Il est crucial de lier les questions de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza, celles des réfugiés dans les autres pays et d’inclure dans le plan la fin de l’occupation et de la colonisation illégales de l’ensemble des territoires sous administration israélienne depuis 1967. Or, en l’absence de l’objectif d’une paix globale incluant l’autodétermination des Palestiniennes et Palestiniens – notamment une date fixée pour une gestion politique palestinienne autonome –, la création d’un Etat palestinien et en l’absence de référence aux résolutions de l’ONU, le plan ne rompt pas avec une logique dont les faiblesses sont bien connues. La paix ne peut se réaliser par des étapes sans fin d’un processus formel, conditionnées à la réussite d’une étape précédente alors que l’on sait qu’il suffira d’un acte de violence perpétré par quelque opposant à la paix pour repartir en arrière.

Après des décennies de conflits perçus de part et d’autre comme « existentiels », et malgré l’irréparable des pertes humaines et des traumatismes, une paix durable devra reposer sur la justice rendue aux victimes, qu’il s’agisse de juger des responsables politiques et militaires ou d’apporter des réparations. Il importe qu’elle soit fondée non sur la force mais sur la reconnaissance de la dignité du peuple palestinien, de son droit à l’autodétermination, à la justice et à l’égalité, conformément au droit international. Et vite. L’injustice n’a que trop duré.

Paris, le 14 octobre 2025

Télécharger le communiqué « Accord isarël-Hamas : soulagement et vigilance » au format pdf

Source: Accord Israël – Hamas : soulagement et vigilance

Solidarité avec Gaza – Appel urgent à mettre fin au génocide du peuple palestinien et soutien à la Global Sumud Flotilla 20 septembre, 2025

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Nous, organisations engagées pour les droits humains, la justice sociale et la solidarité envers les populations vulnérables, dénonçons à nouveau avec la plus grande fermeté le génocide en cours en Palestine (1).

Selon l’UNRWA, plus de 61 158 Palestiniennes et Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023 (2). L’Unicef reporte plus de 17 000 enfants tués(3). La famine provoquée frappe Gaza avec une intensité extrême (4).

Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont menacés de famine, en particulier dans les villes de Gaza, Deir al-Balah et Khan Younis (5).

Plus de 5 000 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë en mai 2025, dont 636 en état critique (6).

Depuis fin août 2025, face aux bombardements incessants, à la famine orchestrée par le blocus et à la catastrophe humanitaire, des dizaines de navires ont pris la mer depuis des ports en Espagne et en France, et ont été rejoints par des dizaines d’autres navires d’Italie, de Grèce et de Tunisie pour tenter d’ouvrir un corridor d’aide humanitaire par la voie maritime et dénoncer le génocide en cours. Composée de citoyens et citoyennes de 45 pays différents, la Global Sumud Flotilla forme un mouvement mondial historique et fondamentalement non-violent. Il s’agit d’une action de la société civile, légale et solidaire, qui agit là où l’inaction des gouvernements persiste.

En tant qu’organisations agissant au quotidien pour la justice sociale et défendant le respect de la dignité de chacune et chacun en France et dans le monde, nous refusons de rester silencieuses face à cette inhumanité largement documentée et dénoncée par les organisations internationales.

Nous demandons à la France de se conformer aux obligations que lui impose le droit international :

  • Agir concrètement et sans délai pour mettre un terme au génocide, en cessant toute action susceptible d’y contribuer (livraison d’armes et de composants militaires) (7) et en prenant les sanctions nécessaires contre Israël.

  • Prendre ses responsabilités diplomatiques et humanitaires pour mettre immédiatement fin au blocus illégal d’Israël sur Gaza et garantir l’accès à l’aide humanitaire.

  • Assurer la protection des ressortissantes et ressortissants français à bord des navires de la flottille.

Signataires : ActionAid, AEQUITAZ, AFP France Handicap, Alternatiba, ANAEC, ANV-COP21, ASFODEVH, Association d’Idées, Bioconsomacteurs, Bureaux du Coeur, CCFD-Terre Solidaire, CFDT, CGT SPIP, La Cimade, Crid, DOM’ASILE, Emmaüs France, Emmaüs International, Fondation Danielle Mitterrand, France Terre d’Asile, Greenpeace, IRI, JRS, Le Mouvement, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Lire c’est Vivre, Lucarne d’Ariane, MAN – Mouvement pour une Alternative Non-violente, Observatoire International des Prisons, Peuples solidaires, Réseau Français des FabLabs Espaces et Communautés du Faire, Syndicat des Avocat.es de France, Utopia 56, Vox Public, Yes we camp

Paris, le 17 septembre 2025

Sources :
1. ONU
2. UNWRA / The Lancet estime que le nombre de morts à Gaza est supérieur d’environ 40 % à celui enregistré par le ministère de la Santé du territoire palestinien
3. UNICEF
4. IPC
5. UNICEF
6. UNICEF
7. MEDIAPART

Source: Solidarité avec Gaza – Appel urgent à mettre fin au génocide du peuple palestinien et soutien à la Global Sumud Flotilla

Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement 20 septembre, 2025

Communiqué LDH

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La France a enfin rapatrié dix enfants, une jeune majeure et deux femmes, toutes et tous retenus depuis maintenant plusieurs années dans des camps du nord-est syrien. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) qui a, à plusieurs reprises, dénoncé les dangers qui menaçaient ces mères et ces enfants et les conditions de vie inhumaines dans ces camps, ne peut que se réjouir de ces retours.

Mais la France s’obstinant à pratiquer une politique du cas par cas, politique critiquable à tous les niveaux, humanitaire, sécuritaire et politique, il reste dans ces camps 110 enfants français qui vont une nouvelle fois être confrontés à un hiver particulièrement rigoureux dans cette région, alors même qu’ils sont privés de soins, de nourriture et d’école. La France refuse également de rapatrier des jeunes filles arrivées mineures dans ces camps et qui se voient aujourd’hui abandonnées par l’Etat français… sous prétexte qu’elles sont devenues majeures !

Enfin, le cas de cinq jeunes majeurs, emmenés par leurs parents en zone de guerre lorsqu’ils étaient mineurs, n’est toujours pas réglé. Les avocats qui ont pu, lors d’une mission, leur rendre visite dans les centres d’Orkesh et de Houri, ont témoigné de leur profond sentiment d’abandon et de leur détresse physique et psychologique.

Faute de courage politique, l’Etat français a laissé ces jeunes femmes alors mineures et ces enfants, victimes exclusivement des choix de leurs parents, sombrer loin des regards dans la souffrance et le désespoir.

L’urgence est d’autant plus critique que la situation se dégrade dans le nord-est syrien : les tensions montent entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui assurent la sécurité des camps, et les autorités de Damas ; les échanges d’artillerie qui ont eu lieu la semaine dernière nous laissent craindre que ces familles ne se retrouvent coincées au milieu d’un nouveau conflit et que le refus des autorités françaises d’agir ne mettent en danger leurs vies.

De plus, la politique volontariste de l’Irak de retour des prisonniers détenus dans ces camps, et désormais également de la Syrie et des nombreux Etats tiers, nous laissent craindre, avec la disparition des camps, la fin du peu d’aide internationale qui y arrive, et ce à très court terme.

La LDH continue de demander aux autorités françaises – et en particulier au président de la République qui a le pouvoir de débloquer la situation – de respecter la Convention des droits de l’enfant (Cide) imposant de toujours privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant, ce qui implique de rapatrier l’ensemble de ces ressortissants français. Il y va de l’image de la France, de la vie même de celles et ceux qui sont encore dans des camps en Syrie.

Paris, le 17 septembre 2025

Télécharger le communiqué « Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement » LDH en pdf.

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Source: Il faut toutes et tous les rapatrier ! Immédiatement

Pour la Palestine : révoltons-nous ! 4 septembre, 2025

Communiqué LDH et appel à rassemblements les 6 et 7 septembre 2025

Pour le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien et l’application sans réserve du droit international

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à participer aux manifestations en soutien au peuple palestinien organisées les 6 et 7 septembre 2025 par les organisations syndicales CFDT, CGT, Solidaires et FSU. A Paris, la manifestation unitaire partira de la place de la République le samedi 6 septembre à 14h. Nous appelons également au rassemblement sur la place du Panthéon le 6 septembre à 15h des Amis de Standing Together, mouvement judéo-arabe israélien pour la fin de la guerre et pour une paix fondée sur le droit des peuples à l’auto-détermination et l’égalité entre Israéliens et Palestiniens. Nous regrettons la simultanéité de ces initiatives.

La destruction presque complète de Gaza, l’occupation militaire, l’aggravation de la famine, des dizaines et dizaines de morts chaque jour – à 83 % des victimes civiles comme le reconnait l’armée israélienne elle-même –, des bombardements visant des hôpitaux, des journalistes sciemment assassinés, une Cisjordanie meurtrie et soumise à la croissance illimitée de la colonisation : nous sommes en face d’un crime d’effacement du peuple palestinien et de son aspiration légitime d’exister comme peuple souverain jouissant de droits garantis, du droit d’avoir des droits, au fondement même de l’égalité entre les peuples.

Face à ce crime, nous exprimons notre indignation et notre révolte. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) veut dire aux Palestiniennes et Palestiniens qu’elle est à leurs côtés pour défendre leurs droits à la vie, à la dignité, à l’auto-détermination. Le peuple palestinien ne peut, ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la force sans limite que les autorités politiques d’Israël exercent en piétinant l’humanité des Palestiniennes et Palestiniens et le droit international.

C’est en ce sens que nous saluons la décision de la France de reconnaître l’Etat de Palestine comme 148 Etats auparavant parmi lesquels en Europe, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne et la Slovénie. L’Australie et le Canada ont déclaré qu’ils reconnaitraient l’Etat de Palestine et le Royaume-Uni dit l’envisager dès la prochaine assemblée générale de l’ONU.

Il faut cependant aller plus loin, et tout de suite, pour mettre fin à la politique génocidaire et colonialiste de Netanyahou et son gouvernement. Nous demandons à l’Union européenne (UE) de surmonter les réticences d’Etats membres pour faire respecter le droit international comme elle l’a fait tout récemment en soutenant l’Ukraine face à un Donald Trump, prêt à s’aligner sur la Russie. Nous réclamons la suspension de l’accord d’association entre Israël et l‘Europe au motif incontestable qu’Israël ne remplit pas les obligations de l’article 2 qui stipule que, pour en bénéficier, il doit respecter « les droits de l’Homme et des principes démocratiques ». Aujourd’hui 24 % des exportations israéliennes et 31 % de ses importations s’effectuent dans le cadre de ces échanges avec l’Europe. C’est donc un levier pour peser, même s’il ne sera pas suffisant à lui seul.

Nous demandons la suspension de toute livraison d’armes, tant par la France que par l’UE, comme l’Allemagne l’a déjà annoncé. C’est une obligation qui s’impose en application du traité sur le commerce des armes et à tous les membres de l’ONU après les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ).

Nous rappelons avec force que la résolution de l’ONU de septembre 2024, après avis de la CIJ, impose aux Etats membres de prendre des sanctions contre l’occupation illégale des territoires occupés. La LDH, avec l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Plateforme des ONG pour la Palestine, ont déjà listé un certain nombre de mesures qui peuvent être prises immédiatement. Au sein de la communauté internationale, la France doit s’y employer.

La protection des peuples ne souffre aucune exception. Aucune souveraineté d’Israël sur Gaza n’est reconnue par la communauté internationale, comme sur aucun des territoires occupés : par tous les moyens dont ils disposent, les Etats doivent imposer le passage d’une aide alimentaire et médicale massive ainsi que le retour de l’Unwra pour organiser les secours dans un cadre conforme au droit international et en toute sécurité pour les populations secourues.

Nous rendons un hommage appuyé à toutes celles et tous ceux qui, médecins, infirmières et infirmiers, journalistes, tentent d’aider la population de Gaza ou de témoigner au prix, souvent, de leur vie.

Enfin, partout dans le monde, les initiatives se multiplient pour dénoncer les crimes commis contre les Palestiniennes et Palestiniens et exiger la fin de la guerre et la protection du peuple palestinien. Parmi elles, les flottilles pour apporter une aide humanitaire à Gaza sont particulièrement importantes puisque la communauté internationale n’a toujours pas imposé à Israël de faire cesser la famine qu’il organise.

En Israël, les manifestations se multiplient tandis que des organisations de la société civile et des objectrices et objecteurs de conscience combattent, dans un climat de répression accrue, la politique mortifère de leur Etat.

Ailleurs, des organisations ou des regroupements de personnes se réclamant de la judéité dénoncent les actes du gouvernement israélien et s’en désolidarisent « en tant que juifs et juives ». Il est insupportable d’entendre Netanyahou ou encore le chef de la diplomatie américaine assimiler la défense des droits des Palestiniennes et Palestiniens à de l’antisémitisme. La LDH dénonce tous ces amalgames comme ceux qui assimilent les personnes de confession juive à la politique criminelle d’Israël.

Non, le temps n’est pas à regarder ailleurs quand la vie d’un peuple est en jeu.

Révoltons-nous !

Paris, le 3 septembre 2025

Télécharger le communiqué LDH « Pour la Palestine : révoltons-nous ! » en format PDF

Source: Pour la Palestine : révoltons-nous !

Palestine : ouvrez Gaza, cessez-le-feu immédiat ! Stop à la famine, stop au génocide, stop à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid sanctions contre Israël ! 4 septembre, 2025

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De toute urgence, il faut rapatrier ces enfants ! 26 août, 2025

Pétition de la LDH

Plus de cent vingt enfants français sont encore retenus dans le nord-est syrien.  Leur rapatriement est une urgence. 

Lorsque, en 2019, l’organisation Etat islamique a perdu ses derniers territoires, de nombreux enfants se sont retrouvés aux mains des autorités kurdes, détenus avec leur mère dans différents camps, notamment à Roj et Al-Hol, dans le nord-est syrien. A leur arrivée dans ces camps, la plupart d’entre eux étaient très jeunes, d’autres y sont nés.

Au fil des mois, les différents pays concernés ont rapatrié ces familles, la France a fait progressivement de même mais en traînant beaucoup les pieds, en dépit de sa condamnation par les comités onusiens et la Cour européenne des droits de l’Homme.

Pourtant, elle ne pouvait méconnaître les conditions épouvantables dans lesquelles ces enfants ont vécu pendant plusieurs années : exposés au froid, à la chaleur, sous-alimentés, sans suivi médical ni psychologique, sans scolarisation, à la merci de bombardements turcs et d’infiltrations de groupes djihadistes encore très présents dans la région…

Drôle de façon pour les autorités françaises d’assumer leur mission absolue de protection de l’enfance et de respecter la Convention internationale des droits de l’enfant dont nous nous enorgueillissons si souvent d’être signataires.

Plus aucun rapatriement

Après plusieurs vagues de rapatriement, qui ont permis à environ 360 enfants de retrouver le sol français – le sol de leur pays –, plus aucun retour n’a eu lieu depuis 2023. Il reste aujourd’hui dans le camp de Al-Hol 120 enfants et une cinquantaine de mères, qui refusent, pour diverses raisons, de signer un papier par lequel elles formulent explicitement leur demande de rapatriement. La France est d’ailleurs le seul pays à exiger de ces femmes une telle démarche.

Il faut ajouter à ces 120 enfants six autres plus âgés, transférés par les autorités kurdes dans les « centres de réhabilitation » d’Orkech et de Houry et qui sont retenus là sans protection consulaire, sans accès à un juge ou un avocat, dans un état physique et psychologique catastrophique et qui ne cesse de se dégrader. De quoi sont-ils coupables pour grandir dans de telles conditions, avec le sentiment d’être abandonnés par la France, ce qui, à terme, ne peut que favoriser leur radicalisation ?

En réalité, ils ne sont coupables de rien, si ce n’est des choix de leurs parents, et, si ceux-ci doivent légitimement rendre des comptes à la justice, les enfants, eux, ne doivent payer ni pour les actes, ni pour les erreurs de ceux qui les ont entraînés dans leur funeste projet. Du reste, les retours que nous pouvons avoir concernant les rapatriés montrent que leur réadaptation se passe bien.

Devoir de protection

Depuis la chute rapide de Bachar Al-Assad, la situation est très confuse, et le rôle de chacun des protagonistes en présence sur le terrain reste très incertain. Les massacres d’Alaouites et de Druzes qui ont eu lieu tant à Lattaquié qu’à Soueïda illustrent le faible contrôle du pouvoir de fait de Damas sur les milices et son incapacité à garantir la sécurité des personnes vivant en Syrie. Les difficultés des négociations en cours entre les autorités de Damas et celles du nord-est syriens, qui détiennent nos compatriotes, font craindre un affrontement dans cette région qui les mettraient en danger de mort. Nous ne pouvons pas accepter que ces ressortissants français soient pris dans des affrontements sanglants entre groupes favorables à l’ancien régime, mouvements djihadistes, forces kurdes et turques.

Certains enfants subissent, dans les camps, au quotidien, un endoctrinement djihadiste par des groupes qui espèrent en faire des combattants. Leur rapatriement est une urgence. C’est leur vie même qui est en jeu et cela, à court terme. La France ne doit pas ignorer les dangers qui les menacent et se déshonorerait en se soustrayant à son devoir de protection.

Monsieur le Président, nous vous demandons de les rapatrier de toute urgence.

Lire la tribune sur Le Monde

Source: De toute urgence, il faut rapatrier ces enfants !

Face aux violations massives des droits humains et du droit international à Gaza et en Cisjordanie, la France doit agir ! 9 août, 2025

Lettre ouverte commune adressée au président de la République et appel à lui écrire !

Monsieur le président de la République,

Vous avez annoncé que la France reconnaîtrait l’Etat de Palestine en septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette annonce est bienvenue.

Depuis votre annonce, d’autres pays du G7 ont indiqué que cette reconnaissance leur semblait d’actualité et qu’ils pourraient s’y joindre lors de l’AG de l’ONU. Ces reconnaissances, qui à ce stade ne paraissent pas de nature à arrêter la politique du gouvernement de l’Etat d’Israël, viendraient cependant traduire l’appui de l’écrasante majorité de la communauté internationale à l’existence de deux Etats, qui vivent côte à côte en sécurité.

Alors que le gouvernement israélien a pris la responsabilité de créer une famine à Gaza et de priver les habitants d’accès aux soins, alors que la colonisation de la Cisjordanie occupée se poursuit, son annexion étant désormais demandée par la Knesset avec le soutien du gouvernement israélien, au-delà de cette reconnaissance en septembre, se pose la question des actions à mener dans l’urgence pour répondre aux violations majeures des droits humains, du droit international commises au vu et su de toutes et tous. Vous avez la responsabilité des décisions que la France se doit de prendre pour que cela s’arrête.

Des mesures précises ont déjà été demandées par un nombre considérable d’organisations de la société civile en France et en Europe. Certaines dépendent de l’Union européenne, d’autres directement de la France.

A ce titre, la suspension de relations économiques, de coopération, du contrat d’association relève surtout du cadre européen. Décider cela est d’autant plus légitime que de telles mesures s’appuieraient sur le droit international et les dispositions de traités.

La résolution du 18 septembre 2024 de l’Assemblée générale des Nations unies, se fondant sur l’avis consultatif de la CIJ de juillet 2024, réaffirmait les obligations des Etats : notamment, ils ne peuvent pas entretenir de relations économiques ou commerciales avec les colonies israéliennes. De ce fait, l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne doivent bloquer effectivement tout produit et tout service incorporant des composants venant des colonies. La France doit le faire pour ce qui relève de son territoire.

Le rapport présenté fin juin par la Commission européenne aux Etats membres établit sans l’ombre d’un doute qu’Israël contrevient aux dispositions de l’article 2 de l’accord d’association relatif au respect des droits humains. L’accord doit être suspendu sans délai. Le blocage de cette décision par certains Etats membres, les propositions de suspension très partielles qu’avance la Commission pour y répondre, envoient tous deux un message délétère aux autorités de l’Etat d’Israël.

Dans le contexte d’absence de mesures immédiates et déterminées de l’UE, il y a encore plus urgence à prendre des mesures exemplaires, déterminées, de responsabilité nationale, qui seraient ainsi susceptibles en retour de peser sur les blocages européens.

De ce point de vue, nous attendons la suspension de toutes les livraisons et transferts de matériels et composants militaires par la France à Israël, conformément aux exigences de la CIJ et du traité sur le commerce des armes. Nous attendons aussi l’engagement clair de la France à mettre en œuvre les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale sur son territoire.

Monsieur le Président, vous portez la responsabilité des actes comme de l’absence d’actes de la France. La diplomatie et des sanctions, à décider, sont indispensables mais ne peuvent pas suffire face aux conséquences humanitaires immédiates de la politique mise en œuvre par les autorités d’Israël à Gaza. Les largages par avion, aussi médiatiques soient-ils, ne répondent pas au besoin, ne correspondent pas à l’urgence.

Nous attendons une action susceptible d’arrêter la famine imposée. Nous attendons le respect par Israël de l’intervention de l’ONU (UNRWA) qui peut enrayer la dynamique génocidaire et le respect du droit international qui impose l’ouverture de corridors humanitaires permettant de ravitailler les populations. En l’absence d’arrivée immédiate de la nourriture aux Gazaouis, nous en appelons à ce que, avec la communauté internationale, vous engagiez les moyens de la France pour rompre le blocus.

Monsieur le Président, ne pas le faire vous ferait porter une responsabilité devant l’Histoire, comme à l’ensemble des autorités qui ont les moyens d’agir.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) ; Eléonore Morel, présidente de la Fédération internationale pour les droits humain (FIDH) ; Caroline Chevé, secrétaire générale de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) ; Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Julie Ferrua et Murielle Guilbert, co-déléguées générales de l’Union syndicale Solidaires

Paris, le 8 août 2025

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Interpellez également le président de la République !

Téléchargez ce modèle de lettre destiné aux citoyennes et citoyens à envoyer, sans affranchissement, par la Poste, à l’adresse suivante :

Monsieur le président de la République

Palais de l’Elysée

55 rue du Faubourg-Saint-Honoré

75008 Paris, France

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