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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

Pour le droit de manifester, encore et toujours ! 3 août, 2019

Communiqué LDH

La LDH a saisi, en urgence, le juge administratif de Nantes pour obtenir la suspension de l’arrêté portant interdiction de la tenue, dans le centre-ville de Nantes, d’une manifestation non déclarée le samedi 3 août 2019.

Quelques jours après la découverte du corps de Steve Maia Caniço, lundi dernier, un appel au rassemblement a été lancé en élan de soutien aux proches du défunt.

Ce rassemblement a été interdit par un arrêté du préfet de la Loire-Atlantique, pris le 1er août 2019, qui interdit toute manifestation ou rassemblement dans la plus grande partie du centre-ville de Nantes, le samedi 3 août 2019 entre 10h et 20h.

Cet arrêté pris moins de 48 heures avant le rassemblement prévu, restreignant ainsi la possibilité de le contester devant le tribunal administratif, porte une atteinte grave à la liberté de manifestation, empêchant ainsi la population de se recueillir et d’exprimer sa douleur.

Paris, le 2 août 2019

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Source: Pour le droit de manifester, encore et toujours !

Décès de Steve : une affaire de trop 3 août, 2019

Communiqué LDH

Le 21 juin dernier à Nantes, lors de la soirée de la fête de la musique, plusieurs personnes ont été contraintes de se jeter dans l’eau suite à une intervention très violente de la part des forces de l’ordre.

Ces dernières n’ont pas hésité à utiliser sans discernement des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement alors que le lieu où se déroulaient les faits était dangereux.

Depuis plus d’un mois la disparition de Steve, tombé dans la Loire, était passée sous silence de la part des autorités. La découverte de son corps le 29 juillet a malheureusement conforté ce que tout le monde craignait.

Il est l’heure aujourd’hui de faire le bilan de cette triste soirée.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) dénonce, une fois de plus, les conditions d’intervention des forces de l’ordre qui ont à l’évidence manqué totalement de discernement, démontrant que le pouvoir choisit la répression comme méthode face aux contestations ou événements de toutes sortes qu’ils soient revendicatifs ou simplement… festifs.

Elle demande que toute la lumière soit faite par le biais d’une enquête judiciaire impartiale, claire et complète.

Le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), sorti le jour même de la découverte du corps de Steve, et ses conclusions selon lesquelles « Il ne peut être établi de lien entre l’intervention de police et la disparition » laissent pour le moins interrogatif devant ce simulacre d’enquête. Même le Premier ministre semble ne pas vouloir se contenter de ce rapport.

La LDH constate que l’IGPN est saisie de centaines de plaintes depuis de nombreux mois sans qu’il y ait de suite, ce qui démontre que cette institution rattachée au ministère de l’Intérieur n’est plus crédible. Etant à la fois juge et partie, l’IGPN ne peut, par sa fonction même, que mettre à mal la confiance que la société devrait avoir en la police.

La nécessité d’une autorité indépendante, comme cela existe dans la plupart des pays européens, devient une évidence car cela pose la question du lien de confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens, socle fondamental de notre démocratie.

La LDH mènera ce combat nécessaire. Elle présente ses condoléances à la famille de Steve et les assure de sa solidarité.

Paris, le 2 août 2019

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Source: Décès de Steve : une affaire de trop

CONSEIL D’ÉTAT : CARTE BLANCHE AU GOUVERNEMENT POUR CONTINUER À BLESSER DES MANIFESTANTS 3 août, 2019

Communiqué commun LDH, Confédération CGT et UD CGT de Paris

La Ligue des droits de l’Homme (LDH), la CGT et son Union départementale CGT du 75, avec de nombreuses autres organisations (le Syndicat des avocats de France, le Syndicat de la magistrature, l’Unef, l’UNL-SD, et l’Union syndicale solidaires) avaient saisi le Conseil d’État pour faire interdire l’usage des Lanceurs de balle de défense 40 (LBD 40) par les forces de l’ordre pendant les manifestations.

Les LBD 40 ont déjà fait 193 blessés dont certains très grièvement. Ces armes ne sont pas appropriées à une utilisation lors de manifestation et mettent les citoyens gravement en danger.

En effet, ces armes sont prévues pour être utilisées dans certaines conditions uniquement (cibles non mobiles, pose d’un genou à terre, les tiers à la cible doivent être hors d’atteinte, etc.). Conditions qui ne sont, par définition, presque jamais réunies pendant les manifestations lors desquelles les personnes se déplacent en permanence et en groupes resserrés. Il est donc très difficile de viser précisément une personne en particulier et une partie du corps. C’est ainsi que nous comptons aujourd’hui 189 personnes touchées à la tête, sur les 193 blessés par LBD, alors qu’il est interdit de viser la tête.

C’est ce que nos organisations ont soutenu devant le Conseil d’État qui n’a pas retenu notre argumentaire pour interdire l’usage de ces armes. Le Conseil d’État considère, quant à lui, dans son arrêt du 24 juillet 2019, que l’usage de la violence par certains manifestants justifie pleinement l’utilisation des LBD 40. Enfin, son utilisation serait parfaitement proportionnée et les blessures graves relèveraient exclusivement de la responsabilité individuelle des membres de force de l’ordre qui auraient éventuellement mal respecté les conditions d’utilisation.

Il renvoie donc les responsabilités à des individus alors que c’est bien la doctrine de maintien de l’ordre prônée par le ministère de l’Intérieur qui pose problème et l’utilisation d’armes dangereuses lors de manifestation.

La LDH et la CGT continueront de dénoncer l’usage de toute arme dangereuse qui porte atteinte à l’intégrité physique et à la liberté de manifester et continueront de se battre pour les faire interdire.

Le 31 juillet 2019

Source: CONSEIL D’ÉTAT : CARTE BLANCHE AU GOUVERNEMENT POUR CONTINUER À BLESSER DES MANIFESTANTS

20 juillet – Tribune collective : « Solidarité internationale : l’appel des ONG pour renforcer la taxe sur les transactions financières » publiée dans le JDD 24 juillet, 2019

Tribune signée par Malik Salemkour, président de la LDH

Politique de développement : le Gouvernement doit presser le pas pour plus de justice sociale «ici» et «là-bas»

Alors que la France s’apprête à mettre à jour sa politique relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, l’ambition politique clamée en début de mandat s’est essoufflée.

Lors de la déclaration de politique générale, le Premier ministre a annoncé le renvoi à 2020 de l’examen de la nouvelle loi d’orientation et de programmation dédiée à ces questions, initialement prévue pour 2019. Avec cet ajournement, puis un nouveau report du Conseil du développement, l’ambition présidentielle de renforcer le dispositif et les moyens de la coopération au développement et à la solidarité internationale tarde à se concrétiser.
Ce texte doit pourtant fixer les orientations de la politique de développement dont l’enjeu est d’assurer la protection des biens publics mondiaux que sont, entre-autres, le climat, l’eau, la santé et l’éducation. Elle doit aussi préciser les modalités de mise en cohérence des autres politiques avec les objectifs du développement ; enfin donner la programmation budgétaire qui doit détailler la façon dont le gouvernement mettra en œuvre l’engagement présidentiel à atteindre 0,55 % du revenu national brut pour l’aide publique au développement.

Il est regrettable que les atermoiements, le manque d’ambition et le délai dans l’adoption de la loi soient justifiés comme des conséquences des dépenses engagées dans le contexte social français actuel et la mobilisation des Gilets jaunes.

Lire la tribune sur le JDD

Liste des signataires : Philippe JAHSHAN, Président (Coordination sud) ; Cécile DUFLOT, Directrice générale (Oxfam France) ; Bertrand LEBEL, Directeur exécutif (Acting for life) ; Thomas RIBEMONT, Président d’honneur (Action contre la faim) ; Catherine Sophie DIMITROULIAS, Présidente (AFEM) ; Frédéric APOLLIN, Directeur (Agronomes et vétérinaires sans frontières – AVSF) ; Gwenaëlle BOUILLE, Présidente (Aide et action) ; Aurélien BEAUCAMP, Président (Aides) ; Alexandra POTEAU, coordinatrice générale (Amis des enfants du monde) ; Thomas DE LA BOUVRIE, Trésorier (Antenna France) ; Alain CHEVALIER, President (APIFLORDEV) ; Alain BARRAU, Président (Asmae-Association sœur Emmanuelle) ; Halimatou CAMARA, Présidente (Association des jeunes guinéens de France – AJGF) ; Benoît LAMBERT, Président (Association la voûte nubienne) ; Gilles COLLARD, Directeur général (Bioforce) ; Philippe LEVEQUE, Directeur général (Care France) ; Sylvie BUKHARI-DE PONTUAL, Présidente (CCFD-Terre solidaire) ; Bruno GALLAND, Conseiller technique régional (CIDR) ; Daneil VERGER, Président (CLONG-Volontariat) ; Sandra METAYER, Coordinatrice (Coalition Eau) ; Anne-Françoise TAISNE, Déléguée générale (Comité français pour la solidarité internationale – CFSI) ; Julie STOLL,  Déléguée générale  (Commerce équitable France) ; Thierry MAURICET et Xavier BOUTIN, Présidents (Coordination humanitaire développement – CHD) ; Emmanuel POILANE, Président  (CRID) ; Emilie VALLAT, Directrice (ECPAT France) ; Hervé GOUYET, Président (Electriciens sans frontières) ; Armelle RENAUDIN, Cofondatrice (Entrepreneurs du monde) ; Aurélie GAL-REGNIEZ, Directrice Exécutive (Equipop) ; Ruvie GAMBIA,  Président  (Etudiants et développement) ; Gérald GODREUIL, Délégué général (Fédération artisans du monde) ; Manuel PATROUILLARD, Directeur général (Fédération handicap international) ; Mackendie TOUPUISSANT, Président (FORIM) ; Matthieu GAUTIER, Directeur général (Futur au présent) ; Laurence TOMMASINO, Déléguée générale (GERES) ; Jean-Michel ROYER, Président (Gevalor) ; Bruno RIVALAN, Directeur exécutif adjoint (Global health advocates / Action santé mondiale) ; Olivier BRUYERON, Directeur (Gret) ; Pierre JACQUEMOT, Président (Groupe initiatives) ; Claude ROSENTHAL, Président (Gynecologie sans frontières) ; Cathy BLANC-GONNET, Directrice (HUMATEM) Alexis BEGUIN, Directeur général (IECD) ; Marie Francoise PLUZANSKI, Présidente (Initiative développement) ; François DOLIGEZ, Président (Inter-réseaux développement rural) ; Johan GLAISNER, Directeur de programme (Ircom) ; Jean-Paul DAVID, Président (Kinésithérapeutes du monde) ; Anouchka FINKER, Directrice générale (La chaîne de l’espoir) ; Olivier ALLARD, Délégué (Général la guilde) ; Malik SALEMKOUR, Président (Ligue des droits de l’Homme) ; Blaise DESBORDES, Directeur général (Max Havelaar France) ; Dr Philippe DE BOTTON, Président (Médecins du monde) ; Xavier DEMANCHE, Directeur général par intérim (partage) ; Dominique BISSUEL, Président (Partage avec les enfants du monde) ; Yvan SAVY, Directeur (Plan international France) ; Stéphanie SELLE, Co-Directice (Planète enfants & développement) ; Thierry MAURICET, Directeur général (Première urgence internationale) ; Jean-Louis MAROLLEAU, Secrétaire exécutif (Réseau foi & Justice Afrique Europe) ; Rachid LAHLOU, Président-Fondateur (Secours islamique France) ; Florence THUNE, Directrice générale (Sidaction) ; Clotilde BATO, Déléguée générale (SOL, Alternatives agroécologiques et solidaires) ; Alain CANONNE, Délégué général (Solidarité laïque) ; Antoine PEIGNEY, Président (Solidarités international) ; Isabelle MORET, Directrice générale (SOS village d’enfants) ; Lysiane ANDRE, Présidente (Terre des Hommes France) ; Camille ROMAIN DES BOSCS, Directrice générale (Vision du monde) ; Véronique MOREIRA, Présidente (Women engage for a common future (wecf) France).

Source: 20 juillet – Tribune collective : « Solidarité internationale : l’appel des ONG pour renforcer la taxe sur les transactions financières » publiée dans le JDD

L’attente de justice pour Adama Traoré 24 juillet, 2019

Communiqué LDH

Trois ans après, la vérité sur la mort d’Adama Traoré n’est toujours pas faite. Alors qu’elle allait être close par l’exonération de la responsabilité des gendarmes, c’est grâce à l’action des parties civiles que la justice a été contrainte de reprendre l’instruction.

La mort d’Adama Traoré et les difficultés à ce que la vérité soit faite illustrent un processus devenu habituel : les violences des forces de l’ordre ne sont poursuivies qu’exceptionnellement et les victimes rencontrent les plus grandes difficultés à obtenir justice.

Cela est vrai pour Adama Traoré et cela est tout aussi vrai des manifestants qui font l’objet des mêmes violences.

Cette situation qui conduit à un sentiment d’impunité des forces de l’ordre est dangereuse pour la démocratie.

C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle à se joindre à la marche organisée par le Comité Adama Traoré, le 20 juillet 2019.

Paris, le 17 juillet 2019

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Source: L’attente de justice pour Adama Traoré

Halte à la répression du peuple algérien, pour le respect des droits de l’Homme 24 juillet, 2019

Appel soutenu par la LDH

Alors que le peuple algérien manifeste pacifiquement depuis quatre mois, se multiplient désormais des arrestations arbitraires, des passages à tabac et des matraquages médiatiques. Kader Attia, Etienne Balibar, Juliette Binoche, Saïd Bouamama, Souad Massi et de nombreuses associations, dont l’ACDA, appellent « à l’arrêt immédiat de la répression et des persécutions ainsi qu’à la libération de tous les détenus d’opinion ».

Depuis plus de quatre mois, le peuple algérien manifeste, avec constance, fermeté et courage, pour en finir avec un système autoritaire militarisé qui lui est imposé depuis l’indépendance. Ses revendications sont réaffirmées chaque vendredi, à travers tout le pays : instaurer un Etat de droit garant des libertés individuelles et collectives, promoteur de l’égalité citoyenne – dont celle entre les femmes et les hommes – et la justice sociale.

Grâce à son pacifisme, loué sous toutes les latitudes, le peuple algérien a pu déjouer jusqu’ici toutes les manœuvres de diversion, toutes les tentatives de division, toutes les manipulations d’un pouvoir qui se révèle tel qu’il est : derrière une façade civile, un pouvoir militaro-sécuritaire, qui ne trompe ni les Algériens ni l’opinion internationale.

Ces dernières semaines, le pouvoir a décidé de mettre au pas les marches pacifiques du vendredi : arrestations arbitraires pour le simple fait d’avoir manifesté pacifiquement ou d’avoir brandi un drapeau berbère, passages à tabac de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, sont autant d’outils de la répression.

Lors de la manifestation du vendredi 5 juillet, des scènes de violence policière ont été révélées au monde entier : des policiers se sont acharnés à frapper des manifestants à terre et ne constituant aucune menace pour eux ni pour quiconque. La liste des violations des droits de l’Homme est déjà longue et ne cesse de s’allonger dangereusement.

Cette répression ne doit pas être tue. Elle doit être dénoncée fermement, vigoureusement, par toutes les consciences libres.

Nous appelons toutes les associations et organisations à dénoncer ces atteintes aux droits de l’Homme.

Nous appelons à l’arrêt immédiat de la répression et des persécutions ainsi qu’à la libération de tous les détenus d’opinion.

 

Associations et organisations signataires :

ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) ; Ajouad Algérie Mémoires ; APEL-Egalité ; Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie  ; Collectif national diaspora algérienne – France ; Collectif Vigilance Mouvement-22 Février (CSVM-22 Fev) ; Debout l’Algérie ; Dzayer2.0
 ; FFS (Front des forces socialistes)-France ; Ibtykar
 ; Jil Jadid-Europe ; Les Humanistes ; Les Progressistes ; ODIA (Observatoire de la diaspora algérienne) ; Révolution du sourire ; Riposte internationale ; SOS-Disparus ; UCP (Union pour le changement et le progrès)-France.

Associations et organisations solidaires :

ACORT (Assemblée citoyenne des originaires de Turquie) ; AMDH (Association marocaine des droits humains)-Paris/Île-de-France ; AMF (Association des Marocains en France)
 ; ASDHOM (Association de défense des droits de l’homme au Maroc)
 ; Association Beity ; ATF (Association des Tunisiens en France)
 ; ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) ; ATSM (Association tunisienne de soutien des minorités) ; ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) ; CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale ; CIIP (Centre d’information inter-peuples), Grenoble ; Collectif 3 C ; CRLDHT (Comité pour le respect et les droits de l’Homme en Tunisie)
 ; Droits devant !! ; EMCEMO (Het Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling) ; Ensemble ; Femmes plurielles ; Fondation Copernic ; FORSEM (Forum de solidarité euro-méditerranéenne) ; Forum Palestine Citoyenneté ; FTCR (Fédération tunisienne des citoyens des deux rives)
 ; FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires) ; GAME (Groupe d’amitié Maghreb Europe) ; Gauche révolutionnaire ; IDD (Immigration Développement Démocratie) ; LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; LTDH (Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme) ; LPP (La Plate-forme panafricaine) ; MBDHP-SF (Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples, section France) ; Organisation contre la torture en Tunisie ; PCF (Parti communiste français) ; Rencontres Marx ; Réseau Euromed Rights ; Réseau syndical international de solidarité et de luttes ; RMCC (Réseau euro-maghrébin Citoyenneté et culture) ; UJFP (Union juive française pour la paix) ; UTAC (Union des Tunisiens pour l’action citoyenne) ; Vigilance pour la démocratie et l’état civique

Voir la liste complète des signataires sur Mediapart

 




Source: Halte à la répression du peuple algérien, pour le respect des droits de l’Homme

Guide pratique sur le délit de solidarité 13 juillet, 2019

Le collectif Délinquants solidaires, dont la LDH est membre, rend public un nouvel outil « Délit de solidarité : le guide »

Le 6 juillet 2019 marque le premier anniversaire de la décision du Conseil constitutionnel consacrant la fraternité comme principe à valeur constitutionnelle.

Procès des « 7 de Briançon » accusés d’avoir aidé à « l’entrée irrégulière » en prenant part à une manifestation entre l’Italie et la France, intimidations répétées des maraudeurs dans les Alpes, condamnations pour diffamation, dégradation de bien, faux et usage de faux… La criminalisation de la solidarité reste d’actualité dans un contexte européen tendu.

L’entraide est attaquée et assimilée à de la délinquance, que ce soit en Méditerranée pour des actions de sauvetage, comme a pu en faire les frais Carola Rackete, capitaine du Sea-Watch 3, dans les aéroports pour des actions d’opposition à des expulsions ou encore dans les maisons où les citoyens et citoyennes s’organisent pour accueillir dignement.

Au nom du principe de fraternité, de la liberté d’aider autrui, il est important de rappeler que la solidarité ne saurait constituer un délit !

Pour toutes celles et tous ceux qui se mobilisent en solidarité avec les personnes exilées, migrantes, sans papiers en France, le collectif Délinquants solidaires, dont la LDH est membre, rend public un nouvel outil intitulé « Délit de solidarité : le guide » proposant des éléments pour mieux comprendre le cadre légal et les enjeux soulevés.

Le guide traite de quatre grands thèmes : les actions humanitaires, l’hébergement, le transport ou le franchissement des frontières, les signalements, résistances et observations des agent-es, mais également les situations d’oppositions à une interpellation ou à une expulsion du territoire.

Télécharger le guide

     

 

Source: Guide pratique sur le délit de solidarité

Tentative d’interdiction d’activités politiques – Soutien à Greenpeace 13 juillet, 2019

Communiqué LDH

Le groupe Orano, contrôlé par l’Etat, actif notamment dans le traitement de déchets nucléaires, assigne en référé l’association Greenpeace France, demandant au tribunal de grande instance de Paris de prononcer une interdiction générale d’approcher à moins de 100 mètres des convois de transport des déchets nucléaires, en lien avec une astreinte de 75 000 euros par infraction et par personne liée à l’association ou s’en réclamant, sans limite de temps.

Ces exigences apparaissent pour le moins disproportionnées, créant si elles sont suivies une interdiction générale dans le temps, dans un espace trop large et faisant peser sur Greenpeace une responsabilité du fait d’autrui inacceptable. Sans en approuver le principe même, de telles mesures pourraient priver l’association des moyens de mener son travail d’information sur des activités au demeurant opaques et dangereuses, en l’exposant à une pression financière exorbitante et à la paralysie.

Cette tentative d’interdire par un mécanisme juridique des activités politiques est une atteinte à la liberté d’expression ainsi qu’à la liberté d’informer et doit être condamnée avec force. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) apporte son soutien à Greenpeace France en vue de l’audience du 15 juillet prochain.

Paris, le 12 juillet 2019

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Source: Tentative d’interdiction d’activités politiques – Soutien à Greenpeace

Université : mêmes études, mêmes frais d’inscription 9 juillet, 2019

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a saisi le Conseil d’Etat pour contester l’arrêté interministériel publié le 19 avril 2019, fixant des tarifs de frais d’inscription distincts selon la nationalité des étudiant-e-s qui veulent suivre des études dans les universités françaises. Les étudiants étrangers extra-communautaires subissent ainsi une hausse des droits d’inscription, ceux-ci passant à 2 600 euros pour le cycle de licence contre 170 euros avant la mesure, et à 3 527 euros pour le cycle de master contre 243 euros auparavant. 

Cette nouvelle réglementation est une violation flagrante du principe d’égalité de traitement, en faisant peser des charges plus lourdes sur les personnes venues étudier en France sur le seul fondement de leur nationalité, alors que toutes bénéficient de prestations identiques dans le cadre de leurs études.
 
Aucun objectif d’intérêt général ne justifie une telle augmentation imposée aux étudiants ressortissants non européens. Elle crée un tri par l’argent discriminatoire et préjudiciable au rayonnement international, culturel et économique de la France.
 
Avec cette demande d’annulation de cet arrêté injuste, la LDH réaffirme sa lutte contre toutes les formes de discriminations et son soutien à la promotion d’universités françaises ouvertes sur le monde.

Paris, le 8 juillet 2019

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Source: Université : mêmes études, mêmes frais d’inscription

Quand les pouvoirs publics cèdent aux injonctions de l’extrême droite 9 juillet, 2019

Communiqué LDH

Les 3 et 4 juillet dernier, les représentants de l’Etat et du département de Seine-Saint-Denis ont boycotté un colloque international organisé par la Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence de Seine-Saint-Denis sur le thème « Mécaniques de l’extrémisme violent ». En cause, la participation prévue du sociologue Saïd Bouamama, avec une campagne médiatique orchestrée pour l’empêcher de présenter les résultats d’un travail de recherche pluridisciplinaire publique, mené depuis quatre ans sur les processus de radicalisation d’une centaine de jeunes. 

L’initiative est partie d’une lettre au ministre de l’Intérieur de Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national, reprise par une certaine presse, notamment d’extrême droite, visant personnellement ce chercheur et ses prises de position passées, pour discréditer ces travaux. Pour éviter la polémique, les organisateurs ont demandé à Saïd Bouamama de ne pas participer à ce colloque, même si son intervention a été lue publiquement.

Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite intervient pour faire censurer des scientifiques et des débats qui la dérangent. A Lyon, un colloque universitaire sur l’islamophobie a été annulé en 2017 ; à Paris en février 2019, un débat sur la loi polonaise imposant une vérité sur l’histoire de ce pays durant la Deuxième Guerre Mondiale a fait l’objet d’une violente campagne d’extrême droite et n’a pu être maintenu que grâce à la combativité de l’université.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’inquiète de voir des responsables publics céder aux injonctions de l’extrême droite et remettre en cause ainsi la liberté de penser et l’indépendance de la recherche.

Sans partager ses idées et opinions politiques, la LDH exprime son soutien à Saïd Bouamama face à cette censure et témoigne plus largement sa solidarité aux chercheuses et chercheurs, aux universités, aux institutions sociales et culturelles qui, dans le respect de l’éthique scientifique, doivent pouvoir travailler en toute indépendance et ainsi offrir aux débats publics les résultats de leurs travaux. 

Paris, le 8 juillet 2019

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Source: Quand les pouvoirs publics cèdent aux injonctions de l’extrême droite