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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

CERCLE DE SILENCE

Début
Lieu
Allées provençales
250 Avenue Giuseppe Verdi
Aix-en-Provence  France


 

Même s’il subsiste des hésitations sur le calendrier et le processus à suivre, le gouvernement ne résiste pas, à peine investi, à préparer une énième et quasiment rituelle modification – à l’issue d’un renouvellement parlementaire ou d’un changement de premier ministre – de l’énorme corpus législatif relatif à l’immigration.

Notons que depuis 1945, la France vote en moyenne un texte de loi sur l’immigration tous les deux ans !

Cette modification devrait aller dans un sens facile à imaginer si l’on se réfère aux récents propos de nos dirigeants. Il s’agit de dispositions toujours plus restrictives en matière de droit des personnes et notamment de nouvelles mesures pour limiter l’accès des exilés à notre territoire ou pour les renvoyer sans s’embarrasser des actuelles procédures – qui ne leur sont pourtant pas vraiment favorables.

C’est ainsi que :

  • Le ministre de l’Intérieur s’est félicité de la décision du Conseil d’Etat concernant la prolongation du contrôle aux frontières intérieures jusqu’au 31 octobre (contrôle rétabli en novembre 2017 et reconduit, depuis, sans interruption). « Ces contrôles sont nécessaires pour prévenir au maximum le risque terroriste et contrôler les flux migratoires » a-t-il dit.

 

Ces contrôles sont pourtant illégaux selon l’arrêt du 26 avril 2022 de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui a jugé qu’en vertu du principe de liberté de circulation au sein de l’espace Schengen, un État membre ne peut rétablir des contrôles à ses frontières intérieures pour une durée excédant 6 mois, sauf apparition d’une nouvelle menace, distincte de la précédente.

 

Les flux migratoires constituent donc clairement une « nouvelle menace » pour ce ministre…

 

  • Le même ministre, après son cafouillage et les polémiques au sujet des évènements du quartier de la Guillotière à Lyon, « assume une forme de double peine» selon la Cimade ; laquelle rappelle dans un communiqué de presse que « la double peine est discriminatoire, car elle est fondée sur la seule nationalité. Elle est injustifiable, car elle empêche toute forme de réinsertion. Elle est criminogène, car elle favorise la récidive, en écartant les personnes de la grande majorité de leurs droits. Elle est inhumaine, car elle fait fi des désastres humains qu’elle produit sur les personnes comme sur leurs proches. [… Elle contribue] à entretenir un flou inacceptable entre immigration et délinquance ».

 

Et pendant qu’on argumente sur les meilleurs moyens de contourner les droits fondamentaux, les ONG opérant des bateaux de sauvetage en Méditerranée ont appelé, le mercredi 3 août, l’Union Européenne à reprendre ses activités de recherche et de secours pour les aider à répondre à l’afflux de migrants pendant l’été.

SOS Méditerranée, Médecins Sans Frontières (MSF) et Sea-Watch ont récupéré ces dernières semaines des milliers de personnes entassées à bord d’embarcations surchargées entre l’Afrique du Nord et l’Italie.

Dans une déclaration commune, ces ONG demandent « aux États membres et aux États associés de l’Union européenne de mettre en place une flotte de recherche et de sauvetage adéquate, dirigée par les États, dédiée et proactive en Méditerranée centrale, ainsi qu’une réponse rapide et adéquate à tous les appels de détresse, et un mécanisme de débarquement prévisible des personnes rescapées »

Nous vous invitons (chaudement) à rejoindre le prochain cercle de silence, samedi 13 août, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.