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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Extrême-droite

Alertes féministes : le 23 juin, manifestons contre l’extrême droite 18 juin 2024

Appel à mobilisation de plus de 120 associations dont la LDH

Rendez-vous place de la République à 14h30

Suite à l’irresponsable dissolution de l’Assemblée nationale, la possibilité que l’extrême droite arrive au pouvoir est désormais bien réelle.Nous savons qu’elle a pour obsession en priorité de venir casser les droits et libertés d’une immense partie de la population : les femmes, les personnes racisées, handicapées, trans et LGBTQIA+, les personnes migrantes, les filles et les enfants. Nous savons aussi qu’elle s’attaquera de front à tout le mouvement social.

L’extrême droite au pouvoir, nous le savons, signerait la fin d’une certaine conception de la démocratie, de l’État de droit, et de nombreuses libertés, déjà bien rognées ces dernières années.

Le 23 juin prochain nous sonnerons les alertes féministes.

Car nous savons que nos droits ne sont jamais acquis pour toujours. Droit de vote, droit de vivre librement sa sexualité, droit à la contraception et à l’avortement, droit de travailler, droits des enfants, droit à l’éducation pour tou-te-s, droit à la transition de genre, droit d’être protégée face aux violences et aux discriminations, droit d’être reconnue victime de viol et d’autres violences sexistes et sexuelles, droit à un compte en banque, droit à un salaire égal à travail de valeur égale, du moins dans la loi même si c’est loin d’être encore une réalité… parité, nous devons ces avancées aux luttes de nos aînées, de nos mères, de nos grands-mères et à leurs allié-e-s.

Dans de nombreuses régions du monde, ces droits fondamentaux ont été attaqués et parfois supprimés par des gouvernements d’extrême droite, comme le Rassemblement national, au profit de projets politiques mortifères. En Italie, l’extrême droite de Giorgia Meloni s’est attaquée au RSA, au droit à l’IVG ainsi qu’au droit à la PMA pour les couples lesbiens. En Espagne, l’extrême droite de Vox nie l’existence même des violences à l’encontre des femmes et minorités de genre. Depuis 2020, en Pologne, l’avortement est interdit même en raison d’une malformation du foetus. En France, le Rassemblement national a déjà prévu de supprimer les financements du Planning Familial.

Ces idées d’extrême droite sont d’ailleurs allées jusqu’à inspirer plusieurs réformes délétères en France ces dernières années avec des conséquences particulièrement lourdes pour les femmes et toutes les minorités (loi immigration, réforme des retraites, assurance chômage, etc). Ces réformes liberticides et antisociales ont fait le lit de l’extrême droite accentuant le désespoir et la souffrance de toute une population.

Aussi, il est fondamental que chacun.e mobilise autour de soi toutes celles et ceux qui sont susceptibles de se déplacer le 30 juin et le 7 juillet dans leur bureau de vote, et de se joindre aux rendez-vous de mobilisation, comme les manifestations syndicales qui auront lieu ce samedi 15 juin, ou les Marches des Fiertés tout le mois de juin.

Nous appelons aussi les responsables politiques à ne pas présenter des hommes mis en cause ou condamnés pour violences sexistes et sexuelles. #MeTooPolitique, il est temps d’en tenir compte ! Soutien aux victimes qui ont eu le courage de témoigner ou de porter plainte, souvent contre des hommes politiques puissants.

Pour préserver la démocratie, déjà bien malmenée, et pour protéger nos droits et nos acquis sociaux chèrement conquis, pour la dignité de toutes et tous, nous sonnerons des alertes féministes partout en France le 23 juin pour appeler à faire barrage a l’extrême droite les 30 juin et 7 juillet et à voter massivement pour un avenir qui permette l’émancipation et la liberté de tou-te-s.

Signataires : Collectif national pour les Droits des Femmes – Fédération nationale des CIDFF- Fédération nationale Solidarité Femmes – Fondation des Femmes – #NousToutes – Le Planning Familial  – Coudes à coudes – Encore féministes ! – Association home – LOBA – A Women’s Art Association Planning Familial 43 – Femmes solidaires de la Drôme  – Collective des mères isolées D’Antilles et D’Ailleurs – Association Francophone de Femmes Autistes – Humanity Diaspo- Pépite Sexiste – AU TAMBOUR ! -Femmes avec…PUISSANCE DE FEMMES – Femmes Journalistes de Sport – Collectif Enfantiste – Elle’s IMAGINE’nt -Femmes sans frontière -AFRICA 93 – Premier Pas -ASTREA – réseau de femmes artistes – Solidarité Femmes Guadeloupe – JUMP pour l’Egalité – Centralesupelec au féminin – OFAD – CEVIF – ENSEMBLE EN STAGE – BeBraveFrance – MeTooMedia – Georgette Sand – FIT une femme un toit – Gender and statistics – Fondation RAJA-Danièle Marcovici -Femmes du Monde et Réciproquement (FMR) – Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur – Le Palais des Louves – Fédération régionale des CIDFF de PACA – CIDFF Vaucluse – Amicale du Nid – CIDFF DU LUNEVILLOIS – Quartiers du Monde – Elle Caetera – Alliance des femmes pour la démocratie – Femmes solidaires nationale – Eclosion13 – Planning Familial 77 – HandsAway – Planning familial 14 – Centre Flora Tristan – FEMMES DE LA TERRE – Collectif 50/50 – AAFA- Actrices & Acteurs de France Associés-Social Builder – Centre d’information des droits des femmes et des familles de Paris- DANS LE GENRE EGALES – Fédération régionale des centres d’information des droits des femmes et des familles Ile-de-France – Femmes des Territoires – CIDFF de l’Hérault – Association Femmes Sourdes Citoyennes et Solidaires – Ensemble contre le sexisme – CLEF – CIDFF16 – SOS Femmes Vendée – MOUVEMENT DU NID – Equipop – Filactions  – L’Escale – Solidarité Femmes – Association SOS Violences Conjugales – Association La Mêlée – Règles Elémentaires – Parents & Féministes –  Du côté des femmes de haute garonne – AATDS – Association En Parler – Droit Pluriel  Sciences-Po au Féminin – Fédération interrégionale du Mouvement HF+ –  Le Planning familial – Association ADSF – CIDFF PHOCEEN – Association nationale des Etudes féministes – Association Française du Féminisme – Excision parlons-en ! – La Grenade – CIDFF 79 – Héro•ïnes 95 – COLLECTIF 13 DROITS DES FEMMES – Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques France – Les Aliennes – Filactions  – Sexprimons-Nous  – Mauvais Genre – Union des Féministes d’Assas – Les premières de Guadeloupe – Prix Alice Guy – HAFB – Embrase Le Monde – CIDFF 06 – Derrière Le Rideau – Gynécologie Sans Frontières – Planning Familial 22 – Les Pétrolettes -Association Faire Face – Cherchez la femme – Stop Harcèlement de rue -Solidarité Femmes 67 – Femmes solidaires 93 – Empow’Her – 1001 lesbiennes et queer – Osez le Féminisme ! – ARCAF-Association d’Autodéfense et de Ressources pour le Choix et l’Autonomie des Femmes  CIDFF Gironde – La Petite – Union régionale Solidarité Femmes Ile de France – HEC for Women- PEPS – L’observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique – Ma voix mon choix – En avant toute(s) – Pourvoir Féministe.
CGT – CFDT –  FSU – FAGE – Union étudiante -Avaaz – France terre d’asile – Oxfam France – le mouvement – FAS – Halle aux grains – Scène nationale  – ANESF : Association Nationale des Étudiant·e·s Sages-Femmes – Fondation Copernic – LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Paris, le 17 juin 2024

Source: Alertes féministes : le 23 juin, manifestons contre l’extrême droite

L’EXTRÊME-DROITE, UNE MENACE POUR L’ACTION ASSOCIATIVE ET CITOYENNE 18 juin 2024

Tribune du Mouvement associatif dont la LDH est membre

Dans un texte publié le 16 juin dans La Tribune Dimanche, à l’initiative de Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, plus de 400 organisations associatives (dont la LDH) et de l’ESS alertent sur la menace que représente l’extrême-droite pour l’action associative et citoyenne, et donc pour l’ensemble des habitantes et habitants.

Les élections européennes du 9 juin dernier ont entériné une progression sans précédent de l’extrême-droite. Face à ce constat, le président de la République a fait le choix de dissoudre l’Assemblée nationale, convoquant brusquement des élections législatives les 30 juin et 7 juillet prochains. Le risque qui s’annonce pour notre démocratie, pour notre République et les valeurs qui la fondent ne peut pas être ignoré.

Nous avons la chance dans notre pays de pouvoir compter sur une dynamique associative particulièrement forte qui nous accompagne au quotidien. Ce sont nos associations, d’abord, qui permettent de proposer à nos enfants de pratiquer une activité sportive. Ce sont elles, encore, qui viennent en soutien des plus démunis, leur proposant un repas ou un toit. Ce sont elles, toujours, qui permettent d’animer nos bourgs et nos quartiers, proposant des activités culturelles accessibles à tous et toutes. Ce sont également elles qui préservent la nature… Nous pourrions poursuivre cette liste à l’infini tant les actions menées par les associations sont diverses et au plus près des besoins des habitantes et habitants.

Ce qui nous réunit aujourd’hui au sein de nos associations, c’est un socle de valeurs et de principes partagés qui est incompatible avec l’extrême droite. Là où elle prospère sur le sentiment d’abandon et la peur du déclassement, les associations rassemblent et soutiennent les citoyennes et citoyens.

Partout où les forces autoritaires ont accédé au pouvoir, elles n’ont eu de cesse de s’en prendre à la vie associative et celles et ceux qui font association. C’est le cas en Hongrie où le gouvernement de Viktor Orban a été condamné par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour ses restrictions imposées au financement des organisations civiles. Mais c’est aussi le cas en France dans les communes administrées par le Rassemblement National. Ainsi, à Hayange (57) en 2016, le maire a mis à la porte le Secours populaire de ses locaux et lui a coupé le chauffage du fait de son caractère “politisé et pro-migrants” alors que l’association comptait près de 1000 bénéficiaires. À ce titre, comment ne pas s’inquiéter de l’utilisation d’un outil déjà largement dévoyé tel que le Contrat d’Engagement Républicain entre les mains d’un tel pouvoir ?

Car ces exemples trahissent une vérité simple : si l’extrême droite s’en prend aux associations, c’est surtout parce qu’elles agissent au service de tous et toutes, sans discrimination, car les droits sont universels, aucune préférence nationale ne s’y appliquant ; et c’est parce qu’elles sont le réceptacle de la parole citoyenne, du débat contradictoire et d’un pluralisme indispensable à notre vie démocratique.

Parce que les associations portent la parole des citoyennes et citoyens là où l’extrême droite voudrait la contenir. Parce que les associations prônent le dialogue là où l’extrême droite se construit sur l’éviction des divergences. Parce que les associations prônent l’ouverture et la tolérance là où l’extrême droite revendique le repli sur soi. Parce que les associations sont des écoles de la démocratie là où l’extrême droite en est le fossoyeur. Les valeurs associatives sont incompatibles avec l’extrême droite.

Nous appelons chacune et chacun d’entre nous à défendre nos valeurs républicaines lors des prochaines élections. Dans la continuité du Pacte du Pouvoir de Vivre qui rendra visible les débats, rassemblements ou les initiatives portées par la société civile, nous appelons toutes les associations à se mobiliser. Nous portons toutes et tous une responsabilité. Il s’agit d’investir pleinement ce combat !

Paris, le 16 juin 2024

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Source: L’EXTRÊME-DROITE, UNE MENACE POUR L’ACTION ASSOCIATIVE ET CITOYENNE

AVANT LES ELECTIONS LEGISLATIVES DES 30 JUIN ET 7 JUILLET APPEL SOLENNEL DU BUREAU DE LA CNCDH 18 juin 2024

Appel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dont la LDH est membre

Les élections européennes du 9 juin ont enregistré dans notre pays une avancée spectaculaire des forces d’extrême droite, qui, Rassemblement national (RN) en tête, ont atteint le niveau de 40%. Face à ce résultat, déjà préoccupant en soi, le président de la République a fait le choix de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Tout en étant parfaitement constitutionnelle, cette décision inaugure une phase de la vie politique lourde de périls pour la démocratie, l’État de droit et les valeurs qui y sont attachées. C’est pourquoi le bureau de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), sortant de sa réserve habituelle vis-à-vis du débat électoral, lance un appel solennel à faire barrage aux candidats de l’extrême droite.

Institution nationale indépendante depuis 1947, la CNCDH a reçu de l’État la mission de veiller au respect des droits de l’Homme dans notre pays, c’est à dire des principes de liberté, d’égalité et de fraternité, ainsi que d’égale dignité de la personne humaine, qui sont au fondement de notre République. Ces principes sont parfois malmenés par tel ou tel responsable politique, leur champ d’application parfois remis en question par tel ou tel élu, mais ils constituent des points de repères fondamentaux pour penser et construire un avenir commun.

Le programme des extrêmes droites, singulièrement celui du RN, s’oppose lui, de façon frontale, directe, à ces mêmes principes d’égalité, de fraternité et de liberté. La « préférence nationale », qui constitue le fil rouge de ses propositions, entre en contradiction totale tant avec les principes de notre Constitution qu’avec nos engagements internationaux. La dynamique de ses projets – priver de droits une partie de la population, puis une autre, puis encore une autre – loin de « protéger les Français » n’aboutira qu’à nier les droits d’une grande part de la population vivant et travaillant en France. Les vieux démons du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie auront toute licence pour alimenter les haines, les rejets de la différence et les réflexes autoritaires et répressifs.

Une telle situation remettra évidemment en cause la place et l’image de la France dans le monde, ses responsabilités internationales et les liens historiques qu’elle a tissés en Europe. Elle compromettra gravement l’idéal démocratique, social et écologique de la République.

Pour toutes ces raisons, et dans le cadre de sa mission légale, le bureau de la CNCDH appelle solennellement les électrices et les électeurs à voter les 30 juin et 7 juillet et à mesurer la gravité exceptionnelle de leur choix au regard du respect impérieux en France des droits fondamentaux.

Le 12 juin 2024

Jean-Marie Burguburu, président de la CNCDH
Renée Koering-Joulin, vice-présidente de la CNCDH
Pierre Tartakowsky, vice-président de la CNCDH

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Source: AVANT LES ELECTIONS LEGISLATIVES DES 30 JUIN ET 7 JUILLET APPEL SOLENNEL DU BUREAU DE LA CNCDH

Résolution « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique » 24 mai 2024

Résolution adoptée par le 92e congrès de la LDH, Bordeaux – 18, 19 et 20 mai 2024

I. Une crise multiforme qui fragilise la démocratie – Éléments de contexte

Les politiques publiques dictées par l’agenda néolibéral se sont généralisées au fil des décennies, à mesure que se mondialisait et se financiarisait l’économie et que s’étendait la marchandisation. Loin de la « mondialisation heureuse » promise, elles ont conduit à un accroissement vertigineux des inégalités, qui ne sont pas sans conséquence sur le fonctionnement de notre démocratie. Elles ont de même conduit, notamment au travers du démantèlement progressif du droit du travail, au développement d’une insécurité économique et sociale aux dimensions multiples, et ont installé dans la précarité une part considérable de la population.

L’accès effectif et permanent aux droits économiques, sociaux et culturels les plus essentiels – comme un revenu du travail ou à défaut une allocation de remplacement permettant de vivre décemment, le droit au logement, le droit à la santé, le droit à l’éducation – a été fortement entamé. Le droit à un environnement sain a continué d’être gravement bafoué par un usage prédateur des ressources, avec la perpétuation d’un système non viable écologiquement. Or l’on constate en maintes circonstances combien l’accès à un droit conditionne celui aux autres droits, d’où un cumul des vulnérabilités sociales pour un nombre considérable de gens.

Les situations de non-accès ou de non-recours aux droits sociaux ont progressé encore plus rapidement que le nombre de personnes précarisées éligibles aux dispositifs. La dématérialisation de l’accès aux services peut constituer une maltraitance institutionnelle et est un frein considérable pour celles et ceux qui ne sont pas formés au numérique ou n’y ont simplement pas accès. Les inégalités sociales se sont creusées et territorialisées, tandis que s’accélérait la concentration des richesses dans les mains de quelques-uns.

Un détricotage du salariat, en particulier du salariat stable, s’opère dans tous les secteurs, en lien avec la plateformisation de l’économie. Aujourd’hui, près de 90 % des embauches se font en CDD et le nombre d’emplois précaires a quadruplé en 25 ans. Les travailleurs des plateformes n’ont pas un même accès aux droits conquis par les combats ouvriers comme les congés payés, l’assurance santé, les arrêts maladie, le droit au chômage, à la retraite et le régime protégé des accidents du travail.

En parallèle, le désastre écologique s’accélère, traduisant un modèle d’accaparement des richesses fondé sur la réalisation de profits à court terme. Pourtant le changement climatique global et la destruction accélérée des espèces et des écosystèmes imposent d’agir d’urgence, alors que six des neuf « limites planétaires » ont d’ores et déjà été dépassées.

La concomitance des destructions environnementales et de l’extension des précarités devrait conduire à mettre en oeuvre des politiques publiques capables de faire face à l’urgence et l’ampleur des besoins actuels et futurs. Au lieu de cela, le gouvernement se focalise sur l’accompagnement des demandes des marchés. La casse de l’Etat social se poursuit avec la déstructuration des services publics, qui en outre ne sont plus d’égale qualité sur tous les territoires, et notamment ultramarins. La protection sociale devient une « variable d’ajustement » des déséquilibres budgétaires, fragilisant la situation d’un nombre croissant de personnes. Le modèle néolibéral continue de dominer la politique budgétaire et monétaire mise au service de marchés largement dérégulés, montrant jour après jour qu’il est le problème et en aucun cas une solution face à la décomposition des liens qui font les sociétés humaines.

Les processus démocratiques, y compris dans les pays où ils restent très développés, répondent de moins en moins efficacement aux besoins de sécurité économique, sociale, environnementale des populations. Les facteurs de cohésion de la société sont affaiblis par le recul des services publics et des politiques publiques assurant les solidarités, l’inclusion et les libertés fondamentales. La montée continue et durable des précarités et des inégalités dans un pays aussi riche que la France, un territoire aussi prospère que l’Union européenne, explique largement les doutes qui s’expriment dans des pans entiers de la société sur la pertinence même de la démocratie pour répondre aux besoins, ouvrant par là-même des opportunités d’attaques venant de l’extérieur (Russie, désinformation, intox…).

On observe en France (comme dans de nombreux pays) une défiance croissante des citoyennes et citoyens vis-à-vis de la sphère politique. Pour une partie de la société domine un sentiment d’abandon, de dépossession et de ressentiment, découlant de l’impossibilité d’influencer les politiques pour répondre aux problèmes rencontrés. Electoralement, cela se traduit par des niveaux d’abstention historiquement élevés et par une instabilité des choix électoraux d’un scrutin à l’autre. A de rapides montées peuvent succéder des chutes brutales. Les votes sont souvent davantage l’expression d’une défiance plutôt qu’une adhésion de fond.

La démocratie s’en trouve affaiblie dans sa légitimité au sein de la population, d’autant que la sphère du débat politique est de plus en plus contournée, avec la mise en place d’une gouvernance par des institutions échappant largement aux contrôles, à l’équilibre des pouvoirs et à la discussion collective des critères de décision.

De plus, l’Etat ne se contente pas de rogner sur son rôle d’organisation des marchés, de redistribution des richesses produites. Il développe un autoritarisme s’appuyant sur le rétrécissement des libertés publiques, avec une dépossession des prérogatives du champ judiciaire au profit du pouvoir administratif, mais aussi, dans la période récente, un mépris de l’État de droit. Aux résistances, oppositions et contre-pouvoirs, l’État, largement subordonné aux objectifs économiques, répond par l’autoritarisme et s’achemine vers le musèlement de toute contradiction.

Les acteurs de cohésion et d’alerte que sont les associations, les syndicats, les corps intermédiaires institués sont régulièrement méprisés, contournés, empêchés de porter collectivement les demandes que les institutions devraient prendre en compte – ce qui accentue le délitement du corps social. Cela ajoute encore aux doutes sur l’efficacité de la démocratie et, ultimement, sur son utilité.

Les restrictions à la liberté d’expression, de manifestation, d’association, la criminalisation d’actions militantes, notamment écologistes, et de gestes de solidarité en particulier avec les personnes exilées, participent d’une volonté d’intimidation, dont les violences policières sont l’incarnation la plus spectaculaire, la multiplication des technologies de surveillance l’avatar le plus insidieux. La dernière période voit la multiplication d’actions violentes de groupes d’extrême droite, qui privatisent la violence à l’égard des personnes agissant pour faire valoir les droits et les libertés. Cela illustre les effets délétères du climat installé par le recul de l’Etat de droit.

Quant à la concentration des médias, gérés en fonction d’intérêts privés à la recherche de profits, elle contribue à faire reculer l’intérêt collectif. Le débat public pluraliste, favorable à la vie démocratique, en fait les frais. Les limites croissantes au pluralisme participent de manière insidieuse à l’intimidation générale. Des lignes éditoriales en soutien aux extrêmes droites et droites extrêmes, contraires au cahier des charges fixé aux médias d’information, ont justement été soulignées par le Conseil d’Etat, sans conséquences notables. L’absence de gouvernance indépendante des médias, y compris de service public, accentue ce phénomène. Le champ des médias est plus que jamais un enjeu majeur pour la démocratie.

Les réseaux sociaux, s’ils contribuent à la circulation des informations, sont cependant contrôlés par des intérêts particuliers, et sous influence politique partisane (souvent d’extrême droite). Une grande partie des contenus, résultant d’un enfermement algorithmique, ont un effet destructeur sur le débat public.

La cohésion de la société est également menacée par les atteintes aux droits dans les territoires ultramarins de la France dont les populations voient leurs droits encore plus maltraités. La France a une politique à deux vitesses sur ses propres territoires comme elle l’a d’ailleurs lorsqu’il s’agit de considérer ces mêmes droits dans sa politique internationale.

II. Un affrontement politique structuré par trois approches des droits – Éléments d’analyse

Dans ce contexte de crise, la LDH, qui analyse les pays occidentaux au prisme des droits, considère que le champ politique est principalement structuré par trois approches fondamentalement différentes, qui se concrétisent dans chaque pays selon des modalités spécifiques en évolution permanente.

La première vision, dans laquelle la LDH se retrouve pleinement, est celle d’une société qui poursuit l’objectif d’assurer à toutes et tous l’accès effectif aux droits fondamentaux, une société où la richesse créée est mise au service de cette ambition. Quand les discours se traduisent en actes, cette approche s’incarne à travers des politiques publiques assurant davantage d’égalité, de justice et de solidarités, sans détruire les écosystèmes. N’ayant pas à lutter constamment pour faire reconnaître et respecter les droits, syndicats et associations peuvent concentrer leur action sur la construction de rapports de force propices à obtenir des politiques servant leur vision.

Une deuxième approche, celle du néolibéralisme développé depuis les années 1980, considère que l’objectif des politiques publiques est de créer un cadre d’opportunités pour les personnes, chacun trouvant censément sa place dans la société en fonction de ses capacités. L’octroi de droits formels doit suffire, peu importe qu’ils soient ou non effectifs. Dans les faits, cette approche culpabilisante, résumée par la formule « traverser la rue [pour trouver un emploi] » et justifiée par le slogan de « l’égalité des chances », organise la mise en concurrence de tous contre tous et un productivisme effréné. Elle conditionne l’accès aux droits aux comportements individuels, niant son caractère universel. Elle se traduit toujours et partout par l’accroissement des inégalités et la désagrégation des liens sociaux. Elle s’accompagne dans de nombreux pays, dont la France, de la répression de toute contestation. La LDH s’inscrit dans tous les combats en défense des droits que cette approche détruit.

La troisième approche est celle historiquement portée par les extrêmes droites, à laquelle des forces politiques de droite sont désormais régulièrement perméables. Cette approche met au centre de toute politique la légitimité d’exclure certaines personnes de l’accès aux droits en fonction de critères « identitaires ». Sont concernées le plus souvent les personnes étrangères, jugées « différentes », ne correspondant pas à une prétendue « culture nationale ». Exclure certaines personnes d’un droit est présenté comme la condition pour l’assurer au reste de la population (dite « de souche » ou « normale »). Cette approche vient pleinement légitimer le racisme et les discriminations. C’est la négation absolue de l’universalité des droits telle que portée par le droit international, voire de toute régulation juridique. Comme le montrent ses votes aux parlements européens et français, dans la logique de sa vision d’une population à l’identité homogène, l’extrême droite rejette la redistribution comme outil premier pour répondre aux besoins sociaux, même au sein de la « communauté nationale » qu’elle dit pourtant vouloir protéger. Au contraire, elle conforte l’inégale répartition des richesses dans la société. Ainsi ses discours sociaux ne sont-ils que fallacieux et mensongers. Jugeant largement illégitime l’engagement environnemental, l’extrême droite sert également le court-termisme qui domine l’économie financiarisée, et en accompagne les intérêts. En résumé, cette approche est la négation absolue de ce que porte la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) avec les droits humains universels, indivisibles et interdépendants.

Le champ politique des pays occidentaux est structuré par ces trois approches. Toute action visant à peser en France et en Europe sur ce champ gagne à en tenir compte.

III. La boussole des droits pour toutes et tous – Orientations structurantes

En France et en Europe, de fortes mobilisations portent régulièrement des revendications contre les précarités et les vulnérabilités tant sociales que climatiques, pour les libertés publiques, pour les droits des femmes et de toutes les personnes minorisées, pour le respect de l’Etat de droit et tant d’autres droits à faire valoir. Dans ce temps de montée des extrêmes droites et des politiques régressives, c’est un facteur essentiel, solide, bienvenu pour porter nos combats partagés y compris dans le champ politique. Quatre grandes exigences, d’importance égale, rassemblent de fait les forces qui participent à tous ces combats.

La première est d’œuvrer à ce que nos sociétés reposent sur un socle dont on ne saurait déroger, fondé sur le triptyque « démocratie, Etat de droit et effectivité des droits fondamentaux » tel qu’il est défini par le droit international. Ce socle figure dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme déclinés dans les pactes de New York pour les droits économiques, sociaux et culturels. Il est dans les objectifs de l’accord de Paris sur le climat et les conventions régionales pour la démocratie environnementale. Il est dans la Convention européenne des droits de l’Homme et sa charte sociale, la Charte européenne des droits fondamentaux, dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEFDEF/CEDAW), la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), ou encore la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

Dans ces textes, l’universalité des droits est systématiquement affirmée, à l’opposé de toute exclusion ou hiérarchisation. Ce socle inscrit le droit contre toute discrimination, toute forme de rejet de l’autre, qu’elles relèvent du sexisme, de l’homophobie et d’autres LGBTIQ-phobies, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de toutes les formes de racisme, du rejet en raison de la couleur de peau, de la religion, de la nationalité, du genre, de l’âge, du handicap, de la classe sociale, ou de quelque préjugé que ce soit, contre toutes ces haines liées entre elles par le refus de l’altérité.

La deuxième exigence commune aux forces qui luttent pour les droits et les libertés est celle d’un contrat social construit autour des valeurs d’égalité, de solidarité, de justice et d’inclusion, valeurs qui sont au coeur de la démocratie. Cette exigence suppose, et permet, un renouvellement de l’exercice de la citoyenneté, renouvellement qui ne se limite pas au bulletin de vote même si celui-ci est important. Ce contrat social, auquel il est fait référence dans l’article premier de la Constitution, doit être construit autour d’un cercle vertueux où la participation citoyenne est prise en compte par les institutions, où les politiques publiques répondent aux besoins de l’égalité et de l’effectivité des droits, où la diversité des aspirations présentes dans nos sociétés est non seulement reconnue mais trouve des réponses reposant sur les valeurs proclamées par le contrat social, où la laïcité est un principe de liberté.

Troisièmement, l’effectivité des droits économiques, sociaux, environnementaux et culturels doit être au coeur de la société. C’est à la fois le moyen et la condition d’une société solidaire, que construit une fiscalité redistributive de façon juste et efficace, où l’accès aux droits de l’un-e ou de l’autre peut être considéré comme un bien partagé par toutes et tous, ce qui garantit la solidité des processus de la démocratie dans nos sociétés complexes et diverses. Dans une telle perspective, l’effectivité des droits permet une opportunité politique pour revivifier le contrat social. En revanche, toute collectivité prenant des décisions remisant l’égalité et la justice sociale le remet en cause.

Enfin, avec la crise d’un système non viable écologiquement et construisant de façon systémique les précarités, la quatrième exigence consiste à porter l’indivisibilité de la justice sociale et d’un environnement sain et durable, avec le développement des communs à toutes les échelles et la gestion démocratique qui y correspond intrinsèquement, permettant la garantie des biens communs et une régulation publique, démocratique et sociale des activités économiques.

Répondre à la crise de la démocratie implique de traiter simultanément deux questions intrinsèquement liées : à quoi sert la démocratie dans nos sociétés complexes et diversifiées et quels processus démocratiques faut-il pour que la démocratie apporte les réponses attendues ? L’universalité et l’indivisibilité des droits forment le cadre que la démocratie doit servir pour le bien commun. Les politiques publiques doivent garantir ce cadre, pas y être contraires. La création des richesses doit être mise au service des droits et de la préservation des écosystèmes, pas se faire au détriment de leur plein respect.

IV. Défaire l’extrême droite et ses idées : construire une alternative autour de l’effectivité des droits – Appel

La LDH agit pour l’effectivité de tous les droits pour toutes et tous, pour la défense des libertés publiques. Elle n’est pas qu’une vigie, elle est un collectif de luttes et d’actions, et une force de résistance.

C’est forte de cette identité que la LDH aborde la situation présente, inédite depuis huit décennies, d’une France où l’un des possibles est l’arrivée au pouvoir d’Etat de l’extrême droite en 2027.

Ce qui caractérise l’extrême droite, aujourd’hui comme hier, c’est de penser chaque question à travers un prisme selon lequel les droits fondamentaux ne sont pas pour toutes et tous ; c’est de vouloir une société qui pense l’accès aux droits en partant de qui n’est pas légitime à en bénéficier, en général sur la base de critères identitaires qui excluent (nationalité, origine, religion, orientation sexuelle…).

L’extrême droite s’appuie sur les précarités que produisent massivement les politiques néolibérales pour chercher à convaincre qu’en excluant certaines personnes des droits, il y en aurait davantage à donner aux autres. Parce que par principe, par idéologie, elle tourne le dos à une société de l’égalité, de la solidarité, de l’inclusion, l’extrême droite au pouvoir est par nature une régression profonde. Le prix que les sociétés doivent payer pour s’en relever est toujours considérable.

Partie prenante des combats pour l’accès effectif aux droits, la LDH en constate le nombre et la force. Elle constate également qu’une unité inédite a été réalisée dans le champ syndical, et que le besoin de convergence des combats menés irrigue aussi le champ associatif. Dans la situation actuelle, ce sont des atouts essentiels.

Aujourd’hui, notamment à l’approche des élections de 2027, nous sommes face au défi d’un vote pour l’extrême droite plus haut que jamais. La LDH refuse de considérer l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir d’Etat comme inéluctable. La politique néolibérale menée ces dernières années au service des intérêts financiers, avec une succession de lois régressives, s’est accompagnée, en particulier avec la loi immigration, d’une rupture assumée vis-à-vis de l’Etat de droit (ce jusqu’à la caricature, en considérant que c’était au Conseil constitutionnel d’intervenir là où le gouvernement assumait de voter des mesures non constitutionnelles). Cette politique alimente le discours d’extrême droite tout autant qu’elle s’en nourrit. Elle rend inopérante la possibilité de battre l’extrême droite dans les urnes autour d’une candidature issue de l’approche néolibérale. La LDH affirme que seule une alternative politique progressiste est susceptible d’agréger l’ensemble des refus de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle et de mobiliser la diversité de celles et ceux qui veulent vivre dans une société guidée par l’objectif d’assurer tous les droits à toutes et tous. La LDH considère que les fortes mobilisations de ces dernières années, ayant couvert les préoccupations dans le champ social, environnemental, des droits des femmes, des droits de toutes les personnes discriminées, en défense des libertés individuelles et des libertés publiques, contre les violences policières…, traduisent les aspirations collectives à une société inclusive, d’égalité, de solidarité. Elles doivent être amplifiées et être au fondement de l’alternative à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

Ces mobilisations tracent la voie à suivre pour des politiques publiques qui recréent les liens dont notre société a besoin, alors que leur absence la désagrège. Les exigences, mais aussi souvent les initiatives concrètes de solidarité qui leur sont liées tracent une perspective d’extension des champs de la coopération et de la justice sociale comme instruments de participation civique. Avoir une alternative politique qui corresponde à ces mobilisations est l’enjeu majeur pour pouvoir défaire les approches sociétales tracées tant par l’approche néolibérale que par celle de l’extrême droite.

La LDH fait partie de celles et ceux qui ne se résignent pas à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Elle souhaite participer à l’émergence d’une nécessaire convergence entre, d’une part, ce que portent les mobilisations organisées par les syndicats, les associations, les mouvements sociaux et, d’autre part, une offre politique inscrite dans une perspective porteuse d’émancipation, d’égalité, de solidarité, d’une société inclusive, de démocratie, de libertés publiques.

Construire cette convergence indispensable pour tenir l’extrême droite hors de la sphère du pouvoir d’État n’a rien d’une évidence. La LDH considère que c’est à partir de leurs pratiques rassemblant une diversité d’opinions présentes dans la société qu’associations et syndicats se doivent de peser maintenant sur les forces politiques qui dans leur diversité interviennent et se reconnaissent dans ces combats pour une société de tous les droits pour toutes et tous.

La LDH appelle toutes et tous, collectivement, à travailler au rassemblement contre les idées d’extrême droite et ceux qui les portent, à même d’en assurer la défaite en 2027 sur la base d’un nouveau contrat social structuré par les solidarités, fait d’inclusion, de refus des discriminations, respectueux des libertés publiques et promouvant la démocratie. La LDH affirme que c’est la présence d’une telle « offre politique » qui peut rassembler pour assurer la défaite de l’extrême droite dans les urnes.

Fidèle à son histoire, la LDH se propose d’être, à tous les niveaux et sur tout le territoire, une table commune, ouverte aux discussions impliquant tous les partenaires progressistes de la société civile, associations, collectifs, syndicats et forces politiques pour contribuer à construire une offre unitaire. Celle-ci doit assurer dans le champ électoral la défaite de l’extrême droite, mais aussi, et ce sera décisif pour la suite, doit reposer sur l’engagement de mener les politiques démontrant aux électrices et électeurs, et plus largement à toutes celles et tous ceux qui vivent sur le territoire quel que soit leur statut, que la démocratie fonctionne pour eux, que ses processus répondent aux besoins légitimes qu’elles et ils expriment pour bénéficier de l’effectivité des droits.

La LDH exhorte les citoyennes et les citoyens mus par la justice sociale et écologique, qui ressentent déception, trahison ou abandon des politiques, à ne pas renoncer à la bataille politique. En corollaire, elle exhorte les mouvements et partis politiques à travailler avec l’ensemble des acteurs de la société civile pour construire des perspectives d’espoir. Face aux complaisantes et paresseuses prophéties autoréalisatrices d’une inéluctable arrivée au pouvoir de l’extrême droite, nous construirons les conditions de la victoire d’un projet de société juste et inclusive.

Ensemble, engageons un processus pour que notre société soit pleinement une démocratie, porteuse d’espoir, c’est-à-dire qui serve à mettre en œuvre les politiques nécessaires au bien-être dans la société – ce qui implique un fonctionnement où il est normal que les citoyennes et citoyens influent sur les décisions et s’assurent de la mise en œuvre des engagements pris.

Adoptée le 20 mai 2024

Pour : 437 ; contre : 0 ; abstentions : 12

Source: Résolution « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique »

Solidaires avec le maire de Saint-Brevin-les-Pins 12 mai 2023

Communiqué commun d’élu-e-s, syndicats et associations dont la LDH

Nous, élu·es de l’Anvita, membres d’ONG, d’associations et de syndicats, tenons à apporter notre soutien sans faille à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, suite à l’annonce de sa démission, poussée par les menaces et violences de l’extrême droite qui l’ont visé personnellement en mars dernier.

Une situation intolérable

 La situation à Saint-Brevin est extrêmement grave : il est intolérable qu’un·e élu·e de la République soit menacé·e de mort, son intégrité physique mise en danger, et qu’il soit ainsi contraint de renoncer à son mandat et de quitter sa ville. Combien de temps le gouvernement va-t-il encore fermer les yeux sur les agissements des groupuscules d’extrême-droite radicaux passant à l’action ? Doit-on renoncer à une société ouverte et accueillante devant les mobilisations haineuses d’une minorité qui empoisonnent nos territoires ?

Nous, élu·es de l’Anvita, membres d’ONG, d’associations et de syndicats, refusons de nous laisser dicter par l’extrême droite les orientations politiques que nous devons suivre. Nous œuvrons pour l’intérêt général au sein du pays, de nos territoires. Accueillir et porter des projets d’hospitalité est non seulement une chance pour nos collectivités : c’est un devoir moral et une obligation légale. Nous ne céderons jamais sur cet engagement.

La réaction de l’Etat

Nous nous questionnons également sur le retard voire l’absence de réactions et de soutiens de la part des représentant·es de l’Etat et du gouvernement. Yannick Morez le dénonçait lui-même dans l’émission Envoyé Spécial en avril dernier. Face à Elise Lucet, il disait ressentir : « Un abandon, en quelque sorte ».

En tant qu’élu·es de la République et membres d’ONG, d’associations et de syndicats, nous considérons intolérable que l’Etat et le gouvernement abandonnent des élu·es et porteur·ses de projet confronté·es à de telles violences ! L’Etat doit sortir de sa posture ambivalente qui impose des projets d’une main et refuse de les défendre de l’autre ; il a le devoir de réagir avec la plus grande rapidité et fermeté lorsqu’un·e élu·e est menacé·e. À Saint-Brevin-les-Pins, ce ne sont pas seulement l’accueil et la solidarité qui ont été attaqués : c’est la démocratie et la République !

Les collectivités et élu·es membres de l’Anvita, les ONG, les associations et les syndicats signataires renouvellent leur engagement de rester mobilisé·es et vigilant·es à toute situation similaire. Nous apporterons notre soutien systématique et indéfectible à tout·e élu·e, toute collectivité, tout porteur·se de projet d’hospitalité visé·e. Nous affirmons qu’il est indispensable de ne plus rien céder à l’extrême droite.

Monsieur le Maire, bravo et merci pour votre engagement. Votre combat en faveur de l’accueil, d’une société solidaire et ouverte est le nôtre.

 30 signataires : Amnesty International, Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (Anvita), Aurore, La Cimade, Collectif Les Morts de la Rue, CNDH Romeurope, Emmaüs France, Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), Fédération des Acteurs de la Solidarité – Pays de la Loire, FNASAT, France Terre d’Asile (FTDA), FSU, Gisti, J’accueille, Jesuit Refugee Service (JRS), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Ligue de l’Enseignement, LTF, Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU), Pantin solidaire, Pour une convention citoyenne sur la migration, Le RECHO, SINGA, Thot, Tous Migrants, Union des Étudiants Exilés UEE, Union syndicale Solidaires, Uniopss, UniR Universités & Réfugié.e.s, Utopia 56


Source: Solidaires avec le maire de Saint-Brevin-les-Pins

Dissolution administrative du groupuscule « Bordeaux nationaliste » 3 février 2023

Communiqué LDH

Gérald Darmanin a annoncé, ce mercredi 1er février 2023, la dissolution du groupuscule d’extrême droite « Bordeaux nationaliste » qui a organisé ou participé à plusieurs attaques violentes et racistes à Bordeaux et dans les environs.

Cette décision semble révéler la prise de conscience par les pouvoirs publics de l’augmentation des actions violentes menées notamment à Bordeaux par un nombre croissant de groupuscules d’extrême droite, dans un contexte de libération de la parole raciste entretenu par des responsables politiques de tous bords.

Le groupuscule « Bordeaux nationaliste » a exprimé une idéologie raciste dont il s’est fait le relais par des actes de violence.

Sa dissolution ne saurait pour autant constituer une fin en soi pour l’action des pouvoirs publics sur le terrain de la lutte contre le racisme et des violences qui en résultent.

Elle ne doit pas occulter le risque fort de voir ses membres réitérer leurs actions au sein d’autres groupes, lesquels demeurent particulièrement actifs.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) rappelle qu’une dissolution administrative, dont elle s’inquiète de la multiplication, est une décision grave au regard des libertés publiques, devant être strictement contrôlée par le juge.

Elle considère, en conséquence, que les procédures de dissolution ne doivent pas se substituer à des procédures pénales sérieuses engagées avec diligence et basées sur des enquêtes rigoureuses permettant une réponse pénale effective. Il est donc nécessaire que les parquets se saisissent de l’ampleur du phénomène et agissent en conséquence sur l’ensemble du territoire. C’est d’ailleurs pourquoi la LDH a dû déposer plusieurs plaintes contre des groupes d’extrême droite en 2022.

La lutte contre l’extrême droite, si elle nécessite une action déterminée, impose en tout état de cause d’être menée dans le respect de l’ensemble des principes démocratiques.

Paris, le 2 février 2023

Télécharger le communiqué “Dissolution administrative du groupuscule « Bordeaux nationaliste »”

Source: Dissolution administrative du groupuscule « Bordeaux nationaliste »

Allemagne : quand le racisme tue encore 24 février 2020

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) exprime sa profonde solidarité envers les victimes de la tuerie de Hanau en Allemagne qui a causé la mort de neuf personnes et de graves blessures à cinq autres.

Les motivations du terroriste d’extrême droite qui a frappé des victimes d’origine kurde ne font aucun doute. L’auteur, qu’on a trouvé mort chez lui au côté du corps sans vie de sa mère, avait réalisé un manifeste et une vidéo dans lesquels il désignait, dans la plus pure tradition nazie, des « peuples à éliminer ».

Cette tragédie intervient dans le double contexte d’un retour en force en Allemagne du terrorisme d’extrême droite et de succès électoraux inédits pour les partis d’extrême droite néonazis dans ce pays.

Huit mois après l’assassinat de Walter Lübcke, accusé d’être trop « pro-immigration », quatre mois après l’attaque de la synagogue de Halle par un néonazi et alors qu’on sait, après l’arrestation de douze personnes, que de nombreux attentats contre des mosquées étaient préparés par un groupuscule d’extrême droite appelé « Le Noyau dur », une prise de conscience douloureuse s’impose.

Non, l’extrême droite n’est pas qu’un mauvais souvenir : elle est parmi nous. La succession d’attentats racistes visant tour à tour les migrants, les juifs, les musulmans prouve que rien ne saurait banaliser l’idéologie qu’elle répand. Ce n’est pas seulement le problème des Allemands mais de l’Europe.

C’est partout que les discours antimigrants ou conspirationnistes font le lit de ce terrorisme d’extrême droite trop souvent relativisé ou, pire encore, banalisé. Il est urgent que l’Europe en prenne la mesure et en tire toutes les conséquences. La LDH appelle les citoyennes et citoyens à ne pas baisser la garde devant le racisme, quels qu’en soient les formes, les arguments, les degrés de violence et les cibles.

Dans l’immédiat, la LDH s’associe au rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne, 13/15 Avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris, ce jeudi soir à partir de 18h45.

Paris, le 20 février 2020

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Source: Allemagne : quand le racisme tue encore

Quand les pouvoirs publics cèdent aux injonctions de l’extrême droite 9 juillet 2019

Communiqué LDH

Les 3 et 4 juillet dernier, les représentants de l’Etat et du département de Seine-Saint-Denis ont boycotté un colloque international organisé par la Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de Seine-Saint-Denis sur le thème « Mécaniques de l’extrémisme violent ». En cause, la participation prévue du sociologue Saïd Bouamama, avec une campagne médiatique orchestrée pour l’empêcher de présenter les résultats d’un travail de recherche pluridisciplinaire publique, mené depuis quatre ans sur les processus de radicalisation d’une centaine de jeunes. 

L’initiative est partie d’une lettre au ministre de l’Intérieur de Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national, reprise par une certaine presse, notamment d’extrême droite, visant personnellement ce chercheur et ses prises de position passées, pour discréditer ces travaux. Pour éviter la polémique, les organisateurs ont demandé à Saïd Bouamama de ne pas participer à ce colloque, même si son intervention a été lue publiquement.

Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite intervient pour faire censurer des scientifiques et des débats qui la dérangent. A Lyon, un colloque universitaire sur l’islamophobie a été annulé en 2017 ; à Paris en février 2019, un débat sur la loi polonaise imposant une vérité sur l’histoire de ce pays durant la Deuxième Guerre Mondiale a fait l’objet d’une violente campagne d’extrême droite et n’a pu être maintenu que grâce à la combativité de l’université.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’inquiète de voir des responsables publics céder aux injonctions de l’extrême droite et remettre en cause ainsi la liberté de penser et l’indépendance de la recherche.

Sans partager ses idées et opinions politiques, la LDH exprime son soutien à Saïd Bouamama face à cette censure et témoigne plus largement sa solidarité aux chercheuses et chercheurs, aux universités, aux institutions sociales et culturelles qui, dans le respect de l’éthique scientifique, doivent pouvoir travailler en toute indépendance et ainsi offrir aux débats publics les résultats de leurs travaux. 

Paris, le 8 juillet 2019

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Source: Quand les pouvoirs publics cèdent aux injonctions de l’extrême droite

Christchurch : être partout intraitable avec les idées qui tuent 19 mars 2019

Communiqué de la LDH

Le racisme, cette haine meurtrière qui vient de frapper en Nouvelle-Zélande, nous concerne tous, par-delà les nations et les océans. L’idéologie d’extrême droite et l’absurde théorie du grand remplacement sont des dangers mortels.

Cette volonté de tuer des hommes, des femmes et des enfants en raison de ce qu’ils sont, ici parce que musulmans, se nourrit chaque jour des discours d’exclusion, des mensonges toujours renouvelés et de la complaisance avec laquelle ils sont reçus et reproduits à l’infini.

La France fantasmée que décrit l’auteur de ces assassinats pour les justifier est le pur produit de cette propagande, d’autant plus mortifère qu’elle est considérée comme crédible par de nombreux responsables politiques et même par des intellectuels ou considérés comme tels.

La LDH continuera à combattre sans relâche tous les acteurs de ce scénario qui conduit déjà au pire.

La LDH présente ses condoléances aux victimes et au peuple néo-zélandais, et l’assure de toute sa solidarité.

 

Paris, le 15 mars 2019

Source: Christchurch : être partout intraitable avec les idées qui tuent

Contre l’extrême droite, votez ! 26 avril 2017

Paris, le 25 avril 2017

Pour la deuxième fois de ce siècle, l’extrême droite est présente au second tour de l’élection présidentielle.

La battre relève d’une urgence démocratique. Son accession à la plus haute responsabilité de la République serait une hypothèque sur nos vies et un empêchement pour l’avenir. Sa haine remplacerait la fraternité, son pouvoir tuerait nos libertés et sa domination interdirait toute égalité.

Nous ne l’acceptons pas et nous appelons nos concitoyens à voter en conséquence.


Source: Contre l’extrême droite, votez !