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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives par catégorie : Articles

Le CSA et le Procureur de la République saisis sur les propos de Zineb El Rhazoui sur Cnews 9 novembre, 2019

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec fermeté les propos tenus sur la chaîne CNews par Zineb El Rhazoui le 5 novembre dernier appelant à l’utilisation de « balles réelles » contre des jeunes de quartiers populaires faisant référence à une confrontation avec les forces de l’ordre à Mantes-la-Jolie, dont les faits restent à éclairer. 

Ces propos, outre le fait qu’ils sont moralement et socialement scandaleux, peuvent être qualifiés de provocation au meurtre, infraction punie et réprimée par l’article 24 1° de la loi sur la presse. La légitime défense et l’usage des armes par les forces de l’ordre sont particulièrement encadrés par des conditions d’absolue nécessité et de proportionnalité. Les armes à feu ne sauraient être utilisées dans le cadre d’une simple confrontation, nonobstant la violence qu’elle emporterait. 

Par ailleurs, le contexte particulier de Mantes-la-Jolie ne peut être oublié, s’agissant d’une ville dont une grande partie de la population issue de l’immigration vit dans une précarité économique extrême. Elle est de plus en plus victime de réactions inappropriées et condamnables de la part des autorités policières, comme la vidéo des cent cinquante et un lycéens interpellés et mis à genoux, les mains sur la tête, pendant plusieurs heures, nous l’a cruellement rappelé. Cette réponse policière et l’usage des armes ne sauraient constituer une réponse à une souffrance sociale à laquelle aucune réponse politique n’a été apportée depuis des décennies. 

Les propos tenus sur CNews s’inscrivent dans une logique de dépassement progressif d’un langage et d’une pensée outrancière de plus en plus véhiculés sur les médias traditionnels, favorisant ainsi des passages à l’acte violent. Si la LDH a toujours été soucieuse de la protection de la liberté d’expression, celle-ci ne doit pas être dévoyée pour promouvoir des idéologies violentes et vindicatives. 

La seule dénonciation de ces propos n’est, dès lors, plus suffisante pour y mettre un terme. C’est la raison pour laquelle la LDH a décidé de signaler ces propos auprès du procureur de la République de Paris ainsi qu’auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel, pour que des poursuites soient engagées.

Paris, le 7 novembre 2019

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Source: Le CSA et le Procureur de la République saisis sur les propos de Zineb El Rhazoui sur Cnews

En soutien au peuple algérien dans sa « marche pacifique et résolue vers sa liberté » 4 novembre, 2019

Meeting international le 9 novembre à la Bourse du travail de Paris, soutenu par la LDH

Ce meeting international vise à condamner la répression qui prévaut aujourd’hui en Algérie, mais aussi à faire connaître le sens politique du hirak et l’espoir démocratique qu’il représente, annoncent ses organisateurs dans un appel remis à notre rédaction parisienne.

Dans leur appel, les organisateurs de ce meeting rappellent que «depuis la mi-février 2019, un mouvement populaire massif et inédit dans l’histoire de l’Algérie fait renaître le rêve des Algériennes et des Algériens pour un pays libre et démocratique, où les citoyens veulent vivre dans la sécurité et dans la dignité».

Et que «par son caractère pacifique, son atout majeur et décisif, il ne cesse de rejeter le climat de peur, alimenté par des années de violation permanente des droits de l’homme et que le pouvoir cherche à activer de nouveau». Aussi «ces dernières semaines, le pouvoir autoritaire, représenté par le chef d’état-major de l’armée, a décidé d’imposer son agenda électoral en ‘‘ordonnant’’ l’organisation de l’élection présidentielle le 12 décembre prochain.

Son rejet massif comme les deux tentatives précédentes (avril et juillet derniers) fait craindre au pouvoir l’échec de son scénario». «En s’entêtant dans cette voie, en systématisant la répression – kidnappings, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, passages à tabac de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage par la gendarmerie de la capitale, présence policière massive, etc. –, le pouvoir fait courir les plus grands dangers au pays, à sa stabilité et à sa cohésion.»

C’est pourquoi «face à cette répression, nous ne devons pas nous taire. Nous tenons à réitérer notre dénonciation ferme et vigoureuse des actes commis par un pouvoir autoritaire, et interpellons toutes les organisations de défense des droits de l’homme pour que cessent la répression, les persécutions en tous genres, et que soient libérés tous les détenus d’opinion». «Nous, associations et organisations algériennes en France, appelons toutes les consciences libres dans le monde à se joindre à cet appel pour apporter notre soutien au peuple algérien dans sa marche pacifique et résolue vers sa liberté.»

 

Les premiers signataires sont : Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) ; APEL-Egalité ; Collectif Debout l’Algérie ; Dzayer 2.0 ; Forum France-Algérie ; Front des forces socialistes (FFS) – France Nord ; Jil Jadid – Europe ; Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) – France ; Révolution du sourire ; Riposte internationale ; Union pour le changement et le progrès (UCP) – France.

Auxquels organisateurs se joignent des associations et organisations solidaires suivantes : Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort) ; Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom) – France ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) ; Association des Marocains en France (AMF) ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) ; Association Tous pour l’intégration des migrants au Maroc (Atima) ; Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim) ; Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) ; Collectif 3C ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Femmes plurielles ; Forum Palestine citoyenneté ; Immigration, développement et démocratie (IDD) ; Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) ; Union juive française pour la paix (UJFP) ; Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac) ; Ensemble ! ; Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ; Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ; Parti communiste français (PCF) ; Union syndicale Solidaires ; Ligue des droits de l’Homme (LDH).

 


Source: En soutien au peuple algérien dans sa « marche pacifique et résolue vers sa liberté »

Le gouvernement s’apprête à dégrader la santé des personnes étrangères : le cri d’alarme des associations 4 novembre, 2019

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Alors même qu’Agnès Buzyn réaffirmait début octobre devant les députés-es « le droit à la santé pour tous-tes », son audition devant les parlementaires le 30 octobre laisse présager la mise en place de nombreuses entraves à ce droit. La couverture santé des personnes étrangères est gravement menacée par l’instauration d’un délai de carence pour les demandeurs-ses d’asile et d’un accord préalable aux soins pour les personnes sans papiers.

Un double discours inaudible et dangereux

Comment d’un côté défendre le droit de toutes et tous à être soigné et de l’autre annoncer des mesures qui empêcheraient un accès aux soins déjà difficile à des personnes déjà très précarisées ? Nos associations s’inquiètent de cette incohérence et de ses conséquences. Les mesures proposées par la ministre portent gravement atteinte à la santé individuelle des personnes et vont à l’encontre de tous les principes de santé publique.

La couverture de santé des personnes demandeuses d’asile ou sans papiers est primordiale. Elle permet à ces personnes aux conditions de vie très dégradées et très exposées aux risques de santé un accès à la prévention et aux soins.

Ces personnes sont déjà confrontées à des multiples barrières pour accéder à leurs droits et aux soins. Porter atteinte à leur couverture santé, que ce soit par la mise en place d’un délai à l’entrée, ou en restreignant le maintien de droit à la fin d’un titre de séjour, c’est pousser les personnes vers une prise en charge encore plus tardive ou plus restreinte, et donc dans une situation dangereuse pour elles, et pour leur entourage en cas de maladies transmissible ou contagieuse. Cela aurait également des conséquences majeures sur les soignants de ville ou hospitaliers, pourtant déjà en souffrance, ainsi que sur les finances hospitalières déjà fragilisées.

Un accès déjà très contrôlé

A entendre certains arguments, les abus seraient nombreux et cette couverture santé serait « un luxe ». Cependant, pour les demandeurs d’asile, cet accès n’est en réalité pas totalement effectif en raison des difficultés majeures et croissantes de l’accès même à la procédure de demande d’asile (structures d’accueil saturées, rendez-vous tardif en préfecture, etc.). En ce qui concerne les personnes sans titres de séjour, un délai de carence de 3 mois est déjà en place, et le panier de soins à laquelle la couverture donne accès est déjà limité. Ces droits sont par ailleurs attribuées sous condition de ressources (les revenus doivent être inférieurs à 746 € par mois) et de nombreux rapports successifs ont salué leur bonne gestion et confirmé la part infime des cas réels de fraude.

De plus, certaines mesures antifraudes qui pourraient être déployées, tel le contrôle du lieu d’hébergement pour les bénéficiaires de l’AME, paraissent irréalisables et potentiellement facteur de rupture de droits pour des personnes connaissant une mobilité forcée en matière de lieux de vie.

Pourquoi, dès lors, montrer un tel acharnement à détricoter ces dispositifs essentiels ? C’est un non-sens en termes d’accueil, de la lutte contre les inégalités devant la maladie, de la santé publique de l’ensemble de la population, et de dépenses de santé pour la collectivité. Nos associations seront intransigeantes : le gouvernement ne peut pas toucher à la couverture maladie des personnes migrantes.

 

Signataires : Emmaüs solidarité, Fédération des acteurs de la solidarité, France asso santé, ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers-ères), Act up Paris, Act up Sud-Ouest, AFVS (Association des familles victimes du saturnisme), AGS (Alliance pour une gestion solidaire), Aides, Arcat, La case de santé (Centre de santé communautaire – Toulouse), Catred (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits), Centre Primo Levi, Cimade, Comede (Comité pour la santé des exilés), Comegas, Créteil-solidarité, Dom’asile (Domiciliation et accompagnement des demandeurs d’asile), Droits d’urgence, Fasti (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Gaia Paris, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés), la Ligue des droits de l’Homme, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Migrations santé Alsace, le Mouvement des Français pour le planning familial, Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), Réseau Louis Guilloux, Sida info service, Solidarité sida, SOS hépatites, Sid’action, Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux)

 

A Paris, le 31 octobre 2019

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Source: Le gouvernement s’apprête à dégrader la santé des personnes étrangères : le cri d’alarme des associations

Entrave à la liberté d’expression et à l’universalité du combat antiraciste : 39 ONG demandent aux députés français le retrait de la résolution Maillard 4 novembre, 2019

Lettre ouverte de plusieurs responsables associatifs, dont Malik Salemkour, président de la LDH

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents des Groupes politiques et des Commissions,

Vous avez la responsabilité d’un choix particulièrement important : remettre la proposition de « résolution Maillard » à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale en transformant la lutte contre l’antisémitisme en un sujet polémique qui divise la France, ou suivre les avis de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’Homme) en remettant le combat contre l’antisémitisme au cœur de la formidable mobilisation de la société civile de notre pays contre le racisme sous toutes ses formes.

Nous souhaitons vous alerter sur le caractère très contestable et dangereux de cette proposition de résolution. En effet, l’article unique du projet de résolution « approuve sans réserve la définition opérationnelle de l’antisémitisme » utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

L’idée même de vouloir définir chaque type de racisme est contestable, et contestée par la CNCDH. Elle risquerait de fragiliser l’approche universelle et indivisible du combat antiraciste, qui devrait prévaloir à l’opposé des revendications identitaires qu’elle risque de favoriser. Elle ouvre de surcroît la voie à une concurrence victimaire entre les différentes formes de racisme et met à mal le vivre ensemble dans notre pays.

Nous, organisations de la société civile en France, formulons ces quatre recommandations :

  • En accord avec l’avis de la CNCDH , rejeter la « définition de l’antisémitisme de l’IHRA » qui représente une menace pour toute critique légitime contre l’Etat d’Israël, régulièrement accusé de la violation de nombreux traités et instruments du droit international dont la France est garante.
  • Protéger l’espace de liberté d’expression et de réunion des associations françaises et militants qui doivent pouvoir continuer de défendre les droits des Palestiniens et critiquer la politique israélienne sans être accusées injustement d’antisémitisme.
  • Suivre les avis de la CNCDH, qui a un rôle de conseil auprès de l’Assemblée nationale, en remettant le combat contre l’antisémitisme au cœur de la formidable mobilisation de la société civile de notre pays contre le racisme sous toutes ses formes.
  • Écarter définitivement la résolution Maillard, tant qu’elle maintient la référence à l’antisionisme et tant qu’elle n’exclut pas explicitement les exemples associés à la « définition IHRA »

En février 2019, la publication de statistiques sur une augmentation importante des actes antisémites, à laquelle se sont ajoutées des images choquantes d’attaques verbales à caractère antisémite et la profanation d’un cimetière juif, ont provoqué notre indignation.

Nos organisations sont inquiètes de la montée de l’antisémitisme en France et estiment que le combat contre toutes les formes de racisme doit être mené fermement. Nous affirmons aussi le droit de critiquer la politique de tout Etat, dont l’Etat israélien quand il commet des violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Nous sommes inquiets de l’assimilation entre antisionisme et antisémitisme que la résolution induit et qui revient à remettre en question le droit à la liberté d’expression inscrit dans notre droit français, y compris constitutionnel.

Cette « définition de l’IHRA » qu’elle entend faire adopter est particulièrement dangereuse car elle introduit des « exemples » formulés de manière à faire peser le soupçon d’antisémitisme sur toute critique de l’État d’Israël et de sa politique. Ainsi, cette proposition de résolution empêchera nos organisations de critiquer et dénoncer les nombreuses violations du droit et exactions commises par l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien, ce qui représente une menace sans précédent à la liberté d’expression.

Malgré les formules introduites dans le texte qui cherchent à garantir la libre critique envers l’Etat d’Israël, l’expérience d’autres pays européens ayant adopté la « définition IHRA » montre que cette dernière devient un instrument de propagande et d’intimidation, avec des effets dévastateurs sur nos libertés d’expressions.

Car aucune personne, aucune collectivité, ne veut prendre le moindre risque de subir des accusations mensongères et infamantes d’antisémitisme.

Nous espérons, Mesdames et Messieurs les député-e-s, que nos demandes retiendront toute votre attention et nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire.

Signataires :  François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ; La PFP regroupe 39 organisations et associations de la société civile française ;  Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Emmanuel Charles, président de Ritimo ; Renée Le Mignot, présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi ; Dominique Lesaffre, directeur général de Solidarité internationale pour le développement et l’investissement (Sidi) ; André Rosevègue et Béatrice Orès, présidents de l’Union juive française pour la paix (UJFP)

Le 31 octobre 2019

Source: Entrave à la liberté d’expression et à l’universalité du combat antiraciste : 39 ONG demandent aux députés français le retrait de la résolution Maillard

29 octobre 2019 – Tribune « Défendre les droits humains est devenu en France une activité qui peut présenter des risques », publiée sur le monde 4 novembre, 2019

Tribune de plusieurs personnalités, dont Malik Salemkour président de la LDH

Dans la pratique, l’universalité des droits et leur défense ne résistent que trop rarement aux intérêts économiques ou stratégiques de la France, soulignent, dans une tribune au « Monde », vingt-huit signataires, parmi lesquels Jean-François Julliard, Philippe Martinez ou Aurélie Trouvé, représentant de grands réseaux d’ONG et des organisations syndicales.

Tribune. En octobre 2017, Emmanuel Macron affirmait devant le Conseil de l’Europe : « […] Le respect des droits de l’Homme est battu en brèche. Ils sont considérés comme un affaiblissement par celles et ceux qui cherchent à les combattre ou les réduire alors qu’ils sont une force, une spécificité, alors qu’ils sont universels. Ils sont présentés comme une option alors qu’ils sont une obligation ». Le président français aurait pu ajouter que les droits humains étant partout attaqués, celles et ceux qui les défendent sont pris pour cibles.

En adoptant la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme en décembre 1998, les gouvernements se sont engagés à les soutenir et à veiller à ce qu’ils soient en mesure d’agir sans entraves et sans crainte de représailles. Deux décennies plus tard, les défenseurs des droits humains se trouvent confrontés à un niveau de persécution et de répression inédit, tandis que l’offensive contre les droits est de plus en plus assumée par de nombreux dirigeants.

Lire la tribune en intégralité sur Le Monde


Source: 29 octobre 2019 – Tribune « Défendre les droits humains est devenu en France une activité qui peut présenter des risques », publiée sur le monde

L’Etat veut-il abandonner la lutte contre les dérives sectaires et leurs victimes ? 4 novembre, 2019

Communiqué commun dont la LDH est signataire

La conférence de presse du jeudi 10 octobre à l’Assemblée nationale, présidée par le député Les Républicains (LR) du Rhône Patrice Verchère et à laquelle participaient des député-e-s en exercice, d’anciens députés, dont Monsieur Georges Fenech ex-président de la Miviludes, des sénateurs (dont un ancien ministre) et sénatrices de plusieurs partis républicains (PS, PC, LR, LERM) ainsi que des universitaires et des professeurs en psychiatrie infanto-juvénile, des victimes et de nombreuses associations de défense des victimes et de lutte contre les dérives sectaires a permis de rappeler l’importance de l’action de la Miviludes.

Il a été rappelé aussi l’importance de la dimension interministérielle, fondamentale, de la Miviludes ainsi que son savoir-faire et son expérience accumulée depuis vingt ans, notamment en matière de prévention.

Comment passer à la trappe le fait que la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires mène, depuis 2002, une mission d’observation et d’analyse du phénomène sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de l’Homme, aux libertés fondamentales, à la laïcité… Elle coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires et contribue à la formation et l’information de ses agents. Elle informe le public sur les risques, voire les dangers, auxquels il est exposé et facilite la mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives sectaires, ses rapports d’activités sont aussi un indicateur de la problématique et de son évolution.

Pour tous les participants à cette journée, la dissolution de la Miviludes et l’affectation de quelques uns de ses personnels dans un service du ministère de l’Intérieur (bureau des cultes), sans aucune raison tangible, constitueraient un recentrage exclusif sur la répression et sur le fond, à un renoncement du gouvernement à lutter contre les dérives sectaires en leur laissant le champ libre.

L’expansion des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une véritable menace pour de nombreuses personnes et pour le fonctionnement démocratique. Faut-il le rappeler également que, ces organisations, souvent cachées derrière des faux-nez, ont leurs entrées dans les grandes administrations, les grandes entreprises, le milieu politique, bref aux étages décisionnaires.

La situation doit être clarifiée car Monsieur Edouard Philippe a, à de nombreuses reprises et pas plus tard que fin août 2019 en réponse à des questions parlementaires, rappelé l’importance de la Miviludes et de son rôle.

Les organisations signataires demandent expressément :

  • le maintien de la Miviludes dans ses prérogatives actuelles à protéger par la loi ainsi qu’une augmentation de ses moyens humains et financiers avec le maintien de son rattachement au Premier ministre ;
  • à être reçues par le Premier ministre dans les meilleurs délais.

 

Premiers signataires :

Action antisecte, Association de défense des familles et de l’individu victimes des sectes (ADFI. Paris-IDF), Association noiséenne de défense et de protection contre les sectes (ANDPS), Anjou laïque, Astec, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation actives (Cemea), Centre national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire (Caffes), Centre contre les manipulations mentales (CCMM National) – Centre Roger Ikor, Cercle laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS), Comité national des associations familiales laïques (Cnafal), Fédération internationale des associations de personnes âgées (Fiapa), Fédération syndicale unitaire (FSU), Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu (Gemppi), Ligue de l’enseignement – Fédération des œuvres laïques de l’Ardèche, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Psychothérapie vigilance, Secticide, Société famille individu – Association de défense des familles et de l’individu victimes des sectes (SOFI-ADFI), Solidarité laïque.

Paris, le 29 octobre 2019

 

Source: L’Etat veut-il abandonner la lutte contre les dérives sectaires et leurs victimes ?

Cide – 20 novembre 1989 – Et si on parlait des violences faites aux enfants en France aujourd’hui ? 25 octobre, 2019

Communiqué LDH

Télécharger le document LDH « Les atteintes aux droits de l’enfant en France aujourd’hui »

A l’occasion du 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) tient à alerter l’opinion publique sur les très nombreuses atteintes aux droits de l’enfant sur le territoire métropolitain et en Outre-mer.

Le document réalisé par la LDH dresse un état des lieux non exhaustif des violences faites aux enfants (violences intrafamiliales, enfermement des enfants, accès à la scolarisation, justice des mineurs, grande pauvreté…). Il montre bien que, trente ans après la ratification de la Convention par la France, ces droits ne sont pas toujours appliqués. Les exigences de la LDH ainsi que les recommandations émises par différentes instances (Comité des droits de l’enfant de l’Onu, Défenseur des droits…) sont rappelées tout au long de ce texte.

La situation aujourd’hui est telle qu’il est impératif que de véritables politiques publiques ambitieuses et coordonnées soient mises en place afin que les droits fondamentaux des enfants soient effectifs et que l’intérêt supérieur de l’enfant soit en toute occasion la considération primordiale.

Il est urgent que toutes et tous se mobilisent pour la défense des droits de l’enfant, partout et tout le temps. La LDH restera vigilante et active afin de répondre à ces problématiques dont les enjeux sont essentiels pour permettre à chaque enfant de se construire une vie libre et décente. 

Paris, le 23 octobre 2019

Télécharger le communiqué au format PDF

Source: Cide – 20 novembre 1989 – Et si on parlait des violences faites aux enfants en France aujourd’hui ?

Pour en finir avec les féminicides et les violences sexuelles, je marcherai le 23 novembre 25 octobre, 2019

La LDH appelle à participer aux rassemblements NousToutes organisés partout en France

Signer la pétition

 

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles et avec les féminicides à marcher le samedi 23 novembre, à Paris et partout en France.

Chaque jour, dans notre pays, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Une femme meurt tous les 2 jours assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon. Qu’elles aient lieu à la maison, au travail ou dans la rue, les violences ne sont pas une fatalité. Jamais.

Avec cette marche, nous dirons notre exigence d’un monde dans lequel les violences n’ont pas leur place. Les femmes et les enfants, aujourd’hui victimes de violences, peuvent être protégé·es. Les femmes et les enfants en danger peuvent être mis·es en sécurité. Les criminels doivent être sanctionnés.

Avec cette marche, nous porterons la voix de toutes celles qui, parmi nous, cumulent les violences en raison de leur situation de handicap, de vulnérabilité, de leur âge, de leur origine sociale, de leur statut de migrantes, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou parce qu’elles sont racisées.

Avec cette marche, nous porterons la voix des milliers d’enfants victimes ou co-victimes de violences. Nous dénoncerons les décisions de justice qui relaxent des pédocriminels en bafouant les droits les plus élémentaires des enfants.

Avec cette marche, nous porterons la voix de celles qui ne peuvent plus parler. Celles qui ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Nous n’arrivons plus à compter les cas où les féminicides auraient pu être évités. Nous proclamerons notre colère de voir que les pouvoirs publics leur ont tourné le dos, classant leurs plaintes, refusant d’entendre leurs appels à l’aide.

Avec cette marche, nous ferons en sorte que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures à la hauteur. Les demi-solutions ressassées depuis des décennies ne fonctionnent pas. Le gouvernement doit passer à la vitesse supérieure et débloquer un milliard d’euros contre les violences pour financer des politiques publiques qui touchent l’ensemble de la population. La société est mobilisée. Les politiques publiques doivent suivre.

Samedi 23 novembre, RDV national à Paris pour marcher contre les violences sexistes et sexuelles, et partout en France.

Paris, le 23 octobre 2019

 

Les rendez-vous des sections LDH :

PAYS DE LA LOIRE – LDH de la Roche-sur-Yon  l  Le samedi 23 novembre, départ commun en bus pour participer au rassemblement parisien. Télécharger le flyer

MIDI-PYRENEES – LDH de Rodez  l  Le samedi 23 novembre, départ près du tribunal de grande instance, et le soir projection-débat de Female pleasure avec spectacle de théâtre, concert et restauration sur place, au Club.

PACA – LDH du pays d’Aix-en-Provence  l  Le vendredi 22 novembre de 10h à 11h au marché d’Encagnane et le samedi 23 novembre de 10h à 11h au marché du Jas-le-Bouffan.



Source: Pour en finir avec les féminicides et les violences sexuelles, je marcherai le 23 novembre

22 octobre 2019 – Tribune « Les magistrats aussi ont droit à la liberté d’expression », publiée dans Libération 25 octobre, 2019

Tribune signée par plusieurs organisations, dont la LDH

Lire sur  le site de Libération

 

Des associations dénoncent une procédure déclenchée par le pouvoir exécutif à l’encontre du magistrat Eric Alt pour ses engagements citoyens contre la corruption.

Tribune. Les nombreuses accusations de politisation dont les magistrats ont dernièrement fait l’objet ne visent pas seulement à affaiblir la légitimité de la justice et sa capacité d’action. Elles ont également vocation à convaincre l’opinion publique que toute forme d’engagement du magistrat constituerait, par essence, un manquement à son devoir d’impartialité. Le seul juge légitime serait celui qui ne dit rien, ne pense rien – ou feint de ne rien penser – et n’a d’autre vie citoyenne que celle de son office. Bref, un juge hors sol, désincarné et distant. Celui-là même que l’on brocarde pourtant régulièrement lorsqu’on reproche à l’inverse aux magistrats d’être enfermés dans une «tour d’ivoire».

Nicole Belloubet, garde des Sceaux, qui devrait combattre cette dérive, vient d’y contribuer notablement. En saisissant l’Inspection générale de la justice d’une demande d’enquête administrative à l’encontre d’Eric Alt, magistrat et vice-président de l’association Anticor, elle envoie un signal dissuasif en direction de tous les magistrats qui auraient quelques velléités d’user de leur liberté d’expression en s’engageant aux côtés d’autres citoyens dans la lutte contre la délinquance économique et financière. Elle promeut ainsi un modèle de juge déconnecté des enjeux économiques et sociaux, auquel il serait interdit de prendre part, sous quelque forme que ce soit, aux débats que suscite légitimement le fonctionnement de l’institution judiciaire.

La participation des magistrats à la vie associative est pourtant une source d’enrichissement des pratiques professionnelles des juges et procureurs, leur permettant de mieux appréhender les enjeux des questions qui leur sont soumises. Elle constitue également un apport indéniable pour un tissu associatif dense qui contribue activement à la vie démocratique du pays. Interdire aux magistrats de participer en qualité de citoyens à des initiatives de lutte contre la corruption, c’est oublier que c’est justement la mobilisation des juges et procureurs dans l’espace public, par-delà les murs des palais de justice, qui a permis au début des années 90 de rompre avec l’incapacité de l’institution judiciaire à faire aboutir les affaires politico-financières dont la presse se faisait vainement l’écho.

L’appel de Genève, en 1996, qui a réuni de nombreux magistrats européens dans un combat pour la création d’un espace judiciaire européen seul capable de mettre fin à l’impunité offerte par les frontières en matière économique et financière, en est l’une des plus saisissantes illustrations. Un des progrès notables résultant de cette mobilisation est l’agrément obtenu par des associations de lutte contre la corruption, comme Anticor, Sherpa ou Transparency International, leur permettant de se constituer partie civile devant le juge d’instruction afin qu’une enquête soit menée, y compris quand une affaire est classée sans suite par le parquet – et ce même lorsque des proches du pouvoir sont visés. C’est dire que l’action de ces organisations apparaît essentielle dans la mesure où le Premier ministre affirme sans complexe désigner des procureurs «en ligne et à l’aise» avec lui pour diriger les parquets qui ont à traiter ces affaires sensibles. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’association Sherpa est toujours en attente du renouvellement de son agrément par la ministre de la Justice.

De même, elle a décidé d’une enquête visant Eric Alt après la plainte d’Anticor et la mise en examen de Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale ostensiblement «soutenu» par le président de la République. Les signataires de cette tribune, attachés à l’indépendance de la justice et à l’égalité de tous devant la loi, dénoncent la procédure déclenchée par le pouvoir exécutif contre Eric Alt, véritable tentative de dissuasion en direction des magistrats qui entendent participer en tant que citoyens à la vie de la cité.

 

Signataires : Syndicat de la magistrature, Ligue des droits de l’Homme, Syndicat des avocats de France, Transparency International, Syndicat national des journalistes, Plateforme Paradis judiciaires et fiscaux, Copernic, Survie, Maison des lanceurs d’alerte, Sherpa, Attac, Droit au logement, Gisti, Circ, Sud-Intérieur, Police contre la prohibition, Asud, AGRRR, Solidaires-Justice, Solidaires-Finances publiques, Solidaires, CGT, UFSE-CGT, CGT-PJJ, CGT-Insertion-Probation, CGT-Chancellerie et services judiciaires, Fédération des Finances CGT, SNPES-PJJ, Réseau Foi et Justice Afrique-Europe (AEFJN), SOS addictions, OCTFI, Principes actifs, Cannabis sans frontières, Norml, Secours catholique.

Source: 22 octobre 2019 – Tribune « Les magistrats aussi ont droit à la liberté d’expression », publiée dans Libération

22 octobre 2019 – tribune « Nucléaire : la désobéissance civile plus que jamais nécessaire en démocratie », publiée dans le JDD 25 octobre, 2019

Tribune de plusieurs personnalités, dont Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH, et Nathalie Tehio, membre du Comité central de la LDH, sont signataires

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Avant le jugement en appel prévu le 30 octobre de huit militants de Greenpeace, condamnés à des peines de prison pour s’être introduits en 2017 sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle), 31 avocats et juristes dénoncent dans cette tribune une « répression d’Etat » contre les activistes environnementaux.

« Le décrochage des portraits d’Emmanuel Macron a été considéré comme « le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple » par le tribunal correctionnel de Lyon qui a relaxé les « décrocheurs » au motif du fait justificatif de l’état de nécessité le 16 septembre dernier. Cette décision conforte le fait que les tribunaux ne sont pas des vases clos, étanches et sourds aux constats scientifiques sur la dangerosité des actions publiques ou des risques industriels. Les désobéissants non-violents qui alertent sur ces risques environnementaux éclairent notre conscience en exerçant une critique, aussi ils ne devraient pas être sanctionnés mais reconnus pour leur utilité sociale.

Les politiques répressives des plus grandes puissances économiques mondiales menaçant nos libertés de façon croissante exigent une liberté d’expression du peuple plus forte.

En France, la répression la plus forte organisée par l’Etat et les industriels contre les activistes environnementaux se trouve dans le secteur du nucléaire. Plusieurs facteurs l’expliquent. D’abord le fait que notre pays est l’un des pays les plus nucléarisés au monde avec 58 réacteurs nucléaires vieillissants*. Ensuite, parce que le nucléaire entretient des rapports tumultueux avec la démocratie par la façon dont il s’est imposé aux citoyens français comme source de production d’énergie quasi-unique et par son opacité (secret défense, secret des affaires etc.).

Les actes des militants, qui dénoncent le choix du nucléaire et les risques qui y sont liés, doivent être appréciés en gardant à l’esprit qu’il sera trop tard pour reconnaître leur légitimité le jour où nous aurions à faire face à un accident nucléaire.

L’omerta institutionnelle et réglementaire qui règne sur le secteur est déconcertante. Face aux failles relevées régulièrement dans la sûreté nucléaire, l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), autorité de contrôle du secteur qui n’est toujours pas dotée de Commission des sanctions, émet des ‘demandes’ d’actions correctives à l’industriel lors de ses inspections. Mais, face aux multiples atteintes à la sûreté nucléaire, la société civile déplore l’absence de sanctions effectives contre l’exploitant.

Quant au cadre réglementaire, il est tout aussi laxiste. Les incriminations sont majoritairement contraventionnelles en cas de manquement aux règles de la sûreté. C’est donc un système non-dissuasif pour l’industriel alors même que les irrégularités constatées dans ce secteur sont croissantes et qu’elles pourraient entrainer des conséquences environnementales et sociales irréversibles. Enfin, la vigilance étatique paraît absente, l’Etat français n’ayant tiré aucune conséquence – pire il les a minimisés – des accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima dans sa politique énergétique.

Face à ces défaillances, la société civile se mobilise depuis des décennies contre l’industrie de l’atome pour alerter l’opinion publique et n’obtient alors comme unique réponse qu’une répression d’État.

A Bure (Meuse), la répression contre les opposants au centre d’enfouissement des déchets radioactifs est symptomatique d’une lutte qui dérange au plus haut niveau de l’Etat. Vagues de perquisitions, placement en garde à vue d’un avocat, violation des droits de la défense et mise en place d’un système de surveillance étatique généralisé contre des habitants. Cette politique a été dénoncée dans des rapports de la Fédération Internationale des droits de l’Homme et la Ligue des droits de l’Homme constatant que « les autorités publiques se livrent à un harcèlement contre les opposants au site d’enfouissement destiné à criminaliser leur position et leur manifestation et qui a pour effet de porter atteinte aux libertés individuelles« **.

Greenpeace est régulièrement la cible des industriels nucléaires réclamant devant les tribunaux des sanctions extravagantes comme 500.000 euros et 700.000 euros pour préjudices moral et matériel. La stratégie d’EDF est de museler l’association afin d’étouffer toute contestation publique sur le nucléaire.

En juillet 2019, le tribunal de grande instance de Paris a prononcé contre Greenpeace une interdiction d’approcher à moins de 250 mètres des convois nucléaires, sous astreinte (pénalité financière) durant… la durée du débat public sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs et sachant que 19.000 convois routiers et ferroviaires circulent annuellement! L’association a fait appel contre ce jugement qui entrave sa liberté d’expression de l’association au débat public.

Le 30 octobre 2019, se tiendra une audience à la Cour d’appel de Metz, où Greenpeace France, huit activistes et un salarié ont fait appel d’un jugement ayant prononcé de lourdes peines – dont de l’emprisonnement ferme contre deux activistes – pour s’être introduits dans la centrale nucléaire de Cattenom le 12 octobre 2017. Il s’agissait de la douzième intrusion dans une centrale nucléaire depuis une dizaine d’années illustrant la vulnérabilité des sites. Cette alerte sur le risque nucléaire a notamment débouché sur une commission d’enquête parlementaire sur la sécurité nucléaire.

Ces peines d’emprisonnement, ainsi que les dommages et intérêts abusifs qui ont été demandés, constituent une première dans l’histoire de Greenpeace France et un cas exceptionnel au niveau international. Ils relèvent d’une tentative de bâillonner dangereusement la société civile dont la protection par le pouvoir judiciaire est essentielle à notre démocratie.

 

Les signataires :

William BOURDON, avocat ; Michel TUBIANA, avocat ; Vincent BRENGARTH, avocat ; Louis COFFLARD, avocat ; Emmanuel DAOUD, avocat ; Adélaïde JACQUIN, avocate ; Jeanne SULZER, avocate ; Muriel RUEF, avocate ; Etienne AMBROSELLI, avocat ; Élise VAN BENEDEN, avocate ; Nabila ASMANE, avocate ; Clémentine BALDON, avocate ; Emmanuel WORMSER, avocat ; Rémi BONNEFONT, avocat ; Samuel DELALANDE, avocat ; Thomas DUBREUIL, avocat ; Alice BECKER, avocate ; Nathalie TEHIO avocate ; Marie FRACHISSE, juriste ; Clara Gonzales, juriste ; Thibault TURCHET, juriste ; Jean-Philippe FOEGLE, juriste ; Marie-Laure Guislain, juriste ; Laura ROUSSEAU, juriste ; Benjamin HOGOMMAT, juriste ; Antoine GATET, juriste ; Cécile GUENON, juriste ; Olivier GOURBINOT, juriste ; Anne ROQUES, juriste  ; Sophie BARDET-AUVILLE, juriste ; Nabil BOUDI, avocat.

* Les centrales nucléaires ont été construites pour fonctionner 25, 30 ou 40 ans (source : IRSN) et l’exploitant souhaitant prolonger leur durée de vie au-delà de 40 ans.
** Rapports de la LDH et de la FIDH sur les événements survenus à Bure et sur leur traitement judiciaire, 20 juin 2019.


Source: 22 octobre 2019 – tribune « Nucléaire : la désobéissance civile plus que jamais nécessaire en démocratie », publiée dans le JDD