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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Non à une fuite en avant contre les libertés ! 11 janvier 2019

Non à une fuite en avant contre les libertés !

La section du Pays d’Aix-en-Provence du Pays d’Aix communique :

La Ligue des droits de l’Homme réprouve l’usage de la violence qui ruine les fondements mêmes du débat démocratique.

C’est pourquoi déjà en décembre 2018 elle faisait le constat dramatique d’un usage illégitime et disproportionné des grenades de désencerclement et des lanceurs de balles de défense (Flash Ball) par les forces du maintien de l’ordre dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes. De très nombreux citoyens de tous âges, y compris des mineurs lycéens et des retraités, ont été et sont encore victimes de graves blessures voire de de mutilations à vie causés par les tirs de ces armes qui figurent toujours dans l’arsenal légal du maintien de l’ordre en France, seul pays de l’Union européenne à en faire usage.

De la même façon nous réprouvons que des factions d’extrême-droite, dont les pouvoirs publics se gardent bien d’interdire l’activité, puissent exercer des violences inadmissibles sur les forces de l’ordre et contribuent ainsi à décrédibiliser un mouvement pacifique et populaire.

Aux violences commises par les forces de l’ordre s’ajoute une volonté d’humiliation ; en décembre toujours, des vidéos montrant plus d’une centaine de mineurs, pour beaucoup lycéens, à Mantes-la-Jolie, agenouillés, face contre un mur, certains les mains sur la tête, matés par des policiers, sont insupportables et ont profondément choqué. Au-delà de l’indignité d’un tel comportement de représentants des forces de l’ordre, la Ligue des droits de l’Homme dénonce ces agissements illégaux, en violation de l’ordonnance du 2 février 1945 sur les mineurs et des garanties accordées à toute personne interpellée. Aucun principe de sécurité ou d’ordre public ne saurait primer sur les droits de l’enfant ni autoriser des humiliations d’État.

Voilà que le Premier ministre a ouvert, ce lundi 7 janvier, une nouvelle surenchère sécuritaire face à des mouvements sociaux qui persistent. En visant les casseurs, les mesures envisagées sont lourdes de menaces sur la liberté de manifester et la liberté d’opinion de toutes et tous.

Le poison de l’état d’urgence poursuit ses effets liberticides et le Premier ministre annonce des mesures qui s’inspirent grandement, en l’aggravant, de la loi « anticasseurs » : plus de pouvoir administratif, moins de justice, moins de libertés.

La Ligue des droits de l’Homme s’inquiète vivement de ce qui serait ainsi envisagé, avec notamment de nouveaux pouvoirs aux préfets qui pourraient décider qui peut, ou pas, manifester, et faire d’un manifestant un délinquant, dès lors qu’un rassemblement auquel il participe par conviction politique ne serait pas déclaré.

Au lieu de réponses sociales et politiques de nature à apaiser les tensions, le choix de l’autoritarisme est dangereux pour notre démocratie et nos libertés, qui ont au contraire besoin de force et vigueur. Il est temps que le gouvernement écoute les revendications et y réponde, pour une démocratie vivante et apaisée.

Communiqué du 11 janvier 2019.

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